La fille mangeait et à moitié, elle écoutait. De un déjà, elle n'était pas du matin, même au milieu de l'après-midi, chaque réveil comptait ainsi, de deux justement, parce que les réveils, elle les avait difficile, puis la dernière raison était la plus évidente, le sujet furyou ne la passionnait pas. De temps à autre, la brune bougeait un sourcil, au moins un point lui avait plu, Tsumei laissait tranquille, enfin, du moins c'était ce qu'elle avait compris. Quand la théine commençait à faire son effet et que le brouillard qui l'entourait se dissiper un peu, une question la taraudait vite fait.

-Donc, il t'a permis de rester ici...

Le Raikage qui invite le Mizukage ? Qui aurait cru. Enfin, pas tant que ça la surprenait, Tsumei était un homme à part. Pour ça qu'elle l'aimait bien. Ce qu'elle aimait moins c'était les débats compliqués sur les « monstres » actuels.

-Mais pourquoi l'épée était-elle vide ? Qu'est ce que ça veut dire.

Impossible de résister à l'envie d'observer le spécimen « vivant » qui s'était aussi en passant invité chez elle, bon, ça ne la dérangeait pas, d'autant plus que cette fois ci, Hattan était le plus bavard des deux invités. Quelle dommage quelque part, comme un chat qui titillait une souris, la Bakushô avait bien aimé agiter l'épée en taquinant son maître sous son nez. Saïtan semblait moins coopérative, faut croire que son maître lucide, ça ne faisait plus aucun intérêt. Ses pensées se stoppaient là pour l'épée, il rappelait son doux grade et la fille relevait les yeux.

-C'est pratique de ne pas être pris au sérieux, un champ de liberté plus grand. Puis en toute sincérité, tout ça pour un parchemin, qu'ils auront probablement obtenu de toute façon... Il aurait été moins compliqué de leur donner et observer.

Confortablement installée, la brune se stoppait pour manger un bout, boire une gorgée, son regard jetait dans un océan sombre.

-Le pouvoir que les hommes arrivent à obtenir les détruit tout seul. Pas besoin d'assistance.

Une gorgée de thé encore et elle souriait en appuyant sur le nez de l'homme.

-Genin, c'est bien.

Tout ça pour dire ça ? A vrai dire non, d'autres soucis au moins plus importants pour elle que les furyou étaient à sa porte. La rencontre avec Goren ou Freya en suivant de celle de l'épéïste lui faisait prendre en compte des éléments dont d'origine, elle n'aurait rien à faire. Le tout la faisait soupirer. Après tout, elle n'en avait pas parlé à Tsumei lui même, il serait aussi bien de ne plus y penser, mais difficile de croire que le Mizukage ne pensait plus à sa Kiri.

-Dis moi Hattan, ça te ferait quoi si Mizu no Kuni était aux mains d'un autre que toi ?

C'était dit, trop tard, échapper aux questions, mission impossible... ? Encore que, elle avait bien trouvé quelques arguments pour le faire taire, mais ce n'était pas la question. Le monde s'agitait et si elle, une genin le savait et pas d'autres, c'était justement parce qu'elle n'était que ça. Par contre, autre de question d'aborder les détails ou même le sujet de la Kaguya. La simple idée la faisait grimacer, va savoir comment il prendrait ça.

-Une sabreuse du nom de Freya, sinon, tu connais ? C'était mon invitée précédente avant toi.

Décidément.

-Cacher ? Il reste plus grand chose répondant à ce critère.

La brune réajustait un tissu fuyant sur son épaule, une moue moqueuse sur son visage, pourtant le sujet était quand même un poil plus sérieux. Elle fixait d'avantage son attention sur Saïtan que son manieur, comme pour rechercher la trace de ce qu'il venait de lui expliquer. Vivante, mais qu'en partie alors? Une arme qui choisissait son maître. C'était amusant, voilà qui serait bien si les nations pouvaient en faire de même parfois, il évoquait le nom de l'épée de Tsumei, une nouvelle grimace sur son visage. Vide ? Voilà qui expliquait l'être blasé du Raikage ces derniers jours, mais comment en était-il arrivé là ? A Konoha ?... Une secousse de la tête pour réajuster ses pensées, une chose à la fois, là tout de suite, c'était Mizu le sujet, bien qu'au fond, pour tout, ça l'était aussi...

-Une question comme ça... Ici on parlait des sabreurs comme d'une secte, une fausse info encore.

