L'attaque des Furyou suivis de la dissolution du Triumvirat et la proclamation du premier Empire Ninja. Il fallait le dire, c'était une première dans le monde... Néanmoins, là n'était pas la question. Oh non, la problématique qu'il fallait aborder était les défenses actuelles aux portes du Shozaichi. Pour dire vrai, l'ancienne garde dirigée par le Passeur avait souffert de pertes humaines et matérielles lors dès l'attaque des Serviteurs, comme une grande partie de la capitale de l'alliance.

Et aujourd'hui, il était temps d'avoir de nouvelles recrues afin de prendre la relève aux Portes. Un poste important et confortable, qui assurait une proximité avec l'habitation et un salaire plus que raisonnable. Avant-garde des infiltrations, il fallait redoubler d'efforts pour tenir un tel poste. Hors, le chef de ce sanctuaire de passage obligatoire entre l'intérieur et l'extérieur n'était personne d'autre que Le Passeur, un être réputé pour être impitoyablement mignon et rusé... Mais surtout pour sa faculté de toujours -ou presque- connaître la vérité.

Avant-garde des infiltrations, il fallait redoubler d'efforts pour tenir un tel poste. Alors que cet exercice ennuyé, son ancienne vie, le nouveau petit chaton était tout excité à cette idée. Il fallait dire que, après avoir ouvert la boite de Pandore, rien était vraiment ennuyeux. Et le prochain dossier allait être... Succulent.

Noah, membre du clan Jisetsu. Len frissonnait, ses sentiments mêlant plaisir malsain et vengeance colérique. Décidément, il détestait ce clan ! À croire que tous leurs membres étaient des débiles insatisfait et manipulateur, timbré mais aussi particulièrement ennuyeux et peu original. Quitte à faire des actions inhumaines, autant faire dans la nouveauté. Manger un cœur, quoi de plus banal ?

Hors, le profil qu'il avait en face de lui différait des autres Jisetsu qu'il avait connus. S'intéressant de plus prêt à ce mignon garçon aux cheveux flamboyant, il imaginait tout ce qu'il pourrait bien lui faire subir dans cet entretien. Toquant à la porte, le jeune blondinet lui fit un simple :

« Entre ! »

Observant son nouveau jouet -ou nouvelle victime- il s'amusa à lui sourire d'un air angélique, avant de l'inviter à s'asseoir. Une fois que ce dernier pris place, il annonça la couleur.

« Je me nomme Len, je suis le Passeur du Shukai. J'aimerais que tu te présentes et que tu me racontes un peu ta vie et ce qui te motive pour devenir membre de ma garde personnelle. Sans mentir, bien sûr, sinon, je le saurais ! »

Il observait attentivement le moindre de ses traits... Et ce qu'on pouvait dire, c'est que la première différence entre lui et les autres de sa race d'inférieur : c'est qu'il était à croquer.

Il hésitait. Le petit blondinet le sentait. Il respirait cette voix innocente, fébrile et emplis de doute. Si peu de confiance en lui, et en ses capacités, lui donnant un air relativement... Craquant. Il fallait le dire, le petit chat s'amusait déjà avec tous les scénarios trottant dans sa tête. Après tout, avait-il vraiment quelque chose à perdre ? Non, pas même jusqu'à sa raison. Car le monde n'avait aucune raison. Tout ceci n'était qu'un concept pour canaliser l'attitude chaotique des Hommes. Inhiber leurs désirs les plus sauvages...

Mais ce n'était pas du tout le sujet ici. Écoutant et décryptant attentivement les pensées et les paroles du Jisetsu, Len laissa un tendre sourire illuminer son visage. Protéger ce qu'il comptait pour lui hein ? Protéger l'alliance ? Len lâcha un simple rire, avant de corriger le mignon garçon aux cheveux rouges.

« Empire. Protéger l'Empire. Ce n'est plus une alliance... »

Il sourit au Jisetsu, avant de se lever de son siège sauté sur la table, atterrissant juste devant lui, dans une agilité semi-divine.

