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 Qu'est-ce que la normalité? (Yami)

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Nukenin
Toshiro Ogami
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Message(#) Sujet: Qu'est-ce que la normalité? (Yami) Qu'est-ce que la normalité? (Yami) EmptyJeu 15 Jan 2015 - 22:46



Musique:


Mon endroit favori à Suna n'était qu'autre que le toit du quartier général des Midorhato, de temps à autre je me trouvais à manger un sandwich sur celui-ci. Une collation préparée tout aussi spécialement dans les locaux de l'établissement en question. J'avais tout à disposition ou presque. Mon plaisir était de pouvoir admirer les bâtiments faisant la beauté de notre nation. J'arrivais aussi à apercevoir les mouvements de foule perché sur mon arbre. Seulement j'étais comme à mon habitude seul, non pas que je détestais la solitude mais ce n'était pas non plus très apprécié. Certaines personnes m'avaient fait goûté à leurs façons de voir les choses, j'avais été amené à travers Suna à réaliser des expériences peu ortodoxes. En y repensant, j'eus l'honneur de parcourir du chemin depuis mon intégration aux Midorhato. Je n'étais plus si renfermé, j'arrivais à communiquer et même de temps à complimenter autrui. Si il m'était difficile de remercier et de m'excuser, offrir des compliments n'était pas ma spécialité non plus. Enfin, il était temps de retourner à mes occupations, après quelques heures d'entraînements à sculpter mon Shôton puis une bonne douche je décidai de m'aventurer dans mon si beau village.

Aujourd'hui et comme souvent, j'étais vêtu d'un kimono noir élégant et simple. Quant à l'insigne du village, elle était toujours accrochée à mon bras droit.

Je marchais sans but, j'avais du temps à perdre et il m'arrivait quelques fois de trouver des occupations intéressantes en ville. Il y a un moment maintenant, sous les conseils d'un livre je m'étais trouvé dans un bar, une autre fois dans une bagarre. Des idioties ayant débouchées sur quelque chose, je ne pouvais m'en plaindre. Dans la ruelle où je me trouvais, il y avait un grand marché hebdomadaire. J'eus l'honneur de voir à nouveau celui qui m'avait vendu un piano. Un piano que j'avais négocié, je ne voulais à la base pas dépenser plus de 5 ryos mais c'était bien trop optimiste. En y mettant une bonne somme et après avoir négocié, je réussis à me le faire livrer. Ce fût à ce moment là que je repris l'enseignement que m'avait été inculqué jadis par mon paternel. Enfin, je mis mes mains derrière la tête en regardant le bout du long boulevard. Tous les mètres, il y avait à ma droite et à ma gauche des stands. Les gens vendaient plusieurs choses, des bijoux, des tapis.. On pouvait facilement trouver son bonheur ici, c'était un peu comme la caverne d'Ali baba.

C'est alors qu'au fond, je vis une silhouette qui me semblait familière. Pourtant très éloignée, il m’apparaissait que j'avais déjà rencontré cette personne. Cette personne d'une allure spéciale comme d’habitude, si j'avais du mal à discerner ses vêtements je pouvais clairement en voir ses yeux rubis. Ces yeux de la sorte, je ne les avais rencontré qu'une seule fois dans ma vie alors bien sûr je compris à qui ils appartenaient. C'était donc la Ketsueki ou plutôt le démon d'après certaines moines. C'est à travers une mission que je pus travailler aux côtés de celle-ci, ce fût mouvementé et appréciable. Ces péripéties dans le désert m'avaient permis d'apprendre de nouvelles choses et de travailler en équipe. J'étais évidemment ressorti plus fort de ces épreuves. Je pris alors la direction opposée à elle, c'est à dire que je venais à sa rencontre. Je n'étais pas contre le fait de lui adresser la parole et de discutailler avec elle, il n'y avait rien de mal à ça. De plus dans les livres en rapport avec la sociabilité, ils conseillaient d'engager des conversations. Je ne faisais que suivre les indications, ça ne pouvait pas être mauvais. Après quelques minutes, j'étais devant elle. Je l'avais peut-être arrêté dans sa marche, ce n'était aussi peut-être pas une façon de parler à une jeune femme de nos jours ? Je ne connaissais rien à tout cela, je faisais selon mon souhait.

« Yami, je t'ai aperçu au loin donc j'ai voulu m'adresser à toi. » Dis-je en m'inclinant légèrement pour la saluer.

Mon geste de salutation était correct mais ma façon d'échanger avec elle je n'en savais rien. Je ne pouvais laisser ces mots sans une suite, il fallait que j'alimente un tant soit peu la conversation sinon tout cela ne servait à rien. Il y avait à quelques mètres de nous, un bar d'apparence simple. Il ne ressemblait pas au taudis où je me trouvais avec le borgne, ça avait tout de même l'air d'être plus présentable. Ce fut aussi la raison pour laquelle je pris le risque de proposer à Yami, mon ancienne coéquipière d'entrer dans celui-ci.

«  Comment te portes-tu Yami depuis la mission ? Ça te dit de boire quelque chose dans ce bar ? Ça m'a l'air convenable pour converser. »

Il était possible que l'envie de converser avec moi n'était pas dans ses projets, mais je n'avais pas de tact et je parlais sans réfléchir. Je ne prenais pas le temps à réfléchir à une façon de faire ou de m'exprimer, les mots me venaient et je les prononçais. Bon, il fallait quand même faire un effort alors je me repris en rajoutant quelques mots.

«  Évidement, si tu n'es pas occupée ou même pressée. Fin, comme tu le souhaites je ne fais que proposer quelque chose.  »

Une chose est sûre, si je voulais changer ma façon d'agir avec autrui je n'arrivais toujours pas à arborer une mine amicale et avenante. Si ce n'était un visage glacial. Mon regard dans le sien sans gêne, je la fixais comme à mon habitude. Ça me rappelait la mission où j'aimais bien plonger mon regard dans ses yeux colorés, sans vraiment aucun but ni aucune idée derrière la tête. La couleur de ses yeux était simplement agréable à regarder.
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Suna
Ketsueki Yami
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Message(#) Sujet: Re: Qu'est-ce que la normalité? (Yami) Qu'est-ce que la normalité? (Yami) EmptyVen 16 Jan 2015 - 20:28

Music ♫:

Les lueurs de l'après midi plongeaient Suna dans un ballet coloré tout à fait époustouflant ! Les nuances terre de sienne, celles de sable, mêlés à des touches d’ocre prodigués par le soleil, tout le village resplendissait de beauté via cette palette apaisante.
J'avais décidé de me balader dans les ruelles en quête de divertissement pour palier à la solitude pesante qui accompagnait le manoir. Tant et si bien que je me retrouvais à lambiner devant les étals des marchands, flânant ici et là tout en observant les marchandises venues des quatre coins du pays. Mon regard avisé se portait davantage sur la nourriture proposée qui dégageait des effluves fort appétissantes plutôt que sur les divers apparats que pouvaient porter une femme. Je n'avais que faire des bijoux et je possédais suffisamment de vêtements : surtout depuis qu'Oniri avait faire refaire ma garde-robe.

Mon regard se porta bien vite vers une présence : Méphisto, camoufler à la perfection à mes côtés, m'informait « que le cristal pointait dans la direction écarlate » autrement dit : qu'Ogami approchait de moi. Je ne connaissais pas d'autres manipulateur du cristal et j'imaginais que mon félidé non plus d'où ma conclusion. Je cherchais du regard l'intéressé, qui se détachait bien vite du reste de la cohue, ses yeux azurés se frayaient aisément un chemin jusqu'aux miens.
Que faisait-il ici ? Lui aussi profitait d'un peu de repos en déambulant devant les échoppes ? Il m'avait vu et filait droit sur moi, me rejoignant bien vite.

J'inclinais légèrement la tête devant sa présence, cherchant à comprendre ce qu'il me voulait alors qu'il me saluait maladroitement, m'apprenant qu'il m'avait aperçu au loin. Le voir patauger dans la complexité qu'était le fondement des relations sociales m'esquissa un sourire tant je me souvenais avoir été aussi maladroit que lui il n'y avait pas si longtemps. J'étais toujours perdue avec ces règles que je ne connaissais pas et que je trouvais parfois absurdes mais je m'appliquais à les connaître et le tenir : j'imaginais aisément qu'Ogami cherchait à en faire autant.

« Bonjour Ogami. »

Lui dis-je de ma voix cristalline tout en affichant un sourire.

Son regard cherchait quelque chose avant qu'il ne poursuive la conversation pour une invitation à aller dans un bar.

« Je vais bien merci. Et toi ? D'accord pour le bar ! Allons-y. »

Toutes mes réponses étaient machinales et concises : pour quelqu'un qui, comme moi, ne maîtrisait pas vraiment les relations sociales, j'imaginais que c'était plus confortable de se contenter de l'essentiel.
Son visage était toujours dur alors que le mien restait hautain, sûre de moi. Nous nous installâmes dans le bar désignée, à une table dans un coin de l'établissement. Puisqu'il avait ouvert la conversation, c'était à mon tour de la poursuivre :

« Tu as eu des nouvelles du moine blessé et de ses acolytes ? »

Un serveur arriva bien vite nous demandant notre commande : du sans alcool pour nous deux. Je sirotais ma boisson fraîche, souriant devant ce constant tout en me disant que c'était agréable d'être en compagnie de quelqu'un de calme et non pas de turbulent : ce n'était pas avec Oniri ou encore avec Shinji que se cadre s'imposait...
J'émettais un râle satisfait après ma première gorgée puis plongeait mon regard écarlate dans le sien :

« C'est plaisant de siroter une boisson dans le calme... Ce n'est jamais le cas avec mes fréquentations habituelles... Il faut dire que Shinji n'est pas vraiment un modèle de quiétude... »

Je fixais mon verre tout en partageant le fond de ma pensée puis redressait ce dernier pour l'interroger :

«  Tu le connais ? »

J'étais étonnée de connaître sa réponse à vrai dire et je poursuivais :

« Je suis, en quelque sorte, sa copine. Le monde est petit non ?! »

En fait, il me paraissait infini... Aussi insondable que le bleu de ses yeux duquel je n'arrivais pas à me défaire, occupée par mes pensées.
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Nukenin
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Message(#) Sujet: Re: Qu'est-ce que la normalité? (Yami) Qu'est-ce que la normalité? (Yami) EmptySam 17 Jan 2015 - 0:47



Musique:

Le soleil commençait à se coucher descendant de son piédestal. Par chance en errant j’étais tombé sur la Ketsueki, je ne pouvais espérer mieux au niveau rencontre. Je ne m’étais pas gêné d’aller à son encontre. Me demandant réciproquement si j’allais bien, je ne pouvais que répondre un simple oui, je ne savais comment décorer ce mot. Je ne m’attardais en principe pas à ces détails, peut-être fallait-il ce soir que je le fasse. Elle accepta mon invitation, je ne pouvais que être honoré de sa présence qui me semblait pouvoir donner que du positif. On s’installait alors à une petite table, au coin à l’abri des regards. Je n’étais pas des plus à l’aise pour lancer un nouveau sujet, du moins ce n’était que l’échauffement donc j’avais quelques problèmes devant moi. C’était sans compter sur l’aide de mon interlocutrice qui prit la parole à nouveau pour me parler d’une des péripéties de notre précédente mission.

En effet, j’avais précisé à la fin de notre mission que j’allais faire un tour au centre d’informations pour connaître l’état de la situation. Les moines avaient donc été récupéré par l’intermédiaire d’une escouade de Sunajins. Les autorités nécessitaient aussi un rapport de ma part, donc j’avais aussi pris la liberté de parler pour ma coéquipière. Les interrogateurs s’étaient offusqués du fait que j’avais amputé une personne pour si peu, je ne niais pas les faits mais je les défendais. Au final, c’était mal pour mal et j’avais réglé cette histoire. On venait à peine de s’installer et la conversation avait débuté, on pouvait presque ressembler à des personnes normales! J’avais fait du progrès!

« Oui les moines, je ne t’ai pas fait parvenir des nouvelles, il est vrai que j’aurais du. Ils sont incarcérés donc pour l’attaque à notre encontre. J’ai un peu discuté avec les autorités en charge de l’affaire, on a conclu la chose assez rapidement. Pour être honnête, ils m’ont plus dérangé que autre chose. Je n’aime pas vraiment ces situations où je dois me justifier. » Dis-je en esquissant un petit sourire.

L’endroit n’était qu’autre qu’un bar, après tout on devait boire quelque chose et un serveur vint à notre table pour nous demander ce qu’on désirait. L’expérience me disait -la seule expérience avec Shinji- de prendre quelque chose d’alcoolisé; Cependant, j’avais déjà donné et en présence de Yami je ne pouvais pas faire quelque chose du style sauf si contraint. Il ne me semblait pas dérangeant de demander de l’eau pour se désaltérer, mais je pensais que ça ne rapporterait rien à nos hôtes. Non pas que je me sentais concerné de leurs sorts, mais un minimum. Peut-être du lait alors? Un jus? Bon, finalement on optait pour un thé chacun. Un thé qui ne pouvait pas être si bon vu l’endroit où on se trouvait, ce n’était pas un taudis mais je ne pensais pas non plus qu’ils pouvaient servir un thé aussi bon que celui de ma mère adoptive. Le thé fût amené et on pouvait maintenant apprécier la boisson comme on le pouvait.

Je hochais la tête de en haut en bas pour confirmer les dires de mon invitée, il était agréable de boire une boisson dans ce calme. Quand vint les mots sur sa fréquentation et surtout sur le prénom Shinji. J’arrêtai alors le mouvement de ma tête pour regarder plus sérieusement Yami. A l’expression de mon visage, elle comprit que c’était une connaissance commune. Elle voulait le confirmer, je répondis donc avec plaisir.

« Oui je le connais, disons que j’ai passé quelques moments plutôt spéciaux à ses côtés. »

Je repris une gorgée pour ne pas penser à certaines expériences dans lot que je voulais oublier. Puis le moment où elle annonça être sa copine, copine? Copine comme sa conjointe, la femme dont il m’avait alors parlé.

« Il est petit oui, très petit. »

Je ne pouvais me retenir, alors les images me vinrent une après l’autre. Je me revoyais assis sur un banc entrain de me faire de torturer par le derrière d’une jeune femme. Une jeune femme étant payée pour faire un métier assez sale, je n’appréciais guère cette vision des choses. Mes joues devenaient toutes rouges et je ne pouvais cacher le fait que j’étais gêné. Yami était la femme dont parlé Shinji et je les connaissais tous deux; Donc j’étais dans un établissement peu recommandable avec le copain à la Ketsueki. J’étais plus que perturbé par la situation. Ne voulant ne pas trop créer un vide, je repris la parole avec mes joues rouges et un air gêné.

« J'ai eu le grand honneur de faire une mission à ses côtés et une petite virée d’autant plus. Il m’en a fait découvrir… »


Fini le moment gênant, maintenant venait celui de la réflexion. J’avais du mal à imaginer le Shinji assis à côté de ma partenaire du bar. Les caractères étaient différents mais ce couple ça ne me semblait tout de même pas impossible. Je ne pouvais que respecter d’autant plus mon ami le Akuzu en veillant sur sa copine quand il m’en était donné l’occasion. Malgré des expériences douteuses et des coups très spéciaux, j’appréciais cet homme. Je commençai alors le monologue sans tact.

« Il m’avait d’ailleurs parlé de toi, pour être honnête je n’aurais jamais imaginé que tu sois la femme dont il m’avait fait part. Ce n’est pas une reproche ni même une remarque déplacée, du moins je suppose.  Je me permets de dire ça en vu des différences.»


