Le plan de développement de Suna et de Kaze venait de débuter et j'avais la chance d'être comptée parmi celles et ceux qui permettraient à la nation toute entière d'évoluer.
J'avais donc reçu l'ordre de mission pour laquelle j'avais été affecté. Je devais faire équipe avec Wada Eichi, un jonin que je ne connaissais que peu si ce n'était par le biais du clone de sa personne qui m'avait veillé à l'hôpital et qui avait tenu à en savoir plus sur les tenants et aboutissants de mon état suite à mon retour de l'île.

Ordre de mission:

Ainsi donc nous étions chargés de mener un convoi jusqu'à la capitale et de rencontrer un représentant du Daimyo pour obtenir les ressources dont nous avions besoin pour ériger le nouveau système de communication.

Nous étions en route depuis un peu plus d'heure dans le plus grand des silences alors que le soleil avait quitté son zénith depuis quelques temps. Nous nous contentions d'adopter une formation de façon à prévenir d'éventuels désagréments tandis que nous étions accompagnés d'ingénieurs et autres professionnels à même d'apporter leur contribution au projet de grande envergure. Nous n'étions que peu nombreux et les seuls shinobis en charge de mener le convoi à destination : il s'agissait d'un projet confidentiel et il était donc inutile de faire converger les regards sur nous avec un déploiement trop important.

Vêtue d'une tenue appropriée à la traversée du désert et de ma faux à double lames dans le dos, je me tournais finalement vers mon coéquipier pour entrevoir sa vision des choses quant au développement de la communication dont nous étions en charge.

« Eichi-sama, avez-vous des idées quant à l'extension et au perfectionnement de notre système de communication à Suna et pour tout Kaze ? Plusieurs points on été abordés à ce sujet mais j'imagine que notre Kazekage possède une vision bien précise de ce qu'elle souhaite mettre en place pour le pays. »

Ce n'était pas vraiment une réelle question, il s'agissait là plus d'un moyen pour ouvrir le dialogue : je m'évertuais à mettre en application les conseils de Kioshi sur ce point qui me faisait défaut. Comme à mon habitude, je plaçais mes supérieurs en respect et leur octroyait un vouvoiement naturel.

Nous poursuivions notre route sous la chaleur suffocante du désert à laquelle nous étions habitués, ne perdant pas de vue les alentours tandis que Méphisto, mon Kuchiyose, trônait à mes côtés, camouflé en ne laissant qu'un flou inconsistant pour témoigner de sa présence, ainsi que de ses traces de pattes qui laissaient des sillons dans le sable. Sa sensorialité pourrait nous être efficace pour nous avertir en cas de danger.

"Un convoi de Suna pour Odaichi partira dans quelques heures."
"Comment sais-tu ça ?"
"Je le sais, c'est tout."
"Nous pourrions peut-être nous en emparer ?"
"Un convoi de Suna ? Il sera gardé..."
"Il y a beaucoup de civil, ce sera facile de semer le chaos, et de tuer ces shinobi, non ?"
"Je pense que c'est faisable, avec notre arme secrète..."

Eichi semblait gêné vis à vis de ma façon de s'adresser à lui si bien que j'optais pour une formulation plus simple. Il m'exposait ensuite ses idées, précisant que la communication n'était pas vraiment son domaine, je pouvais en dire autant pour moi... Il tirait Suna vers le haut avec les possibilités que nous pourrions acquérir et qui se trouvaient à porté de main, révélant également son envie d'être à la tête du conseil  : j'appréciais sa vision des choses.

Tout comme le sien, mon regard n'avait de cesse de balayer la zone et je comptais sur la sensorialité de Méphisto pour me prévenir en cas de présence suspecte mais pour l'heure : rien était à signaler.
Eichi souhaitait lui aussi entendre mon avis sur la question, ce à quoi je m'empressais de lui répondre :

« Tout comme toi, la communication n'est pas mon point fort... Toutefois, je suppose que renforcer et développer cet aspect est tout aussi important que le reste puisqu'il permet d'atteindre la consécration des autres domaines. Si nous disposons de moyens de communications plus élaborés, nous serons plus à même d'effectuer efficacement des partenariats ou des échanges commerciaux auprès du reste du monde. Je pense que la communication, la défense ou la diplomatie forme un tout indissociable. »

De mon point de vue, les uns n'allaient pas sans les autres pour être optimaux.

