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Les hostilités commencent. Des troupes ont été envoyées sur l'Île Inconnue dans le but de combattre les Furyous tandis que les autres restèrent en retrait pour la protection du village, ou encore s'occuper de la logistique. Les Saibogu étaient friands de tout ce qui touche au stock et à la création de nouveaux systèmes de défense : peut-être était-ce la raison de la contrainte de rester à Suna ? En tout cas, cela arrangé Jonasan qui continué dans son laboratoire à créer de nouveaux pantins mécaniques qu'il pourra utiliser lorsque ces Furyous viendront au village. Une grande confiance en lui digne d'une inconscience.

C'était sans compter sur une prise d'initiative d'une personne en laquelle le Saibogu avait perdu toute croyance. Le Chef du Clan envoya une demande de réunion avec d'autres Saibogu. Suite à cela, le Chûnin se demanda quelle en était la raison... Pourquoi un entretien – tous ensemble – alors que des troupes sont partis risquer leur vie ? Une seule possibilité d'avoir la réponse : se déplacer jusqu'au lieu spécifique... La destination de cette réunion n'était autre que les quartiers officiels des Saibogu : un endroit dans lequel Jonasan n'allait plus depuis un bon bout de temps maintenant.

Il sortit de son laboratoire personnel, fermant à clé l'épaisse porte qui protégeait toutes ses œuvres tandis qu'il se dirigeait maintenant vers ses quartiers. Toujours beaucoup d'appréhensions et d'interrogations qui auront des réponses que dans quelques dizaines de minutes : lorsque tous les participants seront présents.

Ce n'est qu'après une longue marche pénible qu'il arriva dans les fameux quartiers, dans un grand bureau, au centre se trouve le Chef du clan Saibogu tandis qu'autour d'une table ronde se trouve des chaises qui ont l'air confortables. Laissant la pression d'air se libérer de son masque à gaz, il fit un signe de tête en guise de salue. Il libéra l'accès à la porte d'entrée en attendant que son supérieur clanique l'ordonne de s'asseoir tandis qu'il attendait patiemment l'arrivée de ses comparses pour enfin avoir toutes les réponses à ses questions !

« Saibogu Jonasan, Chûnin de Suna. » Dit-il afin de se présenter quelques secondes plus tard. « Je suis visiblement le premier arrivé. Mes confrères ne devraient pas tarder, au vue de l'urgence de cette réunion. »

En effet, il fut informé que l'entretien était urgent, ce qui n'arrangeait en rien les choses... Qu'est-ce qui pouvait être si urgent ? L'impatience le gagnait...

Cette réunion devait arriver tôt ou tard. Cependant l'intervention de Monwa avait fini par accélérer les choses. De nombreuses décisions devaient être prises, ces dernières pouvant influer sur l'avenir du clan tout entier. Pour ce faire, Satoshi n'avait pas hésité à réunir certains des membres aux caractères les plus marginaux. Cette idée pouvait paraître inappropriée aux premiers abords, mais le fondateur des Saibogu savait exactement ce qu'il faisait. Jamais il ne délaissait quoique ce soit au hasard.

Un à un ils arrivèrent dans son bureau. Il s'agissait d'une imposante salle au plafond haut. Les murs étaient couverts d'immense étagères remplit de livres. Une table ronde se trouvait en son centre accompagnée de trois chaises prêtes à recevoir leurs invités. Tous vinrent à répondre à l'appel. Saibogu Rantan ne manqua pas d'y aller de ses propres sarcasmes. Satoshi, lui, ne broncha pas d'un cil, restant, au demeurant, toujours aussi froid et impassible.

-Messieurs soyez les bienvenus à cette réunion.

Commença-t-il par dire de sa voix grave imprégnée d'autorité. Ces mots avaient davantage été prononcé pour maintenir l'attention que par politesse.

-Comme vous le savez sans doute, Suna n'a jamais connu de véritable période de stabilité. Makka, les Furyous, l'homme masqué, les récents attentats au sein du village. Tous ces actes terroristes témoignent du manque d'équilibre du village.