« Est-ce que je compte pour toi ? »

Le petit être approcha sa main de la joue du jeune homme, avant de la caresser avec une certaine attention. Il observait ses traits, ses caractéristiques physiques, mais aussi mentales.

« As-tu peur de moi ? »

Il approcha son visage du sien, ne laissant que quelques Léger centimètre d'espace entre leurs visages respectif. Son sourire devint malicieux, tandis que ses yeux traduisaient un amusement et un intérêt certains pour l'objet devant lui...

« Est-ce que tu tiens à moi ? »

Sa deuxième main vint joindre son visage, tandis que l'autre jouait avec une mèche de cheveux flamboyante. Son regard azur plongé dans son regard vermeil, le Passeur approcha ses lèvres des siennes, volant un rapide baiser qui semblait être une éternité. Néanmoins, seulement quelques secondes, c'étaient écoulé... Regagnant soudainement sa place dans un élan de malice déstabilisante, il s'exerçait à focaliser l'esprit entier de Noah sur le baiser, déstabilisant sa concentration, avant de demander d'une voix toute aussi malicieuse.

« Et maintenant, tu tiens à moi ? »

Évidemment, il avait fallu que je fasse une boulette dès le début de l'entretien. Je n'étais pas encore habitué à vivre dans un nouveau gouvernement désormais. Mais je devais à tout prix me sortir de la tête que je vivais encore dans une Alliance, il s'agissait.... d'un Empire maintenant. Je ne connaissais pas les circonstances exactes de ce changement de gouvernement, mais apparemment l'actuel Triumvirat ne semblait plus être en accord avec la manière dont il fallait diriger le Shûkai, c'était assez triste quand on y repensait. C'est alors, que dans une petit acrobatie qui me laissa bouche bée, il me demandais si je comptais pour lui. C'était Sérieux ? Il s'approchait lentement de moi, puis il posa une main sur ma joue en la caressant. J'étais un peu gêné, je ne savais pas quoi faire. Je tentais de détourner le regard, mais ses yeux d'un bleu profond me ramenait inévitablement vers le Passeur. Prenant une grande insiration, je pris la décision de répondre.

-J-Je ne vous connais pas encore assez pour me prononcer...

C'était tout ce que j'avais à lui dire ? Honteux de ma réponse sans conviction, je décidais tout simplement d'être honnête. Je ne pouvais pas avoir quelqu'un qui comptait pour moi... Alors que je le connaissais à peine, c'était absurde non ? S'approchant davantage, il me demandais alors si j'avais peur de lui. Cette fois-ci la réponse était évidente. Malgré le fait qu'il était mignon à croquer, et que sa voix respirait la bienveillance... Son attitude m'effrayait. Je me questionna alors sur ce fameux Passeur. Ce n'était pas commun quand on prenait un peu de recul, un simple enfant ? Passeur du Shûkai ? Seul un idiot pourrait trouver cette situation normal. Déglutissant avec difficulté, j'essayais tant bien que mal de choisir mes mots convenablement pour ma prochaine réponse. Avec une telle pression, et son visage qui était toujours plus proche, je devais dire que c'était loin d'être une tâche aisé de se concentrer.

- Oui... Vous me faites peur.

Malgré son apparence, je le vouvoyais. Je ne pouvais tout simplement pas me permettre de me montrer familier dans ces circonstances, ce serait très déplacé de ma part non ? Son visage était tellement proche maintenant que je pouvais sentir sa respiration me caresser doucement le visage. Il semblait incroyablement détendu, comme si cette situation était tout à fait normal à ses yeux. Se comportait-il ainsi à chacun de ses entretiens ? Si c'était réellement le cas, je compatissais avec les shinobis précédents qui avait passé cette entrevue... Des plus singulières. Je pouvais apercevoir son sourire en coin, et son regard rieur qui semblait me dévisager de l'intérieur. J'étais tout bonnement paralysé, mais ce n'était pas de la peur, c'était une autre sensation... Bien plus horrible encore.