Notre marche se poursuivait sans embûche si bien qu'il était temps pour nous de faire une halte pour la nuit, les civils commençant à se plaindre pour se reposer. Les nuits fraîches nous forçaient à faire un feu mais je n'aimais pas l'idée de nous exposer et de nous faire repérer grâce à la fumée si bien que lorsque les civils allaient se coucher, j'éteignais le foyer.

« Méphisto, tiens toi sur tes gardes et use de ta vision nocturne pour m'avertir en cas de problème. »

Le félidé obtempéra, revêtant sa forme vaporeuse de camouflage qui le dissimulait aux premiers coups d’œil.

« Je ne sais pas si tu as sommeil mais moi pas, je peux être de garde si tu veux te reposer. »

Je lui adressais un fin sourire. Je ne le connaissais pas mais quelque chose me disait qu'il n'était pas du genre à se dérober facilement à une mission en se laissant aller à une sieste...
Je repartais en direction du convoi, faisant le tour des charrettes en compagnie de mon chat, inspectant ces dernières pour vérifier que tout était en ordre.
Peut-être me faisais-je des idées mais la nuit était calme... presque trop silencieuse..

• Tu sembles perturbée... Première mission du genre ? Bon reste là, je vais faire une patrouille autour du camp.

• Bien, j'ai des clones qui encerclent la zone, on est normalement tranquille de ce point de vue là.

Un petit groupe se profilait dans l'ombre des dunes, s'approchant peu à peu d'une source de lumière toute proche. Ils étaient au sommet d'un d'entre elle, et observaient en contre bas. L'un d'entre eux fit signe, les cinq hommes vêtus de noir descendirent aussi silencieusement que possible.

Ils envoyèrent dès lors une nuée de kunai, visant un peu au hasard les formes allongées sur le sol, les bêtes, et autres...

Un cri fut poussé, et le campement fut réveillé...

Notre ronde poursuivait, Eichi n'avait lui non plus pas sommeil. Me voyant absorber par l'environnement il me demandait si j'étais nerveuse et s'il s'agissait de ma première mission du genre.

« Je suis déjà partie pour ce genre de mission mais j'étais avec ma team et ma sensei : la Kazekage. Nous étions plus nombreux et nous n'avions pas de civils à protéger. L'adrénaline monte en sachant que leur vie est entre nos mains... J'ai comme un mauvais pressentiment... »

Ce n'était peut-être que de la pure paranoïa mais je préférais me montrer vigilante.
Finalement, Eichi avait dispersé des clones un peu partout de manière à pouvoir surveiller plusieurs endroits à la fois : c'était pratique et ingénieux.
Méphisto quant à lui, était aux aguets, camouflé, usant de sa vision nocturne et cherchait à détecter la présence de chakra. La forme nébuleuse, presque invisible, de son corps ne me lâchait pas si bien que j'étais à porté de lui lorsqu'il me chuchotait :

« Danger imminent droit devant...Probablement cinq. »

A ces mots, je sortais un kunai et m'aventurais rapidement vers le clone d'Eichi le plus proche de moi que je faisais disparaître dans un nuage de fumée après lui avoir simplement dit "environ cinq", pour prévenir mon coéquipier qu'il y avait des intrus.
Méphisto m'indiquait leur position et je me tenais prête, brandissant ma faux. Je m'interposais entre les civils et la nuée de kunai et tournoyais ma faux imprégnée de mon chakra fuuton après quelques signe pour créer une barrière protectrice contre les projectiles. Les civils hurlaient face à l'impact, comprenant que nous étions attaqués et cédaient à la panique.

J'envoyais alors une rafale de vent qui devait empêchait nos adversaires d'avancer le temps que Méphisto et probablement Eichi puissent s'organiser pour rassembler les civils de façon à ce qu'ils soient mis en sécurité : c'était là notre priorité.
J'utilisais ensuite une nouvelle fois ma faux pour envoyer une lame d'air tranchante dans leur direction, s'ils étaient blessés, je pourrais alors récolter leur sang : un pouvoir que je me gardais bien de leur montrer pour le moment préférant miser sur l'effet de surprise au vue de leur nombre et notre ignorance de leur niveau ou de leurs capacités.

