Le bordel organisé ? Regarde autour de toi, le Monde, la Nature, les Hommes... [Hôritsu]

"Les oiseaux volent, les flocons neigent" À chacun sa façon d'être et de s'exprimer. Voir le tout comme un jeu aide à faire preuve de laxisme, ou de laisser aller. Atmosphère printanière, les premières allergies se font ressentir dans des éternuements inopinés, proches ou lointains. Les arbres dénudés laissent apparaître leurs premières pousses. Certaines suivent le cours indiqué par la branche dont la résistance n'est plus à prouver, d'autres viennent se dérober à leurs indications en empruntant des chemins qui leurs seront un jour propre en une majestueuse et solide branche, si un coup de cisaille ne vient pas leur faire rejoindre l'herbe coupée sous le pied. Quelques bourgeons éclosent. D'autres se font leur place au milieu de voies jusqu'alors jamais empruntées. Tous cherchent le soleil.

Mikami fendait la forêt de branches en branches, écartant agilement les premiers feuillages, repoussant de son pied les bras de bois qui s'opposaient à lui et survolait les sentiers par une route plus élevée et sécante à tous ces chemins battus. "Rendez-vous, sensei, terrain n°2" Pas beaucoup plus de mots de la part du gars au standard de l'ôdâ. Mentalement, il s'était penché vers l'automate en lui tapotant deux fois le crâne comme pour voir si un bruit métallique s'en échappait, demandant si "il y avait quelqu'un là-dedans". Homura s'était-il enfin décidé à refaire surface ? Vu la brièveté de l'ordre, le jeune homme avait fait en sorte de se dépêcher. Cependant, à la vue des récents évènements, il avait été difficile de fendre le shûkai de toit en toit.

Vinrent enfin les clôtures qui se rapprochaient de lui en se dessinant d'entre le cadre que formaient les dernières branches dans un halo lumineux. Une pensée lui traversa l'esprit, comme sortie de nulle part alors qu'il fusa d'entre les premières feuilles pour apparaître à l'air libre. "La vie est un jeu" Pour certains un jeu d'échec. D'autres un jeu d'argent, et pour quelques marginaux une aventure où le sérieux n'a que rarement sa place. Essayant un nouvelle fois d'entrevoir les secrets que recelait ce terrain là à travers les losanges de fils de fer qui défilaient, il laissait glisser un kunai sorti il ne sait quand contre la barrière.

Le cliquetis métallique se fit plus fort et sourd quand il arriva devant la porte, mettant un terme à ce bruit crispant et répétitif. Comme pour briser l'ordre qui régnait sur le par terre devançant l'entrée, il y jeta son arme qui vint se planter au milieu du sol.

- Bon, premier arrivé cette fois. C'est quand il veut, Homura-sensei.

Il se doutait bien que ça arriverait un jour. D’ailleurs, il était étonné que ça n’ait pas eu lieu plus tôt. La veille, on lui avait confié la tâche de constituer une équipe avec les plus novices des recrues de l’Alliance des Pays Neutres, de préférence qui résideraient au sein de sa capitale. Trois disciples au maximum, et ça s’arrêterait là. Mais pas pour celui qu’on surnommait la Loi.

Se contenter de la normalité, de la banalité, de la moyenne, c’était insuffisant pour lui et surtout idiot. Un shinobi se devait de toujours repousser ses limites et de ne jamais fléchir, surtout quand il s’agissait de son honneur ou de sa vie. De toute sa vie, Hôritsu n’avait jamais flanché, ou baissé les bras. Elevé à la dure non pas par une ou plusieurs personnes mais uniquement par la vie elle-même et aux évènements qu’il avait du affronter, il avait déjà mûrement réfléchi ce qu’il allait faire de son équipe bien avant qu’on lui ordonne d’en constituer une.

Autre chose dénuée de sens : celle de choisir lui-même ses élèves. Son équipe irait chercher la frontière avec la perfection, alors les trois premiers de ses disciples n’étaient pas prédestinés à un futur… radieux. Non, il était même difficilement envisageable que ces derniers restent sous son aile plus de quelques mois.