Je posai mon regard à ma gauche, observant un peu le comptoir ne voulant pas montrer mon visage pour mes mots suivants.

« Mais je suis tout de même satisfait que tu sois sa copine, ça évitera peut-être qu’il dérive trop. Il me semble avoir perçu à travers ses démons certaines valeurs. C’est un bon garçon, un tantinet bête, mais un bon garçon. »

Oui, je n’étais pas intéressé à montrer mon visage en complimentant une personne. C’était rare les moments où je m’adonnais à lancer des fleurs à un confrère. Enfin, je n’avais pas besoin de tourner la tête pour imaginer l’expression de Yami. Elle était à coup sûr amusée par la situation, j’avais l’impression qu’elle s’amusait de mes bêtises. Je l’avais déjà remarqué en mission avec son beau regard et son visage si expressif. En parlant de regard, je sentais des regards posés sur nous. Cela faisait quelques minutes maintenant, je ne voulais me retourner pour laisser espérer les espions. Reprenant un visage si inexpressif, j’essayais de me concentrer pour connaître l’orientation des regards. Ce n’était guère facile mais tout de même je réussis plus ou moins à situer la source. La repérant, je jetai un regard furtif sur celle-ci et vis quelques enfants peu discret nous observant. Je lançais un regard froid du genre démoniaque à ceux-ci avant de leur faire signe d’approcher avec mes doigts.

« Dis moi, pourquoi des petites bêtes nous espionnent? »

J’attendais quelques explications de ces enfants, c’était la première fois que je me faisais espionner par des mioches.
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Qu'est-ce que la normalité? (Yami) Qu'est-ce que la normalité? (Yami) EmptySam 17 Jan 2015 - 22:35

Music ♫:

Je l'écoutais me répondre tout en lui adressant un sourire : nous n'étions pas si différents... Tout deux mal à l'aise avec les codes sociaux, cherchant sans cesse notre place dans un monde en constante évolution qui nous dépassait. Au moins, entre nous, nous n'avions pas à nous embarrasser de toutes ces fantaisies, ce contentant d'être nous mêmes et d'aller à l'essentiel sans réfléchir au reste : tout semblait plus simple.

Ogami connaissait Shinji et m'avouait avoir partagé des événements forts spéciaux en sa compagnie, ce qui me faisait éclater d'un petit rire cristallin : l'Akuzu avait le don de plonger autrui dans une ribambelle de problèmes, nous n'avions pas vraiment le temps de nous ennuyer en sa compagnie... Après tout, combien de fois avais-je déjà risqué ma vie à ses côtés ?
Toutefois, je ne lui en tenais pas rigueur et mon camarade ne semblait pas non plus lui en vouloir pour tous ce qu'il avait vécu à ses côtés. Ses joues s'empourpraient tandis que j'inclinais la tête pour comprendre : inquisitrice. Repensait-il à des moments gênants en compagnie de Shinji qu'il aurait préféré occulté de sa mémoire ? C'était sûrement cela... Pour ma part, il n'y avait rien que je souhaitais oublier de sa présence : chaque moment avait constitué une part importante dans ma vie et avait forgé mon caractère. Que ce soit notre première rencontre et la balançoire improvisée où je m'étais amusée comme jamais, comme les ruines où nous avions failli mourir avec Oniri ou encore l'oasis où il s'était énervé et mis en colère contre Megami, provoquant cette dernière qui ne m'avait pas épargnée une nuit durant alors qu'elle n'avait eu de cesse de vouloir se manifester et de parcourir mon corps de mille et unes souffrances.

Le manipulateur de cristal me tirait de mes pensées, m'expliquant que Shinji lui avait déjà parlé de sa « copine » sans savoir qu'il parlait de moi. A vrai dire, j'ignorais s'il pouvait vraiment se le reprocher puisque notre relation n'avait pris un nouveau tournant que depuis très récemment : il était donc possible que l'Akuzu ait parlé de moi avant même ce changement de statut.

« Ses dires n'étaient pas tout à fait exacts alors puisque notre relation à changé il y a peu. Cela fait un moment maintenant qu'il cherchait à établir ce genre de relation avec moi : il s'avançait donc un peu trop à ce moment là si tu veux mon avis. »

Je regardais droit devant moi tout en prononçant ces paroles avant de venir chercher ses pupilles glaciales avec les miennes. Il me confiait qu'il n'aurait jamais pensé que je sois celle dont l'Akuzu avait parlé, expliquant nos différences de caractères.

« Je dois t'avouer que je ne sais pas non plus ce qu'il me trouve... Il y a bien plus équilibrée et plus simple que moi ! »

Je n'étais pas vraiment un modèle de stabilité et mon ignorance en matières de relations sociales auraient pu en effrayer plus d'un : ce qui était globalement le cas.
Il détournait la tête, complimentant Shinji tout en étant probablement gêné de le faire alors que je ne pouvais m'empêcher de sourire. Non je ne me moquais pas, j'admirais simplement les émotions dont il était en train de faire preuve et qu'il s'évertuait à employer alors même qu'il en était mal à l'aise : il fallait encourager le progrès.

« Petit ami ou pas, il continuera de dériver : c'est sa nature et je ne pourrais l'en empêcher. D'ailleurs je ne le veux pas : il est tel qu'il est et personne ne devrait avoir à changer pour quelqu'un... »

Je contemplais le ciel et ses teintes chatoyantes, perdant mon regard dans son infinité tout en prononçant ces mots. Les sentiments que j'avais pu ressentir pour Oniri ou Shinji m'avait tout de même changé mais je n'avais pas modifié celle que j'étais, ne perdant pas de ma franchise alors même que cette dernière avait poussée ma meilleure amie dans ses retranchements. Je m'en voulais d'avoir été la goutte d'eau qui fasse déborder le vase de ce qu'elle pouvait supporter mais je ne regrettais pas d'avoir primé l'honnêteté sur tout le reste.

« Quoi qu'il en soit : merci pour lui. Il serait content d'entendre l'estime que tu as de lui. »

Et moi j'étais ravie de constater de ses essais et de ses progrès pour tenter d'exprimer ses ressentiments à autrui.
Ogami semblait perturber par quelque chose : à vrai dire, moi aussi je les avais senti... les regards qui s'étaient posés sur nous depuis un moment déjà. J'avais bien remarqué que cette bande de gamin nous observait depuis quelque temps mais il ne s'agissait que d'enfants... Peut-être pensait-il espionner un couple d'amoureux se retrouvant en rendez vous et voulaient se moquer un tant soit peu de nous ou apprendre de nos conversations. Si tel était le cas, ils s'étaient lourdement trompés sur les personnes à observer.

Mon ami semblait cependant pas prêt à céder, ordonnant aux gamins de venir, d'un doigt menaçant tout en se demandant ce qu'ils nous voulaient, ces derniers furent pris d'un élan de panique alors qu'ils venaient d'être repérés dans leur espionnage. Ils couraient pour s'enfuir, passant devant nous alors que l'un d'eux envoya délibérément le contenu d'un pichet entier de jus de pastèque sur Ogami. J'écarquillais les yeux de surprise, le pichet vide retombait au sol et le barman leur criait dessus alors que l'homme aux yeux bleus était désormais trempé des pieds à la tête, son kimono noir dégoulinait sur le sol.

Il vociférait des paroles médisantes à leur sujet : qui ne l'aurait pas été. J'avais envie de rire mais je supposais que c'était mal venue, aussi je gardais un calme olympien tout en réglant l'addition et en attrapant mon ami par les épaules pour le sortir de l'établissement et tenter de le calmer. Je me mettais face à lui, plongeant mes yeux rubis dans les siens pour captiver son attention et ainsi tenter de lui faire oublier la source de son mécontentement. Ce n'était que des enfants... que pouvions nous y faire, ils s'amusaient comme nous aurions pu le faire à leur âge. Enfin si je n'avais pas été enfermés à l'orphelinat.

« Ne t'occupes plus d'eux. Viens au manoir, je vais te faire visiter les lieux et je te donnerais de quoi te sécher et te changer en attendant. »

Je marquais une pause avant d'ajouter :

« J'aime bien ta compagnie, je n'ai pas envie que tu partes tout de suite... »

Mon air d'habitude si sûr laissait place à une gêne évidente alors que mes yeux cherchait à s'enfuir du sien. Oui , j'appréciais sa compagnie car je n'avais pas besoin de me forcer avec lui pour m'exprimer et qu'il me comprenne : en cela, nous étions pareil, ce qui rendait les choses beaucoup plus simples. J'étais simplement gênée de l'admettre.

Nous prîmes donc la route qui venait chez moi dans le calme le plus absolu : les paroles inutiles n'étaient pas nécessaire et préférable à un vacarme sans but.
Il ne nous fallut pas énormément de temps pour rejoindre le manoir Ketsueki. Je poussais le portail de fer forgé, grinçant de son vieil âge. La bâtisse imposait une atmosphère sinistre par sa hauteur et ses deux toits pointus stylisés dans une ère gothique. Les marches nous menèrent devant la grande porte d'entrée faites de bois, que je poussais pour laisser entrer la lumière de l'extérieur entre les murs sombres. Le hall nous accueillait, haut de plafond et bordé par un large escalier dont les marches étaient recouvertes d'une moquette aux éclats rubis. Le sol de la pièce d'entrée était un carrelage de damier aux carreaux alternant noir et blanc, sur lequel, reposait dans un coin, mon sublime piano a queue d'apparence ancienne.
Ogami semblait perdu dans la contemplation de ce lieu peu orthodoxe aux allures de cryptes déchues dans lequel je me sentais pourtant bien car il était le seul vestige de mon clan décimé. J'attrapais mon ami par le poignet pour le mener à l'étage allumant l'interrupteur qui laissait une luminosité tamisé s'échapper des lampes fixées aux murs. Nous passions devant la porte capitonnée de la chambre maudite : celle qui appartenait autrefois à Megami et qui avait été flanqué d'un code dont seul Oniri avait la connaissance pour que jamais je ne mettes les pieds dans cette pièce infâme pour laquelle, j'avais crainte de réveiller le démon si je foulais son sol.

Nous entrâmes finalement dans ma chambre après avoir déambulés dans le long couloir garnies de portes qui renfermaient d'autres chambres inhabitées. La mienne était sommaire : composée d'un lit imposant à baldaquin aux voiles noires et d'une commode vide et poussiéreuses : je n'avais que peu d'effet personnel mais cela me suffisait ainsi. J'attrapais plusieurs serviettes dans mon dressing que je tendais à l'homme aux yeux azurées, lui priant de faire à son aise tandis que je m'en allais un instant chercher quelques vêtements dans une chambre voisine pour qu'il puisse se changer. Il aurait sûrement l'air d'un comte vampire avec ça mais j'étais sûr qu'il s'en contenterait le temps que son propre kimono sèche.

« Je te laisse te changer, tu pourras étendre tes vêtements dans la salle de bain a côté. Tu me retrouveras dans le hall. »

Je lui adressais un sourire. Le laissant faire comme bon lui semble : il pouvait même prendre une douche s'il en ressentait le besoin. Pour ma part, j'allais m'installer au piano et jouer quelques airs pour faire passer le temps...
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Nukenin
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Message(#) Sujet: Re: Qu'est-ce que la normalité? (Yami) Qu'est-ce que la normalité? (Yami) EmptyLun 19 Jan 2015 - 0:31

L'ambiance était plaisante, disons que je n'avais pas à être une autre personne ou à me forcer. Je disais ce que je pensais et je le faisais à ma façon. En vu de la personne assise en face de moi, je n'avais pas à faire de courbettes ni même à être différent. Je lui ressemblais sur certains points, étrangement, c'était pour cette raison que j'appréciais cet instant avec elle. Le sujet abordé était celui de Shinji, elle me répondait donc en me disant qu'à l'époque elle n'était pas vraiment sa copine. Si j'en croyais les dires de mon interlocutrice, il avait depuis un moment déjà essayé de créer une situation amoureuse avec la Ketsueki. J'étais toujours interrogatif sur la nature de leur relation, je n'avais pas à la juger mais j'étais en droit d'imaginer tout de même. Le mot imaginer était parfait, je devais faire preuve de créativité pour penser aux échanges possibles entre ces deux là. Ils avaient tous deux un caractère bien propre et pas des plus simples. Ce que me confirma Yami, disant qu'elle n'était pas des plus équilibrée. Je n'avais pas oublié notre entrevue et la discussion sur le fait d'ôter une vie, celle-ci avait légèrement dévié sur le fait de torturer les victimes. Elle semblait avoir plaisir à faire souffrir, cependant je ne jugeais pas sur ces points. J'avais idée à aller plus loin que des mots du genre qui pouvaient être répulsifs, seulement pas pour moi. Je fis un sourire amusé à ses mots, je n'étais peut-être pas le plus équilibré non plus. On faisait donc une belle paire à ce niveau, j'en étais certains.

Je continuais à apprécier mon thé en écoutant Yami, cela me faisait de la discussion et en ces temps je ne pouvais que être content. Elle disait ne pas vouloir le changer, c'était fort honorable de sa part. Je rejoignais cette idée, j'avais même explicitement dit à mon ami le Akuzu que malgré son pathétique choix de refuser un grade, je le respectais envers et contre tous. Je ne faisais que écouter sans répondre, il n'avait pas de mot à ajouter à cela. Vint alors le moment où elle me remerciait à la place de Shinji, elle pensait qu'il serait content d'entendre mes mots. Je tournais ma tête posée sur mon menton à ma droite, je ne voulais faire plaisir à personne. Je ne disais que ce que je pensais après tout, je ne fonctionnais que comme cela.

« Ce n'était pas pour faire plaisir, je dis seulement ce que je pense. Mais.. c'est normal. »

Je n'étais pas au bout de mes surprises avec cette rencontre, j'avais en effet repéré quelques enfants ; Qui vraisemblablement nous observaient pour une raison inconnue. Je leur avais fait signe de s'approcher, bien sûr ils ne comptaient pas le faire. Ils décidèrent de prendre la fuite et comme cadeau d'adieu, me laisser un pichet de jus de pastèque sur mon kimono. Contenant de quoi me tremper complètement, je me souvenais de n'avoir rien dit pendant quelques secondes avant de m'énerver tout simplement. J'avais reçu partout de ce liquide si odorant, même si c'était composé à partir d'une grosse quantité d'eau. Je sentais cette boisson de mes cheveux à mes pieds, ils s'étaient très bien débrouillés pour me mettre en colère.

« Je vais les.. les.. tuer ! Quelle bande d'enfants de.. »

Je commençais des phrases sans les finir, je fournissais des mots incomplets. Cependant aucune insulte ne sortait de ma bouche, je n'étais pas du genre à parler de la sorte. On ne m'avait pas élevé à dire des grossièretés. Ma partenaire semblait surprise de la situation, j'avais eu le beau rôle de tout recevoir. Elle paraissait « intacte », à vrai dire même si j'étais le seul bête dans l'histoire j'étais content d'avoir été la seule victime de cette attaque. Simplement par galanterie je dirais, cela ne m'empêcha pas de la laisser payer à ma place. J'étais assez occupé à maudire ces enfants en les traitant de tous les noms, j'inventais même des surnoms sur le coup. Sans même m'en rendre compte, j'étais guidé par la Ketsueski à travers le bar pour ensuite sortir. Le fait de prendre l'air ne changeait rien à mes mots, je pouvais peut-être un peu barbant mais je ne me retenais pas. Mais une chose changea, elle se mit face à moi. Elle plantait ses yeux rubis dans les miens m'empêchant même de détourner le regard. Mon envie de meurtre se dissipa peu à peu, j'essayais bien de m’échapper de son regard mais il m'en était impossible. Comme apaisé, je me retrouvais à ne pas dire un mot devant elle. C'était comme si on pouvait entendre une légère brise. Vint ensuite le moment où elle prit la parole en me proposant d'aller au manoir. Au manoir, cela sous-entendait son domicile, je n'étais pas mécontent du plan. Elle voulait me faire visiter et même faire sécher mon kimono, ce n'était qu'une bonne action que j'appréciais fortement. Je fermais les yeux en baissant la tête légèrement.