Je savais que mon félin se dirigeait dans leur dos alors qu'il demeurait toujours camouflé et sans doute indétectable hormis s'ils comptaient un senseur. Méphisto, cracha un flot boueux en ligne devant eux où ils s'apprêtaient à mettre les pieds, s'ils le faisaient, le sol se montrerait glissant et déstabilisant : un gain de précieuses secondes qui pourraient tout changer...

Résumé:

• Bordel, on peut jamais être tranquille... Encore une de gâchée... Non mais pourquoi je m'étonne ? Ça paraissait trop facile...

• Ils m'ont énervé ces abrutis... Bon c'est parti.

• La suite du Ninjutsu je te le laisse, je garde mes forces pour les repousser si ils approchent de trop, je retourne près des civils.

résumé:

Les hommes courraient en direction des campeurs en contre bas, mais l'attaque fut bien vite déjouer. Le sol se déroba sous leurs pieds, et déjà un immense dragon se jetait sur eux. Mais c'était sans compte sur leur arme secrète. Un grand mur d'eau se leva devant eux, et les protégea. En haut de la dune se tenait un autre homme, un ninja lui aussi.

Les hommes se relevaient, et criaient alors que la vapeur provoqué à l'impact s'élevaient dans l'obscurité. Ils remerciaient leur allié avant de retourner se battre, brandissant lances et sabres.

"Les Sunajin... C'est à mon tour!"

Il leva les mains, un clone apparut. Les deux firent des signes, l'un crachat un jet de flammes gigantesque alors que l'autre faisait se lever un puissant vent. Le sable volait, et les deux techniques se mêlèrent pour n'en faire plus qu'une.

"Le grand incendie ! Calcination !"

Spoiler:

Spoiler:

• Argh... Je l'ai touché cet enfoiré ? S'il te plait, fait quelque chose que je puisse y retourner.

Spoiler:

Notre offensive n'eut nullement l'effet escompté. En effet, un autre autre, dont Méphisto avait senti le chakra, était posté sur une dune, étouffant le brasier incandescent qu'avait formé mon fuuton couplé du katon de mon coéquipier. Un mur suiton qui balayait notre riposte improvisée. Les autres personnes n'avaient visiblement pas l'air de shinobis a voir leur air de soulagement et de remerciement à l'encontre de celui qui venait de leur ouvrir la voie. Ils étaient face à moi et je devais m'occuper d'eux avant d'espérer atteindre le shinobi.

Alors qu'ils poursuivaient leur ascension, certains sûrement ralenti quelque peu par la flaque de boue déposée par mon félidé, je m'entaillais les bras pour leur révéler mon pouvoir qui, a coup sûr les surprendrait : je n'avais pas besoin de plus pour exécuter ma technique. Mon fluide écarlate se déversait de mes avants bras avant de léviter et de tournoyer rapidement autour de moi. Mon chakra condensé à l'intérieur, je n'avais plus qu'à relâcher ma technique et la diriger vers nos adversaires pour les découper de part en part.

Dans le même temps, Eichi s'afférait à contenir le shinobi qui, avec l'aide d'un clone, lançait une offensive redoutable. L'intervention de mon coéquipier permis sûrement d'en amoindrir les effets mais un rideau de flamme se déversait tout de même sur moi, le groupe de civil et le convoi. Dans une mesure d'urgence désespérée, alors que je comprenais que notre adversaire était sensiblement de notre niveau, je dressais un rempart doton devant moi et les civils pour les protéger de la vague de chaleur qui embrasait tout sur son passage. L'ennemi semblait finalement être plus ou moins hors service pour le moment tout comme l'était Eichi qui atterrissait lourdement à mes pieds.

J'ordonnais à Méphisto d'user de ses jutsus pour retenir les brigands si certains d'entre eux étaient toujours debout et de poursuivre la protection des civils en surveillant toujours la présence du chakra pour être en mesure d'anticiper une offensive arrivant dans son dos. Pendant ce temps là, j'exécutais le souhait de Eichi et apposait mes mains recouvertes de mon chakra médical sur son thorax, pour amoindrir ses blessures : il ne se sentirait pas non plus comme si plus aucune douleur subsistait mais suffisamment mieux pour poursuivre l'affrontement au besoin.