Mikami avait donc été choisir au hasard. Et le rendez-vous avait été donné au terrain numéro deux. Mais est-ce qu’une heure avait été précisée ? Non. C’est pour ça qu’alors que le jeune prétendu arrivait sur les lieux, Hôritsu était quant à lui toujours dans son bureau à trier des dossiers. Et il continua de le faire pendant près de deux heures.

Il arriva donc un peu plus de deux heures plus tard que le jeune homme au fameux terrain d’entraînement. Oh bien sûr qu’il s’était douté que ce dernier avait du s’empresser de se rendre à l’endroit prévu, mais Hôritsu ne pouvait se contenter de la qualité, ni de la quantité. Il lui fallait l’excellence. Et ce Mikami avait très peu de chances d’être de cette… « catégorie », tout comme n’importe quel autre novice.

L'air frais, quelques oisillons, le pollen en suspension. Rien de plus. Il avait eu vite fait de s'asseoir à l'ombre d'un arbre et de renifler l'atmosphère ambiante. Et s'il l'attendait à l'intérieur ? Pas beaucoup de minutes étaient passées, il rentra voir de quoi il en retournait. Quelques arbres, une clairière, et comme l'horizon s'écoulant à perte de vue, subitement. Comme une faille ayant avalé une partie du paysage, un saut soudain vers l'horizon. Mikami s'approcha. La clairière était en fait scindée en deux, un fossé la tranchait nettement en son centre et faisait de la petite prairie herbée un balcon sur un plus vaste domaine rocailleux six mètres plus bas, dans une chute nette. Ce dernier s'étendait jusqu'à ce que le bois ne reprenne ses droits. Un léger court d'eau pourfendait paisiblement la roche au fil du temps et de l'érosion. Mais toujours personne.

Volontairement, il avait laissé le kunai planté à l'entrée pour marquer sa présence et qu'on ne l'attende pas dehors à son tour. Qu'est-ce qui l'attendait cette fois, une nouvelle attaque surprise, comme la dernière fois ? Le jeune homme se caressa le flan. La dernière - et première - fois qu'il s'était entrainé avec Homura, il y avait récolté une entaille profonde comme un doigt. Ou du moins était allé la chercher, pour annoncer d'emblée la couleur à son sensei et lui montrer qu'en plus de sa sueur il était prêt à se mouiller de son propre sang pour réaliser ses objectifs. Comme une façon de lui dire de ne pas y aller mollo, qu'il n'était pas là pour chômer. Entre autres messages auxquels le contexte se prêtait... Il n'était jamais aussi sérieux que quand il se battait.

Est-ce que c'était une habitude pour le capitaine du jôhô d'attaquer par surprise ? La dernière fois au milieu de la discussion, cette fois-ci se serait jaillissant d'un arbre avant d'entamer le dialogue ? Et la prochaine fois avant même d'arriver sur les lieux pourquoi pas, au détour d'une ruelle. Il eut un léger sourire, comme amusé par ses propres pensées, mais effectua quand même un tour d'horizon de son regard aiguisé pour vérifier s'il n'y avait pas une ombre dans les branches. Rien, pas même une présence. Il aurait pu la camoufler, mais serait-il allé jusqu'à l'attaquer pendant qu'il méditait ? Qu'il fasse ce qu'il veuille, c'est ce qu'il allait faire de toute façon.

Un autre arbre, le même air frais et agréable, des sons entremêlant les chants des volatiles et l'écoulement de la rivière toute proche. Il s'y assit en tailleurs, croisa les mains et ferma les yeux. Mikami était du genre à savoir profiter de son temps libre. S'il ne se mettait pas en condition pour ce qui allait suivre, il s'imprégnait de celles qui l'entouraient. Dans la position du lotus il faisait les deux. Humant les parfums qui s'engouffraient dans ses narines et expulsant les souvenirs de ses combats et des quelques flashs violents de son passé oublié dans un souffle lent, doux, et continu. Jusqu'à ce qu'il ne trouve que l'attente n'ait atteint son point de non retour.