« Merci, j'en serais très heureux. »


Mais ce n'était pas fini, elle reprit aussitôt pour me dire qu'elle aimait bien ma compagnie. Voulant que je reste à ses côtés. Je ne savais comment réagir sur le moment, c'était la première fois depuis très longtemps qui m'était donné d'entendre ce genre de chose. Ma compagnie ? Je ne faisais que prendre les autres de haut, je m'adonnais à ne fournir qu'un visage vide et froid à mes interlocuteurs. Si par chance j'arrivais à faire un tant soit peu un compliment, j'avais du mal à l'exprimer. Alors en effet, c'était nouveau pour moi d'entendre ça. Un petit sourire et mes joues légèrement rosées, au final je ne pouvais que réagir de la sorte, naturellement.

« C'est.. comment dire.. un avis partagé. »

Je n'avais peut-être pas répondu correctement ni même utilisé les mots adéquats, mais qu'importe j'étais sûr qu'elle me comprenne.

Yami me mena donc à sa demeure, le chemin fût court et facile. On se trouvait donc face à cet immense bâtiment, elle vivait donc dans ce genre de chose. J'étais époustouflée de l'extérieur, la lune me laissait entrevoir l'architecture qui sortait d'un autre âge. Cela me paraissait bien ancien, mon amie poussa le portail. Celui-ci émis un grincement me mettant dans l'ambiance « noire » du foyer de la Ketsueki. Je me laissais guider à travers le jardin, je ne dis un mot pour simplement avoir la possibilité de contemple. La magnifique porte ouverte, j'eus un grand plan sur l'intérieur. Je n'avais jamais vu de maison aussi grande, ma maison familiale était plus traditionnelle et bien plus compacte. Une moquette magnifique, une hauteur de plafond grandiose et une décoration bien choisie. J'avais l'impression que tout avait une place particulière et précise, j'étais comme un enfant visitant un monument. Et pour couronner, dans un coin je vis un piano à queue. Je n'avais pas les moyens de m'en payer un du genre, c'était bien au delà de mes capacités actuelles. Je me retenais de me diriger vers celui-ci et de m'adonner à quelques morceaux.

« Je trouve ton foyer magnifique, c'est bien le mot. »

Le tout pouvait paraître un peu froid pour les autres, seulement je m'y sentais plutôt bien alors que je venais à peine d'y rentrer. Mon regard ébahi fût arrêté par ma nouvelle amie qui me tirant par le poignet, m'amena à travers sa somptueuse maison. On passa devant des portes et encore des portes, une avait retenu mon attention ; Elle semblait bien plus protégée et même blindée, je ne m'attardais pas sur la chose laissant cela dans un coin de ma tête. On arriva donc dans une chambre qui n'était pas aussi meublée que le reste de la maison mais tout de même attirante. J'étais donc avec Yami dans une chambre mais je ne trouvais pas cette situation spéciale, après tout. Il ne me servait à rien de parler, je préférais le faire pour dire quelque chose d’intéressant. Je l'observais donc sortir de la pièce, peut-être fallait-il que je lui parle à ce moment là ? Pourtant elle revint assez rapidement avec des vêtements, j'étais soulagé de pouvoir me changer. Et content de l'attention de mon hôte, je m'inclinais légèrement en récupérant les vêtements pour la remercier. Je me redressais pour répondre à son sourire par un autre.

« C'est parfait, merci pour ton hospitalité et les affaires. Je n'appréciais pas d'avoir mon kimono mouillé et de plus de sentir cette odeur de pastèque.

Je suis content d'être ici, c'est agréable je dirais. A toute à l'heure. »

Je devais la retrouver dans le hall donc, je la regardais partir de dos toujours avec un petit sourire. J'allais donc me changer, j'enlevais mon kimono pour mettre les vêtements prêtes. Seulement, l'odeur collée à ma peau, je n'appréciais pas. J'étais dans la salle de bain, donc je pris la liberté de prendre une petite douche rapide en pensant à me savonnant comme il se doit. Je ne pris pas mon temps, je ne voulais pas la faire attendre. Quand j'eus fini ma douche, l'eau coupée j'entendais à travers les murs de la salle de bain une mélodie. Je n'étais pas sûr de celle-ci, le son n'étant pas totalement clair. Je me concentrais alors à mettre les vêtements. Je me regardais alors dans la classe, les vêtements était jolis mais seulement pas trop dans mes cordes. Je paraissais un comte aux allures gothiques, c'était bien spécial mais j'étais quand même content d'avoir pu me changer. Je ne séchais pas complètement mes cheveux, j'aimais bien les avoir un peu humide. Je sortis donc de la salle de bain, puis de la chambre pour retrouver mes yeux rubis. J'avais une drôle d'allure avec ces affaires. En temps normal je me serais peut-être perdu. Seulement, je suivais une mélodie qui était de plus en plus forte, je m'approchais alors de la source.

Musique:

En haut des escaliers, je pouvais observer la belle Ketsueki jouant du piano. Alors elle savait en faire et de plus avait un équipement de qualité. Je l'écoutais jouer des morceaux sans bouger. Ensuite je descendis alors doucement les marches ne voulant pas rater une seule note. Je ne voyais aucune partition, elle semblait en harmonie avec le piano. Ne pouvant ôter un sourire, j'observais de mes yeux bleus la vampire jouer de façon merveilleuse. J'étais assez proche d'elle, j'étais à sa hauteur quand je lui fis un petit signe pour annoncer mon retour.

« J'ai pris la liberté de prendre une douche Yami. Tu te débrouilles vraiment bien, j'ai suivi tes notes pour retrouver le chemin du retour ahah-..
Plus sérieusement, j'adore le piano et j'apprécie les personnes sachant en jouer. Mon défunt père m'a appris à en jouer, quand j'étais plus petit. Je doutais de l'utilité de la musique étant toujours concentré sur l'entraînement physique mais il m'avait fait changé d'avis avec sa sagesse innée. »

Voilà maintenant que je me trouvais à me confier, c'était peut-être le fruit de notre rencontre. Sans même avoir à se forcer, les mots me venaient et je parlais même de mon passé. Je n'étais pas du genre à parler de cela, même à ma famille adoptive pourtant très proche. Elle avait réussi à m'amener à discuter de ce genre de choses, c'est l'expression sérieuse que je me mis sur le tabouret aux côtés de Yami. Je la poussais légèrement pour qu'on soit tous deux bien installés sur celui-ci. Je n'étais pas gênée de pousser l'artiste, ce n'était pas méchant je ne voulais pas non plus la vexer. Je jouais alors quelques notes qui semblaient se lier facilement pour ensuite lancer un regard à ma partenaire si proche de moi. Je l'invitais peut-être à jouer, laissant les notes nous amener à nous détendre.
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Suna
Ketsueki Yami
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Message(#) Sujet: Re: Qu'est-ce que la normalité? (Yami) Qu'est-ce que la normalité? (Yami) EmptyLun 19 Jan 2015 - 10:01

Puisque Ogami se changeait, et prendrait surement une douche vu son état, j'avais largement le temps de m'octroyer un instant piano. J'avais bien vu qu'Oniri avait pris soin de retirer l'ancien, détruit pendant notre affrontement et qui avait été le signal de déraison. C'était lorsque je mettais laissé emporter par la boite a musique de Megami qu'elle s'était posée sur le piano a ma place pour m'emporter dans sa frénésie. J'avais, depuis lors, développer un don certain pour cet instrument, que je n'avais jamais touché de ma vie auparavant : signe que Megami prenait peu à peu davantage de place dans mon esprit... J'avais également oublié des techniques pour en apprendre de nouvelles.

Quoi qu'il en soit, j'adorais me poser devant celui-ci, cela me détendait et me ressourçait en quelque sorte. Lorsque j'avais remarqué son absence, j'avais de suite été en acquérir un nouveau : je ne pouvais pas m'en passer, il m'accompagnait dans mes moments de solitudes : et j'en avais beaucoup...

Je n'avais nul besoin de partitions : tout était dans ma tête. C'était comme inné... Il me suffisait d'entendre une mélodie pour la reproduire parfaitement et il m'arrivait de me laisser emporter par mon imagination en dévalant mes doigts sur les touches de l'instrument. C'était d'ailleurs ce que je faisais, l'écho de la musique se répercutait dans le hall et sûrement presque partout dans le manoir : cela donnait de la vie et de la gaieté au lieu terni par l'abandon.
Alors je jouais, me laissant guider par mes envies et mon imagination : c'était une façon comme une autre d'exprimer la liberté !

Ogami semblait captivé par mon jeu, il m’apparaissait dans un point de mon champ de vision, en haut des marches, s'approchant lentement à ma hauteur. Je terminais alors ma musique et lui souriait alors qu'il avait fier allure dans les vêtements que je lui avais prêté. Il m'expliquait avoir pris une douche et disait que j'avais du talent. Il se lançait même dans la confidence en me parlant de son propre attrait pour cet instrument, m'évoquant son père défunt qui le lui avait enseigné. C'était étonnant qu'il se confie de la sorte, surtout lorsqu'on le connaissait mais cela me faisait plaisir quelque part : j'avais su gagner sa confiance au point qu'il en venait à me conter des faits de sa vie.

Son regard azuré luisait d'une certaine excitation si bien que je me décalais sur le tabouret au moment même où il s'approchait pour se faire une place : il mourrait d'envie de jouer. Son expression se faisait soudainement plus sérieuse, concentré. Il jouait quelque notes, je le laissais faire avant qu'il ne me regarde comme pour m'inviter à jouer : je n'avais jamais eu l'occasion de jouer en doublé : cela promettait d'être intéressant.

Music ♫:

Je le suivais simplement, ne connaissant pas l'air qu'il jouait et qu'il semblait avoir joué maintes fois, il me suffisait de l'entendre pour le reproduire et jouer ma propre partie. Je jouais donc la seconde partie, lui laissant l'air principal. Nos doigts se déliaient pour venir partager un moment de détente dans une harmonie parfaite. De temps a autre, ma main gauche jouait entre les deux siennes, cherchant a atteindre des notes qui se trouvaient de son côté du piano.

J'imaginais aisément l'émotion qui le parcourait sans doute, m'imaginant son père lui ayant appris ce morceau. A mesure que nous jouions, j'observais un sourire naître sur son visage m'en étirant un par la même occasion sans que je ne m'en rendes compte, je tournais la tête pour le regarder, il en faisait de même, un instant, continuant de jouer avant de nous recentrer vers le piano. C'était un véritable moment délice que de partager l'art de la musique !
Je me sentais étonnamment bien, sans présence aucune de Megami, ce qui m'ôtait un poids conséquent de la poitrine même si, avec elle, je le savais, il ne fallait jamais crier victoire...

Nous terminions la dernière note, la laissant planer un moment dans l'air avant de tout deux exprimer un sourire. Mes yeux se plantaient dans les siens, j'étais heureuse d'avoir partagé ce moment :

« C'était... sublime. »

Exprimais-je pour nous deux.

« Tu te débrouilles bien toi aussi ! Tu sais jouer sans partitions ? »

Ou bien peut-être était-ce seulement pour cette chanson . Je n'en connaissais pas les notes ni la partition, la simple écoute m'avait suffit pour la retranscrire.

« Si tu veux apprendre, je peux t'y aider. »

C'était même avec plaisir que je le ferais. Moi qui n'avait jamais vraiment été attiré par la musique, j'avais appris à l'apprécier et même à m'en délecter pendant mes moments de répits.

Music ♫:

Je passais l'heure qui suivait à lui apprendre un autre morceau que j'adorais particulièrement et qui sonnait de manière bien plus mélancolique : il apprenait vite. Ce morceau, j'étais certain que Megami le jouait souvent car il résonnait en moi comme un vestige du passé, il me détendait dans mes moments les plus noires. C'était admirable de le jouer sous un nouvel angle, une paire de mains supplémentaires : cela sublimait en tout point le morceau que je jouais d'une manière tout autre pour accompagner la main principale.

Les heures défilaient et nous, nous laissions notre créativité nous emportés, jouant des morceaux sans jamais ne s'en sentir lassés : j'appréciais sa compagnie. En revanche, je commençais à fatiguer psychiquement : Megami faisait des siennes, tant et si bien que je tentais de ne rien laisser paraître, tentant de me calmer et de reprendre le plein contrôle.
La nuit s'était déjà installée depuis quelques heures.
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Message(#) Sujet: Re: Qu'est-ce que la normalité? (Yami) Qu'est-ce que la normalité? (Yami) EmptyLun 19 Jan 2015 - 17:23



Musique:

Je m'étais donc installé, concentré aux côtés de mon hôte la Ketsueki. Elle qui jouait avant mon arrivée quelques morceaux, je sentais à travers ses gestes la technique et l'expérience. Me laissant de la place pour me positionner correctement, j’exécutai quelques notes pour l'amener à jouer avec moi. Si je connaissais la partition par cœur à force de la jouer elle semblait tout apprendre à l'instant. Il n'était pas aisé de faire cela, j'étais impressionnée par sa capacité, par ce don. J'arrêtais de me concentrer sur ma partenaire qui me montrait une technique infaillible pour me recentrer sur le morceau, nos mains se croisent et se décroisaient. Le morceau était magnifique, c'était le premier appris par mon père je ne pouvais que ressentir de l'émotion en jouant cela. Je n'étais pas seul et je partageais donc ce moment avec ma partenaire, y compris l'émotion. Je revoyais mon paternel me reprendre à chaque faux pas, à me donner le goût de la musique. Si j'avais les yeux légèrement humides, j'avais le sourire jusqu'aux oreilles. Je ne pouvais m'arrêter, ça me rendait heureux de toucher un piano, de jouer cela et d'être avec Yami. Les mots n'étaient pas si importants, à ce moment là je pouvais penser « La musique est au-delà des mots. ». Peut-être avais-je fait passer plus de chose avec une musique qu'avec des mots, c'était où je voulais en venir. Si j'étais perplexe sur le fait de me lier d'amitié avec des personnes, je ne l'étais plus à ce moment là. Le morceau était fini, elle me regarda avant de prononcer quelques mots qui suffisaient à me rendre heureux.

« En effet, c'était magnifique. Je sais apprécier les bonnes choses et assurément cela en était une. »

Elle disait que je me débrouillais bien aussi, si je comprenais correctement; Cela voulait explicitement dire qu'elle se considérait très bonne, cela m'amusa et je ne pouvais le cacher en lui adressant un regard amusé. Les rubis me demandèrent aussi si je savais jouer sans partitions, mes doutes étaient confirmés elle disposait d'un don ; Un don inné qui ne se trouve pas n'importe où. Je n'avais jamais eu l'occasion de connaître une personne ayant l'oreille absolue.

« Malheureusement, je ne sais faire que avec des partitions. Après j'apprends par cœur à forcer de répéter encore et encore les morceaux. Je suis impressionné par tes capacités. »

Je pesais mes mots, si je pouvais faire des louanges de sa technique pendant des heures il me semblait qu'un simple compliment pouvait suffire. Elle me proposa alors de m'apprendre à jouer quelque chose, je ne pouvais que être honoré une fois de sa proposition. Elle me faisait beaucoup de cadeaux en peu de temps, je n'étais pas habitué à recevoir autant d'une personne. Surtout si ces présents en questions m'étaient précieux. Je penchai légèrement la tête vers la droite pour jeter mon regard dans le sien, laissant quelques secondes s'écouler entre ma réponse et mon action.