Résumé:

Les deux Sunajin n'étaient pas en reste face à leurs assaillants. La technique du meneur fut diminuée et effacée par leurs talents, ce qui avait le don de l'énerver. La femme usa d'une technique particulièrement efficace pour se débarrasser des larbins. Quant à l'homme, il s'était élancé contre le shinobi au Katon; employant une force mystérieuse pour le guider. Le ninja voulant leur fin n'était pas dupe, à peine l'eut il vu s'élancer qu'il avait réalisé une suite de signe.

Le clone à côté de lui s'était transformé en un épais mur de pierre couvert de marques. Le rayon déployé par le Sunajin fut alors absorbé par le clone devenu pierre. Ce dernier s'effrita, et tomba en morceau à côté du manipulateur de terre et de feu. Face à sa parade, l'homme éclata de rire.

"C'est tout ce que vous pouvez faire ? Je vais montrer ce que c'est un ninja! Terre de feu!"

Dit il en réalisant plusieurs signes. Le sol se mit à trembler, à se réchauffer et le sable semblait s'écouler dans une profonde faille de laquelle semblait remonter une lueur. Et soudaine surgit une fontaine de lave!

Spoiler:

La jeune femme avançait paisiblement dans la nuit et le sable. Rien n'était pour la déranger, pas un shinobi, pas un bruit. Elle retrouvait dans ces nuits passées dans le désert la même fraîcheur que son pays natal. La Samouraï appréciait ce genre d'endroit finalement même s'il y avait trop de shinobi ici à son goût. Elle avançait encore et toujours, observant par moment le ciel, par d'autre l'horizon. Et ce fut à cet instant qu'elle vit au loin des lueurs, qu'elle entendit des cris.

Elle connaissait parfaitement ce genre de cris. Un combat faisait rage et compte tenu des sons et odeurs qui lui parvenaient à une telle distance, il devait être particulièrement violent. Yaeko n'aimait pas se mêler des affaires des autres, mais son bon sens lui dictait que là bas, il y avait sûrement des personnes en subissant d'autres. Elle hésita un instant à suivre la trajectoire menant au champ de bataille, mais sa logique la reprit rapidement, et s'il y avait des civils ?

Elle prit donc cette direction. Une fois assez proche, mais trop non plus; suffisamment pour comprendre de quoi il retournait, elle extirpa de sa bandoulière un morceau de bois particulièrement bien sculpté pour être banal, et y attaque une corde d'une grande finesse. Elle tira quelques secondes de chaque côté de la planche maintenant bandée et jugea que c'était suffisant. De sa main libre elle décrocha une flèche, arma son arc et pointa en direction de l'homme tout en haut de la dune.

Celui-ci vociférait des promesses de mort envers ses opposants et les civils qu'ils protégeaient...

Puis elle décocha.

La flèche à pointe de fer provenant directement de Tetsu, et montée sur un corps en bois noir extrêmement rigide sembla faire mouche. Le projectile avait frappé l'homme en pleine gorge, la transperçant de part en part, de gauche à droite. Le sang ne gicla pas, en effet le corps de la flèche bouchait encore l'orifice de sortie et d'entrée...

L'homme s'effondra alors lamentablement. La samouraï démonta son arc, le rangea, et reprit son chemin dans l'obscurité sans se soucier de la suite des événements.

Spoiler:

L'offensive d'Eichi avait échoué en partie et le shinobi n'avait pas tarder à riposter en se targuant d'une technique Hyoton dévastatrice ! Le terrain se modifiait complètement sous nos pieds, faisant jaillir du magma de l'asphalte tandis que je m'approchais de nouveau des civils pour les protéger. Etant moi même une combattante à distance, je possédais un avantage bien moindre par rapport à mon coéquipier qui prônait l'offensive au corps à corps, gênant les mouvements de notre adversaire.