Baissant alors doucement les yeux vers mes mains, je vis avec effarement que celles-ci tremblotait. Il ne faisait que me poser de simples questions, alors pourquoi étais-je dans un tel état ? Écoutant attentivement son autre question, je sentis les doigts de Len jouer avec une de mes mèches rouges. C'est alors que je sentis le contact de ses lèvres contre les miennes... Durant une fraction de seconde. Mais ce fut sans doute la fraction de seconde la plus intense de ma vie. J'étais pétrifié, que venait-il de se passer à l'instant ? C'est alors que je me rendis compte... Que je n'avais aucune idée de la personne devant qui je faisais face. Je fus soudainement déstabilisé par la vitesse et l'agilité avec lesquelles il regagna sa place, comme rien ne s'était passé. Il reposa ensuite sa question. Si je tenais à lui ? En voilà une bonne question !

- Comment... Comment pouvez-vous me demander cela comme ça ? Je ne sais pas, il faudrait... Qu'on apprenne à mieux se connaître...

Je n'osais plus le regarder en face, je ne savais tout simplement pas comment réagir. Attendant la suite de ces questions, j'espérai qu'il ne fasse plus rien d'aussi étranges.... Que ce qui venait de se passer.

Quelle réaction... Enivrante ! Le jeune blondinet dégustait chacune de ses petites pensées trottant dans sa tête, et s'amusait surtout de cette situation plus que déstabilisante pour son nouveau petit jouet. Il lui faisait peur ? C'est ce qu'il cherchait. La peur était un magnifique moteur, source de paralysie, de soumission, et d'autre symptôme utile pour faire des Humains des esclaves bien dressés.

On devait l'avouer, il adorait cette sensation de pouvoir sur autrui. Une sensation perverse, certes, mais qui en disait long sur le petit démon à la face d'ange et sur sa façon de penser. Les êtres vivants ici-bas n'avait que deux positions possibles : être dominant ou soumis. Seulement, il fallait savoir se soumettre à la bonne personne. Et pour cela, il fallait être intelligent... Est-ce que Noah était intelligent ?

C'était ce que le Passeur avait vérifié en déposant un délicat baiser sur ses lèvres. Il s'amusait, tout ceci n'était qu'une petite partie du grand jeu qu'était la vie. Tout sourire, il absorbait littéralement les réactions tremblantes et douteuses du Ninjas aux cheveux vermeilles. Qu'il aimait cette sensation...

« Qu'on apprenne à mieux se connaître, hein ? ♥ »

Il souriait, d'un sourire d'ange. Mais aux yeux de ceux qui avaient connaissance de la perversité du jeune garçon, c'était un sourire de démon malveillant... Terriblement sensuel et attirant. Dans un autre bond gracieux, il s'assit sur la table, avant de fixer du regard le Jisetsu.

« Alors qu'est-ce que tu veux savoir de moi ? »

Il souriait, d'un air joueur, avant de glisser jusque sur ses cuisses. Assis sur le Ninja, beaucoup plus petit que lui, le Jisetsu pouvait se rendre compte que le Passeur avait tout d'un enfant, jusqu'à sa taille et son poids. Passant ses bras autour de son coup, comme si ce dernier passé un collier au porteur du Kinnegan, Len approcha ses fines lèvres au creux de l'oreille droite de sa victime, murmurant la phrase suivante.

« Tu as dit que tu protégerais que ceux qui comptent à tes yeux... Alors il faut que je compte pour toi, pas vrai ? »

Il recommença à jouer avec une mèche de cheveux, non sans rappeler le précédent baiser, avant de continuer.

« Alors ? Que veux-tu savoir de moi, Jisetsu Noah ? »

J'étais vraiment mal à l'aise en sa présence. C'était comme si Len avait une vision radicalement différente des relations humaines. Il était bien trop direct, et pourtant tout avait l'air de couler de source pour lui. Comment pouvais-je réagir ? Je me tortillais sur ma chaise. Il répéta alors ce que je lui avais dis, mais sous forme de question. Eh bien, qu'on apprenne à mieux se connaître, on embrasse pas le premier inconnu qui passe voyons ! Enfin, c'est ce que j'aurai aimé lui dire. Néanmoins je me voyais mal m'adresser ainsi à la personne qui était censé être mon supérieur. Ce sourire, ce visage... Il devait toutes les faire craquer. J'étais un peu jaloux. Avoir un visage comme le sien m'aiderait certainement à drag... Mais à quoi je pensais nom de dieu ?!