En ce qui concernait les récents événements sur la mort des conseillers, Satoshi nourrissait de nombreux soupçons. Il se doutait pertinemment que cette histoire allait bien plus loin qu'elle ne le laissait paraître.

-Vous êtes ici pour répondre à de nombreuses questions. Je vous ai choisi car vous êtes des membres à part entière. L'intervention de Saibogu lambda ne jurant que par le clan ne m'intéresse guère. Je sais que vos points de vues ainsi que votre compréhension de la situation seront bien plus objectifs que ceux de quiconque.

Le vénérable marqua une pause, posant tour à tour ses yeux d'aciers sur chacun des membres ici présent. Ils étaient de tout âge, de tout grade et de toute extraction. Chacun d'entre eux aurait une vision différente à apporter à cette réunion.

-Avant de vous en dire davantage je tiens à m'assurer d'avoir fait le bon choix en vous convoquant. Dites moi les raisons qui vous ont poussé à devenir shinobi. Pourquoi vous battez-vous ? Que représente à vos yeux le clan Saibogu ainsi que sa technologie ?

Il était temps. Le chef du clan Saibogu débuta les hostilités de sa voix autoritaire de par son statut. Sa posture – assit sur son siège de bureau – représentait parfaitement le rôle qu'il avait en ce lieu. Il était une personne charismatique, cela se voyait clairement sur les différents traits de son visage. Une barbe bien taillé, un regard impassible montrait qu'il prendrait les bonnes décisions qu'importe si elles plaisent ou non... Enfin bref, tout démontrait qu'il méritait le grade qu'on lui avait attribué. Après nous avoir accueilli convenablement et avoir précisé que nous étions les plus « marginaux » du clan et qu'il s'agissait de la raison de notre présence ici, le Chûnin s'asseyait et posa ses coudes sur la table ronde pour ensuite poser son visage sur son poing et écouter les paroles du chef.

Ses questions étaient relativement simples, mais le caractère de Jonasan faisait que ce serait un réel défi pour lui. Il fallait commencer par le commencement. Pourquoi sommes-nous devenus Shinobi ? Allait-il réellement répondre qu'il souhaitait devenir plus fort pour se venger de la race humaine qui l'a tant dénigré dans sa jeunesse ? Cela risquerait d'heurté ses confrères qui l'enfermerait rapidement dans l'Ergastule... Ce serait donc une question qui ne détiendrait pas de réponse.

« Je ne vois pas en quoi la raison d'être devenu Shinobi concerne cette réunion. C'est pourquoi je garderais cette raison pour moi. »

La raison pour laquelle il se bat et les raisons qui l'ont poussé à devenir Shinobi était du pareil au même. Il se bat pour devenir plus fort et réussir à se venger de la race humaine... Qu'est ce que je disais ? Là encore, ce genre de réponse ne risque de pas plaire à l'auditoire. Serait-il judicieux de ne répondre à aucune question ? Négatif. Le fait déjà d'avoir ignoré la première interrogation du chef risquerait de lui porter préjudice. Tapant de sa paume de main sur la table et se redressant dans son siège, il prit une profonde inspiration laissant le mécanisme de son masque à gaz résonner dans la salle de réunion.

« Je me bats simplement pour devenir plus fort et réussir là où tout le monde à échoué : devenir une machine. Lorsque ce sera chose faite, j'aviserais à ce moment là. »

Hop, une réponse bateau qui détient pourtant une part de vérité : devenir une machine était un rêve pour Jonasan. Ne plus ressentir ni la douleur, ni les maladies, ni les émotions étaient pour lui l'aboutissement d'une vie parfaite ! Quoi qu'il en soit, il fallait poursuivre. Que représente pour lui le clan Saibogu et sa technologie... Intéressant. Le Chûnin ne s'était jamais posé la question auparavant et le blanc qu'il laissa voulait tout dire. Toutefois, il devait répondre. D'après les hypothèses du Saibogu, cette question était LA plus importante !