Alors que nous nous préparions dans nos rôles respectifs, une flèche sortait de nulle part et se logea directement dans le gorge de notre ennemi qui s'effondra au sol dans un râle étouffé. Je regardais en direction de la provenance de cette flèche, cherchant à esquiver une nouvelle salve qui s'adresserait à nous cette fois mais elle ne venait pas... Non, seul cet homme avait été touché. Pourquoi ? Notre archer d'élite avait-il choisi de protéger délibérément les civils ? Oui cela devait être ça. Il y avait même fort à parier qu'il était déjà parti, ne souhaitant guère être débusqué... Dommage, j'aurais bien voulu remercier notre envoyé imprévu. Le tir s'était montré précis, il ne s'agissait pas d'un amateur dans le maniement de ces armes...

Je demandais une nouvelle fois à Méphisto d'analyser les alentours mais visiblement plus aucune source de chakra ne se faisait sentir : c'était terminé pour le moment. Je me permettais dès lors de concentrer mon attention sur les civils, venant prêter mains fortes aux blessés tandis qu'Eichi s'afférerait sûrement à constater les dégâts subis par le convoi. Ils étaient mineurs grâce à mon rempart doton contre le souffle Katon amoindri mais cela n'avait malheureusement pas été suffisant pour empêcher tout dommage. Toutefois, il ne semblait pas avoir de dégâts majeurs.

Les membres du convoi soignés, nous pouvions les calmer pour reprendre la route. Il n'était pas question de dormir sur les lieux de l'affrontement alors même que leurs alliés pouvaient intervenir. Nous avancions dont dans un silence de plomb, nous concentrés et sur nos gardes bien que le chakra utilisé m'avait quelque peu fatigué, et eux se remettant de leurs émotions, peinant à trouver le sommeil.

Je me postais près d'Eichi pour lui confier mon idée :

« Il serait peut-être plus prudent de poursuivre notre avancée encore un peu non ? Nous pourrions alterner notre tour de garde jusqu'à ce que l'on trouve un lieu propice à une halte pour le restant de la nuit afin que les bêtes puissent tenir la cadence demain lorsque nous reprendrons notre route. Qu'en penses-tu ? »

Il fallait que nous puissions nous aussi nous reposer pour poursuivre notre marche sereinement avec nos réserves de chakra de nouveau remplient.

Spoiler:

Le ninja qui venait d'être frappé par une flèche, qui se vidait lentement de son sang dans le sable glacé du désert ainsi que dans son propre corps, était maintenant entre les mains du Sunajin. Ce dernier voulait obtenir des informations, malheureusement il n'y avait rien à apprendre de particulier et le nukenin ne pouvait le dire.

Le morceau de charbon oscillant dans ses mains tremblantes, il écrivit un seul mot : personne. Quelques secondes après, il suffoqua, et s'effondra sur lui même. Le morceau de flèche que tenait le Shinobi dans sa main s'extirpa de la gorge du défunt, laissant se déverser un flot de liquide écarlate.

~

Le convoi avait trouvé un nouvel endroit où camper, cette fois-ci fut la bonne, personne ne les attaqua. Cependant, la nuit s'avéra très courte et la tension de l'attaque précédente avait eu du mal à redescendre. Le lendemain, aux aurores; un groupe d'hommes arriva à proximité du campement. Celui qui menait la troupe s'exprima.

"Vous êtes le convoi se dirigeant vers Odaichi ? Veuillez nous suivre, nous allons vous y escorter."

Une vingtaine d'hommes équipés d'armures aux couleurs d'Odaichi investissait alors le campement afin d'aider... Le capitaine s'approcha des deux shinobi.

"Nous avons été avertis que des Nukenin erraient dans la région, dont certains criminels. Nous avons jugé plus judicieux de vous prêter main forte."

Acheva-t-il alors que le soleil se levait paisiblement sur Kaze no Kuni.

Nous avions finalement trouvé un lieu plus propice pour faire une halte. Cependant, après cette agitation, la nuit fut courte pour tout le monde. Méphisto était hors service : il avait utilisé son chakra durant une bonne partie de la nuit pour surveiller les environs même lorsque je partais me reposer pour laisser mon tour de garde à Eichi. Les civils, choqués par l'attaque de la veille, avaient difficilement trouvés le sommeil également.