Effectivement, après tout ce temps, il aurait très bien pu continuer de patienter cinq minutes comme le reste de l'après-midi. Mais l'endroit était paisible, caractéristique paradoxale pour un terrain d’entraînement. C'était décidé, il irait jusqu'à regarder le coucher de soleil. Ça lui en faisait de la marge pour venir. Cependant, son sérieux s'était envolé avec la dernière brise qui avait joué avec la porte métallique et sorti le garçon de son vide intérieur en feintant une arrivée. Quitte à être là, autant profiter d'une sieste dans ce calme magistral où seules les harmonieuses émanations de la nature se manifestaient. Position allongée, jambe croisée, mains derrière la tête. Le gazon lui caressait l'arrière des oreilles et la fluidité du cours d'eau les tympans dans une clarté qui se devinait à l'ouïe. L'ombrage s'effaçait progressivement derrière quelques songes qui happèrent toute notion du temps, avant que celle-ci ne soit rattrapée par un bruit de pas se rapprochant. Un œil semi-ouvert, il posa la pupille sur la silhouette qui s'avançait. Homura, ou un autre occupant ?

Le dénommé Mikami était là, assis depuis vraisemblablement quelques temps déjà. La description concordait avec le physique et de toute façon qui aurait souhaité venir ici ? Hôritsu n’était pas dupe et connaissait bien sa propre situation : il était l’un des shinobis les plus respectés du Shûkai, mais aussi l’un des moins appréciés quoique la notion d’appréciation ou de sympathie ne soient peut-être pas les mieux choisies pour qualifier la tendance qu’avaient ses homologues à le considérer autrement que les autres. Car la Loi était un shinobi aveuglément parfait, ce qui le rendait d’ailleurs pour beaucoup loin de la perfection. Absorbé, aveuglé par les règles et ayant une confiance absolue dans la procédure, Hôritsu avait les résultats, les mérites… mais aucun ami. Et il en était sûrement mieux ainsi car ami ou non cela ne changerait rien pour le blond : un fait est un fait, et il n’est pas plus différent s’il a été commis par quelqu’un en particulier.
« Debout. »
Qu’importe le temps qu’il avait attendu, la jeune recrue devait changer de position, l’allongement étant bien entendu inapproprié ici. Une fois l’ordre exécuté et le shinobi debout, Hôritsu lui tourna le dos et marcha vers le centre du terrain doucement, pas à pas.
« Sais-tu qui je suis ? Mon nom est Hôritsu, et on m’a chargé de monter sur pied une équipe. Mais que tu sois ici pour faire tes preuves, tu dois déjà le savoir ou t’en douter. »
A mi-chemin entre l’entrée et Mikami, le gradé de l’Alliance des Pays Neutres se courba lentement pour extirper du sol un kunaï planté là. Il le regarda en se relevant, puis se retourna vers le jeune homme. D’un mouvement unique et rapide, il envoya le projectile aux pieds de ce dernier. Puis il claqua une fois ses mains.
« Bien, montre-moi tes bases. Lancer de kunaï, vise mon cœur. Et lance-en jusqu’à ce que tu n’en aies plus un dans ta sacoche. »
A cette distance d’une bonne trentaine de mètres, Hôritsu n’aurait aucun mal à dévier les kunaïs lancés vers lui si nécessaire. Mais avant de les dévier ou de les esquiver, il faudrait déjà qu’ils arrivent jusqu’à lui.