« Pour moi, le clan Saibogu est bien plus qu'un clan : c'est une communauté. Je suis persuadé qu'il existe d'autres Saibogu mais que nous ne les connaissons pas encore. Ce qui différencie un clan d'une communauté c'est simplement qu'un clan est unis par les liens du sang tandis que les Saibogu sont une communauté unis par des liens bien plus puissant que ceux du sang ! La technologie dont nous faisons preuve est à chaque fois une pièce renforçant nos liens : et c'est en cela que nous sommes les plus forts. C'est grâce à cela que nous ne seront jamais une race en voie d'extinction : comme l'a été le clan Uchiwa jadis... »

Avait-il frappé fort ? Avait-il marqué les esprits ? Peut-être. Le Chûnin ne connaissait pas encore ses confrères s'étant toujours isolé du reste du monde. Mais bientôt viendrait le temps de s'élever : et peut-être que ce temps allait bientôt arriver...

Tour à tour Satoshi écoutait ce que chacun avait à dire en faisant preuve de la plus grande attention. Aussi fut-il satisfait lorsque tous eurent achevés leur monologue car, de par la nature de leur propos, tous venaient de témoigner de ce que le chef du clan Saibogu attendait d'eux.

Touché depuis sa naissance par une étrange maladie, Jonasan cherchait à sublimer son corps pour en faire une machine et ainsi resté hors de porté de tout mal. Le vénérable l'aurait sans doute considéré comme un fou, désirant outrepasser les limites humaines, cependant en soit, il estimait qu'il ne pouvait guère se permettre de le juger sur ce fait au vu des circonstances. Tous, même les membres les plus éminents du clan ignoraient ce qui se passait au fin fond du Kenkyuujo, là dans le huitième sous-sol, personne ne devait savoir. Jamais...

S'il n'en avait tenu qu'à Satoshi, Rantan serait resté un chuunin tout au long de sa vie. Ses sarcasmes, son non-respect ainsi que son manque d'obéissance faisait à la fois de lui d'un des meilleurs et des pires Shinobi quoi soit. Par la grâce, en cet instant le chef du clan cherchait en lui le Saibogu qu'il était et non un vulgaire soldat. Son comportement puéril l'agaça tout de même assez fortement bien qu'il ne laissa rien paraître, croisant ses doigts entres ses mains en signe de fermeture. Son regard d'acier s'attarda un instant sur le jonin.

-Tachez de faire preuve de davantage de savoir vivre Monsieur Rantan. Vous n'êtes pas ici présent pour me manquer de respect, comme je ne lui suis guère davantage à votre égard. Soyez prévenu, nous ne sommes point présent pour attester de vos sarcasmes. J'attends de vous que vous fassiez preuve de pondération. Il s'agira là de mon seul et dernier avertissement pour vous tous ici présent. Nous n'avons point de temps à perdre avec ce genre d'enfantillage. Les conséquences de cette réunion détermineront l'avenir de notre clan.

Chacune des intonations de sa voix était mesurée afin de maintenir l'attention de son auditoire. Ce fut ensuite au dénommé Notsuu de prendre la parole. Lorsque qu'il entendit le nom d'Oniri, son sourcil gauche se redressa sur son front. Cette réaction aurait presque put être comique si elle n'avait pas été aussi brève et que l'homme n'avait pas aussitôt reprit cette expression sérieuse et impassible qui le caractérisait tant. Son esprit se détacha un instant de cette réunion pour aviser la situation avec davantage de recul. Sa fille faisait parti des très nombreux problèmes qu'il devait régler, malheureusement cette dernière n'était pas en tête de liste.

-Je ferais en sorte que vous soyez dédommagé pour tous ces désagrément d'ici peu... Dit-il en s'adressant au jeune homme.

Après une courte expiration par les narines, le chef retourna son attention en avisant tour à tour chacun des membres de cette assemblée. Chacun se présentait à la fois si similaire et si différent de son voisin. Les affres du monde les avaient privé de leur famille les obligeants à vivre dans un but précis et individuel. Aucun n'avait répondu sur les raisons qui les avaient poussé à devenir Shinobi, mais tous avait sut offrir à Satoshi ce qu'il attendait en terme de point de vue sur la technologie.