C'était donc dans cette humeur maussade et les traits tirés que nous poursuivions notre chemin : mais Eichi et moi en avions vu d'autres, nous étions des shinobis. J'invoquais dès lors Hotep, mon autre félidé bipède, pour seconder son frère au repos.
Au même moment, une troupe d'hommes aux couleurs d'Odaichi s'avançait vers nous, me faisant tirer instinctivement ma faux dans mon dos. Qui nous disait qu'ils étaient bien envoyés par ceux qu'ils prétendaient ? Mon naturel méfiant reprenait le dessus, ne jugeant pas utile d'accorder ma confiance en eux si tôt qu'il ne m'aurait pas prouvé le contraire.

L'un d'eux s'avança, sans doute le chef de l'escouade, pour nous annoncer qu'ils nous escortaient. Je ne pouvais m'empêcher d'observer d'un œil suspicieux les hommes qui se dispersaient pour prêter main forte aux civils, comme si je redoutais une attaque éminente qui ne semblait pas arrivée... Peut-être étais-je trop paranoïaque... Enfin mieux valait l'être que de se laisser distraire.

« Merci pour votre soutien. Votre présence ne sera pas de trop pour poursuivre notre progression. »

Je l'avisais de mes yeux rubis pénétrants, jugeant l'homme en permanence. J'imaginais que mon poste au Kakumeigun n'était pas étranger à mon comportement suspicieux : j'avais appris là bas à ne pas accorder ma confiance mais attendre que l'on m'apporte des éléments susceptible de l'octroyer.

Le soleil se levait paisiblement alors que nous poursuivions notre route, toujours sur nos gardes et dans un silence qui perdurait avec pour seul bruit, le fracas des roues des carrioles sur le sable et celui des animaux. La chaleur du désert s’installait peu à peu, des vagues de flamboyances ondulaient dans l'air bouillonnant et le sable s'étendait à perte de vue.
J'espérais que nous parviendrions sans nouvelle encombre jusqu'à Odaichi.

Résumé:

• Regardez ce métal, on est d'accord qu'un seul pays peut se vanter d'avoir un tel matériau non ? Qu'en dites-vous ? Ah et puis je n'ai pu tirer aucune information du malheureux, il est mort dans mes bras, le crayon à la main... mais il a bien dû être prévenu de notre trajet.

Le capitaine de la garde regarda la pointe de flèche que lui montrait le shinobi de Suna et n'eut aucun mal à répondre à sa question. Il se souvenait qu'à une époque le métal servant à la fabrication des armes venaient de ce pays non loin de Kaminari. Un acier reconnu pour sa résistance et sa fiabilité.

"Le métal provient à n'en pas douter de Tetsu no Kuni. Mais il n'y a pas cinquante personnes qui utilisent des flèches et à priori des arcs. A mon avis, celui qui l'a décoché vient du même pays. Je n'ai jamais vu un shinobi utilisant ce genre d'arme de plus. Donc il y a fort à parier qu'un samouraï rôde dans le désert... Enfin. Nous serons arrivés d'ici quelques heures à Odaichi."

Quelques heures plus tard la grande ville d'Odaichi s'étendait devant les yeux du convoi.
Avec le littoral, la végétation apparaissait, des palmiers et autres plantes résistants à la chaleur...
Sur place, un comité d'accueil attendait le convoi. Dès que les shinobi accompagnés des soldats et civils arrivèrent à l'entrée dans la grande artère, un homme se présenta à eux.

"Je suis le représentant du Daïmio chargé de vous accueillir. Nous sommes navrés de ce qui s'est passé la nuit dernière, mais nous n'avons eu connaissance de la présence de criminels dans la région que trop tardivement. Bien, vous bénéficiez d'une journée et d'une nuit avant que le matériel ne soit totalement chargé. Profitez en pour visiter la capitale..."

Dit-il avant de les saluer, et de repartir.
D'autres gardes prirent les bêtes de bât en charge, les guidant vers les grands entrepôts portuaires.
Quant au capitaine, ce dernier leur montra leurs quartiers, et leur indiqua les quelques coins sympathiques de la ville...