Me grattant l'arrière du crâne, j'écoutais sa question attentivement en jetant quelques coups d’œils discret autour de la pièce dans laquelle je me trouvais. Ce que je voulais savoir sur lui ? En voilà une bonne question. Je voulais tout savoir, mais ce serait indiscret de ma part. Sans doute devrai-je procéder par étape, en commençant par le commencement. Mais il pourrait se douter de quelque chose ? Bah, il était peut-être intelligent, mais il ne devait pas être capable de lire les pensées... N'est-ce pas ? Réfléchissant à la meilleure manière de lui poser la question, je me mis à tripoter une mèche de mes cheveux incandescents. Il fallait que je sois clair et concis dans ma réponse, et ne pas le provoquer où le rendre mal à l'aise, après tout je voulais me faire bien voir par ce fameux Passeur.

Une simple question de formalité. De plus, s'il voulait bien répondre à ma question cela me permettrait d'en savoir un peu plus sur cet individu, et ce n'était pas plus mal je pense. Mais, alors que je m'apprêtais à la lui poser, il vint sur mes cuisses et recommença à agir bizarrement. Frissonnant de gêne, je ne fis rien pour le repousser pour autant. J'étais paralysé par la surprise. Décidément, il était vraiment imprévisible ce petit Passeur. Il passa ensuite ses bras autour de mon cou, puis il vint murmurer à mon oreille. Je venais de le remarquer, mais j'étais vraiment passif depuis le début0 Je devrai peut-être m'imposer un peu plus avec lui ? Il était certes mon supérieur, mais je ne pouvais pas juste me laisser marcher sur les pieds. Ce qu'il me dit me fit froncer les sourcils. C'était logique, pourtant un facteur venait s'ajouter...

- Pourquoi ne pas vous présenter ? M'en dire un peu plus sur vos goûts, vos distractions... Vos objectifs dans la vie ? Enfin si vous le souhaitez bien entendu...

Toujours la même hésitation dans la voix. Ma nervosité n'était pas descendu d'un yota depuis le début de cette entretien, c'était même tout l'inverse en fait. Il se remit à tripoter mes cheveux, me rappelant alors le baiser qu'il m'avait donné. Il semblait si insouciant, si innocent... Fronçant les sourcils, je tentais de reprendre le fil de mes pensées. Je ne devais pas me laisser avoir par les apparences, je ne le connaissais pas, je ne savais pas qui il était et comment il était en réalité. Alors qu'il me répétait sa question de tout à l'heure, je pris une légère inspiration en lui répondant :

- Vous êtes mon supérieur. De ce fait, vous protéger est mon devoir... Lorsque j'ai dis que je ne protégeais que les personnes qui comptait pour moi... C'était une méprise, je me suis laissé emporter. Veuillez m'excuse.


Et c'est en baissant la tête que j'attendis sa réponse.... Priant pour que Len cesse ces agissements devenant de plus en plus étranges...

Touchant une mèche de ses cheveux vermeils, le Jisetsu réfléchissait certainement à la façon de répondre au petit chat. Rusé et particulièrement déstabilisant, le blondinet était bien plus perspicace que son jeune visage pouvait le faire croire. Après tout, il était doté de la capacité à lire dans les esprits… Et ce qu’il lisait actuellement dans celui de sa petite victime lui offrait un sourire. Ce genre de sourire voulant dire beaucoup de choses, mais avec une dominance joueuse et surtout… Perverse.

Affichant un visage d’Ange mignon et craquant, avec un sourire plus que joueur, nul doute que tout ceci renforçait le sentiment déstabilisant que ressentait Noah. Amusant, n’est-ce pas ? Il fallait l’avouer, le petit chat prenait beaucoup de plaisir dans ce petit jeu dont il était le créateur, meneur, et joueur. Le contact lorsqu’il s’était assis sur lui l’avait fait frissonner de gêne et pourtant, il ne bronchait pas. Il restait soumis à la toute-puissance d’un petit garçon, n’était-ce pas mignon ?

Écoutant sa question, Len n’avait pas loupé que ce dernier tâchait de rester poli. Et pourtant, il avait conscience qu’il cherchait simplement à tout savoir du petit chat, le Grand Passeur du Shukai, aussi mystérieux et insolite que terriblement mignon. Innocence de l’enfance ? Sérieusement, qui pouvait encore croire ça aujourd’hui de lui ?

Toujours assis sur lui, jouant avec la même mèche de cheveux, il observait les réactions du Jisetsu. Il se reprenait sur ce qu’il venait de déclarer ? Avait-il encore peur du Passeur ? Probablement. Et c’était surtout quelque chose de fort plaisant pour le petit ange démoniaque qui lui faisait face, et qui était aussi responsable de cet état étrange, mêlant malaise et provocation à connotation peu… Catholique.

Néanmoins, c’était frustrant. Frustrant dans le sens qu’il mettait indéniablement fin au jeu entre eux deux. Fronçant les sourcils de caprice, le blondinet prit un air neutre, fixant avec un regard froid le Jisetsu… Froid et menaçant.

« Je sais que tu mens. N’essaye pas de faire bonne impression… Face à moi, toute tromperie est inutile, Jisetsu Noah. »

Sa main se fit un passage dans les cheveux de sa victime, avant qu’il ne continue.

« Tu protèges ceux que tu aimes. Et pour me protéger, il faut que tu m’aimes. T’en a rien à foutre de tes supérieurs, et tu crèveras pas pour eux. C’est ça, la vérité. »

Puis son visage se pencha sur sa poitrine, avant qu’il ne pose son oreille droite sur son cœur. Ecoutant attentivement les battements anxieux du Ninjas aux cheveux de sang, il fronça de nouveau les sourcils.

« Enlève ton T-shirt. J’entends rien. »

Son regard était autoritaire. En fait, il n’attendit même pas son accord pour enlever son haut d’une manière agile, avant de reposer son ouïe sur son cœur battant à la chamade. Souriant, il reprit un air joyeux.

« Il bat très fort ! Ça veut dire que tu m’aimes beaucoup, n’est-ce pas ? »

Il lui fit un sourire radieux d’un enfant ressemblant à un ange dont il avait le secret, avant de continuer.

« C’est vrai que je n’ai pas répondu à ta question ! Tu voulais me demander de te dire tout de moi, mais tu n’osais pas ! Alors t’as préféré faire une phrase à rallonge au lieu de le dire tout simplement ! »

Son regard c’était illuminé, puis, il lui répondit.

« Mon nom est Len ! Je suis le Passeur du Shukai ! J’aime manger, dormir et jouer ! »

Puis, il fit semblant de réfléchir, avant d’annoncer d’une voix taquine.

« Je n’ai pas vraiment de but dans la vie, mais là tout de suite c'est de te faire mien. »

Enfin, il redressa son dos frêle, prenant l’ascendant sur le corps du Jisetsu. Ses mains se posèrent sur les épaules nues de sa victime, tandis qu’il approcha ses lèvres des siennes, murmurant dans un souffle ardent.

« Est-ce que ça te ferait plaisir d’être mien ? »

Qu'est-ce que... Le fil de mes pensées étaient en train de se brouiller. J'avais écarquillé les yeux en écoutant Len. Que venait-il de dire ? Il savait... Il savait que je mentais ? Mais comment ? C'était impossible, était-il seulement sérieux ? Où n'était-ce qu'un coup de bluff ? Il ne pouvait pas... Lire dans mes pensées tout de même ? Déglutissant avec difficulté, je sentis mon cœur battre de plus en plus fort, et ma respiration devenait de plus en plus saccadée. Il continuait de s'amuser avec mon visage, mais je n'y faisais plus attention désormais. J'étais perturbé. Quelque part ça expliquerait beaucoup de choses. Sa malice, son attitude... S'il pouvait savoir à quoi je pensais, il pouvait aussi tout savoir sur moi, j'étais nu comme un ver face au Passeur.

Ce regard glacial, je ne pouvais pas lui résister. Frustré, je baissais le regard, ne pouvant plus lui faire face. Comment pourrai-je si effectivement, il possédait une capacité aussi folle que de pouvoir lire dans les esprits ? Il me semble qu'il existait un clan possédant un tel pouvoir, mais il venait d'un village que je connaissais pas, et qui ne m'intéressait pas de toute façon. Il commençait à me parler plus familièrement. D'après lui, je me fichais bien de mes supérieurs, et que jamais je ne pourrai mourir pour eux. Il avait raison. Je n'étais qu'un lâche... Je me détestais. Pourtant je faisais ce que je pouvais, mais c'était inutile. Et c'était pour cela que je m'entraînais. Je n'étais pas défaitiste, il fallait que je garde espoir, je vaincrai ma lâcheté !!

- Quel intérêt aurai-je à vous répondre... Vous lisez en moi comme dans un livre ouvert...

Mon regard était toujours baissé, j'étais résigné. Idiot. J'aurai dut me soulever, m'insurger contre son attitude, me révolter. Mais au lieu de cela, je continuais à être lâche, je continuais de me laisser manipuler. Je n'étais pourtant pas si faible, alors pourquoi ? De l'intimidation ? Non ! Du respect ? Non plus ! Mais alors qu'est-ce qui me poussait à être si défaitiste ? Alors qu'il écoutait les battement de mon cœur, il me dit d'enlever mon haut, ce qu'il fit sans attendre. Puis il réécouta mon pouls, avant de se relever, apparemment joyeux. Si je l'aimes beaucoup ? Il était vrai que mon cœur battait beaucoup... Mais ce qu'il dit me fit sourire de tristesse. Devais-je lui dire quoi que ce soit ? Même un être humain normal pouvait lire l'émotion que je ressentait actuellement.

- J'ai juste peur de vous... Rien à voir avec un quelconque amour.

Mon regard s'était soudainement durcit. Je relevais lentement la tête en plongeant mon regard en lui. Encore une fois il avait deviné juste. Je voulais tout savoir de lui, absolument tout. Et il me répondit très brièvement. Je connaissais déjà son nom, et son grade. Manger ? Il avait pourtant l'air assez chétif. Peut-être faisait-il lui aussi partie de ces personnes qui ne prenaient pas un kilo en mangeant. Dormir ? Il était donc paresseux ? C'était une information à retenir, après tout ça pouvait toujours être utile. Jouer ? Oui... Ça je le savais déjà aussi. La suite m'interloqua un peu plus. Il voulait me faire mien ? Que voulait-il dire par là ? Il posa ses main sur mes épaules, et approcha de nouveau ses lèvres des miennes. Il me posait même la question. Si je voulais devenir sien ? C'est en prenant une grande inspiration que je lui répondis :

- Je refuse. Je ne vous appartiens pas, et je ne le souhaite pas. Néanmoins, je pense que mon avis n'a que peu d'importance pas vrai ? Vous vous fichez bien de ma réponse, si vous me désirez tant vous l'aurez... Tout simplement.

Mon visage avait perdu toute trace d'émotions. Il était devenu neutre, peut-être même un peu distant. Ce n'était pas que je le souhaitais particulièrement, d'habitude j'esquissais toujours un petit sourire malicieux. Mais face à lui... Cet être ne me répugnait pas, mais il ne semblait pas posséder de moral... C'était bien triste.

Assis sur les genoux de sa victime, le jeune Blondinet suivait le fils des pensées devant lui, souriant tranquillement à sa victime. Alors il avait compris ? C'était probable. En tous les cas, Noah avait compris que le petit ange diabolique avait accès à son esprit comme à un livre ouvert. Qu'il lui était facile de tout savoir et tout prévoir à l'avance, que tout ceci n'avait rien de sérieux et n'était même pas obligatoire. Un simple jeu, rien d'autre ? C'était exactement ça. Il n'y avait rien d'aussi amusant pour lui que de jouer à ce jeu et voir sa victime fondre et se briser devant lui.

Le pouvoir. C'était ce sentiment qui l'envahissait. La sensation de pouvoir manipuler avec aisance les sentiments et les réactions d'autrui, il fallait le dire que c'était d'une intense satisfaction pour le petit chat. A vrai dire, il n'échangerait ce pouvoir pour rien au monde ! Oh non, loin de là, il s'amusait continuellement, donc pourquoi changer ? Toujours observant Noah, il continuait à lire dans ses pensées.

Voilà, on y arrivait. Il se détestait donc, mais essayait de changer. Le petit chaton lui souriait toujours, attendant sagement chacune de ses réponses qu'il pouvait consulter à l'avance. Il se laissait faire, mais n'arrivait pas à mettre la main sur son sentiment qui le poussait à avoir ce genre de comportement. Ce qu'il ne savait pas, c'est que peut-être ce sentiment était inexistant. Qu'il n'y avait rien face à ce Démon de la ruse, que c'était tout simplement un profond instinct de défense enfouie en lui qui lui souffler, inconsciemment, qu'il n'y avait aucune solution.

Néanmoins, le jeune blondinet ne perdit pas son sourire face à l'annonce du Jisetsu. Oui, il ne l'aimait pas. Enfin, il ne savait pas encore qui l'aimait. Ensuite, il refusa sa proposition, mais d'une façon étrangement clairvoyante. Toujours d'un sourire et d'un regard emplis de malice, le petit blondinet repris la parole.

« Ce n'est pas grave que tu ne souris plus... Ce n'est pas grave que tu te sentes triste... »

Le petit chat se serra contre lui, faisant une étreinte plein d'affection.

« Je te préfère comme ça ! »

Il fit un rire léger, avant de reprendre.

« Cette personne qui se déteste parce qu'elle joue un rôle constant. Qui ne pleures pas, mais qui reste d'une neutralité sans égale. Sans sourire, cherchant la terre alors que son esprit est dans la lune. Je préfère ce Noah là ! »

Sa tête sur son torse, il déposa un simple baiser sur son torse, avant de mordiller tel un petit chiot son téton. Un simple pincement de douleur qui fut éphémère, vu qu'il s'arrêta avant de regarder sa petite victime.

« Tu sais, je préfère quand les gens me réponde ! Mais je me demande, si tu ne m'aimes pas, si tu n'as pas peur, et si tu ne me détestes pas, qu'est-ce que tu ressens pour moi ? »

Il lui fit ensuite un grand sourire enfantin, avant que tout deux ne plongent dans une illusion du petit Len. Ils arrivèrent dans la même position, dans une grande salle blanche immaculée. Le petit Len fit un bond félin, avant d'atterrir sur le sol. Dès que celui-ci toucha terre, un flot immense de couleur se rependit partout dans la salle, dessinant un paysage féerique, irrationnel.

« Exactement. Si je te veux, je t'aurai, Mr Qui-se-déteste ! Mais c'est tout de suite moins marrant donc... »

Faisant mine de jouer avec les traits et les couleurs apparaissant sur le sol, le petit chat continua, avant de s'arrêter, faisant mine de réfléchir.

« Je me demande comment tu vas réagir ! Est-ce que tu vas fuir ? Faire silence ? Pleurer ? Me haïr ? Restait neutre ? Oui, je me le demande... »

Il lui lança un regard malicieux, avant d'annoncer.

« Je me demande comment tu vas me répondre à cette question : Qu'est-ce qui t'es de plus précieux, Jisetsu Noah ? »

Son corps était-il si attirant ? Je ne comprenais pas. Non pas que je n'appréciais pas le contact humain - bien que j'aurai préféré avoir une belle jeune femme aux formes bien faites-, mais cet "enfant" semblait presque collé à moi. Je ne savais pas trop ce qu'il l'attirait chez moi, mais ça m'inquiétait un peu. Était-il comme ça avec toutes ces nouvelles recrues ? Je ne pouvais le savoir à mon grand regret, et d'un côté ça ne m'intéressait pas vraiment. Malgré ce que je lui avais dis, il continuait de sourire, comme imperméable à mes propos. Ce n'était pas grave ? Comment ça ? Ce que je ressentais ne lui importait pas ? Je fermais mes paupières. Je suppose qu'il devait en être ainsi. Après tout, depuis quand se souciait-on des sentiments de votre marionnette ? Mais avais-je seulement accepté cette condition ? De devenir son pantin ? Je voulais protéger l'endroit qui m'avait accueilli, c'était peut-être un sacrifice nécessaire...