-Vous êtes désormais en mesure de comprendre ce pourquoi, malgré vos divergences envers le clan, vous vous retrouvez ici en cet instant. Nous tous sommes animés par la même idéologie. Celle d'un monde meilleur soutenu par une technologie poussée à son apogée. Comme la si bien souligné Rantan nous pouvons faire bien plus que des armes et des armures. La guerre ne sauvera jamais notre monde, bien au contraire, il ne fera que précipiter sa fin.

Satoshi marqua une pause laissant à tous le temps d'assimiler ces propos. Il se redressa de son fauteuil sans un bruit pour s'éloigner de son bureau et rejoindre le centre. Vêtu d'un élégant costume noir, sa démarche droite allant de paire avec, lui conférait un certain charisme. Une force de volonté implacable se dégageait de lui. Il posa les paumes de ses mains sur la table circulaire là où se tenait son assemblée. Le geste avait été imprégné d'une certaine lenteur, d'un certain raffinement, d'une certaine force, comme chacun de ses mouvements étaient calculés à l'avance. Ses yeux intenses observaient les trois shinobis dans leur ensemble.

-Le monde ne pourra changer qu'au prix de la connaissance et de l'évolution...

Le vénérable espérait qu'ils prenaient bien en compte chacun de ses propos, car, lentement mais sûrement, il cherchait à les mener dans une direction donnée.

-Depuis la création de Suna, le clan Saibogu n'a fait que construire des armes, des machines de morts où encore des systèmes de surveillance ayant pour but de retreindre la vie d’autrui. Les financements nous font défauts. Le village manque d'assurance et de stabilité. Une guerre civile risque prochainement d'éclater. Désormais, c'est à nous qu'il incombe de nous positionner pour l'avenir.

L'avenir... Ce mot n'avait jamais autant raisonné dans son esprit. Il incarnait à la fois tant de projets et de désillusions.

-Je désire, au premier abord, connaître vos points de vues sur ce sujet. Que jugez vous bon de faire dans l'état actuel des événements ? Qu'est-ce qui serait le mieux pour notre savoir ? Pour nous ? Pour notre village ? Pour notre peuple ? Pour notre nation ? Pour le monde...

Il prononça ces paroles avec une certaine gravité. Ses projets s'élevaient bien au-delà que ce que tout humain avait pu imaginer à ce jour. Oui, Satoshi désirait offrir la possibilité aux hommes d'évoluer, mais cela ne pourrait se faire sans briser toute la mécanique qui obstruait la marche du progrès car lui n'attendait pas.

-Messieurs, sachez qu'il n'est point question de trahison envers qui que ce soit. Le clan Saibogu respectera ses engagements envers Kaze et cela quoi qu'il advienne.

Non, Satoshi resterait à jamais fidèle envers sa patrie. Il restait un natif de Kaze, mais comme tous ici présent, il était aussi natif de ce monde.

De toute évidence, sur les trois membres de cette communauté Saibogu présent pour cette réunion, l'un d'entre eux s'avérait être un rebelle puéril qui pense pouvoir faire ce qu'il veut, quand il le veut... Il se trompait lourdement bien qu'il s'agisse d'un Shinobi dont l'expérience du combat se lisait sur son visage : Saibogu Rantan. Les verres teintaient de Jonasan se dirigèrent dans sa direction et ses pupilles le dévisageaient de haut en bas, cachaient par ce masque à gaz qu'il détenait depuis sa tendre jeunesse. Son regard se posa ensuite sur Notsuu... Un ninja qui fut promu récemment tandis que Jonasan arbitrait Kawaguchi Tsukiko. C'était ensuite à Saibogu Satoshi de subir sans même le savoir la même chose que ses confrères... De haut en bas, il fut passé au peigne fin. Son charisme était impressionnant tant l'autorité dont il faisait preuve s'abattait sur les Shinobi présent. Cela dit, aussi froid ou sévère qu'il paraissait, cela ne changerait en rien les plans du Saibogu masqué.