Selon le capitaine de la garde aucun doute n'était permis sur l'origine du métal utilisé pour la flèche ni même quant au genre de personne qui avait usé d'un arc avec tant de dextérité : un samouraï arpentait le désert et nous avait sans doute prêté main forte uniquement parce que la vie de civil étaient en jeu. Je ne connaissais pas grand chose de cette élite du maniement d'armes mais j'en savais suffisamment pour savoir qu'ils prônaient un véritable code d'honneur et qu'ils suivaient leur idéal sans frémir devant la mort, alors même jusqu'à se la donner eux mêmes pour expier leurs fautes et laver leur honneur en cas d'écart à leur façon d'être et d'agir.

Quel pouvait être la position de ces guerriers habiles envers les shinobis ? Que pensaient-ils de nous qui agissions en suivant notre Kage, parfois notre Daïmio et aussi nos nindo ? Je regrettais de n'avoir pu adresser mes remerciements à la personne qui avait décoché cette flèche et qui avait grandement limité les dégâts.

Finalement, après encore quelques heures de marches, nous parvinrent jusqu'à Odaichi : bordé par la mer, le port de la capitale s'étendait à perte de vue, s'harmonisant à merveille avec la végétation propice au climat désertique. Notre convoi fut pris en charge et un homme s'avança vers nous, se présentant comme le représentant de Daïmio que nous devions rencontré. Il s'excusa pour l'attaque de la nuit précédente, arguant qu'ils n'avaient eu connaissance de cette présence que trop tard et je lui adressais un regard plus sévère que je ne l'aurais dû alors que je pensais aux civils traumatisés et les vies qui auraient pu être prise à cause de cette inadvertance.

On nous annonçait que nous avions le temps d'une journée complète et d'une nuit le temps que le convoi soit préparé pour envisager le départ. L'homme nous parlait de faire du tourisme et j'arquais un sourcil d'incompréhension dans sa direction : nous étions shinobis et présents pour notre mission nous n'étions pas là pour nous amuser... Mais soit. Je pensais avant tout à m'écrouler dans un coin pour dormir et récupérer de ce sommeil inexistant la nuit dernière où nous avions été sur le qui vive constamment. L'homme prit dès lors congé tandis que le capitaine nous escortait jusqu'à nos quartiers : une auberge de la capitale visiblement très sollicité quant on voyait le monde qui y traînait. Il prit également le temps de nous indiquer quelques coins intéressants de la ville que nous pourrions visiter plus tard avant de s'en aller à son tour. Je me retournais dès lors vers mon coéquipier pour connaître ses motivations :

« Que comptes-tu faire ? Pour ma part je souhaite avant tout me reposer. Cela nous mènera à rien d'accumuler le manque de sommeil alors que la traversée inverse nous attends et que nous ne sommes pas a l'abri d'une nouvelle attaque. »

J'attendais sa réponse avant de me diriger vers ma chambre, suivie par Méphisto, lui même éreinté, venant se caler contre moi sur le lit tout en ronronnant sous les caresses que je lui prodiguais déjà a demi consciente.

Je dormais ainsi une bonne partie de la journée, me réveillant vers la fin d'après midi alors qu'il restait encore la soirée et la nuit à tuer. Instinctivement, je me rendais au premier lieu qui avait attiré mon attention dans cette ville : le port. Je voulais voir de plus près ces bateaux et surtout la mer que je n'avais jamais vu ! Méphisto restait dans la chambre à se prélasser tandis que je m'y rendais, m'asseyant sur le bord d'un quai pour écouter et respirer cet air marin alors que le vent caressait ma peau. J'étais émerveillée par l'immensité de cette étendue d'eau, n'ayant jamais rien vu de pareil ! Que c'était beau ! Mes yeux pétillaient de malice et d'admiration devant ce spectacle comme une enfant dans un magasin de jouets. Les navires suivaient le mouvement délicat de la houle et je me complaisais a les observer, n'osant risquer d'y mettre un pied par peur de chavirer tant cet environnement m'était étranger. Je n'avais connu que le désert et ses oasis, que les orphelinats, le manoir et Suna : voir cette étendue infinie me rappelait à quel point nous étions si insignifiant dans la grandeur du vaste monde...

