Le bureau de Kakeshuou, un lieu aussi synonyme d’angoisse que de torpeur. En effet, tous les souvenirs qu’Aokiji gardait de cet endroit ne faisaient que lui rappeler l’écrasante influence aussi positive que négative que le vieux Samui avait pu avoir sur lui. Et oui, le ninja qu’il était aujourd’hui, sa mentalité, ses compétences, son parcours, tout avait réellement démarré de cette pièce. Un bureau, sans dessus dessous il faut se l’avouer, où il fut convoqué à maintes reprises. C’est dans ce lieu qu’il prit son courage à deux mains et demanda explicitement à son ainé de le prendre sous son aile. Une décision qui fut très difficile à prendre et qui demanda également une quantité énorme de courage. Il se souvient de l’attitude froide et du regard menaçant du Capitaine de l’Oda à son encontre. Face à lui, il ne pouvait que se sentir inférieur. Malgré toutes ses tentatives, Kakeshuou ne cessait de lui rappeler le gouffre gigantesque qui les séparait. Pourtant, Aokiji ne perdait pas espoir. Il était de nature patiente et très persévérante. Il endurait les critiques, les coups, quitte à rentrer chez lui en sang suite à leurs entrainements. Malgré tout cela, il revenait, il en redemandait même ! Car il savait qu’un beau jour, l’élève dépasserait le maître.

Mais ce jour n’était pas encore arrivé. En effet, pour l’instant, en sa qualité de bras droit, Aokiji était chargé d’épauler ce cher Kakeshuou. Et cela aussi bien sur le plan pratique, qu’administratif. C’est pour cela qu’aujourd’hui, le jeune Samui avait été chargé de classer de nombreux dossiers, d’importance relativement variable. Toute cette paperasse n’était pas du goût du Chûnin. Déjà qu’il avait ses propres dossiers à gérer, voilà que le vieux lui balançait les siens également. Que voulez-vous ? On ne peut pas démarrer au sommet. Il faut partir du bas pour atteindre le haut de l’échelle et ça, Aokiji en était tout à fait conscient. C’est pour cela qu’il acceptait d’accomplir sa tâche sans broncher et puis ce n’était pas la mort. Il y avait bien pire comme situation…

Après plusieurs heures de rangement, classement et même de nettoyage parfois, le jeune homme décida tout de même de faire une pause. Assis sur le bureau, il scrutait les alentours, à la recherche d’une quelconque chose qui pourrait le divertir. Balayant la pièce de droite à gauche, son regard finit par se poser sur l’entrée qu’il avait laissée ouverte. Il avait de la visite. Une personne semblait avoir voulu lui apporter un certain soutien moral dans sa tâche et ce n’était pas sans lui déplaire. Il s’agissait de Setsuna, qui, il faut le dire, était surement la personne qu’il considérait le plus au Shozaichi. Il n’oublierait surement jamais comment le destin les avait fait se rencontrer à Kusa no Kuni.

« Setsuna ? Quelle surprise. Que fais-tu ici ? »

Etait-ce vraiment important ? Elle était là, c’était tout ce qui comptait pour le moment.

« Comme tu peux le voir, je suis de corvée. J’espère que ton Capitaine te traites mieux que le mien… Mais bon, entre. Kakeshuou-sama n’est pas là, il est en déplacement. »

La jeune femme entra donc, se dirigeant directement vers le bureau afin d’y jeter un coup d’œil. Par simple curiosité surement. Elle avait les yeux rivés sur la tonne de papier amassée sur le meuble, alors qu’Aokiji avait quant à lui les yeux rivés sur elle. Il ne savait pas si c’était l’épuisement mental et l’agacement causé par toute cette paperasse, mais la présence de Setsuna lui faisait énormément de bien. Rien qu’en se tenant debout juste à côté d’elle, il se sentait comme apaisé.

Une mèche de la longue chevelure brune lui masquait lui visage. Sans réellement réfléchir, surement pas réflexe, Aokiji se permit lui de lui passer délicatement cette mèche derrière l’oreille afin de dévoiler son visage de porcelaine. Setsuna fut surement assez choquée par cela, et le Samui le fut également.