« Oui je le veux. »

Je voulais l'entendre une première fois, ce qu'il se passa. Ce n'était pas quelque chose de facile à assimiler, j'avais des capacités à retenir des chiffres et des positions. Mais je n'en étais pas pour autant sorti d'affaire. Cependant, je n'abandonnais pas et je suivais à la lettre les conseils de la damoiselle. Si je faisais une erreur où si par malheur j'avais pris une mauvaise habitude, elle me donnait conseil à sa façon. Si je n'aimais pas être inférieur à une personne dans tous les domaines, cette fois-ci je n'étais pas dérangé. J'étais au contraire très attentif à ses moindres conseils.

Les heures passèrent et j'avais réussi à maîtriser ses leçons, nous bifurquons alors sur une autre mélodie, un autre son, une autre émotion. Le son émanant de ce piano était tellement magnifique que j'en étais ébahi, ça faisait longtemps que je n'avais pas entendu un son de piano à queue et ces heures suffirent à me requinquer. J'avais l'impression de pouvoir affronter le monde. Il commençait à se faire tard il s'était passé des choses entre le moment de notre rencontre et celui de notre duo au piano. Je mis mes mains sur ma tête en profitant pour m'étirer pour ensuite me retourner vers Yami. Une jambe d'un côté du tabouret et une de l'autre, j'étais décidé à discuter après avoir passé des instants plus que parfaits.

« Merci pour les conseils, j'apprends d'un très bon professeur. Madame Ketsueki, je vais faire mes leçons je vous le promets ! » Dis-je en lui faisant un sourire à pleines dents.

Je m'étais confié un peu plus tôt, il était peut-être temps qu'elle me parle d'elle. Je connaissais l'histoire de son clan brièvement mais je ne connaissais presque rien ma belle amie. Comme à mon habitude, je ne lâchais pas ses yeux rubis et commençai alors "l'interrogatoire".

« Tu as un don mais il faut quand même s'exercer n'est-ce pas, qui a réussi à te donner envie de jouer du piano ? Il y a toujours quelque chose qui nous y pousse d'une certaine façon.»

Si c'était l'envie de s'amuser ou le partage d'un proche, il me semblait qu'il y avait toujours une raison de se lancer dans la musique. J'étais franc et parlais comme je le pensais, je n'avais aucune retenue à ce sujet. Si je m'égarais ou allais trop loin, je n'avais aucun doute sur le fait qu'elle me recadrerait aussitôt. Je tapai le front de ma partenaire avec mon index, instinctivement comme si j'avais ma sœur en face de moi. N'étant pas gêné du geste, je continuais à discuter avec elle. Je revenais sur un sujet évoqué un peu plus tôt, cela m'était venu d'un coup.

« Tu es maline, tu me laisses parler seul de mon passé ? Raconte moi quelque chose sur toi, je ne sais presque rien après tout. Et j'ai du temps devant moi, le temps que tu m'accorderas. Alors n'hésite pas à me conter chaque événement de ta vie ou de tes journées. Celle d'hier, d'avant-hier, d'il y a dix ans. Je suis tout ouïe, tu peux me parler. »

Je m’immisçais peut-être un peu trop brusquement dans sa vie, j'étais à la limite d'un questionnaire. Je voulais savoir l'origine de sa force, son immense demeure, cette porte mystérieuse, son don au piano, sa façon d'agir. Je trouvais que c'était une occasion parfaite pour m'entraîner à comprendre autrui, je pensais pouvoir le faire avec ma nouvelle amie. Elle m'avait ouvert son domaine, montré ses talents et fait visiter son foyer. Je traduisais tout cela comme un certains gage de confiance, peut-être étais-je un mauvais traducteur, ce n'était pas impossible. Et mon ventre fit des siennes, je commençais à avoir faim et je ne pensais pas dévorer Yami pour le moment. Comme un enfant, je posai ma main sur mon ventre avant de regarder autour de moi comme si rien n'était.
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Qu'est-ce que la normalité? (Yami) Qu'est-ce que la normalité? (Yami) EmptyMer 21 Jan 2015 - 17:23

Music ♫ :

Malgré la fatigue je me sentais divinement bien. J'étais en compagnie d'une personne qui, je le savais, allait devenir un grand ami et qui partageais l'amour de la musique que j'éprouvais aujourd'hui. Nos arpèges nous avaient porté dans un monde tout autre que le notre, un monde régit par la créativité, le bonheur et la liberté. Cela faisait longtemps que je n'avais pas passé un moment de telle quiétude et j'étais heureuse de l'avoir partagé avec une personne telle que Ogami, pour qui, je n'avais pas besoin de me forcer pour exprimer ce que je ressentais : tout semblait tellement plus facile.

Il se mettait à l'aise, s'étirant pour récupérer de nos heures symphonique, passant les jambes de part et d'autres du tabouret pour me remercier en toute sincérité tout en me confiant qu'il se montrerait rigoureux dans son apprentissage. J'étais satisfaite d'avoir pu faire part d'un savoir qui, pourtant, m'échappait à moi même mais, ces instants, ces moments qui se jouaient dans ma vie et qui se gravaient dans ma mémoire fertile et bien trop souillée par les affres du passés, j'en étais heureuse.

Son regard azuré se faisait plus inquisiteur, cherchant à sonder mon esprit pour obtenir quelques réponses que j'étais encline à lui donner. Ce qui m'avait poussé à faire du piano... Le rouge devait monter à mes joues alors que mes yeux cherchaient à fuir les siens. Comment pouvais-je le lui dire ? Cela revenait à parler de Megami et je ne souhaitais pas effrayer mon nouvel ami... Comme s'il avait perçu mon mal aise, il me gratifiait d'une tape sur le front avec son index : c'était étonnant. Mes pupilles rubis venaient de nouveau de se figer dans les siennes alors que je me demandais pourquoi il agissait de la sorte... Pourtant je le comprenais. Il était naturel et n'émettait aucune retenue pour dire ou faire les choses mais, jusqu'ici, il ne s'était jamais montré attentionné ou affectueux... Peut-être que l'apprentissage du piano m'avait fait grimper des échelons dans son estime. C'était étrange car tout était instinctif avec Ogami : c'était comme ci je le connaissais de longue date.

« Eh bien... Je ne cherchais pas à l'apprendre... Il y a environ huit mois, je n'avais jamais touché à un piano de ma vie... »

Ce détail l'étonnerait très certainement... Il avait enchaîné en me demandant de parler de moi, de ma vie et même de mes journées. Là encore j'avais de la peine à le reconnaître. Je ne le connaissais certes que depuis peu mais il avait tendance à être concis, aller à l'essentiel sans vraiment prendre le temps de s'ouvrir aux autres : un peu comme moi en fait. Toutefois, il déliait sa langue... J'étais quelque part heureuse d'assister à ce progrès et voulais l'encourager dans sa progression, c'est pour cela que je lui évoquais des moments de ma vie, sceller à tout jamais dans ma mémoire.

« Non c'est vrai. Tu m'as fait part de certains de tes souvenirs important : ce n'est que la moindre des choses d'en fait autant. Par quoi commencer ? Par le début j'imagine... Eh bien, je n'ai pas eu la chance comme toi de connaître mon père ni même ma mère : j'ai grandi a l'orphelinat de Suna. A vrai dire ce seul point reste flou pour moi, car, comme tu le sais sans doute, mon clan est arrivé au village en même temps que Kyoshi Rei, qui est ensuite devenu Kazekage. »

Et accessoirement l'homme masqué, un traître par la faute duquel ma famille s'est fait voir d'un mauvais œil puisque c'était lui qui les avait mené à Suna... Ce n'était pas vraiment vrai puisqu'il y avait bel et bien eu des dissidents dans mon clan qui avaient rejoint la cause de Rei mais notre héritage n'étaient pas uniquement constitués de traîtres...

« Et moi, de ce que je me souviens, j'ai toujours été à l'orphelinat, tous les souvenirs de mon enfance le concerne. »

Peut-être avais-je été la cible d'un fuinjutsu qui m'avait fait oublié des pans de ma mémoire avant notre entrée a Suna... Je ne savais pas.

« Je suis atteinte d'une maladie sanguine depuis ma naissance. Mon sang s'altère au fil des jours et devient impur pour mon corps. Je dois donc le renouveler assez fréquemment si je ne veux pas mourir. C'est pourquoi, depuis bébé je subis des transfusions sanguines hebdomadaire. Je suis sortie de l'orphelinat il y a trois ans : c'est une membre de mon clan qui m'a recueilli. »

On arrivait à la partie sombre...

« Je pensais que ses intentions étaient louables et j'étais heureuse de rencontrer enfin quelqu'un de mon clan mais... Elle avait tout prévu. Le soir même de mon arrivée au manoir, des membres du Kakumeigun sont venus pour l'abattre : accusée de trahison et d'espionnage. Elle torturait des shinobis de toutes les nations pour obtenir des informations. »

Devais-je lui préciser que toute ces tortures avaient eu lieu dans la cave ? J'en doutais... Ce n'était que mort et souffrance dans cette pièce...

« Je m'étais cachée comme elle me l'avait demandé et après l'assaut, je suis aller voir ce qu'il s'était passé, elle m'a attiré a elle avec son sang et je l'ai trouvé presque mort. Dans un dernier souffle de vie elle a réussi a me convaincre de goûter à son sang : je n'avais jamais bu du sang... J'avais toujours subi des transfusions sanguines mais c'était lourd et fatiguant, je ne voulais plus dépendre des autres et être confinée dans un hôpital du coup j'ai opté pour cette nouvelle façon.»

Je me demandais bien comment il me percevait après que je lui ai avoué tout cela et ce n'était que le début mais je ne pouvais pas aller plus loin dans mon récit. Je déglutissais. C'était comme si mon cœur était serré par une main à l'intérieur de ma cage thoracique. L'intéressée ne souhaitait visiblement pas que je parle d'elle... Je serrais le poing convulsivement, perdant mon regard sur le sol du grand hall. J'attendrais déjà de voir sa réaction sur tout ça et s'il voulait en savoir davantage, je le lui dirais.

« Aujourd'hui, je suis moi même membre du Kakumeigun : c'est une sorte de revanche. J'aimerais pouvoir redorer le blason de mon clan trop terni et souillé par les trahisons ! »

Je devais changer de sujet... Sans vraiment prendre un virage à 180°. Je voulais juste que l'on arrête de parler exclusivement de moi.

« Le manoir est ancien mais il a été restauré il y a peu. Il est un peu grand pour moi seule... »

Dis-je, une pointe de mélancolie dans la voix.
Je devrais pourtant être habituée, j'avais passée toute ma vie en solitaire, cela avait changé seulement depuis peu.

Je m'apprêtais à poursuivre lorsque le silence fut dissipé par les cris affamés de l'estomac d'Ogami. Mes paroles précédentes avaient été tellement chargé d'émotions que cette interlude ironique me faisait pouffer de rire. Ce dernier se répercutait dans tout le grand hall, m'arrachant même quelques larmes de joie.

« Viens suis-moi ! On poursuis la conversation dans la cuisine : ton estomac à l'air d'accord. »

Je lui tirais la langue, moqueuse avant de m'engouffrer par la double porte du hall, qui nous menait dans la salle a manger. Cette pièce était spacieuse et il trônait en son centre une imposante table toute en longueur surplombée d'un lustre au plafond. Autant dire que je ne mangeais jamais ici car cela me rappelait à quel point le manoir était vide. Des tableaux ornaient la pièce et représentaient les différents représentants que le clan avait connu : Ketsueki Enma, Ketsueki Kyofu et la dernière en date était une femme, Ketsueki Megami, l'espionne qui séjournait désormais dans mon corps. J'agrippais instinctivement mes vêtements à hauteur de ma poitrine en passant devant ce dernier, savoir qu'elle était en moi... Je lui ressemblais beaucoup physiquement ce qui, n'ôtait rien à mon mal aise bien entendu.


Tableaux:


Nous parvînmes finalement à la cuisine, tout aussi impressionnante et qui restait dans le même style que l'ensemble de la demeure Ketsueki. J'attrapais deux bols de ramen que je faisais réchauffer tout en précisant :

« Ne t'en fais pas, tu ne vas pas t'empoisonner... Si c'était moi qui cuisinait ça serait peut-être le cas... Mais une domestique vient chaque jour pour entretenir le manoir. Je ne suis pas souvent là, c'est rare que je la croise. »

J'étais tout de même de sang noble, et même si je n'aimais pas m'en vanté, j'étais également la future Comtesse Ketsueki : je n'allais tout de même pas faire le ménage et la cuisine dans toute cette immense demeure !
Mon sang noble ne m'avait pas conféré les bonnes manières pour autant... Oniri m'avait enseigné quelques règles d'éthiques alors qu'elle même n'était pas issue de la noblesse mais de la bourgeoisie. J'avais appris avec beaucoup d'attention mais je n'étais décidément pas très douée pour me comporter d'une façon digne de mon rang : mais je m'en moquais bien. A qui pouvais-je donc montrer mon sens de l'éthique puisque j'étais seule ?

Je m'installais sur un tabouret devant le comptoir, en face d'Ogami pour manger. Entre deux bouchées, je poursuivais mon récit :

« Je pense que tu sais à peu près tout ce qu'il y a a savoir... Et toi... Parle moi encore de toi ! Tu m'as parlé de ton père mais ta mère ? Tu as des frères et sœurs ? Tu as grandi à Suna ? Je suis fascinée par ta maîtrise du cristal... Je trouve ça à la fois beau et impitoyable. »

Tout comme le sang était la vie mais aussi la mort... Mais ça, je le lui avais déjà dit...


Dernière édition par Ketsueki Yami le Ven 23 Jan 2015 - 23:04, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Qu'est-ce que la normalité? (Yami) Qu'est-ce que la normalité? (Yami) EmptyMer 21 Jan 2015 - 23:50



Musique:

J'avais fait rougir ma nouvelle amie, qu'est-ce qu'il l'avait amené à réagir de la sorte. Elle tapotait alors le piano tout en évitant mon regard, je ne pouvais connaître l'étendue de ses pensées. D'une tape avec mon index, je retins son attention à nouveau. Ses magnifiques yeux dans les miens, elle m'autorisait à les contempler pour une énième fois. Mon regard avait légèrement changé, mon visage tout autant. On pouvait transcrire un certain intéressement, quant à mes yeux, ils étaient omnibulés par la personne qu'était Yami Ketsueki. Tout ceci avant qu'elle m’apprenne qu'elle n'avait jamais touché à un piano avant huit mois. Comment ? Comment était-ce possible ? Mes glaçons légèrement écarquillés, je ne savais que penser de cela. Un don offre une capacité spéciale, hors du commun mais dans ses gestes je ne voyais pas d'hésitation. C'était bien plus que ça, ça me laissait bien perplexe et de plus très intéressé par cette jeune femme. Il me semblait être de plus en plus conquis par celle-ci, à chaque réponse qu'elle me donnait, j'imaginais une dizaine de questions. Je repris mon calme pour l'écouter à nouveau, confirmant mes dires précédents elle était prête à se confier à moi. Il est vrai que j'avais demandé ça, en y repensant je n'avais eu aucun tact ni aucune retenue.

Elle me disait avoir passée son enfance à l'orphelinat, je ne connaissais comme beaucoup que de nom ce genre d'établissement. Je ne connaissais ni les conditions de vies, ni les personnes y travaillant. A vrai dire, je ne m'étais jamais posé ces questions avant qu'elle m'en parle. Son clan fût amené par le traître de Kyoshi Rei, il est vrai que j'avais déjà entendu cette maudite histoire. Cependant, mon interlocutrice ne se souvenait que de son enfance à l'orphelinat. Elle n'avait donc aucune autre frasque de souvenir. Il venait un autre sujet, celui d'une maladie sanguine. Yami me parlait d'une chose comme celle-la, en vu de son caractère je n'aurais jamais cru entendre ça de sa bouche. Tout était si facile avec elle, je n'avais pas besoin d'être une autre personne ni de me forcer à accueillir ennuyantes les paroles des autres humains. Quelle simple bonheur de discuter avec la Ketsueki, je ne pouvais m'en passer.

Puis me vint comme un flash, je liais sa maladie avec celle de ma sœur. Je l'avais touché avec mon index comme cette précédente, inconsciemment est-ce que je rapprochais ces deux personnes si différentes. Si j'étais troublé intérieurement, je ne voulais montrer ne serait-ce l'once d'un changement dans mes expressions. Je me contentais d'écouter attentivement le monologue de mon hôte, je ne répondais pas la plupart du temps car je n'avais rien à répondre. Il fallait savoir que je n'accordais aucune pitié aux malades, non pas en cœur de glace mais au contraire, la pitié n'apporte que des mauvaises choses. Et la faiblesse en est une parmi tant d'autres. Mon regard était au contraire bien plus sérieux, je ne voulais la plaindre même si j'en étais pas très fier. Elle avait donc été acueilli par une membre de sa famille mais en suivant son histoire, cela n'avait rien de bon. La femme l'ayant sortit de son orphelinat était tout autant une traître que certains de ses prédécesseurs. Abattue, même morte elle avait amené mon amie à boire son sang. Cette façon d'ingérer du sang était une bonne chose pour elle, je n'en étais pas choqué bien au contraire. De pus son objectif était louable, redorer le blason de son clan si méprisé. Je tapotais alors son poing si serré.

«  Garde ta force pour plus tard, elle te sera bien plus utile dans un autre cas. »

L'émotion pouvait emporter toute personne, mais je m'évertuais à contrôler cela. Du haut de mes petits seize ans, je me permettais de donner une leçon à une femme plus âgée. C'était tout moi ça. Elle me parla ensuite de sa belle demeure, je sentais comme un légère vibration dans sa voix. Ce bâtiment était en effet trop grande pour une seule personne, on pouvait y ressentir de la solitude. A contrario, j'appréciais cette ambiance si simple et vide. Cette maison me paraissait lugubre mais je m'y sentais bien.

«  Il n'y a pas de problème, si tu veux, je te rachète ta demeure. Elle est très belle et on s'y sent bien. Je t'en offre.. mhm.. cinq ryos. »

J'essayais d'être sérieux jusqu'au bout pour au final esquisser un sourire. Je n'appréciais guère de voir ma partenaire dans cet état et pour couronner le tout elle semblait amusée par mon ventre qui s'adonnait à de la symphonie. Un si beau rire émanait d'elle, des petites larmes coulaient elles aussi. J'y voyais un instant risible qui faisait redescendre la pression de son dernier monologue. Malgré moi, je faisais du bien à une personne. J'en étais content, mais n'en exprimait rien. Elle me proposa de continuer la conversation dans la cuisine tout en me tirant la langue, je faisais un signe de mes deux mains pour dire « Allez allez, avance ! ». Je suivais donc mes rubis sur pattes pour arriver à la grande salle à manger, oui en effet c'était bien trop immense pour une seule personne. Des tableaux nous dévisageaient, un retint mon attention car j'avais cru y reconnaître la buveuse de sang. Sauf que ce n'était pas elle, un malaise s'installa et l'intéressée se crispa. Les pas nous menèrent à la cuisine. Elle réchauffait alors deux bols de ramen en me disant quelques mots. Je souris alors à ceux-ci avant de répondre.

«  C'est gentil de me prévenir, de mon côté je me débrouille un peu en cuisine. J'ai vécu seul pendant un bon petit moment, alors j'y étais contraint. Si il y a un imprévu avec ta domestique, pense à moi avant de t'empoisonner. »


J'attrapais la nourriture tendue par la belle femme aux yeux rubis installée devant moi en la remerciant avec respect. La discussion continua et cette fois elle voulait discuter encore de moi, je n'étais pas contre même si elle me dérangeait quand j'essayais de me battre avec mon ramen. Je m'en étais un peu mis partout autour de la bouche, je n’espérais pas sembler à un paysan. Je m'essuyais alors avant de répondre à ma gente damoiselle.

« Ma mère, je ne l'ai jamais connu non plus. J'ai bien une photo mais ça ne remplace pas une présence. Elle est décédée en me mettant au monde. Vint ensuite le tour de mon père mort dans un attentat pour finir avec ma sœur emportée par la maladie. »


Je profitais de ce plat simple mais que j'affectionnais tant, quand je m'étais trouvé seul il y a quelque années dans une dizaine de mètres carrés. J'essayais au mieux de lier mes yeux avec les siens. Mes mots différaient de l'expression donnée par mes yeux azurs.

« C'est d'ailleurs pour cette raison, que j'ai été évincé de la grande famille Toshiro. Malédiction qu'on me disait, j'emportais mes proches d'après eux. A la base on est une grande famille qui vit à Suna peu après sa création, nous n'avons pas de capacité innée, nous sommes juste une très vieille famille de Shinobi. Je me suis fait jeté comme un malpropre, je suis passé d'une vie aisée à une vie un peu plus difficile. Quelques années après, une vieille famille me recueillit. Ne pas avoir un lien de sang avec eux ne m'empêche pas une sympathie certaine à leur égard. »

Je n'étais déjà pas très doué pour les relations étant plus jeune, alors peut-être que la façon dont m'avait traité les membres de ma famille n'avait pas arrangé les choses. Je n'avais aucun doute sur cela, je fis un petit soupir avant de reprendre la parole. Ce soupir me permit de souffler une bonne fois pour évacuer toutes mes mauvaises pensées à l'égard de ma vieille et horrible lignée.

« Une famille sans histoire, c'est impossible. Dans le futur, je vais fonder une nouvelle famille Toshiro. Disons que c'est dans mes projets, mais je n'envisage pas de m'embêter avec une femme pour le moment. Le pouvoir m'attend et je ne peux dévier mon attention. En ce qui concerne mon pouvoir, je ne sais vraiment pas comment j'ai hérité de celui-ci. Je m'entraîne à le rendre plus beau, plus concis et précis. Je veux faire une création parfaite, sans défaut. »

Elle avait dit le mot impitoyable, on pouvait penser à tout en traitant de ce sujet. Me revint alors sa maladie, que je trouvais tout autant impitoyable que mon Shôton. Si elle avait besoin de sang, j'étais prêt à lui en donner, seulement je n'étais pas adroit avec les présents. Je ne savais pas comment procéder pour lui dire la chose, mais je ne mis pas longtemps à lui en parler. Je n'avais que faire des codes et essayer d'être correct était barbant, c'est alors dans un élan d'honnêteté que je lui exprimais mes pensées.

« Tu sais pour ton histoire de maladie, si tu veux de mon sang je suis en capacité de te l'offrir. Je peux même t'offrir une paille avec. Cependant, si tu l'acceptes, j'exige aucun remerciement de ta part ni même un geste de bonté. Je fais ça que je le souhaite et seulement car je le souhaite, je n'attends rien en retour. Tu m'écriras sur papier comment procéder et la quantité, le reste je m'en occupe. »

Je parlais beaucoup, je ne m'arrêtais pas et les mots me venaient spontanément. Je n'avais pour ainsi dire, jamais parlé avec une personne de la sorte et si sérieusement. C'était une première pour moi, cette expérience me troublait en effet mais me faisait avancer. Je ne savais pas, était-ce l'ambiance de la maison, les yeux attirants de la damoiselle, sa personnalité si différente des autres, sa nature mystérieuse qui me poussait à m'intéresser à elle ? Comment je pouvais répondre à toutes ces questions, non je ne le pouvais pas dans l'immédiat. Je comptais voir où pouvait nous mener nos échanges, je ne pensais que à de bonnes choses.
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Message(#) Sujet: Re: Qu'est-ce que la normalité? (Yami) Qu'est-ce que la normalité? (Yami) EmptyVen 23 Jan 2015 - 11:59

Music ♫:

Je devais le reconnaître, Ogami prenait soin de moi d'une façon que l'on avait exprimé à mon égard. Des amis ainsi que des amours j'en avais connu désormais mais aucune ne s'étaient adressés à moi avec autant de sincérité et d'innocence dont il faisait preuve. La méconnaissance des codes sociaux qui nous caractérisait tout les deux, faisait que chacune de ses paroles, chacun de ses gestes, sortaient avec la plus grande sincérité. Aucun mensonge, aucun faux semblant et surtout : aucune pitié. Je n'aimais pas m'ouvrir aux autres car cela supposait révéler ses faiblesses et j'avais horreur de ces dernières, mais, avec Ogami, c'était différent. Je savais que je pouvais me confier sans nulle peur d'être jugée.

Il n'hésitait pas non plus à me faire part de son humour, bien que couplé à un fond de vérité, pour me faire sourire. Non, désolé Ogami, bien qu'il était trop grand pour moi, le manoir était le seul vestige de ma famille.

Dans la cuisine, il se dévoilait encore peu à peu et j'en étais heureuse. Il savait vraisemblablement cuisiner car il avait été contraint à vivre seul quelque temps. Je vivais seule depuis trois ans mais je n'étais jamais parvenue à me servir des outils de cuisine pour me préparer quelque chose... J4étais certaine que mon sang noble n'était pas une excuse, toutefois, je n'avais pas reçu tous les enseignements que j'aurais dû à l'orphelinat. Mes journées y avaient été mornes, certains jouaient mais moi non, je n'en voyais pas l'intérêt alors j'attendais, sur mon lit, observant l'horizon depuis la fenêtre du bâtiment immaculé. Je n'attendais même pas la venue d'une famille potentielle : je savais pertinemment que je n'aurais attiré personne et puis je n'avais pas non plus envie de me retrouver dans une famille qui me fixerait des règles, me privant une nouvelle fois de la liberté que j'avais mis si longtemps à acquérir.

Ogami me racontait alors de nouveaux pans de sa vie. Sa mère était morte en couche et son père avait succombé dans un attentat quelques années plus tard, quant à sa sœur, elle était décédée des suites d'une maladie : lui non plus la vie ne l'avait pas épargnée. Pour autant, je n'éprouvais pas la moindre pitié pour sa personne, il avait sur avancer malgré tout et c'était tout ce qui comptait, je n'étais pas là pour lui reprocher ses faiblesses. Cependant, un élan de compassion se faisait sûrement sentir dans mon regard : je comprenais.
Il avait été associé à une malédiction dont il n'était pas responsable, souillé par tous pour des crimes qu'il n'avait pas commis : tout cela expliquait son renfermement envers le monde.

« Ta famille restera toujours auprès de toi. »

Je posais ma main sur son avant bras avant de reprendre :

« Les liens du sang sont immuables, personne ne peut les changer. Qu'on en soit fier ou pas n'est pas la question : c'est comme ça et c'est tout. »

Mes yeux ne lâchaient pas les siens, une fois de plus, exprimant mon calme et ma neutralité.

« Peu importe ce que tu as affronté, cela appartient au passé : mais ça, je ne doute pas que tu le sais déjà ! »

Oui , après tout il me ressemblait, il avait déjà dû comprendre tout cela mais je préférais appuyer mes propos pour qu'il en soit véritablement conscient.
Il soupirait, m'exprimant qu'une famille sans problème était une douce utopie et je ne pouvais que le rejoindre lorsque l'on voyait la mienne : inexistante mais m'ayant laissé un lourd fardeau sur les épaules du fait des écarts de certains : les gens avaient trop tendance à généraliser. Je n'en faisais pas une affaire d'état et à vrai dire, je me moquais bien de ce que les autres pensaient à mon égard, exceptés mes supérieurs hiérarchiques, auxquels je voulais prouver ma valeur.

Je souriais alors qu'il me parlait de ne pas vouloir s'encombrer d'une femme.

« Tu as bien raison. Je ne voudrais pas m'encombrer d'un homme non plus. Je suis attachée à Shinji mais je ne pourrais pas vivre comme un couple avec lui, du moins, pas pour le moment. Cette notion me donne l'impression que je devrais tout abandonner pour lui et me couper les ailes en plein vol alors même que je ne goûte à la liberté que depuis peu de temps. C'est sans doute égotiste mais ma vie passe avant celle des autres. J'ai déjà suffisamment de problèmes sans en plus, me rajouter ceux des autres : s'en mêler n'apporte rien de bon.»

Une certaine amertume devait se faire entendre dans ma voix alors que je me souvenais avoir voulu aider Oniri et que mon côté maladroit et mal à l'aise avec les relations sociales, m'avait fait empirer la chose. J'avais donc décidé de me tenir à distance de tout cela dorénavant.

« En ce qui concerne ton pouvoir, je comprends. Moi même je n'ai découvert que par hasard ma maîtrise du sang, puisque j'étais séparée des miens. J'en avais inquiété plus d'un dès mon plus jeune âge à l'orphelinat du fait de mon pouvoir jugé effrayant, en plus de ma maladie. »

Ma main tremblait sans que je ne puisse la contrôler bien que j'essayais tant bien que mal de la cacher : le manque de sang commençait justement à ce faire sentir mais il était hors de question que j'affiche ma faiblesse, même devant lui où je pouvais pourtant me montrer si naturelle. Pourtant, mon ami semblait l'avoir remarqué car c'était justement le moment qu'il choisissait pour me proposer de son fluide écarlate sans contrepartie : avais-je trouvé un nouveau donneur consentant ? A son annonce, mes yeux luisaient d'une profonde intensité : j'avais son accord, pourquoi m'en priver ? Il ne me demandait rien en échange alors que j'avais toujours pour habitude de remercier dignement les personnes qui acceptaient de me sauver la vie. Je jugeais donc que je lui en prendrais avec la plus grande des douceurs pour éviter qu'il souffre au maximum.

Un papier griffonné d'indications pour le mode opératoire ? Je n'en avais pas besoin, je comptais bien lui montrer comment je m'y prenais. Poussée par l'adrénaline et l'envie irrépressible de son nectar, je me retrouvais bien vite à ses côtés, mon visage a quelques centimètres du sien et les yeux plantés dans les siens. Le cou était l'endroit le plus accessible et aussi celui où cela faisait le moins mal car la peau y était fine : c'était en général l'endroit que je réservais pour mes prises de sang, préférant opter pour le poignet ou l'aorte même pour mes ennemis.
Je voulais bien lui dire de ne pas avoir peur mais je savais que, même s'il semblerait surpris, la crainte ne le gagnerait pas. Je m'asseyais à ses côtés, avisant les veines parcourant son cou avec une envie certaine. Je ne voulais pas lui faire mal, pas à lui, plus qu'à n'importe qui, je prenais donc la précaution d'appliquer ma main blanche dans son cou, le recouvrant de chakra médical pour anesthésier un tant soit peu la zone où j'allais frapper. Une fois fais, je me penchais sur lui, enfouissant mon visage dans son cou avant même de déployer mes crocs, ne voulant une fois de plus pas l'effrayé. Mes canines s'enfonçaient dans sa chair, laissant écouler son fluide vermeil. Mes lèvres étaient posées sur sa plaie, en contact avec sa peau chaude. Je maintenais ma prise en passant une main dans sa nuque pour l'approcher de moi au plus près. J'avalais goulûment son élixir, le sentant se mêler au mien et s'imprégner de mon chakra. Au fur et à mesure que je prenais mes rasades, je sentais mon être se revigoré et la présence de Megami disparaître : ce qui me provoquait un bien fou. Le goût sang était différent pour chaque personne et le sien était particulièrement ferreux mais délicieusement délectable. Ma respiration s’accélérait sous l'excitation du contact avec son fluide et après quelques minutes, je me reculais de lui, savourant l'arôme qui inondait ma bouche. Je perçais mon pouce de l'un de mes crocs et apposait la goutte qui en sortait sur sa plaie pour mieux la refermer avec mon sang coagulé.

D'un revers de la main, j'essuyais ma bouche maculée de carmin et j'observais mon donneur. Je n'avais pas vraiment de mot pour exprimer cela... Alors, dans un élan affectif qui ne me ressemblait pas du tout, je me jetais dans ses bras, calant mon menton sur son épaule tandis que mes bras l'enlaçait : grâce à lui, je me sentais mieux et j'avais gagné un sursis supplémentaire .
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Message(#) Sujet: Re: Qu'est-ce que la normalité? (Yami) Qu'est-ce que la normalité? (Yami) EmptyVen 23 Jan 2015 - 20:37



Musique:

Je ne me sentais pas gêné de parler de mon passé avec Yami, à vrai dire tout était si naturel. Elle m’écoutait comme je l’écoutais, elle me répondait d’une façon qui me convenait tout autant. Une perle rare cette jeune femme, il fallait la converser précieusement. Je n’avais pas eu la chance de rencontrer quelqu’un comme elle dans le passé, si seulement dans ma jeunesse j’aurais croisé ses yeux, peut-être que.. Je ne décide pas du passé mais je peux encore décider du futur et je me voyais bien aux côtés de cette damoiselle pour la soutenir ou veiller sur elle. Non je ne rêvais pas, j’arrivais enfin à être moi-même avec une personne autre que ma famille. Je ne ressentais aucune pitié dans son expression ni même dans son regard que je commençais à cerner. La couleur rubis de ses yeux attirait la mienne d’une façon incessante. Non, ce n’était pas un sort, ni une hypnose, c’était seulement Yami Ketsueki. Pour me rassurer, elle me dit que ma famille allait rester auprès de moi. Je l’espérais vraiment. Elle mit avant sa main sur mon avant-bras, était-ce pour me consoler, pour me montrer du soutient? Je regardais d’un air interrogatif ce geste. Puis elle continuait en disant que « c’est comme ça et c’est tout », je ne pouvais dire mieux. Sans comprendre pourquoi, je posais ma main chaude sur la sienne en répondant.

« Je pense pareillement, c’est comme ça et c’est tout. Je ne me plains pas, je vis avec seulement. Je vais m’efforcer de me forger un futur fort, le reste ne m’importe que très peu dorénavant. »

Puis comme une fleur, elle vint à me dire que les épreuves appartenaient au passé. J’allais dans son sens.

« Le passé est passé, bien sûr que je le sais.. Idiote. »

Ce dernier mot était plutôt d’origine amicale, je plissais les yeux en regardant à ma droite la bouche fermée. Elle me prenait peut-être pour un petit enfant à qui il faut apprendre les choses? Je finissais pas rire de mon attitude, que je trouvais tellement enfantine. Elle se décidait à m’expliquer comment elle voyait les choses, par rapport aux hommes et donc directement à Shinji. Elle pensait devoir tout abandonner , être privée d’une liberté en étant en couple avec une personne. Je n’étais peut-être pas le conseiller le plus avisé pour répondre à ses mots. Cependant, je n’hésitais pas une seule seconde à exprimer mon avis sur la chose.

« La plupart des personnes ne seraient pas d’accord avec moi et peut-être que mon avis n’est pas le plus sensé. Mais je vais quand même t’en parler, je pense que tu as eu ton lot de problèmes-.. Et donc maintenant que tu as ta vie en main, tu dois faire ce que tu veux et quand tu le veux.

Et puis, rien n’est imposé après tout. Tu peux avancer avec une personne à tes côtés, tant qu’elle te soutient et respecte tes choix. Je crois que ça marche comme ça les relations, après ne m’en demande pas trop. Je ne fais que des suppositions, je ne compte pas vivre ce genre d’expérience. »


Je fermais les yeux quelques secondes avant de continuer mon monologue.

« Sauf avec toi peut-être, je me vois bien être à tes côtés pendant un bon moment. Tu n’es pas dérangeante et je trouve que c’est un bon point. Tu ne m’embêtes pas trop, tu vois? »

Même si le sujet principal dérogeait, à vrai dire je parlais de relation amicale, de l’amour pourquoi pas mais non pas comme un couple. Je me comprenais, je n’avais pas besoin de faire de plan ou même un diaporama pour être explicite. Je ne doutais pas sur la capacité de compréhension Ogamienne de ma nouvelle amie. La vie n’était pas belle à l’orphelinat, elle ne m’avait pas décrit ses conditions, mais j’en jugeais à travers son regard que j’arrivais à traduire dorénavant. Son pouvoir était effrayant, je ne pouvais dire le contraire. Je me rappelais alors du balai qu’elle avait joué devant une assemblée de moine, telle une danseuse étoile elle avait stupéfié la foule. Moi, Toshiro Ogami, n’avais pas eu peur mais je ne pouvais que être ébahit devant un tel pouvoir. J’étais peut-être pas prêt à me baigner dans une piscine de sang, mais le reste ne m’offusquait point. Sa main commençait à trembler, pourquoi? Ma réaction fût de la maintenir d’autant plus, je ne sais pas si c’était la meilleure solution, mais je le fis. Je reprenais cet air qui ce voulait être rassurant.

Puis quand vint le moment où j’osais parler du don de sang, dans ses yeux je vis une certaine passion. Comment traduire cette nouvelle chose? J’inclinais la tête en attendant la suite avec impatience, qu’est-ce que je devais comprendre à ceci. Elle s’approcha si vite de moi que je n’eus pas le temps de réagir, son visage était si prêt du mien mais je ne fronçais pas. Je restais neutre en attendant, même si ses yeux me donnaient envie d’en savoir plus. J’avais parlé de lui donner du sang mais je ne pensais pas la rendre si heureuse que ça. Et si malencontreusement ses lèvres touchaient les miennes? Je pensais au pire, j’imaginais déjà le Akuzu en colère et je ne voulais pas le trahir. Cependant, rien ni personne ne m’empêchait de contempler ses pupilles. Alors elle commençait à écarter le vêtement gênant mon cou pour ensuite y poser sa main dessus; Qu’est-ce qu’elle cherchait à faire exactement? J’observais d’un air interrogateur quand elle vint poser sa tête sur mon épaule. J’avais peine à ressentir les sensations, mais ses lèvres étaient posées sur ma peau. Je l’avais senti, oui très bien. Que devais-je faire, qu’est-ce qu’elle me faisait? Tellement de questions que je me posais et pour autant je ne bougeais pas, voici la définition de la confiance? Une confiance accordée qui peut faire naître des évènements incompréhensibles?

« Je.. »

Je ne savais pas que ajouter à ce simple mot. Ne sachant pas à trop quoi m’attendre, je sentis deux légères pressions à mon cou et une sensation d’être aspiré. Des sensations masquées par je ne sais quoi. Mes joues rouges, la sensation m’avait fait émettre un petit gémissement s’apparentant à une légère douleur, pas non plus désagréable. Il n’était pas dans mes projets d’arrêter cette opération et elle non plus, si bien qu’une main à ma nuque elle maintenait prise sur sa proie -moi-. Les minutes passèrent très vite, elle se recula alors, ses yeux débordaient de plaisir. Elle adorait le sang donc, en effet ça semblait plausible. Pour la suite, elle me donna inversement quelques gouttes de son sang pour l’insérer dans ma plaie. J’avais déjà vu cette opération avec le moine amputé, j’en comprenais le sens. Mon essence qu’elle essuyait de sa bouche m’avait fait comprendre en détails la situation. Elle avait apprécié le repas, j’en suis sûr. La belle Ketsueki m’enlaça alors je ne sais par quel miracle, j’avais bien précisé aucun remerciement, mais je ne savais pas si ça l’était. Spontanément, je mis mes deux mains derrière son dos, posées délicatement.

Il ne me restait qu’une petite douleur, j’étais bien prêt à endurer bien plus pour voir un sourire comme celui-là à la vampire.

« Je vois que tu n’es pas mécontente de mon don, ça va être difficile si on doit toujours faire comme ça.. Tu le sais? »

J’étais un peu plus grand que elle, j’accédais donc facilement à sa tête. Je mis une petite tape à l’arrière de son crâne avant de rétorquer.

« La prochaine fois, préviens moi avant de faire quelque chose dans le genre, tu es imprévisible Ketsueki Yami. » Dis-je avec un sourire jusqu’aux oreilles.

Une question continuait à me trotter, j’avais vu un tableau un peu plus tôt concernant la lignée de sa famille. Pourquoi cette femme lui ressemblait tant, était-elle la dernière, celle qui avait recueilli mon amie? Je n’avais que très peu d’informations sur le sujet. Et j’étais tout de même curieux alors c’était sans tact ni réflexion que je repris parole.

« Tu ressemblais tant à la dernière femme sur les tableaux, au début je me demandais si c’était toi. »

Je jetais un coup d’œil autour de moi, je voyais la belle lumière lunaire, entrant dans le pays de la Ketsueki. La solitude ne la guettait plus, j’étais à présent avec elle et je ne comptais pas me dérober ou même la mépriser. J’étais à sa disposition je n’irai pas jusqu’à dire que c’était le cas inversement, mais tout de même. J’écartais ma tête pour essayer d’apercevoir le visage de mon interlocutrice, je ne sentais plus la bonne odeur de sa chevelure, mais un bien pour un mal, je voulais continuer de discuter avec elle.

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Message(#) Sujet: Re: Qu'est-ce que la normalité? (Yami) Qu'est-ce que la normalité? (Yami) EmptySam 24 Jan 2015 - 11:34

Music ♫:

Il s'était même amusé à me taquiner. Décidément, son naturel faisait plaisir à voir : il se montrait sans retenu et agissait instinctivement tout en jouant la carte de la sociabilité.Il m'avait donné de son sang et je lui avais appris à s'ouvrir aux autres entre deux cours de piano : cette soirée se montrait intéressante et cela me fait énormément plaisir de l'avoir à mes côtés plutôt que d'être seule, une fois de plus... Je ne m'en plaignais pas mais cela restant pesant parfois.

Les paroles qu'ils avaient proféré plus tôt auraient pu laisser transparaître un sens beaucoup plus profond mais c'était bel et bien d'un lien d'amitié qu'il évoquait et non d'amour. Il était très difficile pour nous d'accorder notre confiance si bien que ses propos soulignaient le fait qu'il était prêt à me la donner : autrement dit, cela n'était pas rien et j'étais fière d'avoir pu mener une personne à cette conclusion envers moi : ce n'était pas tous les jours le cas, ça ne l'était même que rarement. C'est pourquoi je m'étais accrochée à la chaleur de sa main sur la mienne, elle même posée sur son avant bras. Son contact avait un je ne sais quoi apaisant et protecteur... Il m'avait parlé de sa famille et de sa sœur malade à travers laquelle je pouvais presque sans peine m'identifier : il était un peu comme mon petit frère... Je ne savais pas vraiment ce que c'était, cela restait abstrait, moi j'étais fille unique enfin je le crois... Même ça je l'ignorais... Avant ce soir je ne m'étais jamais posée la question... Peut-être avais-je un frère ou une sœur quelque part ? Ou peut-être pas... Dans ce cas, Ogami allait en être un.

Après ma prise de sang, je n'avais pu contrôler une étreinte fraternelle. Je l'enlaçais, profitant de sa chaleur et de sa douceur alors que ses mains se glissaient dans mon dos : je me sentais bien là, avec lui.Il semblait heureux d'avoir pu m'aider et je n'en éprouvais nulle honte, ne ressentait nulle faiblesse : une vraie sensation de paradis. Très vite, je reçus une petite tape derrière la tête qui me faisait me raidir avant d'entendre ses propos un rien amusé sur le fait que je devrais le prévenir la prochaine fois... Oui c'est vrai : je m'étais laissée emporter...
Je pensais que le fait que je m'engouffre dans ses bras aurait laissé plané un mal aise certains mais là encore : aucunement. Nous continuons de discuter même dans les bras l'un de l'autre et c'était plaisant.

« Oui d'accord... promis »

Je lui faisais une promesse et je m'assurerais de la tenir.
Je me sentais divinement bien... avant de finir par me raidir lorsqu'il me parlait de Megami... Heureusement il ne pouvait pas voir mon visage mais c'était sans compter son inquisition qui le faisait se reculer de moi pour mieux m'observer. Je fixais le sol, à la recherche de réponses. Je n'avais pas l'intention de lui mentir, je cherchais les mots justes pour évoquer les faits. Je ressemblais à Megami... Oui c'était vrai... C'était même assez frappant mais c'était la seule représentation d'une femme Ketsueki que j'avais vu de ma vie alors... peut-être nous ressemblions toutes... je n'en avais pas la moindre idée...

« Euh... Oui je suppose... C'est la dernière représentante du clan en date, la 4ème Comtesse : Ketsueki Megami. Je ne sais pas pourquoi il s'agit de la 4ème alors qu'il n'y a que 3 tableaux : je n'ai jamais compris. Peut-être une destitution précipitée qui n'avait pas fait prendre en compte l'ascension d'un autre Ketsueki. »

Je marquais une courte pause avant d'exprimer ce qui semblait sans doute une évidence, même pour lui :

« C'est elle qui m'a adopté. »

Et qui m'a trahi, qui m'a corrompu, qui m'a fait croire mille et unes choses, qui occupe mon corps avec son âme pour tenter de me le prendre et ainsi s'octroyer une seconde vie... Pouvais-je vraiment lui dire tout ça ? Je n'avais pas le cœur à lui répéter mais je m'étais ouverte à ce sujet à Oniri, Shinji et même Kibo, alors je me sentais prête à lui en parler.

« Suis moi. »

L'intonation de ma voix était froide et neutre alors que je m'engageais dans la grande salle à manger pour me positionner de nouveaux face aux trois tableaux.

« Comme tu peux le voir il y a Enma, Kyofu et ensuite Megami, la seule femme. Leur date de naissance y figure mais pas leur date de mort... Peut-être cela n'a-t-il pas eu le temps d'être renseigné ou peut-être sont-ils même toujours en vie : je l'ignore. »

Je m'asseyais sur la grande table, les jambes ballottant dans le vide alors que mon regard se perdait dans la contemplation du tableau que j'avais vu mainte fois.

« Je ne t'ai pas raconté toute l'histoire tout à l'heure... Megami, m'a attiré à son sang et m'en a fait boire : comme dis c'était la première fois que je buvais du sang mais c'était ce qu'elle voulait. Elle s'est servi de notre nouveau lien de sang pour transférer son esprit en moi. Cela fait trois ans qu'elle habite mon corps... »

Je ne voulais pas croiser son regard : ne voulant pas y déceler de l'horreur non … pas dans ses yeux à lui.

« J'ai le contrôle sur elle mais cela devient difficile quand je suis affaiblie : par manque de chakra ou à cause de ma maladie. Elle savait sûrement que cette nuit là serait sa dernière : c'est uniquement pour cela qu'elle m'a adopté ce jour là pour ce servir de moi si tu veux mon avis. Elle n'en avait rien à faire de moi, elle devait savoir depuis longtemps que je me trouvais à l'orphelinat mais ce qu'elle voulait : c'était un réceptacle pour échapper à sa mort certaine : moi. »

C'était comme cela que je le voyais et je n'avais pas de raison de le voir d'une autre façon. Mes yeux osaient croiser les siens : cherchant à entrevoir ce qu'il pensait de tout cela... Je tentais de lui expliquer davantage, étant partie sur ma lancée :

« Si je sais jouer du piano de cette façon, c'est grâce à elle... Megami était une pianiste aguerrie et, il y a quelques mois, elle est parvenue à prendre le dessus sur moi face à Oniri qui avait trouvé l'un des objets précieux de la Comtesse dont la mélodie était parvenue à me faire basculer complètement dans l'inconscience : je n'ai aucun souvenir de ce qu'il s'est passé... Oniri a été blessée gravement par ma faute même si c'était indirectement. Et depuis ce jour, c'est comme si sa personnalité déteignait sur la mienne... Je maîtrise le piano et ai l'oreille absolue alors que la musique m'était totalement inconnu. J'ai perdu des facultés de mon pouvoir mais j'en ai acquis de plus puissants encore ! Bref, je crois qu'elle s’imprègne peu à peu de moi et cela sans que je n'y puisse quoi que ce soit. »

C'était mon plus grand cauchemar, ma plus grande malédiction : et personne ne semblait en mesure de la retirer...

« Kibo, ton sensei, à essayé de m'apposer simplement un sceau pour la contrôler mais même à son niveau cela n'a pas fonctionné ! Pire encore le sceau a disparu en me brûlant la chair ! Il n'avait jamais vu cela... »

Est-ce que son immersion se limitait à une « simple » possession ou était-ce bien plus encore ?

« Tu as dû voir la pièce sécurisée à l'étage... c'est sa chambre. Je n'ose pas y mettre un pied par peur de la réveiller... Et depuis qu'elle et Oniri se sont combattus suite à son éveil du fait de l'un de ses objets qui la rattache au monde des vivants, je trouve l'idée de sceller sa chambre comme étant une bonne idée : seule Oniri connaît le code pour y pénétrer. »

Comment allait-il réagir face à tout cela ? Mes mains se faisaient de nouveaux tremblotantes. Cette fois-ci ce n'était pas le manque de sang mais bel et bien la crainte qui me parcourrait de frissons...
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Toshiro Ogami
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Message(#) Sujet: Re: Qu'est-ce que la normalité? (Yami) Qu'est-ce que la normalité? (Yami) EmptySam 24 Jan 2015 - 16:21



Musique:

Oui promis, disait-elle, je trouvais ça assez mignon. Disons que ça sonnait bien dans l’ambiance actuelle et que ces mots ne me paraissaient pas étonnants. Puis on en venait au fait, elle me donnait réponse à mon interrogation. Un lien était perceptible entre la dame peinturée et ma Yami. Comme une historienne, elle m’expliquait alors la position de l’intéressée par rapport à la lignée. Et même à la fin de ce petit cours, elle se posa elle-même question; Elle ne savait pourquoi il n’y avait que trois tableaux alors qu’il y avait bel et bien une quatrième Comtesse. Puis vint le moment où elle m’avoua que c’était cette femme qui l’avait adopté, je plissais les yeux la regardant sérieusement. C’était donc cette femme, la traîtresse qui avait recueilli dans son enfance la belle Ketsueki. Une personne l’avait accepté, non pas sans raisons, pour ensuite mourir. Ce n’était pas une situation facile à aborder, on ne pouvait discuter de cette défunte aisément, c’était clair. Je n’apercevais presque pas les yeux que j’avais tant recherché, mes paroles avaient jeté un froid indéniable. Elle me demandait de la suite, ce que je fis.

« Avec plaisir, où tu voudras. »

Chose dite, chose faite on se retrouvait à nouveau face aux tableaux. Seulement pas sans coût, le dernier regard qu’elle m’avait permis de voir n’était pas si beau que les précédents. Je ne m’attendais à rien d’angélique pour la suite, j’avais même quelques regrets par rapport à mes mots. Enfin, il était trop tard et je devais en assumer les conséquences. Elle me citait alors les prénoms des Ketsueki pour finir par celle qui m’avait intrigué, Megami. J’observais toujours les tableaux quand mon interlocutrice s’assit sur la table à manger pour continuer son récit. Cette fois-ci, c’était une description détaillée de son passé. Elle ne m’avait pas tout raconté, j’étais pressé de connaître la suite donc. Avait-elle fait exprès de ne pas citer certaines choses? Je n’en savais rien. Je devais vérifier par moi-même. Puis elle m’expliqua que Megami avait tout manigancé, depuis le début. Elle avait utilisé une jeune femme pour pénétrer dans son corps lors de sa mort. L’esprit était donc dans le si jolie corps de mon interlocutrice. Je tournais le dos dos à Yami, regardant à nouveau les tableaux avec insistance.

Si je voulais en regarder l’ensemble, mes yeux ne voulait que fixement observer celui de la dite pourriture. Elle me racontait alors la suite, son histoire par rapport à tout ça. Elle avait beau garder un contrôle, tout ceci était pesant. Je l’entendais dans sa voix, ce n’était pas la belle vie. Cette Ketsueki l’avait délibérément utilisé, quelle horrible femme. Si je n’avais peur pour moi, j’étais effrayé pour elle. Je ne peux connaître les douleurs, ni même les ressentir à sa place. Mais elle était forte, je n’en doutais pas une seconde. Je compris alors sa réaction quand on était passé devant ce tableau, un peu plus tôt. Comment, comment arrivait-elle à passer devant sans avoir envie de le détruire. Je serrais les dents du côté droit, sous une petite colère. Ce monde est seulement horrible, il n’apporte que souffrance, je le sais.

Je me tournais alors vers elle, comme pour affronter la situation. Je posais mon regard sur le sien, attendant la suite de ses paroles. Je n’étais pas décidé à répondre, je ne voulais que l’écouter. Mon visage sérieux et attentif, je croisais les bras en attente de mauvaises nouvelles. Le piano était donc du fait de Megami, certains dons étaient transférés à l’hôte. Seulement les dons? Peut-être la personnalité? Était-ce le début d’une possession certaine? Mes doutes confirmaient, elle avait apparemment il y a quelques mois était possédée par l’esprit malveillant. Oniri, une amie à elle, avait été grièvement blessé suite à l’affrontement avec cette démente peau blanche. Si ce n’était suffisant, j’appris que la porte condamnée était en fait la chambre de l’esprit. Elle luttait sans cesse et ne comptait pas la laisser prendre le dessus, elle avait même fait appel à mon maître. Si fort qu’il est, il n’avait pas réussi à atteindre l’objectif principal : de supprimer cette répugnante créature.

Non, j’étais décidé à ne plus nommer une personne dans son genre. Une horrible femme, non pas une femme, une entité. Une entité à détruire, à mépriser, pourquoi avais-je tant de compassion par rapport à Yami? Je fermais les yeux, pour réfléchir quelques secondes. Je me demandais que faire face à cette situation, comment pouvoir l’épauler à porter ce fardeau. Je me rendais à l’évidence, je n’étais que inutile face à cette planante menace. En quelques heures et une belle mission à ses côtés, on avait formé un lien, un lien qui m’empêchait de l’ignorer. Je ne savais consoler, je ne savais résoudre son problème, j’étais donc inutile face à elle. Quoi que, si mon sang pouvait l’apaiser un tant soit peu.. J’ouvris les yeux doucement, décidé de répondre à ma belle damoiselle.

« Je suis étonné, très étonné de la situation. J’aimerais tant détruire ce lien sordide entre toi et cette chose. Je n’en suis pas capable, c’est une évidence. Tu es forte Ketsueki Yami. »

Ses mains tremblaient et je le voyais clairement, pourquoi était-elle dans cet état; Ma réaction était si importante à ses yeux? Je ne savais que répondre à cette question, ma seule réponse fût de s’approcher d’elle pour poser mes deux mains sur les siennes.

« Tu as raison de lutter, je suis sûr un jour que c’est toi Yami, qui la vaincra. En attendant ce jour, je pense être là pour t’épauler. Imagine que je suis une nourriture ambulante, si le besoin est, j’accours. Je ne peux porter le fardeau à ta place, mais je peux te porter toi. »


Puis je repensais alors une vielle phrase, celle de mon père. Il avait le don pour trouver les mots, moi je n’avais pas un don aussi indispensable que lui face à des moments comme ceux-ci. J’allais alors tout simplement en utiliser une parmi des centaines. Je n’étais pas sûr de la tournure, ni de comment elle pouvait l’interpréter. Je ne suis pas un expert en relation après tout.

« Mon père me disait une chose du genre :

"C’est l’amour qui te sauvera, tu ne seras pas sauvé par le Gong."

Je ne sais pas si c’est valable dans la situation, je ne sais pas si ce je peux t’apporter s’y rapproche. Mais dis toi, que si un jour cette répugnante chose essaie de briser.. Notre.. Fin, quelques chose, rien ne sera pour moi. Je ne te tournerai pas le dos, sauf si tu me vides de mon sang, ça risque d’être problématique. »

Je finissais sur ces phrases poétiques qui ne me ressemblaient guère, il fallait peut-être rajouter une conclusion pour palier à des choses si spéciales que j’avais dite, je m’étonnais de moi-même.

« Et puis, t’es une idiote. »

Une idiote, pourquoi avais-je parlé dit ça maintenant. Je ne sais pas, c’était sorti tout seul sans vraiment de raison. D’autant plus que je n’étais pas la raison absolue. Sans doute, je n’appréciais pas que cette conversation parte un peu trop vers le sentimental. C’était ma première fois, la première fois que j’apprécie autant une personne et qui ose m’écouter comme je l’ai écouté. Si je me devais de savourer ce moment,à la place j’avais fait une bêtise en parlant de l’esprit hantant le corps de mon amie. Autant j’avais des regrets, autant j’étais content de connaître la vérité. Je pouvais maintenant, être prêt à répondre à certaines situations inquiétantes la concernant. Je levais son menton avec ma main pour la regarder droit dans les yeux. Mon expression se voulait rassurante.

«  Que fait-on maintenant? On ne va pas se laisser abattre par cette piteuse situation non? Je suis même prêt à que tu me voles une nouvelle fois, pour te remonter le moral. Bon, quoique, ça serait trop d’honneur en une si belle soirée »

J’affichais un sourire, je ne voulais pas que la soirée se termine sur une mauvaise note. L’attitude de mon interlocutrice me touchait en quelque sorte, je n’aurais jamais pensé que ça puisse arriver, mais c’était bel et bien arrivé.

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Message(#) Sujet: Re: Qu'est-ce que la normalité? (Yami) Qu'est-ce que la normalité? (Yami) EmptySam 24 Jan 2015 - 23:48

Music ♫:

Il ne me rejetait pas... Il comprenait même. Bien qu'il demeurait impuissant face à la situation : comme je l'étais. En lui en parlant, je n'avais d'ailleurs pas cherché à lui faire trouver une solution : il n'y en avait pas... Toutefois, le simple fait qu'il est écouté mon histoire sans me juger me confortait dans l'idée que j'avais bien fait de me confier. Même s'il ne pouvait pas le comprendre : il ne pouvait pas savoir à quel point je me sentais soulager de partager ce secret avec une personne supplémentaire et ainsi ne pas garder toute cette histoire pour moi. Ses mains chaleureuses se posaient sur les miennes,m'imprégnant d'un contact qui devenait familier mais dont je ne me lassais pas.

« Arrête de m'appeler Ketsueki Yami, idiot. »

Lui disais-je en souriant pour essayer de détendre l'atmosphère et me détendre moi même.
Il me disait que j'avais raison de me battre car un jour je prendrais l'ascendant sur elle : j'espérais y parvenir un jour pour l'annihiler définitivement de mon corps. Il m'avouait être là pour moi et je ne pouvais me sentir que toucher par ses paroles alors que je savais que la compassion lui coûtait, que ce n'était pas dans ses habitudes même si finalement cela lui semblait assez naturel. Il me demandait de le voir comme une poche de sang ambulante et de l'appeler si j'avais besoin de me nourrir de lui mais cette vision me faisait juste étirer un sourire amusée bien que toujours emprunt de mélancolie.

« Je ne peux pas te voir simplement comme un outil pour survivre... Tu es bien plus que cela. »

Je ne savais pas s'il comprendrait la porter de mes mots mais je m'en moquais : il savait pertinemment que je ne parlais pas là d'amour et si tel était le cas il s'agissait d'un amour fraternel et non d'autre chose. J'avais appris à l'apprécier depuis notre première rencontre pourtant houleuse puis d'une mission qui nous avait tout de même rapprochés. Nous nous étions même vus sous l'emprise de l'alcool et ce soir, nous étions dans une confidence mutuelle : oui, un lien s'était créer entre nous et je m'y accrochais car j'y tenais et je ne voulais pas le voir se briser.

Ogami m'évoquait une fois de plus son père à travers l'une de ses citations qui sonnait très juste. Il ne fallait pas attendre un quelconque signe pour s'en sortir et avancer mais il fallait bien se débrouiller par soit même en comptant sur les êtres aimés pour poursuivre sa route malgré tout : c'était du moins comme cela que je l’interprétais. Il ponctuait ses propos remplient d'attentions par une touche d'humour en prétextant que s'il demeurait exsangue, il serait difficile pour lui de m'aider ce que... je ne pouvais que concéder mais jamais je ne lui ferais du mal.

« Si je peux compter sur toi sache que la réciproque est vraie. »

Je ne savais pas vraiment si j'avais besoin de le préciser ni même s'il prendrait mes propos à cœur où choisirait de les ignorer mais je préférais le souligner. Comme-ci il était gêné de sa propre compassion, il obscurcissait le tableau en me traitant d'idiote à son tour. Je n'en fus pas offusquée, allant même jusqu'à étirer un fin sourire face à sa remarque que je jugeais amusante.

« Arrête de t'en vouloir pour avoir évoquer le sujet... Et ne le nies pas, je le lis dans tes yeux. »

Ses yeux azurés en témoignaient en effet, je commençais à le connaître et à décrypter son langage corporel.
Sa main redressait mon menton pour me contrainte à l'observer sans le fuir alors qu'il me demandait que faire désormais : il souhaitait changer de sujet, allant même jusqu'à proposer son cou une nouvelle fois. Je n'avais rien contre, je ne refusais jamais une proposition alléchante. Toutefois, je n'étais pas d'humeur ce soir et je n'avais pas envie d'abuser de lui une seconde fois...
Il me souriait avec toute la sincérité du monde alors que je voulais le remercier. La nuit était bien avancée et je savais que le moment de son départ était imminent : j'en éprouvais presque un pincement au cœur... Redoutant d'avance le moment où je me retrouverais seule cette nuit, entre ces murs froids et sans vie. Les idées affluaient dans ma tête pour trouver un prétexte ou un sujet de conversation pour l'empêcher de partir dans l'immédiat.

« Comment était te sœur ? C'était ta petite ou ta grande sœur ? »

Je ne savais pas vraiment si c'était le sujet de conversation idéal pour changer de ton au vue du décès de cette dernière mais, puisque je parvenais à l'identifier comme un petit frère même si j'ignorais tout ce qu'impliquait réellement ce mot, j'avais envie de savoir...

« Tu préférerais que je lui ressembles dans le caractère ou au contraire non ? »

Peut-être était-ce trop douloureux pour lui de revoir une copie de sa sœur dans le comportement... Peut-être devrais-je m'adapter pour ne pas le faire souffrir indirectement... Je m'étais assez soucié de mon cas, il était temps de prendre soin de lui.

« Tu me parlais plus tôt que tu t'entraînais à faire des sculptures avec ton cristal... Tu ne voudrais pas m'en faire une ? Ce que tu veux ! Cela égayera le manoir d'une jolie touche azuré et ça me fera un souvenir de toi. En plus, chaque fois que je la verrais cela me renverra à toi et ton regard... »

Peut-être que cela se montrerait apaisant ? Oui sans doute.

« Tes vêtements ont du sécher aussi depuis le temps. Tu y seras sûrement plus à l'aise que dans cet accoutrement. »

Là dessus, je l'attrapais par le poignet et le guidait à l'étage jusqu'à la salle de bain qui se trouvait dans ma chambre, m'asseyant sur mon lit à baldaquin noir en attendant qu'il se change de nouveau. Je jetais alors un œil à Bloody, la chauve souris en peluche que m'avait fabriqué Oniri : seul vestige de notre amitié. Je voulais conserver quelque chose de chacun d'entre eux pour m'y accrocher si quelque chose venait à arriver.


Dernière édition par Ketsueki Yami le Lun 26 Jan 2015 - 10:50, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Qu'est-ce que la normalité? (Yami) Qu'est-ce que la normalité? (Yami) EmptyLun 26 Jan 2015 - 9:22



Musique:

Je ne me considérais en effet pas comme un outil et elle ne faisait que confirmer mes pensées. J'étais bien plus que cela à ses yeux, j'étais heureux de le savoir. Je pensais la même chose, je ne savais comment l'expliquer. Il m'avait fallu que très peu pour pouvoir m'attacher à elle, disons que habituellement il est très difficile pour moi de lier avec une personne. Avec Yami c'est bel et bien différent, quand je suis à ses côtés je me sens bien et moi même. Si je devais traverser un pays entier pour la voir, ça ne me dérangerait pas plus que ça. Je pouvais donc compter sur elle, ça me faisait bizarre d'entendre ça. Je n'avais que très peu entendu ce genre de mots, j'observais d'un air étonné ma Ketsueki avant d'afficher un petit sourire. Elle pouvait compter sur moi, c'était évident. Je ne comptais pas reculer maintenant, après avoir si bien avancé avec une personne. Il était vrai, que avoir évoqué ce sujet m'avait ennuyé, je ne voulais pas voir mon interlocutrice dans cet état. C'était comme si en la voyant trembler de peur, je me sentais oppressé, mon ventre noué et une sensation de mal être. Alors oui je m'en voulais d'avoir provoqué cette discussion... Cependant au final, cela nous avait peut-être encore rapproché un peu plus. Un mal pour bien comme on dit et je n’espérais que du bien pour nous deux.

« Il est vrai que je m'en veux un peu de t'avoir parlé de cela, mon corps a eu des étranges réactions en te voyant trembler de la sorte. »

Alors je m'imaginais même pas la voir pleurer, si un tremblement me faisait cet effet, que ferait les pleurs de Yami. Notre discussion prit une autre direction, elle me parla de ma défunte sœur. Elle se posait donc des questions sur celle-ci. La Ketsueki arrivait aisément à comprendre mes réactions, lire dans mes yeux et il m'était bien dur de lui cacher quoi que ce soit. Elle avait peut-être senti que j'avais une certaine affection pour ma sœur, je n'en savais trop rien. J'avais toujours considéré ma sœur comme ma petite, elle ne faisait que me rabâcher le contraire et ça nous faisait rire quelques instants. Je m'occupais bien d'elle, à vrai dire lors de mes temps de repos je ne faisais que ça.

« Elle était gentille, aimable et très fragile. Autant corporellement que psychologiquement, c'était ma grande sœur. Mais pour être honnête, je ne l'ai jamais considéré comme tel, je lui disais être son aîné. »

Je ne peux nier le fait que en nous voyant tous les deux, j'avais repensé à ma relation avec ma « petite sœur » . Sauf que tout était différent, l'ambiance et le caractère tout autant. Je n'attendais pas que Yami soit différente ou même semblable, je ne voulais pas qu'elle change pour moi. Si je m'étais tant accroché à elle en si peu de temps, c'était parce qu’elle était elle même. Je m'approchais d'elle une seconde fois pour mettre ma main droite sur sa tête. Je fis un petit soupir avant de reprendre la parole.

«  Je ne veux pas choisir entre les deux, je veux simplement que tu sois toi même, entièrement. Je préfère être aux côtés de quelqu'un de naturel. Si tu m'intéresses autant, c'est justement car tu es Yami et simplement Yami. »

Je souriais en baissant la tête légèrement gêné, sérieusement qu'est-ce qu'elle allait me chercher la petite Yami. J'avais peine à comprendre sa question et c'était bien pour cela que je n'avais pu retenir un si gros sourire. Son manoir était spacieux et grand et elle voulait y ajouter à celui-ci une sculpture en Shôton ? De plus disait-elle, que ça pouvait lui faire un souvenir. Je n'étais pas mécontent de l'entendre dire ça, je l'imaginais rentrer à sa demeure et voir une de mes créations. Elle penserait donc à moi ? J'en étais vraiment honoré, pourquoi de simples mots m'avaient touché ? Était-ce le fait qu'il y avait une marque de moi quelque part ? Que quelqu'un pensait à moi ? Il fallait que je me ressaisisse, j'en avais presque les larmes aux yeux. J'étais surpris par mon attitude, je ressemblais peut-être à une femme un peu trop sensible. Sa seule voix avec des mots si rassurants, cela m'avait amplement suffit. J'appréciais son regard, sa personne et apparemment ce n'était que réciproque. Je baissais la tête avant de répondre.

« Avec plaisir, je serai très heureux de faire ça pour toi. J'ai déjà une petite idée mais il faut que j'en fasse une parfaite sinon je ne pourrai être résolu à te l'offrir. »

Je ne comptais pas faire quelque chose de « bien » pour elle, non, elle méritait bien plus que ça. Elle m'avait ouvert les portes de sa vie après tout, j'avais fait de même mais c'était de son chef qu'on avait été transporté dans ce si beau monde. Si je pouvais faire une création pour son bonheur, ça serait un maigre remerciement pour tout ce qu'elle venait de m'apporter. La nuit était tombée, il était peut-être temps de partir maintenant. Cette idée fût confortée quand elle parla de mes vêtements qui étaient sûrement secs. Elle m'amenait une nouvelle fois à sa chambre pour que je puisse récupérer mes vêtements dans la salle adjacente. Je me changeai de nouveau, en pliant les vêtements utilisés par respect. Une fois ceux-ci déposé sur surface plane dans la salle de bain, je me trouvais à rejoindre mon hôte dans sa chambre. J'observais ces si beaux yeux rubis, je comprenais le fond de ses pensées. J'arrivais à la comprendre, oui, je le pouvais. Ne sachant pas le comment du pourquoi, j'en déduisais un lien presque indescriptible formé.

« Je vais te laisser je pense, il se fait tard maintenant et tu dois avoir sommeil. »

J'attendais de voir sa réaction que je connaissais d'avance. Elle n'était pas heureuse à l'idée de se trouver seule dans ce manoir. Il est vrai que c'était bien trop grand pour elle et je n'étais pas non plus heureux à l'idée.

« Je ne suis pas sérieux, je ne vais pas te laisser seule à cette heure-ci. Je ne le veux pas et ne le peux pas. »

J'approchais alors une chaise du lit de ma sœur. Je l'avais tant fait dans le passé mais cette fois, je parlais de mon autre sœur. Je ne confondais pas les deux, je ne les liais pas. Elles étaient différentes et j'appréciais cela. Ma famille venait de s’agrandir et comme bon frère, j'étais prêt à bien plus pour elle que de la surveiller pendant son sommeil. Je mis une main sur sa joue avant de reprendre.

« Je vais veiller sur toi cette nuit si tu n'es pas contre l'idée. Si tu mets longtemps à t'endormir par contre, je te laisse. »

Je n'étais toujours pas sérieux, elle pouvait faire comme bon lui semble et elle le savait, pour sûr.
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Message(#) Sujet: Re: Qu'est-ce que la normalité? (Yami) Qu'est-ce que la normalité? (Yami) EmptyLun 26 Jan 2015 - 21:12

Music ♫:

Il se manifestait de nouveau devant moi dans une tenue qui lui était beaucoup plus approprié. Le moment des séparations approchait on dirait... Il m'annonçait son départ alors qu'un déchirement profond me gagnait en anticipant ma solitude toute proche. Toutefois, je tâchais de ne rien laisser paraître pour garder contenance face à ses yeux azurés. Cependant, je ne pouvais cacher ma joie lorsqu'il m'annonçait qu'il n'était pas sérieux et qu'il comptait rester pour la nuit, un sourire sincère se dessinait sur mon visage. J'étais satisfaite d'entendre que lui même n'avait pas envie de partir : je ne voulais pas le forcer à rester.

Ogami approchait une chaise de mon lit sans que je ne comprenne pourquoi. Qu'espérait-il faire ? Me veiller pendant que je dormirais paisiblement ? C'était hors de question.

« Je ne compte pas te laisser m'observer toute la nuit. Déjà parce que tu as le droit de dormir et aussi parce que je ne risque rien. »

J'imaginais aisément qu'il avait usé de cette solution auprès de sa sœur malade pour garder un œil sur elle alors qu'elle luttait contre sa maladie mais moi je n'avais pas besoin d'être surveillée : ma maladie me laissait même plutôt tranquille tant que je pensais à faire ce qu'il fallait pour qu'elle ne m'handicape pas.

Je me redressais, allant jusqu'à ma penderie de laquelle je sortais ma chemise de nuit. Je retirais mes vêtements, les laissant tomber sur le sol alors que je me retrouvais en sous vêtements sans la moindre gêne : je n'étais pas pudique et ne voyais même pas où était le problème. J'enfilais ensuite mon pyjama pour me glisser dans mes draps tout en tapotant la place à côté de moi :

« Allez viens dormir avec moi ! »

Je penchais la tête tout en l'observant, inquisitrice. De quoi avait-il peur ? Oh...

« Je ne comptes pas te toucher si c'est ce qui t'inquiètes : espèce d'idiot. »

Lui dis-je, amicalement.
Je croisais les bras et boudais, me montrant sous un nouveau jour beaucoup moins crédible mais que j'imaginais propre aux liens fraternels. Je l'attrapais finalement par le poignet et tirais d'un coup, le faisant tomber la tête sur l'oreiller de sa place et les jambes en travers de moi. Enveloppée dans les draps, je me tournais vers lui, amusée avant de le menacer gentiment :

« Si tu comptes t'enfuir fais attention où je serais forcée de te retenir prisonnier contre moi comme une peluche ! »

Je ponctuais cette phrase en lui tirant la langue et en rigolant : je me sentais si bien. C'était drôle de ne pas le voir à l'aise et pourtant si naturel face à quelque chose qui venait de se créer et dont j'avais pourtant l'impression , que c'était comme ci cela avait toujours existé. Je ne disais plus rien, me contentant de l'observer après avoir éteint la lumière, regardant ses yeux sans rien dire sous la lueur de l'astre nocturne puis mes paupières se firent plus lourdes et je m'endormais, gravant dans ma mémoire une journée riche en émotions.
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Toshiro Ogami
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Message(#) Sujet: Re: Qu'est-ce que la normalité? (Yami) Qu'est-ce que la normalité? (Yami) EmptyMar 27 Jan 2015 - 10:26



Musique:

Nous nous trouvions dans sa chambre si simple d'apparence, celle-ci contredisait en tout point le caractère de Yami. Je m'étais maintenant changé, je pense que tout être normal serait parti suite à ça mais je n'en avais pas envie, le moins du monde. J'avais décidé de rapprocher une simple chaise pour veiller sur ma sœur. Elle n'était d'ailleurs pas gênée à l'idée de se changer à côté de moi, j'avais simplement fermer les yeux en souriant à son insouciance. Maintenant allongée, prête à dormir et elle voulait que je la rejoigne alors que moi je voulais veiller sur elle, assis sur ma chaise. Je savais en effet qu'il se passerait rien, j'en étais sûr même. Cette relation qui s'était installée n'aspirait pas à ce genre de choses, on le savait tous deux même si on était les humains les plus maladroits de Suna. Et encore, humain est peut-être trop pour nous. Elle me tira alors vers elle allant même jusqu'à me menacer gentiment, ce qui avait eu le don de me faire sourire à nouveau. Décidément, elle arrivait à me rendre amusé aisément.

« Je ne fuis jamais.  »

La nuit ne fût pas si courte pour moi, je m'étais levé de ma chaise mainte fois et regarder à la fenêtre. J'étais préoccupé car avant de me de profiter du paysage, j'observais attentivement Yami en m'assurant qu'elle aille bien. Une pression, c'était à chaque fois ce que je ressentais quand je me sentais trop bien à ses côtés. Comme une pression sur le cœur qui me rappelait que de mauvais souvenirs, je n'avais pas oublié comment on m'avait nommé jadis. « Une malédiction » qu'on disait et si je perdais maintenant un nouvel être cher à mes yeux, ça serait affreux. Si je n'avais pas peur de la mort, je redoutais le moment où elle allait emporter mes proches. Je ne suis pas quelqu'un qui va exprimer ses sentiments à tout va, il est vrai, seulement je n'en ai pas besoin. Finalement au bout de quelques heures, j'arrivais à m'endormir à ses côtés en la surveillant d'un œil. Les rayons de soleil se faisaient un plaisir à pénétrer dans la chambre pour nous réveiller.

Je me levais doucement en direction de la salle de bain, faisant gaffe à ne pas réveiller ma sœur. Je me débarbouillais avant de me retrouver à nouveau sur cette chaise pour observer quelques minutes la Ketsueki. Je bougeais délicatement l'épaule de celle-ci pour la réveiller d'une façon toujours très douce.

« Je ne vais pas tarder à y aller Yami. »

Sur ces mots, j'eus l'idée de laisser un faible présent comparé à tout ce qu'elle m'avait apporté la veille. Je créais alors deux dents non pas aussi pointues que les siennes mais qui y ressemblaient fortement. J'avais aussi laissé un petit trou, comme pour en faire un collier. J'en prenais une pour déposer l'autre sur sa table de chevet.

« Je ne vais pas t'oublier, mais si je t'ai prêt de moi c'est encore mieux. Ce maigre présent me rappellera tes belles dents et donc la mienne me renverra à toi. »

Je me levais alors pour déposer un timide baiser sur le front de Yami avant de me retourner en levant la main droite, je sortis de la chambre et la porte entre-ouverte je dis quelques mots.

« Si besoin je suis à ta disposition, à la prochaine grande sœur. »

Oui cette fois je pensais bien à une grande sœur, je pouvais le dire. La porte fermée, je me dirigeais maintenant vers la cuisine pour préparer un petit déjeuner avant mon départ. Je ne connaissais pas trop l'emplacement des affaires, je n'en savais que trop rien alors après avoir regardé quelques minutes je préparais une chose traditionnelle que je déposais sur un plateau puis sur le comptoir où on avait précédemment mangé. Je lui avais dit que je ne voulais pas qu'elle s'empoisonne après tout, ce n'était pas mon but. Je voulais la garder le plus longtemps possible prêt de moi, ça c'était mon but. Je devais retourner à mes occupations bien que ici je me sentais bien, je n'étais pas contre sur le fait de revenir de temps en temps apprécier ma grande sœur. Une fois à extérieure, je regardais ce grand bâtiment les mains derrières la tête en souriant. Je n'aurais jamais imaginé vivre des choses comme ça.
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