La ville d'Odaichi se dessinait devant elle. Une grande cité, assez lumineuse. Le soir tombait et le spectacle qu'offrait ces centaines de bâtisses était assez époustouflant. La jeune femme n'avait que rarement eu l'occasion de voir de si grandes agglomérations, qui plus est dans un endroit pareil. Le désert regorgeait de surprises. En tout cas ce ninja qu'elle avait rencontré dans les dunes ne lui avait pas menti. S'il y avait bien un endroit pour passer de l'autre côté, c'était ici. De même, elle n'avait jamais mis les pieds sur un bateau. Elle se demandait ce que ça faisait d'être sur l'eau. En tout les cas, la samouraï tenterait de recroiser la route de ce Sunajin.

Cette rencontre avec ce dernier lui avait donnait une autre vision des Shinobi. Ô, elle ne les aimait pas davantage mais elle se rendait compte que tous n'avaient pas un mauvais. En fait, certains étaient grossiers, d'autres complètement abrutis et d'autres encore semblaient, en revanche, charmants. Yaeko traversa la ville sans se faire arrêter, malgré son katana. C'était assez étrange. Peut-être la surveillait-on à distance, qui sait. Elle ne pouvait ressentir que les émanations de chakra, les simples civils eux... Etait comme invisible pour elle. Finalament, après avoir contourné un genre de grand palais, bien sûr par des petites ruelles adjacentes pour ne pas éveiller le moindre soupçon; elle arriva sur le port.

D'ici, elle pouvait voir les navires au loin, s'éloigner. Vue l'heure, aucun autre ne devait arriver. Le lendemain serait plus propice à l'accomplissement de son dessein, et surtout elle pourrait trouver un billet, un ticket... enfin une place pour embarquer dans un navire qui irait au de-là des cartes du Yuukan. Maintenant, une autre priorité pointait dans son esprit : trouver un lieu où dormir. Elle aurait pu dormir là, par terre ou sur la plage, à la belle étoile comme elle l'avait fait ces derniers jours, mais la perspective d'un lit la séduisait davantage. La Tsukimi tourna sur elle même. Là il y avait un bâtiment arborant une enseigne en bois portant l'inscription, en gros, Auberge...

Elle observa la bâtisse, plusieurs fenêtres laissaient échapper une faible lueur, des ombres. Certaines étaient éteintes. Mais à l'une d'entre elles, se tenait une jeune femme. Elle semblait scruter la mer, ou le paysage. Le ressortissante de Tetsu n'eut guère besoin de se concentrer pour percevoir son chakra. Une Kunoichi. La jeune guerrière soupira puis se résolut à rejoindre l'auberge, malgré la présence d'un shinobi. Après tout, mêlées aux autres clients; elles ne risquaient pas de se croiser et donc encore moins de s'adresser la parole. Elle fit quelques pas devant la façade pailletée de fenêtre et s'arrêta un instant. A cette distance, elle pouvait sentir autre chose, l'énergie que dégageait la spectatrice lui paraissait familière. S'étaient elles déjà rencontrées ?

Impossible. Yaeko s'en serait souvenue. Elle hésita donc un instant, restant là, à côté d'un palmier dissimulant à moitié sa présence; puis pour la seconde se résigna à prendre une chambre ici. Sa décision était motivée par sa fatigue et ses jambes qui commençaient à se faire lourdes. Une ou deux minutes après, elle au comptoir de l'auberge. Il y avait encore du monde, c'était visiblement l'heure de manger. La patron, s'apercevant rapidement qu'elle n'était pas de Kaze, et certainement davantage de ses armes, lui demanda ce qu'il pouvait faire pour l'aider et aussi, de déposer ses armes.

"Vous avez intérêt à ce que je les retrouve demain matin. Je voudrais une table et une chambre, sinon."

Répondit-elle d'une voix calme, posée.

"Très bien. Asseyez-vous où vous désirez. Tenant les armes de sa main droite, s'apprêtant à les déposer derrière le comptoir, il ajouta. On n'en voit pas souvent des comme ça. Vous venez de tetsu ? Vous êtes une samouraï."
"Trop de questions, contentez vous de prendre mon argent."

Sourit elle finalement, avortant ce début de discussion indésirable.

Spoiler: