C’était le troisième shinobi qu’on envoyait l’interroger. Kawaguchi Ono avait tout du Chûnin typique de Suna : il faisait ce qu’on lui demandait, sans jamais faire de vague. La plupart pourraient trouver ça parfait tandis qu’une minorité jugerait qu’un shinobi devrait être capable d’être plus… autodidacte. Mais Ono, à peine majeur, suivait sa petite vie tranquille, en respectant les règles comme il pouvait.

Ariname Maki, c’était donc elle qu’il allait devoir interroger. Avant lui, personne n’avait réussi à lui ôter un mot « valable » de la bouche. Pourtant, et il ne savait pas exactement pourquoi, c’était sûr que la taupe de Kyoshi Rei, c’était lui. Kyoshi Rei, un nom que le Chûnin avait en horreur. Un salopard qui s’était joué d’un village qu’il avait pourtant gouverné et qui se berçait dans l’illusion de pouvoir un jour arrêter tous les shinobis. Un salopard, mais également un con, en définitive.

La coupable n’avait pas quitté le bâtiment malgré tout ce qui s’était passé, à l’inverse des corps des quatre autres suspects qui avaient été évacués dans l’après-midi. Elle était immobile derrière la table, assise et neutralisée par diverses chaines et autre outils d’entraves. Son regard était fermé, et elle semblait ne pas vouloir prononcer le moindre mot.

« Bonjour Ariname Maki, je me présente. Je m’appelle Ono, Kawaguchi Ono. On m’a chargé de vous faire tirer les vers du nez. Et c’est bien ce que j’ai l’intention de vous faire. »

Il ne la lâcha pas du regard. Il devait faire pression d’une manière ou d’une autre sur elle. Il n’avait pas le droit d’échouer, il devait obtenir des résultats. Par tous les moyens.

« Il est inutile de ressasser la mort des quatre autres suspects. Etaient-ils coupables ? Qu’importe. Il ne reste plus que vous. Et si d’ici demain vous n’avez rien dit, vous savez ce que vous risquez… »

Le Chûnin sortit un kunaï et un petit sachet en lin. Il poussa sa chaise en arrière du pied, et se releva.

« C’est un kunaï comme celui-là que vous avez, entre autre, utilisé pour tuer deux des quatre personnes qui étaient là avec vous. Mais plus qu’un instrument de meurtre, c’est un instrument de torture parfait. Et moi, membre du clan Kawaguchi, ce que j’aime utiliser avec un kunaï, c’est ça : du sable. »

Il contourna la table avec le kunaï à la main droite et une poignée de sable prise dans la main gauche.

« La méthode traditionnelle consiste à vous faire un certain nombre de plaies jusqu’à ce que vous craquiez. Mais moi, je rajoute du sable à l’intérieur de le plaie et croyez-moi… ça fait bien plus mal. Néanmoins, je déteste ça. Alors s’il vous plait, dites-moi ce que vous savez et préservons-nous de choses inutiles. »

La marionnettiste le regarda. Elle sembla même vouloir parler. Mais au lieu de ça, elle cracha du sang. Et peu à peu, sa bouche se remplit d’une substance étrange. Ce n’était pas de la bave non, mais quelque-chose d’autre. Elle trembla, jusqu’à tomber sur la table.

Le jeune Chûnin appela les gardes. Mais il n’y avait rien à faire.

Ariname Maki était morte.