Sa récente relation avec Ando avait fait germer en Aokiji des idées qui le rongeaient depuis quelques semaines déjà. En effet, lors de leur mission à Taki no Kuni, le Samui put se rendre compte de l’étendue des capacités des Mamoru. Durant leur séjour dans ce pays, son jeune élève rentra à plusieurs reprises en contact avec des esprits de l’outre-monde, ce, contre sa volonté. Cela fit alors réfléchir le Bras droit de l’Ôdâ. Jusqu’où pouvait-on pousser les compétences de ce clan ? Etait-il possible d’entrer volontairement contact avec un mort de son choix ? Pourrait-il… Parler à son défunt père ? Ces questions perturbaient de plus en plus Aokiji. Il voulait en avoir le cœur net. Il se dirigea alors vers la grande bibliothèque du Shozaichi. Le clan Mamoru étant originaire du Pays de la Cascade, un bon nombre d’informations relatives à ces démonistes était disponible, ici à la capitale. Le Samui lu alors une grande quantité de livres sur le sujet afin d’emmagasiner le maximum de connaissance. Mais bien entendu, cela ne lui suffirait pas. Il lui fallait un membre de ce clan, s’il voulait réellement avoir accès à ce pouvoir. Ando ? Le pauvre, il n’était encore qu’un novice. Mais si ça se trouvait, ce dernier était tout à fait apte à lui enseigner son savoir. Mais au vue de ce qu’il lui était arrivé durant leur précédente mission, Aokiji ne voulait pas mettre son élève Mamoru dans une telle position. Il lui fallait donc se rendre à la source de ce sombre pouvoir… Taki no Kuni.

Parti à l’aube, le Samui arriva donc à Reisui à la tombée de la nuit. Un village assez obscur situé au bout milieu d’une sombre forêt. La recherche du jeune homme auprès de diverses sources l’avait donc conduit à un nom bien particulier, un certain Mamoru Lessa. Cet homme pourrait répondre aux attentes du blond. Vêtu d’un long manteau à capuche noir, Aokiji commença par interroger les habitants de ce petit village. La grande majorité se montra très réticente, ce qui fut pour le moins compréhensible. Après tout, le Samui débarquait de nulle part avec ses questions. Pourtant, un vieil homme eu l’amabilité de se montrer coopératif. Alors que le jeune homme effectuait ses recherches dans un bar du coin, ce villageois vint l’aborder.

« C’est vous l’étranger qui chercher Mamoru Lessa ? »

Aokiji se tourna alors vers son interlocuteur. Il s’agissait d’un homme, surement âgé d’une soixante-dizaine d’années. De toute évidence, il serait en mesure d’aider le Chûnin.

« Oui en effet. J’ai entendu dire qu’il se trouvait dans le coin. Sauriez-vous où je pourrais le trouver ? »
« Je ne le connais pas personnellement, mais il traine souvent près de la rivière, je vous conseille d’y aller jeter un coup d’œil. »
« La rivière, hein ? Je vous remercie, vieillard... »

Le Samui se rendit donc auprès du plan d’eau proche du village. C’était la pleine lune. Le reflet de cette dernière dans l’eau éclairait toute la zone. C’est alors que le jeune homme remarqua la présence d’un autre individu. Celui-ci était assis sur un rocher, le regard tourné vers la rivière. Aokiji s’avança timidement. Etait-ce l’homme en question ? Au fur et à mesure qu’il s’en rapprochait, il commençait à se questionner sur la moralité de sa quête. Etait-ce vraiment une bonne chose de chercher à acquérir un pouvoir aussi sombre ? Il était cependant bien trop tard pour faire marche arrière. Il était arrivé au niveau de l’inconnu.

« Excusez-moi. Bonsoir. Ma question pourrait vous paraitre étrange, mais êtes-vous Mamoru Lessa ? »

Taki no kuni, le pays de la cascade, je m'étais rendu en ce lieu afin d'en savoir un peu plus sur une personne nommée Mamoru, qui serait le chef de clan actuel des nôtres. Malheureusement j'avais fais choux blanc. Il faut dire que l'homme n'était pas si facile que ça à trouver. Comme chaque jour depuis que j'avais commencé les recherches, je m'étais établi dans une cabane de pêcheur situé au bord de la rivière, près d'un village. Il est vrai que j'aimais parfois la solitude. Lorsque l'on est un Kazekage, pouvoir profiter de moments comme celui-ci relevait d'une difficulté sans nom.

Malgré tout, un jour, un enfant vint me dire qu'un jeune blond posait des questions sur moi dans le village et qu'il me cherchait. J'avais protéger ces habitants lors de mon arrivée et donc par conséquent ils se montraient très coopératifs avec ma personne. Je restais là, j'aurais pu me lever afin de rencontrer cet individu mais après tout, en quoi ce serait au cherché de trouver le chercheur, cela n'avait aucun sens. Finalement je ressentais la présence de son âme dans mon dos. Je me doute qu'il s'agissait de lui, puisqu'il s'agissait d'une des seules âmes qui m'étaient inconnues dans les environs. J'étais assis sur un rocher et je fixais le reflet de la lune dans l'eau. Celle-ci était pleine aujourd'hui et je souhaitais que cette scène salubre perdure le plus longtemps possible, mais il vint rompre le silence que je m'évertuais à conserver. Il demanda alors si j'étais bien celui qu'il souhaitait rencontré, il eut été facile de dire non afin qu'il reprenne sa route, mais toute action méritait une récompense.


« Qui le demande ? Il eut été plus poli de dévoiler votre nom avant, jeune homme, vous vous seriez délivré de l'embarras d'une réponse comme la mienne. Vous n'imaginez pas combien de temps les gens gagneraient à réfléchir plus amplement à leurs tournures. »


Il était envahi par le doute, je pouvais le sentir, mais ce n'était pas important, cela ne me permettait pas de savoir pour quelle raison il était venu me trouver, hors c'est cela que je recherchais avant tout. Je me redressais, quittant la pierre où je m'étais installé et me tournais vers l'inconnu, puisqu'il n'avait pas encore daigné dévoilé son identité. Je dévoilais ainsi mes beaux yeux azur ainsi qu'un visage en soit plutôt bien fait, mais tout à fait banal. C'était un homme blond eux prunelles rouges que j'avais en face de moi. Il portait un collier de tissu que je ne me serais jamais permis de porter, tant je détestait avoir quelque chose qui me serre le cou. Bien je me devais de continuer à m'exclamer envers ce jeune homme qui devait avoir l'âge de ce corps tout au plus, je ne pense pas qu'il puisse se douter de ma véritable identité. Enfin je le saurais sous peu, j'imagine. Les paroles vinrent donc jusqu'à ma bouche et je délivrais le message suivant :


« Je me rends bien compte que vous êtes assailli par le doute, monsieur, mais pourriez-vous s'il vous plaît m'annoncer sans détour la raison pour laquelle vous me cherchiez ? De plus, j'espère que cette raison à elle seule, justifie que vous veniez perturber ma quiétude, je ne vous cache pas que l'idée que vous veniez me déranger pour des futilités m'aie traversée l'esprit. »


J'attendais maintenant patiemment la réponse du blondinet à mes questions et ses réactions concernant tout ce que je venais de lui dire.

L’homme se montra assez hostile. Il est vrai qu’Aokiji n’avait pas forcément suivit la bienséance en ce qui concernait les formules de politesse, mais avant de se présenter, il souhaitait tout d’abord s’assurer qu’il s’agissait bien de l’homme qu’il recherchait. Et à en juger par sa réaction, le Samui l’avait enfin trouvé. Même si ce dernier se montra assez désagréable aux premiers abords, le jeune homme prit sur lui. Il n’était pas en position de force. En effet, c’était lui le demandeur dans leur échange. C’était lui qui avait besoin de son interlocuteur. Il fit donc profil bas, encaissant les remarques du Mamoru. Il devait avouer qu’il était assez nerveux. Comment aborder un sujet aussi délicat ? Il fallait faire preuve d’un certain tact, surtout dans la position dans laquelle il était. Un haut gradé du Shûkai souhaitant avoir accès à ce pouvoir contre nature, il ne pouvait que redouter la réaction de ses confrères et encore plus celle de son clan.

L’homme profita du mutisme du blond pour se redresser et se placer en face de lui. Aokiji put alors enfin voir le visage de l’individu. Il était assez jeune en fin de compte. Les cheveux argentés et les yeux d’un bleu azur pour le moins perturbant. Le Samui se dévêtit alors de la capuche de son long manteau noir, dévoilant à son tour sa chevelure blonde, puis son visage. Puis c’est à ce moment que l’homme fit une remarque qui glaça le sang du Chûnin. Le Mamoru semblait percevoir les sentiments de ce dernier. Ou était-ce tout simplement de l’empathie ? La nervosité d’Aokiji le poussait à la limite de la paranoïa. Quoiqu’il en soit, il était temps de se ressaisir. Il n’avait pas fait tout ce chemin, toutes ces recherches pour faire marche arrière devant le fait accompli.

« Ahem… Je vais aller droit au but dans ce cas. Loin de moi l’idée de vous faire perdre votre temps. Je me présente, je suis Samui Aokiji, Bras droit de Samui Kakeshuou, Capitaine de l’Ôdâ. Cependant, mon statut n’a que peu d’importance, compte tenu de la requête que je suis venu vous exprimer. »

Aokiji marqua alors un temps d’arrêt pour observer son interlocuteur. Ce dernier restait toujours aussi froid et impassible. Le Samui ne laissa lui non plus rien paraitre, et après une bonne inspiration, poursuivit.

« Je souhaiterais que vous m’enseignez l’art de votre clan. J’aimerais que vous m’appreniez à contrôler les esprits et autres entités démoniaques. Je suis conscient qu’il s’agit là d’une requête déplacée de la part d’un inconnu, mais sachez qu’il s’agit là d’un pouvoir qui m’intéresse pour bien des raisons, qui sont essentiellement personnelles. Je suis également conscient que cela ne sera pas gratuit. Si vous m’aidez, je suis prêt à vous rendre la pareille et ce selon vos conditions et mes possibilités. Qu’en pensez-vous ? »

Le Samui s’était exprimé d’un ton clair et affirmé. Il avait préparé ce petit speech durant son voyage jusqu’ici. Maintenant, le Mamoru allait-il se montrer coopératif ?

Il se présenta enfin à moi en tant que Samui Aokiji, bras droit de Samui Kakeshuou, leader d'une partie du Shukaï, il rajouta cependant que son statut n'avait aucune importance dans le cas présent. Alors pourquoi l'avoir dit ? Voilà la réelle question et la réponse était toute trouvée, il y voyait une sorte de prestige. Ce qui était idiot puisque il n'y a aucun prestige à seconder un grand homme, il faut être cet homme. Je répondis simplement à cela la phrase suivante.


« Effectivement tes titres étaient inutiles dans cette phrase, ce n'est pas faute de t'avoir dit que la tournure était importante. Tires-tu une sorte de prestige d'être le second ? Il n'y a que ceux qui manquent d'envergure qui trouve une quelconque importance à cela. Je te souhaite de ne pas être l'un d'eux. »


J'écoutais maintenant sa requête. Il souhaitait que je lui enseigne l'art des Mamoru. Tiens, c'était une requête étrange quand l'on sait que le Shukai est pourvu de nombreux membres du clan. Le plus drôle c'est que j'ai été moi-même refusé aux portes du Shukai et maintenant l'un d'eux me demandait mon aide. En général j'aurais refusé, mais il était important de montrer que je n'étais pas fait du même bois qu'eux, j'étais de ceux qui pardonnent les erreurs et non qui les punissent. Malgré tout je devais lui énoncé un certain nombre de points.


« Ce qui est déplacé ce n'est pas que tu sois inconnu, mais que tu aies déjà un préjugé sur ce pouvoir sans même le comprendre. Après tout tu dis '' Esprit et autres entités démoniaques ''. Première leçon : Les esprits influencés par notre pouvoir sont aussi les âmes des défunts, donc à moins que tu considères que tes ancêtres soient démoniaques, il n'y a pas que du mauvais dans ce pouvoir.

Enfin, que tu le saches, j'ai rencontré Yuuryo Fuusho et Hoheinheim Van aux portes du Shukaï avant de rencontrer le jeune Len et la demoiselle Samui Yuki, je me suis vu refusé l'entrée donc effectivement je te confirme que mon enseignement ne sera pas gratuit en plus d'être long et difficile. Voilà ma proposition. Je t'enseigne mon art en échange d'un service de mon choix n'impliquant aucune mort dans la tâche à accomplir. Vu que tu viens de déclarer que c'était selon mes conditions, je suppose que ça te convient, commençons de suite alors, nous en avons pour un bon mois. Et ça, c'est si tu es doué. »


Je fixais le jeune homme droit dans les yeux, à la fin de notre entraînement il pourrait comprendre bien plus de chose à mon sujet qu'il n'en connaissait maintenant. Peut être même que je lui apprendrai plus que le nécessaire s'il se montrait intéressant. Je pris à nouveau la parole, après tout nous allions commencé dès maintenant.


« Bien en général la première étape consiste à essayer de ressentir ta propre âme, pour ma part j'ai du médité une semaine avant d'y arriver. Heureusement j'ai depuis inventé quelque chose qui permet d'accéléré le processus. Tiens attrape »


Je lançais une fiole au jeune homme avant de reprendre.


« C'est un poison fait à partir de scorpions du désert, c'est très puissant alors avale en qu'une goutte. A cette dose tu vas entrer en transe et tu seras plus réceptif à toi-même, avec ça, si c'est bon d'ici demain soir tu devrais pouvoir contacter ton âme. Tu reprends une goutte dès que tu ne sens plus l'effet, bien entendu. »

L’homme poursuivit dans sa lancée, et continuait d’utiliser un ton assez désagréable. Il alla jusqu’à insinuer que le Samui voulut mettre son statut en avant avec pour unique but de se venter. Ceci était bien mal connaitre Aokiji. Il devait avouer qu’il n’avait pas mentionné son titre par hasard. Mais la raison était bien éloignée de la vanité proprement dite. Bien entendu, il y avait un certain prestige à se présenter de la sorte, mais était-ce vraiment cohérent dans un tel lieu et une telle situation ? Le jeune homme ne le pensait pas le moins du monde. A vrai dire, la raison pour laquelle il avait présenté son statut était un peu plus subtile que cela…

« Loin de moi l’idée de me vanter ou de faire l’étalage du « prestige » de mon poste au Shûkai. Je voulais davantage attirer votre attention sur ce que j’aurais à vous offrir, et à en croire votre réaction et ce que vous me demandez en échange de votre savoir, je crois m’être implicitement fait comprendre. »

En effet, le Mamoru affirma s’être vu refuser l’entrée au Shozaichi. A ce moment, Aokiji comprit très vite ce que cet échange allait lui couter. Dans un sens, il était sur le point de faire un pacte avec le diable. Mais le Samui était toujours aussi déterminé et s’il devait faire quelques concessions pour y arriver, ainsi soit-il.

« J’accepte votre proposition. Commençons. »

Etait-ce une décision judicieuse ? Peut-être pas. Mais au point où il en était, le jeune homme ne pouvait plus faire marche arrière. Même si son interlocuteur lui avait affirmé que ce pouvoir n’était pas en soi mauvais, Aokiji ne pouvait s’empêcher d’avoir quelques a priori. Et puis, une fois dans le vif du sujet, il allait rapidement voir de quoi il en retournait vraiment.

Et d’ailleurs, l’apprentissage débuta immédiatement. Celui-ci devrait durer un mois. Une période relativement courte pour un pouvoir si vaste. Le Mamoru introduisit la première étape de ce parcours. Apparemment, Aokiji allait devoir entrer en contact avec sa propre âme. De quelle manière ? L’homme ne tarda à lui dire. Ce dernier affirma avoir passé cet exercice à l’aide de la méditation, ce qui lui valut pas moins d’une semaine. Le Samui devait donc se montrer efficient. Il ne pouvait pas se permettre de rester absent trop longtemps. Fort heureusement, son instructeur semblait avoir une solution à son problème. Celle-ci se trouvait à l’intérieur d’une petite fiole, contenant apparemment un puissant poison de scorpions. Charmant. Selon le Mamoru, cette substance devrait accélérer le processus et plonger Aokiji dans une sorte de transe. Une fois dans cet état second, il devrait être en mesure de communiquer avec son âme.

Pouvait-il réellement lui faire confiance ? Le Samui n’avait bien entendu pas la réponse. Pourtant, il avait déjà ôté le bouchon du petit récipient. Après un rapide regard lancé au mystérieux individu, le blond finit par amener la fiole quelques centimètres au-dessus de sa bouche, l’inclinant délicatement afin de ne laisser s’échapper qu’une seule et unique goutte. Les effets furent quasi instantanés. Aokiji fut dans un premier temps pris de convulsions. Il se souvint s’être écroulé sur le sol avant de tomber dans ce qui s’apparentait assez à un état comatique. Néanmoins, il avait les yeux bien ouvert, mais son regard était vide… Pourtant, l’esprit du Samui n’avait pas quitté son corps. Bien au contraire.

Le jeune homme se trouvait au beau milieu d’une cour. En face de lui, un cerisier en fleur, mais autour de lui, personne. Un silence religieux régnait dans ce lieu bien mystérieux. Pourtant, il ressentait un certain bien-être à se trouver dans cet endroit. Il était débout là, immobile. La légère brise venant caresser sa peau lui était agréable et pour une raison qu’il ignorait, il ressentait une certaine chaleur au fond de lui. Il était tout simplement heureux. Cependant, il avait une tâche à accomplir. Il devait entrer en contact avec son âme. Jusqu’à preuve du contraire, il n’y avait personne ici. Aokiji décida alors d’explorer les lieux. Or, aucune des bâtiments dans la zone ne semblait avoir de portes ni de fenêtres. Soudain, il tomba nez à nez avec une entité étrange.

Etait-ce son âme ? Elle se trouvait à quelques mètres juste en face de lui. La situation était très perturbante. Que devait-il faire ? Que devait-il dire ? Le Samui s’avança alors timidement alors que l’entité immaculée restait immobile. Puis soudain, une voix retentit.

« Qu’as-tu fais ? »

Aokiji s’arrêta net. Etait-ce cette chose qui lui parlait ?

« Tu dois partir. Il va nous voir. Il va nous trouver. Et il va… »
«  Il ? De qui tu parles ? »
« Il va nous faire du mal. Beaucoup de mal. Je dois me cacher. Tu dois partir avant qu’il ne revienne. Vite. »
« Attends ! Je ne comprends pas ! Que dois-je… »
« VA-T-EN ! »

Aokiji rouvrit alors brusquement les yeux. Il fut aveuglé par une lumière intense, l’obligeant à masquer son visage. Le soleil ? Oui, il faisait jour. Il se trouvait à l’endroit même où il avait rencontré le Mamoru. Pourtant ce dernier n’était plus ici. Quelle heure était-il ? Combien de temps avait-il dormi ? Le jeune homme se dirigea vers le plan d’eau afin de se rafraichir le visage. Il était confus. Avait-il rêvé ? Quel était cet endroit ? Qui était ce bonhomme blanc ? Et de quoi avait-il si peur ? Le Samui se retourna alors et aperçut la fiole de poison sur le sol. Il l’avait fait tombé en s’évanouissant, pourtant elle était encore intacte et contenait encore un peu du liquide maudit. Il se souvint alors des paroles du Mamoru. Il devait réitérer la manœuvre lorsque les effets se seraient estompés. Mais était-ce vraiment raisonnable ? L’entité blanche lui avait formellement sommé de partir. Aokiji était persuadé que non, pourtant il se précipita vers la fiole et s’abreuva à nouveau une goutte de ce poison.

Il revint alors dans cette fameuse cour mais l’atmosphère y était cette fois-ci complètement différente. Il faisait froid, très froid. Aokiji avait l’impression de suffoquer. Le cerisier avait perdu toutes ses fleurs et une brume épaisse couvrait le sol. Le blond se précipita alors à l’endroit où il avait croisé l’entité immaculée, mais il n’y avait personne. Néanmoins, juste derrière l’emplacement où ce dernier se trouvait, une porte coulissante était apparue. Elle était entrouverte et on pouvait apercevoir la silhouette d’une personne à l’intérieur.

« Tu en as mis du temps… Kukuku… »

Cette voix glaça le sang du Samui, car elle était en fait étrangement similaire à la sienne. Il s’en approcha donc, et finit par entrer dans la pièce. L’intérieur était celui d’une demeure traditionnelle, éclairée uniquement par quelques bougies. Aokiji y retrouva le sentiment de chaleur qu’il avait ressenti lors de sa précédente visite, mais paradoxalement, son sentiment de mal aise s’était encore davantage accentué. En face de lui, un jeune homme à la chevelure blanche, le visage tourné sur le côté en train de fumer.

« Je commençais à perdre espoir, Aokiji… Kukuku… »

L’individu tourna alors dévoilant l’impensable.

« Quoi ?! Mais c’est… »
« Impossible ? Nous sommes dans ton subconscient après tout. Tu t’attendais à voir qui ? Kukuku… »
« Mais pourquoi as-tu… »
« Des cornes ? Ça ne te plait pas ? Ben c’est comme ça, pas autrement. Ce n’est pas moi qui décide. Mais je m’y suis habitué avec le temps. Kukuku... »
« Mais… »
« Ouais je sais, c’est assez effrayant. »
« P… »
« Pourquoi finis-je toujours tes phrases ? Et bien pour la simple et bonne raison que je suis toi, mon cher Aokiji. Je peux entendre tes pensées, comme tu peux entendre les miennes. Mais tu devras avouer que tu fais souvent la sourde oreille et c’est assez agaçant. »

Aokiji resta bouche bée face à son mystérieux interlocuteur. Pourtant quelque chose clochait. Où était passé…

« Où est passé le petit bonhomme blanc ? Kukuku… Quel drôle de nom tu lui as donné. Roh arrête avec ton air étonné. Je te l’ai dit, nous partageons nos pensées. Pour répondre à tes questions, disons que j’étais un peu jaloux. Pourquoi serait-il le seul à avoir la chance de te rencontrer. J’ai attendu tellement longtemps ce moment. Lui en revanche le redoutait davantage. »
« Es-tu… mon âme ? »
« Kukuku… J’avais tellement envie de te l’entendre le dire. En quelque sorte oui. Mais tu sais, une âme est très complexe. Elle peut avoir plusieurs formes. Le petit bonhomme blanc comme tu l’appelles était l’une d’entre elle. »
« Où est-il ?! »

Le Samui usa d’un ton ferme, causant un certain silence. Le mystérieux individu se redressa alors et s’approcha du blond.

« Tu me négliges encore une fois, Aokiji. J’te jure, il y a des fois tu me tapes sur le système. Je pense qu’il est temps pour toi de retourner d’où tu viens. Notre petite entrevue devrait satisfaire ton sorcier Voodoo. Tu sais, le Mamoru. Reviens me voir quand tu auras vraiment besoin de moi. Kukuku… »

La vision d’Aokiji devint alors trouble, puis il finit par se réveiller à nouveau. Il faisait nuit. Encore sonné par ce qu’il venait de lui arriver, il se dirigea à nouveau vers le plan d’eau pour se rafraîchir. C’est alors qu’il fut interpellé par une présence derrière lui. Se retournant brusquement, il remarqua la présence de son instructeur investissant les lieux avec nonchalance. Le Samui s’essuya alors le visage afin de lui faire part du résultat de l’exercice.

« Je l’ai vu. Mon âme. Je lui ai même parlé. Du moins, c’est plutôt elle qui me parlait. Elle me ressemblait, à quelques détails près. Elle pensait… Elle… Elle était… Moi. »

Le discours du Samui était encore confus mais il avait gardé tous les souvenirs de ce qui s’était passé dans ce monde étrange.

Il disait que ce n'était pas dans le but de se vanter ou de faire étalage du prestige, mais les hommes sont tous les mêmes, enorgueilli et auréolé de leurs titres ils se pensent tout puissant. Pourtant aujourd'hui je suis Mamoru Lessa, demain je redeviendrai le Nidaime Kazekage mais rien n'empêchait de dire que j'étais au dessus d'eux simplement car mes pouvoirs étaient ceux d'un dieu et non plus d'un humain. Ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas les titres qui forgent l'homme, c'est la puissance. Tu as beau avoir le titre le plus prestigieux du monde si à l'intérieur de toi tu es vide, tu ne feras que te perdre dans les méandres du temps.

Il avait finalement accepté ma proposition et il ingéra une goutte de l’élixir ce qui le plongea comme je le lui avais dis dans une sorte de transe. Elle allait durer longtemps, je n'avais donc pas besoin de rester là. Il faisait nuit, je reviendrai demain lorsque le temps sera écoulé. J'étais parti en ville recueillir quelques informations et me reposer dans une auberge, la cabane de pêcheur est bien mais il n'y a pas de lit et donc je me pète le dos. La nuit écoulée et les maigres emplettes que je voulais faire réalisées, je pouvais retourner au lac. Mais quand j'arrivais il ré ingérait une goutte à l'instant, ce qu'il fait qu'il retomba en transe. Ça allait à nouveau être long pour qu'il se réveille nous étions en fin de matinée il ne se réveillerait pas avant la nuit.

Les heures passèrent où je me contentais du silence du lac qui me faisait face, où je ne pensais qu'à rien d'autre qu'à moi. Jusqu'à que le prétendant Mamoru se relève. J'avais accepté de l'initié mais j'avais oublié de lui dire qu'il risquait de perdre son âme dans la phase trois de l'épreuve pour apprendre ce pouvoir. Il s'exclama et annonça qu'il avait vu son âme et que cette dernière lui ressemblait. Je me frappais le visage.


« Tu n'as qu'une seule âme et il s'agit de toi-même donc il est normal qu'elle ait ton apparence. Enfin dans le cas où tu n'as pas été possédé mais j'espère pour toi que ce n'est pas le cas car si j'dois pratiquer un exorcisme ça va te coûter très cher. »


Les exorcismes c'est une plaie à réaliser. Malgré tout je continuais la discussion.


« Bien si t'es encore là à te demander quelque chose c'est que tu n'as pas encore réussi l'étape numéro une. Tu vas devoir retourner voir ton âme. Cette fois il faut que tu lui demandes de t'apprendre à rejoindre le monde des esprits. Tu reconnaîtras facilement quand tu y sera, c'est une copie de notre monde en blanc. Même le ciel est blanc et par conséquent il n'y a jamais de nuage. Écoute bien, quand tu veux devenir un Mamoru la première étape est de discuter avec ton âme pour qu'elle t'emmène jusqu'au pays des esprits. La seconde tâche est de réussir à discuter avec un autre esprit que le tien et de parvenir à ce qu'il te dise son nom. Ça à l'air simple mais de base tu n'entendras qu'un son, tu vas devoir tendre l'oreille pour pouvoir comprendre. Quant à la troisième épreuve, tu devras rencontré les deux. Je ne peux t'en dire plus. »


Les deux, je m'en souvenais encore comme si c'était hier alors que cela faisait trois années maintenant, c'était deux personnages se trouvant devant deux portes, l'une menant vers la sortie du monde des esprits et l'autre vers le royaume des démons, si tu passais la seconde porte tu échouais au test et tu risquais de l'éternité en enfer. Le problème c'est que les deux portes, on ne peut les distinguer. Les deux quant à eux ont une seule différence, leur couleur. L'un est noir l'autre est blanc. Mais ils pouvaient prendre autant de forme qu'ils le souhaitaient. Et le pire dans tout ça c'est que pour indiquer la voie à choisir, il posait cela sous forme d'énigme. Bref ce jeune homme allait avoir du pain sur la planche.

Possédé ? Un exorcisme ? Aokiji ne savait pas trop quoi répondre à cela. Se pourrait-il que… ? Non. Pour l’instant il y avait d’autre chose qui nécessitait son attention. Apparemment, il allait devoir une nouvelle fois retourner dans son moi intérieur. Maintenant qu’il avait pu établir le contact avec son âme, il allait devoir demander à cette dernière de lui apprendre à se rendre au Royaume des Esprits. Selon le Mamoru, ce royaume serait facilement reconnaissable car il s’agirait en fait d’une simple copie du monde dans lequel ils se trouvaient actuellement, à une différence près, tout était blanc. Le blond avait quelques appréhensions à ingurgiter une nouvelle fois ce poison. Mais avait-il vraiment le choix ? Le jeune homme reprit donc la fiole et y versa à nouveau une goutte de cet horrible liquide.