Ça la faisait rire, normal, mais il était vrai que Kumo avait tendance à l'époque à diaboliser Kiri, les Kirijins et tout ce qui s'apportait en général à la brume sanglante. Pourquoi ? Une vieille rancune sur la défaite probablement, au moins, le temps lui avait appris ça, plus on était reconnu et puissant, plus on avait d'ennemis, parfois, sans que cela soit justifié. Les Furyou subissaient ils cela alors ? Les mêmes poisons ou presque que Kiri, elle aurait pu sourire en pensant qu'il était la cause de la fin de la brume, mais avoir un Mizu en face la dissuadait. Pour en revenir à la discussion...

-Si je voulais le cacher, je n'aurais pas ouvert le sujet. Ta question est mauvaise, mais je vais y répondre quand même.

Après tout, plus son affaire à lui, qu'à elle...

-Mizu no kuni n'est pas aussi détruite et fini que tu ne le penses. Vois-tu ma place étant principalement à la surveillance, souvent celles des frontières en prime... J'ai croisé de nombreuses têtes. Beaucoup d'ancien kirijins ceci dit, ce qui m'a toujours semblé curieux vu la relation de nos deux nations, mais bon...

Ses bras se croisaient, ils avaient eu pour projet de finir et prendre Kumo ou bien ? Un rictus amusé aux coins de ses lèvres, ça aurait pu largement se faire s'ils s'étaient coordonnés sur les dates...

-Des nukenins aussi... Tous très bavards. Comme toi le soir.

Son tour de lui tirer la joue, soit c'était eux qui avaient besoin de vider leur sac, soit c'était elle qui était doué pour les faire se mettre à table. Va savoir. En tout cas, la fille était du genre à assimiler tout ce qu'on lui disait, sans forcément percuter dessus et encore moins le coucher sur papier ou rapport, trop feignante pour ça. Voilà pourquoi tous s'en tirait à bon compte. Sans compte à rendre justement.

-J'ai donc ouïe dire que des groupes, dont un tout particulièrement c'était établi au milieu de ta brume. Pour en prendre le contrôle, mais pas que.

C'était la partie compliquée de l'histoire qui s'amenait, celle où il allait bien falloir trier ce qu'on pouvait dire ou non. Un jeu qu'elle n’appréciait pas tellement.

-Il semblerait qu'ils se soient tous particulièrement agité quand le Shukai est passé en reconnaissance là bas. Des rumeurs qui circulent sur leur volonté d'envahir, d'autres sur les groupes d'ancien qui ont refusé de les suivre qui s'en révolte. Quoi qu'il arrive, à un moment ou un autre... Ils se taperont certainement dessus.

Sa main attrapait le thé du brun, le sien à elle était vide et la flemme de bouger pour un autre, c'était plus simple ainsi. Une gorgée et difficile de ne pas se demander si Kumo aurait réagi pareil en cas de division. La bataille s'annonçait sanglante.

-Un homme semble avoir rassemblé une masse de ninja du clan Kaguya pour l'événement. Les rumeurs sont vérités en fait, mais le sort de la brume sanglante t'intéresse encore alors Hattan ?

Elle aurait peut-être dû commencer par là en fait...

-Je connais le groupe de résistants et je crois que tu connais l'envahisseur non?

Du moins, c'était ce que Goren lui avait fait comprendre, comme tout le reste, d'ailleurs, elle se questionnait quant à dévoiler le nom du colosse ou non, enfin, elle se doutait bien qu'il poserait la question, alors elle feintait.

-Le Kurai Hikari, ça te parle?

Ce qu'elle cherchait ?

-Mon bandeau de kumojins, tu l'as balancé vers où au juste ?

Non pas qu'elle était franchement attaché à cette chose, mais ça serait compliqué pour elle de l'avoir perdu, disons que ses supérieurs pourraient ne pas apprécier, ce qui franchement ne faisait pas de sens. La brune n'avait jamais compris l'utilité pour tout dire, qu'elle trouvait quelque peu ridicule, pourquoi pas une plaque avec son nom, son groupe sanguin et encore plus de détails tient ! Si ça ne tenait qu'à elle... Oui, mais comme le rappelait souvent le Brun, elle n'était que Genin.

-Qu'est-ce que tu veux que j'en sache pourquoi ils sont tous focalisé sur vos ruines...