« Euh, je… »

Elle rougissait ? Aokiji aussi un peu. Son regard était plongé dans le sien. Le rouge vif de leurs iris respectifs se croisait créant comme des électrochocs. Le jeune homme ne pouvait contenir cette chaleur qui commençait à monter en lui. Elle était si belle. Il ne pouvait s’empêcher de lui toucher le… visage, puis doucement, il rapprochait sa tête de la sienne. Il ne semblait plus maitre de ses mouvements. Ses lèvres se rapprochaient dangereusement de celles de la noiraude. Le temps semblait comme figé, pourtant la jeune femme ne montrait aucune opposition. Ils se connaissaient depuis environ un an déjà, pourtant, malgré toutes leurs péripéties, ils n’en étaient jamais arrivés jusque-là. Dieu seul sait à quel point Aokiji en mourrait d’envie, mais il redoutait à chaque fois la réaction de Setsuna. Aucun d’entre eux ne semblait vouloir faire le premier pas, pourtant aujourd’hui, ils venaient d’échanger leur premier baiser. Car oui, leurs lèvres finirent par se toucher. Dans la fougue, le Samui ne put s’empêcher d’enlacer langoureusement sa bien-aimée. Il avait attendu ce moment depuis si longtemps. Leurs deux langues s’emmêlaient l’une à l’autre, et Aokiji semblait avoir complètement oublié l’endroit où il se trouvait…

Nos responsabilités respectives ne nous laissaient guère le loisir de nous voir, Aokiji et moi. Absorbés par le travail que demandaient nos sections respectives, occupés par l'administration des troupes ou de la logistique, nous ne voyions que très peu et souvent par hasard. Autant dire que lorsque je trouvai enfin une occasion de quitter mon bureau pour amener des documents au siège de l'Oda je ne me fis pas prier. Avec un peu de chance je pourrais tomber sur le Samui et passer un peu de temps en sa compagnie. Mais il ne fallait pas que ça semble venir de moi-même, que ce soit uniquement le fruit du hasard et non de ma volonté. Ce petit jeu du chat et de la souris m'avait amusé un certain temps, je l'avoue. Maintenant il commençait toutefois à me peser. J'avais envie de passer à la vitesse supérieure mais pas le courage de faire le premier pas. Que ce soit pas fierté ou par honte, je n'avais pas envie d'essuyer un refus...

Je montai rapidement les étages pour rejoindre le dernier, là où se trouvaient les bureaux de Kakeshuou et celui de l'objet de mes désirs. Je m'adressai à l'une des secrétaires pour demander où ce dernier était et on m'indiqua qu'il était dans le bureau du capitaine mais que le vieux Samui était absent. Tant mieux! La dernière fois que j'étais venue ici c'était pour me faire passer un savon. Bon pas vraiment en fait, plutôt pour une mise au point. Mais ça ne me laissait pas particulièrement de bons souvenirs et l'idée de pénétrer à nouveau en ces lieux ne me plaisait guère.

Aokiji s'y trouvait et je lui fis remarquer ma présence d'un subtil toussotement. Il s'en étonna tandis qu'il était posé sur le bureau. Visiblement il était de corvée de rangement et je ne pu m'empêcher d'exprimer mon amusement d'un léger sourire alors qu'il s'étonnait de ma présence.

- "Salut Ao!" glissai-je tout en m'approchant de lui. "Le Buki devait transmettre des documents à ta section et j'en ai profité pour venir personnellement. J'espère que je ne dérange pas!"

J'en doutais à vrai dire...

- "Mon capitaine est aux abonnés absents malheureusement! Je ne sais pas quand il rentrera ni même s'il rentrera! Ce qui me laisse une certaine latitude pour mes occupations! Je ne vais pas m'en plaindre vu ce que le vieux te fait faire!"

Le vieux, Kakeshuou. Un surnom affectif que donnaient la plupart des soldats au vénérable Samui qui dirigeait l'Oda. Je jetai un regard aux papiers sur le bureau pour en deviner le contenu jusqu'à ce qu'Aokiji écarte une mèche de cheveux de mon visage. Ce contact me laissa interdite tant la promiscuité entre nos deux corps avait augmenté sans même que je m'en rende compte. Nous étions les deux troublés et visiblement animés par le même désir, les mêmes pensées. Il bredouilla quelque chose tandis que je m'empourprais sans même m'en rendre compte. Moi, d'habitude si fermée, j'en venais à rougir...

- "Aokiji..." murmurai-je avant que nos lèvres s'étreignent.

La passion laissa bientôt place à l'hésitation et notre étreinte se fit plus douce et ferme à la fois. J'avais envie de lui et c'était réciproque. Ça faisait trop longtemps que nous attendions, qu'on se tournait autours. Il était plus que temps... Après de longs instants ponctués de baisers et de caresses Aokiji me souleva délicatement du sol afin de m'asseoir sur le bureau du vieux grigou, balançant au passage les documents qui s'y trouvaient. À cet instant je n'avais même plus peur qu'on nous surprenne. Nous étions jeunes et amoureux, il n'en fallait pas plus pour faire abstraction du monde qui nous entourait. Et puis c'était excitant...

Je l'aidai à se débarrasser de ses vêtements puis des miens avant de m'amuser avec sa virilité d'une main et parcourir son corps de caresses de l'autre. Je m'allongeai sur le bureau, courbant mon bassin avant de lui laisser l'occasion de glisser un bras dans mon dos. J'avais envie de lui, certes, mais j'avais également envie de jouer. Et surtout de garder la main dans ce corps à corps qui promettait d'être torride. Aussi appuyai-je sur sa tête pour l'inviter à la baisser vers mon bas-ventre.

- "Est-ce qu'un bras-droit de l'Oda est aussi agile avec sa langue qu'avec ses mains?" demandai-je avec un sourire malicieux.

Je n'allais pas tarder à le savoir et à découvrir des plaisirs que je ne connaissais pas encore. Mais je ne demandais qu'à apprendre...

Setsuna se montra plus que réceptive au baiser d’Aokiji. Sans réellement sans rendre compte, ils se retrouvèrent tout deux étreints langoureusement. Leur respiration était forte et entrecoupée. Leur chaleur corporelle ne cessait d’augmenter et chacun semblait laisser libre court à leur pulsions respectives. Le Samui, n’en pouvant plus, souleva la jeune femme afin de la déposer sur le bureau de son Capitaine. Les choses continuèrent de s’emballer alors que les deux protagonistes s’ôtèrent mutuellement leurs vêtements. Setsuna débarrassa le jeune homme de sa veste, puis du haut de son kimono. Il était désormais torse nu, alors qu’il dézippait violemment le haut de sa bienaimée. Ils ne pouvaient et ne voulaient faire marche arrière. C’est alors que sans toutes attentes, la brune glissa sa main sous la ceinture d’Aokiji. Il pouvait sentir l’afflux de sang se faire de plus en plus important. Il ne pouvait se contrôler. Il glissa ensuite lentement sa langue le long de la nuque de la jeune femme tout en déposant de langoureux baiser sur sa peau délicate. Il pouvait clairement sentir le parfum de sa partenaire, que celui-ci soit artificiel ou naturel, cela n’avait que peu d’important. Le Samui était enivré par cette odeur qui ne pouvait que le motiver davantage. Il glissa encore un peu plus vers le bas afin d’atteindre la poitrine nue de Setsuna. Il l’empoigna alors vigoureusement avant de laisser libre cours à ses mouvements de langues, de mordillement et de succion. Il pouvait entendre la brune laisser échapper de nombreux gémissements, encourageant Aokiji à continuer.

C’est alors qu’elle repoussa délicatement le blond. Faisait-elle marche arrière ? Non. Elle s’allongea sur le dos, se cambrant de manière suggestive. Aokiji était bouche bée face à cette facette de la personnalité de Setsuna. Mais pour être franc, ce n’était pas lui qui allait s’en plaindre. Et ce sentiment s’accentua alors que sa partenaire l’invita implicitement à s’aventurer dans une partie encore plus intime de son anatomie. Agrippant la tête du Samui, elle exerça une pression afin de diriger le jeune homme vers une nouvelle source de plaisir. Il lui lança alors un regard coquin avec un sourire en coin. Puis, ne la quittant pas des yeux, il s’attela à la tâche. Les gémissements de la konoichi se faisaient de plus en plus intenses alors qu’Aokiji variaient autant que possible ses mouvements et leur fréquence.

Soudain, le Samui s’arrêta, non pas qu’il était fatigué, mais disons plutôt qu’il était une personne qui prônait le partage. Il désirait Setsuna plus que tout. Tant de pensées obscènes lui traversaient la tête, et il sentait que sa partenaire était prête à se laisser aller. Le jeune homme se redressa alors et se dirigea vers la porte de la pièce. D’un mouvement sec, il la ferma, et tourna également le loquet. Le son de la porte se fermant à clé retentit alors dans le bureau, comme pour annoncer l’intensité les évènements qui allaient suivre.

Aokiji se retourna ensuite vers sa partenaire, allongée sur le meuble, attendant impatiemment que son homme vienne se charger d’elle. Elle avait la peau rougeâtre. Elle était surement un peu gênée par cette position, mais le Samui pouvait clairement voir le désir bruler dans ses yeux. Il s’avança alors vers elle, et d’un vif mouvement, lui agrippa les chevilles afin de l’attirer vers lui. Il passa sa main dans son dos afin de la redressa puis ils échangèrent à nouveau un baiser langoureux. Celui était cette fois beaucoup plus intense, agressif, voir même bestial… Le jeune homme passa alors sa main derrière la tête de Setsuna puis éloignèrent leur visage.

« Montre-moi à quel point tu en as envie… »

Aokiji l’invita alors à se baisser, voir se mettre carrément à genou face à lui. C’était maintenant au tour de la jeune femme de faire ses preuves.