Une fois l'avertissement donné à l'assemblée concernant les écarts de comportement, le discours du chef continua de plus belle. Et ils arrivèrent tous à devoir méditer sur une question à laquelle Satoshi attendait une question. Le clan Saibogu devait évoluer ainsi que ses membres. Tous devaient donné une ou plusieurs idées sur comment arriver à cela tout en continuant à jouir de cette loyauté sans faille pour le village... Le pays... Une énième question à laquelle le Chûnin n'avait pas réfléchi en venant en ce lieu. Quel poids pouvait avoir l'avis d'un membre à part entière de cette communauté sur un village voire un pays entier ?

« Je pense... » Dit-il en marquant un temps de pause continuant sa réflexion. « Qu'il serait bon que nous ayons plus de responsabilité au sein du village voire du pays entier. » Croisant ses doigts sur la table ovale il continua. « Après tout... Nous sommes devenu la colonne vertébrale du pays grâce à la technologie et notre savoir en la matière. Si nous ôtons tout ce que nous avons fait jusqu'à présent pour améliorer Kaze, je suis persuadé qu'ils seraient une proie facile pour l'ensemble des autres pays. »

Les systèmes de vidéo surveillance, les différents points de défense mis au bonne endroit... Le commerce et autre... Les Saibogu étaient devenu une pièce maîtresse du village et d'après Jonasan, ils avaient l'air de l'oublier. Le seul homme masqué de l'Assemblée décida de mettre un terme à tout cela en faisant du clan Saibogu l'un des acteurs majeurs du pays du vent !

« Toutefois, je ne suis pas d'accord Satoshi. En aucun cas nos système de vidéo surveillance mène à restreindre l'actions de nos citoyens. Nous surveillons non pour qu'ils se sentent ligotés par nos fabrications mais pour qu'ils se sentent en sécurité. » Une pression mécanique se relâcha en même temps que la fin de sa phrase. « De même que nos différentes machines de mort, comme vous les appelez, on sauvait des vies. Nos armures aussi. Il ne faut pas l'oublier. »

Humiliation. Comment le chef du clan Saibogu pouvait se permettre d'oublier tout ce que les constructions de ses confrères avaient réalisées ? Jonasan espérait sincèrement que Satoshi réalise qu'effectivement, la communauté n'avait pas que semé la terreur avec leur machine. Cependant, il était prêt à accorder que ce-dernier avait raison sur un point.

« Néanmoins je suis d'accord sur le fait que nous sommes encore loin d'en avoir fini. Nous devons innover, construire quelque chose de grand, de puissant... » Il inclina son masque vers le bas... Quelques secondes passèrent avant qu'il puisse prendre son courage à deux mains et lancer une idée qui pouvait paraître à la fois folle et révolutionnaire... « Un village, par exemple ? » Finit-il tout en relevant rapidement son visage tout en observant l'auditoire.

Un village pour les Saibogu, créer par les Saibogu. Contrôle d'accès automatisé par la technologie et aussi par une surveillance humaine... Et bien d'autres idées encore fleurissaient dans l'esprits du jeune Chûnin. Mais avant cela, attendons de voir ce qu'allait faire ses partenaires...

Chacun des Saibogu ici présents dans la salle fit part de ses opinions. Certaines étaient trop avant-gardisme, d'autres, trop terre à terre tandis que certaines s'éloignaient du sujet. Satoshi avait en quelque sorte l'impression d'avoir affaire à des enfants qui ne savaient que faire ou que penser de leurs idées. Jonasan semblait idolâtrer la technologie en la plaçant au niveau des plus hautes sphères. Certains de ses principes allaient dans le même sens que ceux de Satoshi, cependant, le jeune homme allait beaucoup trop loin dans ses idées, se contentant de parler sans savoir, d'agir sans comprendre. Pourtant le chef du clan ne pouvait s'empêcher de desceller un certain potentiel chez-lui. Il était de-ceux prêt à tout pour parvenir à ses fins.