Alors qu'il se serrait encore contre moi, il m'enlaça en me disant qu'il me préférait comme ça. Quel genre de personne était-il vraiment ? Depuis ma plus tendre enfance, je me disais fou. Mes réactions n'étaient pas les mêmes, j'avais des attitudes différentes. Mais aujourd'hui, je réagissais comme n'importe quel autre à ma place. J'étais gêné, surpris, apeuré face à l'attitude singulière de Len. Je ne savais pas comment l'aborder, comment le gérer. Je ne pouvais pas le cerner, pas encore. Il continuait de lire dans mes pensées, ce qu'il pouvait être énervant quand même. Mais s'il pouvait les lire, je pouvais directement lui parler par la pensée non ? Oui non je sais bien que c'est complètement débile comme idée. Il semblant me définir. Je n'avais pas tout compris à ce qu'il me dit, mais je ne pense pas que comprendre soit absolument nécessaire. Il me fit alors un peu mal en me mordant. Il agissait encore bizarrement, mais comment pouvais-je le contrer ?

- Dois-je forcément éprouver quelque chose pour vous ? A vrai dire, je ne saurai vous le dire. Vous me perturbez... Voilà tout.

La pure vérité. Je n'arrivais pas à placer de mot sur ce que je ressentais. Cet être était bien trop spécial pour ma simple personne. Moi qui avait vécu aux côtés de personnes "normales" tout au long de ma vie, je devais avouer que rencontrer le Passeur était un dépaysement des plus total. C'est alors que mon environnement changea autour de moi. La salle était devenue entièrement blanche, et Len se décolla de moi. Quelques peu soulagé, je ne pouvais m'empêcher de ressentir un certain malaise face à cette situation. Une illusion ? Où voulait-il en venir ? Était-ce un test ? Dès que le petit garçon posa le pied à terre, la salle fut envahit de couleurs. Le paysage changea une nouvelle fois. Je ne comprenais plus rien, je regardais partout autour de moi. Que se passait-il ? Peut-être que tout cela n'était qu'un rêve... Ça se tiendrait. L'apparence et l'attitude étrange de Len, cette illusion, et le fait qu'il puisse lire dans mes pensées. Pendant un instant, je crus vraiment que je rêvais. Puis la question de Len me ramena à la réalité.

Ma réaction ? Comment je pouvais réagir face à cette situation ? Je passais rapidement une main dans mes cheveux de sang, tandis que je le regardais intensément. Il jouait avec moi. Et le pire, c'est que ça avait vraiment l'air de l'amuser. Il voulait que je résiste, que je me révolte. Préférant ignorer la première partie, je me concentrais sur cette deuxième question. Ce qui m'était le plus précieux ? Beaucoup de choses. Mon Idéal pour commencer. Je voulais à tout prix changer ce monde abjecte où la cupidité de l'Homme contrôlait tout. Puis il y avait mes proches, je les aimais. Je ne voulais pas les perdre. Les protéger était une chose très importante pour moi. Pourtant, ce qui m'était le plus précieux, c'était sans doute...

... Ma vie. Je pense que c'est qui m'est le plus précieux. Certes j'ai des objectifs, je veux protéger autrui, je veux aider tout le monde... Mais tout ça deviendra inutile si je meurs.

Je continuais de le fixer, ignorant simplement les couleurs qui voletaient autour de moi, semblant m'agresser la rétine. Je m'étirais ensuite, faisant craquer quelques doigts. Poussant ensuite un soupir, j'attendis tout simplement, lui répondant une dernière fois :

- En fait c'est plutôt intéressant. Vous devez être fort pour créer une telle illusion...

Je ponctuais alors ma phrase d'un petit sourire. Malgré tout ce qu'il m'avait fait subir, je continuais de le complimenter... Parfois j'avais du mal à me comprendre.