Haussement d'épaules. Néanmoins en cherchant toujours, difficile de ne pas rire à l'écoute de sa description du groupe de Goren. Un point dont elle lui ferait part avec grands plaisirs. Au moins, ça tournait plutôt rond pour la visite du brun, bien qu'en général elle déjeunait seule, l'exception pour cette fois n'était pas si mal, d'autant que quand il était question de s'entendre. Bon la femme soupirait un peu devant quelques bêtises qu'il racontait.

-Quel air sérieux soudain. Tu n'as pas arrêté de poser des questions sur tout depuis que je te connais. Mon mentor, le chef des crétins selon les on dit. Maintenant je sais que vous ne vous taperez pas dessus. Il t’abîmerait, quel gâchis !

Elle le dépassait pour changer de pièce en se moquant un peu. Bien que son regard se faisait perçant, un mot qui l'avait laissé perplexe, il avait dit « épouse », elle ne le classait pas dans ceux qui s'engageaient, ça l'étonnait quelque peu. Sa main était remise sur son bandeau enfin... L'endroit où elle le débusquait la laissait perplexe...

-A propos. J'évoquerais Kiri, à chaque fois que tu insisteras sur mon grade. Tu n'aimes pas ça, je n'aime pas ça, alors trouve un autre sobriquet Mizu' et suis moi.

Pas de chichi dans son cas, même le chignon était grossier, ici ça ne choquait plus personne. Techniquement, son tour de patrouille avait débuté depuis plusieurs heures... D'où la nécessite absolu de son bandeau. Une autre vérité était qu'avec ça personne ne la dérangeait quand elle sortait -oui oui- l'air de rien accompagné. Elle savait précisément où se rendre. La bâtisse était imposante aux allures de temple, mais rien à voir avec un culte quelconque, ici, jamais l'argile n'avait été aussi passive entres les doigts des enfants de ce clan. Qu'un Bakushô qui passait l'entrée ou son invité. En théorie non, mais avec elle les règles étaient souvent revues, bafouées, corrigées...

-Tu m'as eu l'air agile de tes doigts, tu sauras peut-être apprécié qui sait.

A noter, que les mains de la femme n'avait rien de particulier à la base. Son chakra par contre, une particularité, cela n'empêcher pas qu'il avait fallu longtemps pour comprendre la complexité du modelage. Un chakra n’obéit qu'à un mouvement que l'on est capable de lui imposer avec précision et c'était là de tout, le seul point qu'elle travaillait, la précision de ces créations. Inutile ? Pour combattre, certainement, mais qui avait dit que c'était sa priorité ça ?

-Si tu es trop nul... On fera un moulage de ta main, comme les enfants... Sinon... Bah.

L'artiste le tirait vers le plan de travail où elle jetait sans précaution une grosse boule grisâtre.

-Celle là n'explose pas, t'en fais pas.

Elle piochait un morceau avec un minois moqueur, il fallait la réchauffer d'abord pour pouvoir la travailler, l'argile hein.

-Prenons un modèle facile ou tu penches pour la création libre ? C'est bon pour la peau en plus.

Disait-elle, après bien sûr lui avoir tartiné un bout de visage à découvert. Pour cette fois, elle ne tricherait pas, pas de chakra, que ses doigts.

-Le gris te va bien, je devrais peut-être t'en recouvrir complètement en fait.

Façon sarcophage éternel comme on lui avait appris ici. Un autre aspect de l'endroit, qui n'était pas au programme. Ici se tenait les « trophées »...

Il sursauta. Ce n'était pas l'effet recherché, mais il restait plaisant quand même. En tout cas, elle ne se moquait pas, d'autres ricanaient pour elle, pourtant, tous leurs regards étaient concentré ailleurs. Les Bakushô n'étaient pas du genre à considérer les étrangers, ouvertement du moins.

-Non, cet endroit n’est à nous que depuis très peu de temps. A la base, il était aux Kadoria.

D'où le fait, qu'il y en est autant de représenter ici... Plus en déco qu'en hommage en vrai, sauf quelques exceptions très mise en avant. On lui jetait quelque regards noirs, juste pour avoir prononcé le nom d'ailleurs.

-On vivait tout au nord quand j'étais enfant, enfin moi et mes grands-parents, pendant longtemps, un village de pêcheurs, écarté du monde. C'était bien.

La petite histoire se stoppait là, car l'évidence était que son apprenti artiste avait un peu de mal, mais pour une première, du moins on la supposait, ça pouvait aller. La femme se glissait derrière lui pour l'assister, ça serait nécessaire, à moins que la vraie apparence de l'épée sous un bout de boue difforme... La pensée lui décrochait un sourire d'ailleurs. Vilaine curiosité.

-C'est parce que tu veux en travailler trop à la fois.

Une partie se faisait kidnapper de ses doigts et la fille piochait sur la table du bois, un léger fin, facile à couper, elle l'intégrait au milieu de la base de la création du brun, avant de lui rendre.

-Ne sois pas pressé de finir avant d'avoir commencé, d'abord la structure, puis tu la recouvres en fusionnant ou creusant pas à pas les détails.

Une bonne enseignante de son art ? Peut-être pas, mais en tout cas une sacrée patience pour ça, peut-être un des seuls sujets qui lui en faisait gagner autant, alors qu'elle l'aidait par dessus ses gestes à construire un début de Saïtan ?

-Si tu es tout aussi impatient dans tes recherches, si du moins tu as fait, pas étonnant, que tu n'es su rien apprendre, ni voir sur les tiens à Mizu no ku ?...

Difficile d'imaginer un Kage venu d'un autre pays à Kiri, mais bon...Tellement plus facile quand le travail était mâché n'est-ce pas ? Il n'en restait pas moins le seul capable de désigner la forme, un contre-maître sur un chantier, un peu comme Goren à sa façon.

-Coucher avec le Mizukage et l'inviter ici, c'est en essence avec Kuno ?

Il était évident, qu'elle avait pour annoncer ça bien passer sa tête par dessus son épaule, un coup de tête léger pour attirer son regard dans le sien, un sourire mesquin avant de relever un sourcil et reprendre son activité.

-Ce n'est pas parce que la majorité dénigre quelque chose que l'on apprécie, qu'ils ont forcément raison. On le pointe du doigt, mais à quel moment lui a-t-on donné la preuve qu'il a tort. Cet homme marche ainsi, il a raison jusqu'à preuve du contraire. Son vécu lui a donné cette vision, mais ce dernier n'est pas terminé. Je n'ai rien à voir avec son organisation Hattan et il se fiche que je sois Kumojins. Pas de ça entre lui et moi. Seul ou entouré, Goren continu d'avancer là où il l'a décidé. Un homme imparfait, mais quelqu'un de vrai. J'admire l'homme qui m'a brisé en deux pour que je me relève. Contradictoire n'est-ce pas ? Mais maintenant j'ai compris le message de ce jour là. Il me doit ma revanche.

Et curieusement, elle travaillait dur pour cela depuis. Un orgueil blessé ? Même pas. Elle était endettée vis à vis de lui. Finalement, elle cédait à la faciliter de son affinité avec l'argile en rendant cette dernière plus modulable que jamais. Puis dans un bout annexe de sa main gauche, elle en imprégnait son chakra d'une différente façon.

-Elle n'est pas explosive de base. Aucune. C'est notre chakra qui lui donne cette particularité ou la lui ôte. Quelque chose de neutre, que nous avons rendu offensif. Celle entres tes doigts ne peut exploser, juste se moduler. Il lui manque cette énergie là pour pouvoir le faire.

Le moment où jamais de lui présenter la boule explosive qui commençait son ébullition chakratique avant d'exploser. La même qu'elle abandonnait dans la main du brun.

-Tu sens la différence toi non ?

Elle ne la touchait qu'à peine et la boule explosive perdait toute son offensive, de la simple argile simplement imprégné de sa marque, la signature de toutes leurs créations.

-Je crois que je te fais une leçon pour Bakushô, qui ne te sert à rien... en patientant de voir à quoi ressemble le vrai visage de Saïtan.

Voilà qui la faisait rire, c'était déjà ça.

Il avait les doigts sales, plein d'argile, mais ce n'était pas une matière qui la dérangeait et ce n'était pas nouveau qu'elle en retrouve partout sur elle, alors bon, on se laissait faire volontiers, non pas sans se priver de le faire remarquer.

-Tu m'as toute tâchée, bravo hein !

Humeur légère et elle durait, tant mieux, puisque à vrai dire, la brune ne l'avait écouté qu'à moitié, que ce qui l'intéressait, pour ne pas changer vous me direz. Son haut débarrassé, maintenant de toute, il finirait à laver, autant que ça soit pour quelque chose, aussi, rien d'étonnant à ce qu'il serve à débarbouiller les doigts peu doués avec l'argile du sabreur. Avec une certaine minutie que la femme s'y attelait, son regard plus concentré là maintenant que n'importe où, peut-être parce qu'elle constatait cette peau abîmée adoucie pour le coup, mais ça ne durerait pas, les soins étaient un travail constant. Pas de solution miracle.

-Il peut bien détruire le monde ou le sauver, je m'en fou. Tant qu'il m'a donné ce que je voulais, ça me va. Un peu comme toi.

Comme tous en fait, mais les envies et les humeurs de la belle étaient si variés et volatiles, éphémères. Un vrai problème. Pas d'actualité à être traité puisqu'elle s'attaquait à la seconde main.

-C'est moins drôle de la découvrir offerte, ce n'est pas sa nature pas vrai ? Si tes doigts ne savent pas la faire, tes mots eux et ton attitude envers elle là sont plus doué. Je suppose qu'elle est une sorte de chaos qui donne une illusion maîtrisée quand tu décides où elle frappe ou non.

Son regard doré se relevait vers ses iris océans, la différence entres eux, il avait tout du Kage en fait. Maître des pulsions d’autrui et sûrement des siennes et elle tout des bêtes à tenir, la nuance par chance pour la Bakushô sûrement, elle n'était pas du genre furieuse, juste sauvage et farouche parfois. Un chat domestiqué qui sort la griffe parfois, parce que, voilà quoi ! Juste pas envie de jouer quand le ventre est plein. Nettoyage fini et le tissu finissait vulgairement jeté sur la table de travail au moins maintenant, plus d'attention pour eux. Va savoir pourquoi !En tout cas ça la faisait rire, le monde elle le voyait et y semblait absente, alors que tout à l'inverse elle se plaisait à le faire tourner, mais pas rond, en bourrique....

-Tu sens comme c'est doux maintenant.

Son doigt tout le long du fascié du brun, on aurait pu croire à de l'affection, mais le spécimen ne se prêtait pas tant à ce jeu.

-Bravo, sortir sans manteau comme ça, tu vas attraper froid maintenant.

Pour cause, elle déboutonnait déjà sa chemise, la question était de savoir pourquoi elle tenait tant à lui ôter, après tout, ils étaient enfin seuls non ? Si, si, les plus récalcitrants avaient cédé. Ce qu'elle voulait depuis le début, le lieu pour elle seul, enfin, avec lui. Un appui sur ses épaules en lachant son travail de déshabillage, à califourchon sur monsieur, pas le temps de le laisser filer, encore que, vu la veille on pouvait en douter. Son nez pour dévier celui d'en face, il gênait l'accès à ses lèvres, puis une main reprenait son œuvre en le poussant en arrière sur leur chaise qui ferait mieux de ne pas basculer. On misait sur l'agilité d'un homme qui ne tenait pas droit y a pas si longtemps après tout. Dernier bouton. Même si on n'aurait pu voir, lui en tout cas avait dû sentir ce rictus pas maîtrisable aux coins de ses lèvres, occupées !

Un bras, puis l'autre. Enfin le tissu à sa portée. Le buste de la fille qui se courbait et la chemise qui se faisait volatile, mais cette fois pas question de la jeter, elle finissait sur son dos à elle, la même qui dans l'ultime échange reprenait appui sur ses épaules pour se redresser, c'était qu'elle voulait se relever et le lever à lui par la même occasion. Sa main qui agrippait la sienne pour tirer sur son bras. Oui elle aurait pu aussi bien lui demander, mais c'était moins drôle.

-Viens, maintenant je vais pouvoir te montrer.

L'idée de base, le sommet du temple, dit « interdit », bah voyons. Voilà une vue qui surplombait pas mal Kumo, maintenant il devait savoir qu'elle les aimait, ces hauteurs. La fille pointait une direction.

-Tu vois la barrière Seki bien comme il faut ici, en dessous de nous.. Comment c'est possible hein ? Regarde, le temple est directement fait dans la montagne.

Cela la faisait rire, d'où ce côté interdit.

-Alors si tu sais voler, merci et au revoir sans compte à donner. Mon secret !

Elle mimait un « chut » avec un doigt.

-Tu veux voler Hattan ?

Il lui faisait rouler des yeux.

-M'enfin Hattan, ce qui ne sait jamais ne peut faire de mal à personne non ? Disons que les règles ont changées.

Ça la faisait rire un peu, sa faute à elle après tout si son foutu clan n'aimait pas le concept de prison, car c'était le mot qu'ils donnaient à la barrière, après tout, les Kadoria eux même avaient été assez malicieux pour faire la faille, une oubliée avec le temps ou un accord avec leurs rivaux un peu bestiaux... Va savoir. La brune s'en fichait pas mal, tant qu'elle pouvait faire tout ce qu'elle voulait, le monde était parfait ! A un détail près, il faisait froid, définitivement, trop froid, même avec sa chemise ou encore blotti dans ses bras et cette fille était frileuse, mais bon comme il l'avait souligné, si elle pouvait faire des castors volants, elle pouvait aussi faire un transporteur pour leur vêtement. La bille jetait au sol prenait forme et la chose partait en descendant les escaliers, des manteaux à trouver. Restait qu'à trouver comment patienter, bon elle avait bien une idée là encore, mais déjà, on allait s'éloigner des courants d'air, la base.

-Je serai d'avis d'ordinaire de ne pas faire quelque chose de trop voyant, mais c'est peut-être qui sait, ton premier vol, en toute franchise, le castor avec des ailes... C'est moyen, tu manques de créativité !

On avait trouvé ses lèvres d'abord, parce qu'on avait vite compris qu'il était plus enclin à l'écoute avec cette méthode là, puis on avait suivi son exemple pour le tirer encore une fois vers un nouvel endroit, manquait plus que la salle aux trophées et il aurait vu les meilleurs points de l'endroit. Quantité astronomique de kirijins là dedans, beaucoup qui dataient d'un peu avant de son passage Kage, la dernière guerre... Un dé-clique lui faisait faire la moue, comment son Kage si pacifique avait pu cautionner ce carnage là ?...

Mais ça lui passait aussi vite, face à eux, les créations volantes qui se présentaient à leur vue. Variées, le moins que l'on puisse dire, réaliste ou complètement farfelue, les Bakushô ne manquaient pas de créativité en tout cas. Ceci dit, elle soulignait...

-Choisi ton monture, mais évite les trucs genre trop gros... J'ai pas masse de chakra non plus !

Par gros, elle désignait la chose étrange qui était suspendue parce qu'elle faisait tout le plafond mine de rien. D'ailleurs, comment on pouvait la sortir de là ? Franchement, trop d'énergie gaspillée pour rien ! Le temps passait vite quand on trouvait la bonne occupation et un choix ne prenait pas trois heures, surtout quand on portait une attention ailleurs, la même à nouveau détournée par l'arrivée des tissus chauds.Finalement, la brune laissait l'homme reprendre sa chemise, autre chose sous la main à enfiler maintenant et après avoir mis les manches de son propre manteau, elle avait l'attention de boutonner le sien, à lui. Son remboursement pour le prêt de la chemise. Avant de le tirer encore, un tour chacun pour l'attraction quoi. L'argile prenait la forme qu'il plairait à monsieur et madame:montait la première pour lui tendre la main.

-C'est drôle tu vas voir !

Tant qu'on ne tombe pas. Peut-être aurait-elle la douceur de faire voler la chose tranquillement... Non, aucune chance. Impatiente, sa main l’agrippait fermement au beau brun et le décollage était comme à son habitude, le « la » d'un manège à sensation. Qui regarderait si haut ? Jamais personne, tant qu'on ne frôlait pas la barrière, pas d'alerté, jusque là du moins, mais l'inquiétude n'était pas à l'ordre du jour quand sans peine et avec une facilité exaspérante quand on l'avait faite à pied, on pouvait voir la montagne entière et si retrouver si simple à son pied tout ça parce que la fille avait fait piquer du nez à sa monture. Ras-motte sur les plaines, elle suggérait de choisir une destination, tant qu'à faire, mais celle ci fut toute désignée quand il était tant de descendre.

-Faudra que je rentre à pied si perd trop de chakra. Tu tiens encore sur tes jambes sinon, ça va ?

Visiblement, pas dans son programme à elle et elle était amusée, va savoir pourquoi.

-Et toi, tu vas vraiment perdre ton temps à Kumo longtemps comme ça? Tu as fait le tour, tu n'as rien trouvé ici maintenant que même Tsumei n'a plus d'intérêt, quant à l'épée... Il y a une fin pour toi. Crées ou trouves en une nouvelle au pire, tu dis bien que ton clan est parti de là ? Mais si tu es le seul de ton clan de ce que j'ai compris... Soit tu le laisses se finir, soit tu le fais revivre, soit tu le redéfinies non ?

La femme haussait des épaules. Il était le maître du jeu, il avait liberté total et n'en faisait rien ? Quel gâchis.