De son côté Rantan fit l'effort de rester à sa place et ce malgré le ton agressif utilisé à l'égard de son chef. Satoshi n'en demandait pas davantage tant que le jonin demeurait à sa place. Le vétéran, quant-à-lui, présentait une vision bien différente. Fort de son expérience face à l'ignominie de la guerre il paraissait éprouver une aversion certaine envers celle-ci. Aussi à ses yeux le village passait avant les intérêts du clan.

Pour finir, Notsuu, le plus jeune de cette assemblée, était encore bien trop inexpérimenté pour s'être fait ses propres idées sur la question. Son esprit demeurait encore vierge de toute idéologie ce qui en soit n'était pas forcément une mauvaise chose.

Malgré ces individus aux caractères si divers tous étaient unis par plusieurs points communs. La vie ne les avaient guère épargné, pourtant ils gardaient une foi certaine dans le savoir de leur clan, convaincus que ce dernier pourrait changer les choses. En ces points Satoshi était exactement comme eux à la différence qu'il possédait un longue expérience de vie derrière lui. A n'en point douter, il avait face à lui une équipe avec un grand potentiel. Si le chef du clan aurait été capable de sourire sans doute l'aurait-il fait à cet instant, mais son visage resta, au demeurant, toujours aussi taciturne.

- Voilà qui, désormais, nous met d'accord sur de nombreux points messieurs. Le premier étant que notre technologie, bien qu'avec un grand potentiel bénéfique, ne pourra jamais pleinement évoluer en présence de la guerre. Nous savons également qu'il n'est point question d'idéologie car, cette dernière ne prendra jamais réellement fin. La paix ne sera que de brefs interludes entre deux conflits.

Le chef marqua une pause. Promenant son regard d'acier sur l'assemblée, il savait que tous attendaient le fin mot de cette histoire. Ce derniers étaient désormais prêts à l'entendre. Il se redressa alors pour tourner le dos à ses confrères, faisant dès lors face à l'immense baie vitrée située juste derrière son bureau. Les bras croisés dans le dos, sa posture demeurait toujours aussi net.

- Il y a de cela quelques mois, lorsqu’à eu lieux le troisième examen chuunin du village, nous avons eu l'honneur de recevoir la visite de notre Daimyo. J'ai alors eu à de nombreux reprises l'occasion de discuter avec lui en privé sur l'avenir de Kaze. Ainsi appris-je l'existence du risque qu'une potentielle guerre civile puisse éclater. Suna a subi de nombreux échecs depuis sa création et malheureusement, le peuple de Kaze commence à perdre fois en son village ninja.

En effet, des conflits commençaient à éclater aux quatre coins du désert. Ce qui était compréhensible de la part de la population. Le pays se lançait peu à peu dans un état de situation précaire totalement intolérable.

- Malheureusement il n'a rien que les Saibogu puissent faire à l'heure actuelle. Le cours des événements reposent entièrement sur les épaules de notre Kazekage. Malheureusement son passé d'ex-criminelle n'arrange en rien la réputation de notre village. Nous sommes pointés du regard par tous ; ce qui nous en amène à la situation présente ainsi que ce fameux contrat proposé par notre Daimyo.

Satoshi se retourna lentement pour faire face à ses homologues. Son regard était plus dur que jamais. Il ne voulait entendre aucune protestation de leur part.

- Afin de garantir la sérénité de Kaze, ainsi que l'avancement de nos travaux, un nouveau département de recherche va être construit non loin de la capitale où siège notre Seigneur. Ce dernier nous a accordé tous les financements nécessaires à l'élaboration de ce projet. Toutes les inventions et technologies qui sortirons de ce centre seront exclusives pour Kaze et non pour Suna. Il ne s'agira nullement d'ouvrages militaires, mais uniquement utilitaires, destinés à facilité la vie du peuple que nous sommes tous censés protéger.

Comme pour anticiper l'une des nombreuses remarques qu'il s'apprêtait à recevoir, il reprit la parole :

- Toutes les mesures de sécurité ont déjà été prévues de sorte à ce qu'aucun ennemi ne puisse s'y attaquer. Concernant notre Clan et le Kenkyuujo en lui-même rien ne va changer. Comme je l'ai dis précédemment, nous continuerons de respecter nos engagements envers Suna. Cependant, désormais, le nouveau centre appelé Shinkakei effectuera ses propres recherches en totale autonomie et à l’abri. Il ne sera dès lors plus nécessaire d'attendre que la paix survienne pour aider notre nation.