Aokiji était donc de retour dans cette mystérieuse cour qui représentait son subconscient. Cependant, cette fois-ci, il n’eut même pas à se déplacer. En effet, juste en face de lui, le petit bonhomme blanc qu’il avait rencontré lors de sa première visite se trouvait juste en face de lui, perché sur le cerisier qui était en fleur cette fois encore.

« Tu es vraiment têtu, Aokiji. Malgré mes avertissements, tu es revenu ici. Soit. »

L’entité blanche se laissa donc tomber de sa branche pour atterrir comme une fleur sur le sol. Or, durant sa chute, une chose étrange se produit. Il avait pris la forme d’Aokiji, à l’identique cette fois-ci. Du moins presque. Il avait gardé sa couleur blanche. Il s’avança donc vers le jeune homme avec nonchalance.

« Alors t’attends quoi pour me le demander ? »
« Hein ? »
« Le Mamoru. Il t’a bien dit de me demander quelque chose. Je t’écoute. Es-tu vraiment prêt à aller jusque-là ? »
« Hum… Oui. Je veux que tu m’apprennes comment me rendre au Monde des Esprits. »
« Je vois. Tu ne comptes pas en démordre. »

L’âme s’avança et apposa sa main sur l’épaule d’Aokiji.

« La clé pour te rendre au Monde des Esprits est ton âme. Tu dois donc communier avec moi si tu veux t’y rendre. Mais la complexité du processus réside dans le fait que tu ne dois justement pas te limiter qu’à moi. Tu dois m’utiliser pour t’ouvrir au monde au-delà de celui où nous nous trouvons actuellement. Concentre-toi. Ouvre ton esprit aux forces spirituelles qui t’entourent. »

Aokiji ferma alors les yeux et tenta tant bien que mal de mettre en pratique ce que son âme venait de lui dire. Il se concentra sur le contact entre lui et cette dernière, en l’occurrence, la main de l’entité posée sur son épaule. Au bout de quelques minutes, le Samui put ressentir cette connexion s’intensifier pour enfin se sentir complètement submergé par une sensation pour le moins étrange. Il avait comme une boule au ventre, comme s’il était en train de passer dans un mixeur. Pour une raison qu’il ignorait, il ne parvenait pas à rouvrir les deux. C’est à ce moment que l’âme prit la parole.

« C’est bien Aokiji. Maintenant détends-toi. Ouvre ton esprit au monde qui t’entoure. Laisse les forces spirituelles te guider. »

Plus facile à dire qu’à faire. Le Samui avait l’impression de se faire écraser par une force inconnue et son âme, elle, lui disait de se laisser faire ? Après une brève hésitation, le jeune homme se laissa donc faire. Il fut aspiré par une mystérieuse force puis soudain, il ouvrit les yeux. Il avait donc réussi ? En regardant autour de lui, effectivement, tout était blanc. Mais le plus surprenant était qu’au bout de quelques secondes, il se rendit compte qu’il se trouvait en fait là où il avait rencontré le Mamoru. Il se rappela alors les paroles de celui-ci. Il lui avait dit que le Royaume des Esprits était en quelque sorte un monde parallèle au leur.

Aokiji regarda alors un peu plus attentivement autour de lui. Il ne semblait pas il y avoir l’ombre d’une seule personne ici. Pourtant, le jeune homme avait comme un bourdonnement dans l’oreille. Comme s’il était entouré d’une foule dont le son était étouffé. Ce brouhaha se faisait de plus en plus persistant et de plus en plus intense. Il avait l’impression que plusieurs centaines de personnes étaient en train de lui chuchoter à l’oreille. Pourtant, il ne comprenait rien à ce qu’il se disait. Aucun son ne lui était compréhensible. Ce brouhaha inaudible devenait insupportable. Le Samui avait beau se recroqueviller sur lui-même en cs bouchant les oreilles, l’horrible son ne semblait pas faiblir. Alors qu’il était sur le point de perdre connaissance, une voix l’interpella au milieu de toute cette cacophonie.

« Tiens bon. »

Il s’agissait d’une voix féminine.

« Concentre-toi sur ma voix. »

Aokiji tenta tant bien que mal de se concentrer sur cette voix qui raisonnait dans sa tête, puis soudain, le brouhaha sembla s’atténuer. Le jeune homme se redressa alors et se retrouva face à face avec une jeune femme trempée jusqu’aux os.

« Tu es… sdsfsdfsdfsdf »

Les mots de la jeune femme devenaient encore fois incompréhensibles. Le Samui devait se concentrer sur la voix de son interlocutrice, pourtant, même s’il parvenait à l’entendre, il ne discernait aucun mot qu’elle prononçait. Il devait parvenir à faire le vide dans sa tête. Isolé le son de la voix de cette femme et n’entendre qu’elle. D’une voix tremblante, il lui dit.

« Q-qui êtes-vous ? »
« Je suis un esprit. Ou plutôt un fantôme, ça devrait surement plus te parler. J’ai perdu la vie dans cette rivière, un jour bien triste. Cela fait maintenant, 200 ou 300 ans, je n’en suis pas vraiment sûr à vrai dire. Mais que fais-tu ici ? Tu ne sembles pas à ta place… »
« J-Je… Dîtes-moi votre nom s’il vous plait ! »
« Mon nom ? Pourquoi le voudrais-tu ? »
« Je suis à la recherche d’un pouvoir qui me permettrait d’entrer en contact ma défunte famille. Et… »
« Pourquoi déranger les morts ? Quels sont tes motivations ? »
« Disons que les circonstances ont fait que je n’ai pas eu l’occasion de leur dire certaines choses… Des choses que j’ai longtemps refoulées. De plus, je n’ai tout simplement pas eu l’occasion de leur dire... Adieu… »

L’esprit resta muet face à la réponse d’Aokiji. Elle se contenta de tourner les talons et se dirigea vers le lac. Elle flottait littéralement dans les airs. Ses pieds ne touchaient pas le sol alors qu’elle survolait le plan d’eau. Le Samui regardait la jeune femme s’en aller, impuissant. Mais soudain, la voix de cette dernière s’éleva une nouvelle fois.

« Nanao… Mon nom est Nanao. Et toi ? Quel est ton nom ? »
« A-Aokiji… Merci beaucoup, Nanao. »
« Ta famille à de la chance d’avoir un jeune homme aussi courageux que toi, Aokiji. »

Le Samui rouvrit alors les yeux sous ces paroles et se retrouva une nouvelle fois au bord du lac, mais cette fois dans le monde réel. Il regarda à sa droite, le Mamoru était encore là. Aokiji se releva donc et s’avança vers son instructeur.

« Je me suis rendu dans le Monde des Esprit comme vous me l’avez demandez. J’ai pu discuter avec l’esprit d’une jeune femme morte noyée du nom de Nanao. Je suis prêt à passer à la prochaine étape. »

Le regard d’Aokiji prouvait sa détermination. Mais il devait avouer que tous ces aller-retours d’un monde à l’autre étaient épuisant mentalement parlant.

Le poison avait agi conformément à son effet puisque le jeune homme tomba dans l'inconscience une fois encore. Une journée s'écoula comme si de rien était avant qu'il ne reprenne conscience. A ce moment là, je fus face à lui. Il s'exclama en m'annonçant qu'il avait discuté avec une femme du nom de Nanao. Il se disait prêt à passer à la troisième étape. Soit c'était son choix mais avant qu'on y aille, j'avais réfléchis et j'avais décidé quelque chose au sujet de sa dette. Je prenais donc la parole afin de dire ceci.


« Après y avoir longuement réfléchi je suis parvenu à me faire une idée juste de la valeur de mon apprentissage. En contrepartie de celui-ci, tu devras convaincre le capitaine de l'Oda, Samui Kakeshuou de me rencontrer. Une fois cette rencontre acquise, si lors de son retour il te demande ton avis sur des demandes que je lui aurais formulé, je veux que tu soutiennes ces demandes. Quelles qu'elles soient. Cela ne te coûtera rien de plus, un entretien avec ton supérieur et un avis tranché en ma faveur. Tu n'auras pas besoin de te mouiller plus que cela. J'estime que c'est correct. Pour ce rendez-vous, je souhaite qu'il se déroule soit ici, soit dans le désert de Kaze no Kuni qui sera ma prochaine destination. Donne lui ceci, c'est une feuille marquée d'un sceau me permettant de trouver quiconque le détient. »


Voilà, ce serait donc à lui de remplir sa part du marché une fois qu'il serait rentré au Shukai. Cela me permettrait donc de rencontrer un homme intéressant. C'était en soit une victoire à bien des égards. Enfin, je me devais maintenant de terminer son apprentissage, je reprenais donc la parole à ce propos.


« Bien vu que tu as réussi les deux épreuves, je vais t'emmener à la troisième, si tu parvins à réussir celle-ci, tu seras officiellement un Mamoru. Dans le cas contraire ton esprit sera prisonnier du purgatoire. Peu importe l'issu, une fois que ces trois étapes seront terminés, tu devras t'entraîner à parfaire ta communication avec les âmes et les démons, visiter le monde en blanc par tes propres moyens et ce sans poison. Cette période qui se fait normalement lors de l'apprentissage se fera après pour ton cas, grâce à mes talents. Elle peut durer très longtemps en fonction des personnes. Bien ceci étant dit, allons y. »


Je saisissais sa main et je nous transposais immédiatement dans le monde des esprits. Une fois sur place je fixais le jeune homme avant de m'exclamer.


« Bien, ce monde n'est pas régit par la même notion de temps ou de vitesse. Donc si tu choisis d'aller vite ou plutôt de penser vite et bien tu peux faire des choses comme cela. »


En un instant nous nous retrouvions près du Shozaichi la capitale de l'alliance ou du moins sa copie dans le monde des esprits. L'instant d'après, sur une montagne à des heures de marche du lieu précédent. Et un peu plus tard, devant deux grandes portes gardées par deux êtres, l'un en noir et l'autre en blanc. Cette fois-ci ils avaient la forme de deux renards. Je ne les comprendrai jamais. Ils s'exclamèrent enfin.


« Oh un nouveau joueur, qui dit nouveau joueur dit nouveau jeu. Voici ton énigme, donne une réponse et on t'indiquera par où passer. Et bien entendu ton ami ne t'aide pas. »


l'autre continua les paroles du premier


« Tu es confronté à un choix, un assassin tient deux cordes l'une menant à l'amour de ta vie suspendue au dessus de piques, l'autre à ta mère suspendue au dessus de flammes. Tu n'as aucun pouvoir hormis le choix, qui choisis-tu ? Tu as deux minutes pour répondre. »


Un compteur venait d'apparaître aux pieds de l'être en noir. La réponse n'était pas évidente mais j'avais déjà mon idée sur la question. Parfois la solution n'en est pas vraiment une.

Aokiji était exténué par tous les efforts mentaux qu’il avait dû faire jusqu’à maintenant. Il venait de faire son rapport au Mamoru, mais son esprit commençait lentement à divaguer. Son regard était vide mais il n’avait pas le temps de se reposer pour autant. Ce fut la voix de son instructeur qui lui fit reprendre ses esprits. Apparemment, ce dernier avait longuement réfléchi à la faveur que devrait lui accorder le Samui en échange de la transmission de son savoir. L’homme souhaitait que le Chûnin lui arrange une rencontre ni plus ni moins que Samui Kakeshuou, le Capitaine de l’Oda. Aokiji fixa alors son interlocuteur, silencieux. Pour être franc, il s’attendait à une demande beaucoup plus, comment dire, délicate. Mais ce que le Mamoru demandait était tout à fait dans ses cordes, même s’il ne pouvait garantir la réaction du vieux Samui. Le blond se releva alors et acquiesça à la demande de son instructeur.

« Je vois. Ne vous en faites, je tiendrais parole. »

Le Samui prit donc le bout de papier que lui tendit l’homme. Il s’agissait d’un sceau qui permettrait au Kakeshuou de retrouver la trace du Mamoru. Ceci fait, il était maintenant temps de passer à l’ultime étape de cet apprentissage. L’homme se montra très clair. Si Aokiji parvenait à bout de cette troisième épreuve, il deviendrait officiellement un Mamoru. Dans le cas contraire, son esprit se retrouvera perdu dans un lieu mystérieux répondant au nom de « purgatoire ». Le Samui fut quelque peu surpris par une telle finalité, mais son instructeur ne lui donna pas vraiment le luxe de la réflexion. Ce dernier saisit sans toutes attentes la main du jeune homme et en l’espace d’une seconde, tous deux basculèrent dans le Monde des Esprits. Le Mamoru maitrisait ce monde parallèle à la perfection et cela ne manqua pas d’impressionner le Samui. Après plusieurs sauts dans l’espace, l’homme conduit Aokiji devant deux étranges portes, l’une gardée par un renard blanc et l’autre par un renard noir. Les deux entités ne tardèrent pas à s’adresser au Chûnin en lui donna une énigme.

Apparemment, le jeune homme devait choisir entre sauver sa mère des flammes et empêcher l’amour de sa vie de se faire empaler. Et il n’avait que deux minutes pour faire son choix. On aurait pu croire que celui-ci serait un véritable dilemme pour Aokiji, d’ailleurs il le serait pour un bon nombre de personnes. Mais la particularité du Samui était qu’il n’avait jamais connu sa mère. Aussi loin qu’il se souvienne, sa génitrice n’avait jamais représenté une figure importante dans sa vie. Il ne pouvait donc même pas la considérer comme une partie de son passé étant donné qu’aucun lien ne s’était tissé entre eux. Ce fut donc pour cela que le choix d’Aokiji était quasi évident.

« J’ai fait mon choix. »

Le jeune homme agrippa la corde reliée à l’amour de sa vie et tira dessus vigoureusement. Etait-ce le bon choix ? Il n’en avait aucune idée, mais pour lui, il s’agissait de la seule option possible.

Il m'avait juré de tenir parole. Malheureusement je ne faisais pas vraiment confiance à cet homme. Enfin, dans le pire des cas il ne m'aura coûter que du temps donc ce n'était pas forcément une mauvaise affaire pour moi qui n'était plus limité par le temps. Enfin je prendrai le temps de réfléchir à tout cela plus tard car après tout le jeune Aokiji avait fait une erreur qu'il pourrait payer très cher. Il avait tiré une corde. L'énigme n'était pas à prendre au sens personnel mais plutôt de manière générale. Peut-on choisir entre deux êtres aimés ? Et bien la réponse générale est non, du coup le silence était la vraie la réponse. Il ne s'en rendait cependant pas encore compte. Cette épreuve était en réalité un test pour vérifier la bonté de l'âme qui passe cette épreuve. Ou à défaut d'être bon, l'intelligence de ce dernier. Le renard noir s'exclama alors de la manière suivante.


« Bien tu as fais ton choix, la porte que tu dois emprunté se situe derrière moi. »


Alors que le jeune homme allait s'y engouffrer je le retenais par ma main posée sur son épaule. Je lui transmettais alors, les paroles suivantes :


« Si tu écoutes ce renard, tu finiras au purgatoire. Cette énigme ne demandait pas de réponse, ou du moins pas une qui se dit. Nous ne sommes pas en présence d'une épreuve comportant que deux issues mais bien trois. Et la bonne réponse était le silence. Tu as peut-être pris cette énigme pour quelque chose de personnel mais tu n'aurais pas du. Ces esprits ne te connaissent pas, ils ne sont que des passeurs. »


Le renard noir afficha alors un rictus de colère avant de s'exclamer de la manière suivante :


« Vous n'avez pas le droit d'aider un postulant. Vous... »


Je l'interrompais alors afin de prononcer des paroles dures à son égard.


« Je suis Mamoru Lessa, esprit, même les démons du purgatoire craignent ce que je représente, tu n'es pas en mesure de me dire ce que j'ai le droit ou non de faire ! Et d'ailleurs je vais même prendre une nouvelle liberté. »


Je concentrais un instant mon chakra qui existait aussi dans ce monde mais sous une autre forme, afin de faire apparaître une énorme porte écrasant les deux autres, puis je m'exclamais vers les esprits.


« Il est temps pour les Mamoru de créer leur propre voie. »


J'invitais alors mon apprenti à me rejoindre et à passer la porte. Ce que nous fîmes tout deux. Nous nous retrouvâmes alors à nouveau dans notre monde, son apprentissage était terminé. J'avais transformé son échec en réussite même si cela avait énervé sans aucun doute les deux esprits gardiens. Je m'exclamais à son intention.


« Bien, vous vous êtes couché Samui, vous vous réveillez Mamoru. Prenez en compte cet héritage jeune homme, ne négligez pas votre nouvelle affiliation. Pour autant cela ne vous demande pas d'abandonner l'ancienne. Je pense que nous nous sommes tout dit. N'oubliez pas votre promesse. »