Un ordre ou une demande, prompte et claire. Comment lui dire que c'était prévu, mais que le ton ne laissant aucune place à la moindre variation dans l'exécution lui procura une forte envie de ne pas se lever... Lui montrer serait le mieux. Mikami connaissait ce visage. Quelque fois il l'avait aperçu dans l'enceinte du Q.G et savait ce que représentait ce personnage à l'égard des habitants de Shozaichi. Inutile de s'étendre sur le gouffre entre les dires et la réalité, car quoi qu'il put en être il savait d'ores et déjà que les atomes crochus ne se manifesteraient pas de si tôt. En tout cas il l'avait en face de lui ce jour, et détenait alors l'occasion de voir de ses propres yeux celui qu'on surnommait par métonymie et simplement la Loi. Pour sa part, ses rapports avec ce genre de textes étaient des plus ambigus et dépendaient du jugement de chacun. En aucun cas le jeune homme ne considérait un groupe hiérarchisé comme absolument légitime quant à ses agissements. Les innombrables différences entre tous les individus ne permettaient pas aux règles de ne pas être transgressibles. Même si elles étaient de bonnes références, tout dépendaient des situations et des points de vue... Les suivre à la lettre à tout moment ne résultait pour lui que de choix de facilité de la part des dirigeants, ce qu'il considérait comme une faiblesse.

D'un geste naturel il passa la main dans sa chevelure alors qu'il expirait son dernier bâillement, et après avoir pris le temps de s'épousseter il se tint droit et fier devant son vis-à-vis, entre le garçon qui n'a rien à se reprocher et le shinobi digne de ce nom. Le jûnin, lui, se retourna, et exposa les raisons de sa présence ici. D'un il confirma son identité, et de deux il devait former une équipe ? Homura venait apparemment d'être destituer... Silencieux, Mikami l'observait faire et écoutait attentivement. Simple habitude plutôt que forme d'obéissance. Le kunai qu'il avait laissé plus loin vint se reloger à ses pieds. Sympa. Il le ramassa en tendant l'oreille à ce que lui disait son interlocuteur après avoir claqué des mains pour introduire ses mots. Ah... il était apparemment capable de gestes démonstratifs au-delà des paroles flegmatiques qu'on avait de cesse de lui accorder.

Se relevant impassiblement en laissant ce couteau symétrique se balancer depuis l'anneau pendu à son index, il passa les bras derrière son dos alors qu'il empoignait son arme et s'étira en courbant l'échine en arrière, comme sortant d'une bonne sieste. Ce qui n'était pas faux. Il exprima un léger gémissement significatif, et respira l'agréable air ambiant. D'un geste nonchalant son bras droit se balança d'arrière en avant et de bas en haut en jetant le kunai directement sur la cible demandée, d'une force suffisante pour qu'il continu sa route sans la moindre déviation ni hésitation. Histoire de lui montrer que la précision n'était pas le problème... Dorénavant il allait dialoguer de son langage non-verbal.

Avant que le premier n'atteigne sa cible l'amnésique se décala rapidement sur sa droite d'un bref et prompt saut de chakra rasant le sol et lança un deuxième kunai avec tout autant de force et de précision. Puis un autre saut sur la droite avec un autre kunai, puis gauche, droite, gauche, gauche, droite, haut et gauche, depuis le sol et encore droite... dans un enchaînement un minimum rapide et aléatoire, irréfléchi, imprévisible. Une des trajectoires visa le foie. Ce n'est pas drôle si l'on change jamais de stratégie, on ne risque jamais de surprendre l'adversaire ni de le vaincre. À moins que ce ne soit l'usure qui ait raison de lui... Encore quelques unes de ces armes de jets en poche. Nouveau lancé droit et franc. Mikami lui emboîta le pas d'une course rapide, se baissa, en lança un autre avec plus de célérité pour qu'il ne devance le précédent.

Vise le cœur, ça voulait dire n'y va pas mollo. Il comprit donne t'en à cœur joie. Accroupi il plaqua rapidement les mains sur le sol, donna une impulsion de ses quatre membres et profita de son élan pour passer au-dessus la chevelure blanche d'Hôritsu. Un saut lointain dans lequel il s'éperdit d'un mouvement du bras, et qui l'emmena presque une vingtaine de mètres dans son dos en comptant la glissade à l'atterrissage, glissade durant laquelle il envoya un nouveau kunai, un de ces derniers. Dans le dos il fallait être honnête, alors il visa le cœur. Puis il jeta le troisième avant la fin, deux, un... et il écarta les bras. Dans une expression corporelle montrant l'innocence d'un jeune garçon qui n'a plus rien pour attaquer et fini son exercice, malgré le visage impassible. Et enfin un sourire en coin accompagné d'un doigts pointé vers le ciel. Dans son saut il y avait jeté un kunai qui régressait à présent dans une chute sur le ninja de niveau supérieur. Normalement à peu près vers le cœur, peut-être un peu décalé... Il y a tellement de vent dans les hauteurs, Mikami ne le maîtrisait pas.

Mais les bases des arts ninjas, c'était pour lui un jeu. Un jeu d'enfant car même s'il ne s'en souvenait pas, il avait compris depuis relativement bien longtemps qu'il s'y exerçait depuis l'âge le plus tendre.

Le kunaï tournoyait autour de l’index du jeune ninja du Shûkai. Quel âge avait-il ? N’ayant pas regardé son dossier pour avoir un peu plus de surprise et de maîtrise originale sur l’entrevue, Hôritsu pouvait néanmoins trancher et lui donner une vingtaine d’année tout juste. Un shinobi qui manquait encore d’expérience, et c’était normal. Mais un shinobi digne de ce nom et ce qu’importe son rang devait maîtriser les bases, sinon c’était retour illico à l’académie. Un principe immuable.

Premier lancer, faible, dévié d’un doigt. Puis un autre lancer après un bond. Il alterna rapidement les angles, si bien que Hôritsu varia lui aussi les façons de ne pas être touché : flexions, coups de paume, déviations avec un doigt ou deux. Mais jamais il n’avait bougé. Cependant Mikami ne faisait que ça, bouger. Pire encore, il se mit à prendre impulsion sur la quasi-totalité de ses membres, et effectua un bond. Sous sa chevelure blonde, la Loi regarda le spectacle et attrapa le premier kunaï pour parer celui qui vint dans son dos. Après s’être retourné vers la recrue, il recula d’un pas, évitant ainsi le dernier kunaï qui avait utilisé pour tomber de haut en bas.

L’air nonchalant du gradé n’avait pas changé, et ce malgré tous les kunaïs qui avaient été lancés. Son interlocuteur avait répondu et avait prouvé qu’il maîtrisait les bases du lancer. Mais jamais il ne fallait s’attendre à ce que tout se passe comme prévu.
« Je t’ai demandé de me montrer tes bases au lancer de kunaï, et toi tu imites le chimpanzé ? »
Après un soupir, Hôritsu se courba pour ramasser le dernier kunaï qu’il avait évité. Il l’extirpa de la terre, puis se releva et marcha vers le jeune homme. A à peine deux mètres l’un de l’autre, le membre de l’Oda planta le projectile aux pieds de son interlocuteur.
« Combat au corps-à-corps, moi mains nues mais toi il te faudra au moins ce kunaï. On commence. »
A peine avait-il terminé sa phrase qu’Hôritsu avait déjà donné un petit coup de poing dans le visage de la recrue. Et quelques secondes plus tard, il recommença. Et il allait le faire tant que Mikami ne se défendrait pas. Et malheureusement pour ce dernier, le kunaï planté dans le sol l’était pour longtemps : jamais le novice n’arriverait à le retirer. Car l’arme pesait désormais plus de cinq cents kilogrammes.

Spoiler:

Haha, un chimpanzé. Il rit mentalement au pique que le jûnin lui adressa. Chacun son point de vue, Mikami avait préféré le mouvement perpétuel. Puis il s'était approché de lui un kunai à la main. Ce dernier retourna se planter à nouveau dans ses pieds, dans une nouvelle trajectoire sèche et franche à l'image de son lanceur. Menaçante de part la proximité qu'il avait mis jusqu'au jeune homme. Il lui annonça un corps à corps dans une phrase qui fut ponctuée par un coup de poing survenant sans plus de sommation. D'abord légèrement surpris, le shûkaijin ne dévia pas son visage et encaissa le coup. Une manière de lui montrer par la lucidité qui s'en suivit et qui lui permit d'éviter le deuxième qu'il avait déjà été rodé depuis un temps lointain à recevoir des frappes bien violentes. Cependant celle-ci ne le fut pas tant que ça et n'avait apparemment pas pour but de le mettre k.o.

D'abord il évita les premières, les pieds fermes et glissant comme une feuille de papier entre les courants d'air, agile comme un chimpanzé. Puis il se baissa et s'empoigna du kunai qui était au sol. Une douleur dans son dos vint trahir l'inertie de l'arme de jet enfoncée fermement et immuable comme l'épée Excalibur. Elle n'avait pas pu aussi bien s'enterrer et ne renvoyer aucun mouvement de recul quand il la tirait, des fissures autour de la faille dans la terre trahissaient un poids excessivement anormal qui expliqua son immobilité. Mais alors qu'il notait ce détail, le poing du shinobi réapparut dans son champs de vision dans un uppercut qui lui arracha des narines un filet de sang en lui faisant lâcher la prise sur le couteau et reculer d'un pas.

Au moins ce kunai ? Soit c'était un piège qui venait de prendre fin, soit il avait une idée tordue. Alors qu'il remisait son assaut Mikami ré-avança du mètre qu'il venait de perdre et bloqua le coup. Riposta sans plus tarder de son autre main en bondissant pour asséner un coup de pied dans un mouvement circulaire qui visait la tête. Se retournant verticalement il ne laissa pas un instant de répit à son apparent nouveau sensei en lui adressant un coup de poing visant les côtes. Bien sûr ses parades n'étaient pas à désirer, c'était normal, sa rapidité et son expérience lui permettait d'arrêter tous les assauts du genin. Mais ce dernier dans des enchaînements fluides souhaitait lui démontrer qu'il n'était pas non plus en reste de ces deux critères.

Il reçut tout de même des coups mais contractait les muscles adéquats et effectuait de petits mouvement de reculs pour absorber les frappes. Son corps avait été forgé à peine sorti de la trempe et il le savait, n'hésitait pas à en jouer comme quand il accueillit le premier coup et profitait de tous ceux qu'il prenait pour durcir ses terminaisons nerveuses qui choquées se régénéraient au fil du temps et de la simple action de la nature. Cependant ses propres frappes bien qu'animalement habiles ne passaient pas, et si elles passaient se devait être du au laxisme attentif que devait lui accorder Hôritsu. Alors après qu'ils aient tournoyé et dansé autour du kunai planté à terre comme deux atômes autour de leur noyau, le plus jeune recula d'un pas pour forcer son adversaire à enjamber le bout de métal à la masse phénoménale pour le ré-attaquer.

Au moins ce kunai ? D'accord. Deux claquements de mains à peine espacés témoignèrent de la formation de mudra et un grésillement de l'apparition soudaine d'un raiton. Relâchant celui-ci sans en maîtriser la forme et ne voulant aboutir à aucune technique en particulier, Mikami visait à ce que l'électricité ainsi dégagée n'aille d'elle-même se projeter sur la cible la plus attrayante dans un rayon assez proche. Les cinq-cents kilos de fer furent automatiquement et subitement foudroyés alors que le sensei se trouvait sur la route du courant. Qu'il saute, fasse un pas de côté, bondisse, la déstabilisation était une fatalité, aussi infime allait-elle s'avérer. Peu importe la largeur de l'espace de liberté qu'il offrirait au jeune homme, il s'y engouffra dans un saut de chakra rasant le sol et pour pousser les murs, ils frappa de son poing et de son élan le corps du jûnin qui s'était forcément attelé à ne pas être électrisé.

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