Le soleil frappait fortement sur la baie vitrée, laissant baigner la salle dans une lueur chaude malgré qu'elle fut de base assez sombre. Caché dans sa propre ombre, il devenait difficile de discerner les traits qui lui donnaient alors l'impression d'être encore plus autoritaire et implacable. Après toutes ces révélations, il était temps pour eux de savoir ce qui les avaient mené ici.

- Vous êtes présents en ce lieu car je souhaite vous charger d'une mission. Celle d'être la jonction entre le Kenkyuujo et le Shinkakei, entre Suna et Kaze. Notre pays n'a jamais été aussi divisé et faible que depuis les temps des guerres claniques. Il est à présent temps de le réunifier...

Aux premiers abords les intentions de Satoshi demeuraient nobles. Il désirait le meilleur pour sa nation, mais pas uniquement pour sa nation. Tout ceci n'était que les prémices d'un projet de plus grande envergure, un projet, qui, il l'espérait, changerait la face du monde.

De belles paroles de la part du chef du clan Saibogu. Des paroles sages mais dont les secrets envahissaient constamment la pièce dans laquelle la réunion se passait. Le début de son discours était une triste vérité : les civils de Suna ne se sentait plus en sécurité suite à l'assassinat des Conseillers. Maintenant, la guerre civile était proche d'éclater, et aucun doute que les pertes seront encore plus nombreuses. Il fallait éviter cela à tout prix ! Chaque mort était un jouet en moins pour Jonasan qui souhaitait – pourquoi pas – en faire de véritables machines sous son emprise... Pour le moment, restons discret ! Quelque chose heurta tout de même l'attention du Saibogu masqué : l'évolution de leur technologie ne pourra se faire qu'en absence de la guerre. Faux ! La guerre était un outil pratique pour les différents tests de leurs machines.

Plus le discours avancé, plus Jonasan en apprenait sur Suna : le Kazekage avait donc un passé d'ex-criminelle. Comment avait-il pu la mettre à ce poste anciennement vacant ? Le village du sable était donc sous la direction d'une ancienne meurtrière... Il n'était plus étonnant pour le Chûnin de constater l'actualité désormais... Quoi qu'il en soit, toutes ses réflexions restèrent gravées à l'intérieur de son masque à gaz et ne sortiront jamais !

Enfin, ils arrivèrent tous au sujet de leur convocation – sujet tant attendu par l'Assemblée. Un département de recherche allait voir le jour – le tout totalement à l'abri des assauts et autre – dont le but sera de créer des outils pour faciliter la vie du peuple du pays du vent, et non du village caché du sable ! En ce qui concerne Jonasan, il était plutôt sceptique à cette idée... Cette annonce cachait des vérités, c'était certain ! Mais comment trouver les preuves nécessaire aux dires de Satoshi ? Le temps de réfléchir à tout cela, et c'était déjà à son tour de répondre. Le blanc qui s'installa laissant un atmosphère vide et sans intérêt montrait clairement que Jonasan était en pleine réflexion. Il devait prendre son temps et répondre intelligemment. Pourtant, il avait beau retourner la situation dans tous les sens, tout était encore trop flou pour lui.

Malgré l'attention que l'auditoire portait sur lui, il décidait tout de même de prendre son temps en croisant ses doigts sur la table, prenant une profonde inspiration mécanique laissant l'oxygène se dégager de son masque à gaz. Il se redressa alors. Il fallait simplement jouer franc jeu. Satoshi n'était – de toute façon – pas l'homme a se satisfaire d'une réponse bateau. Il voulait du concret et de la sincérité.

« L'idée en soit est bonne. Cependant, vous restez encore trop flou sur des points importants Satoshi... Je ne sais pas pour mes confrères » Dit-il tout en balayant du bras l'Assemblée pour bien désigner l'ensemble de celle-ci. « Mais pour ma part, je ne me lance pas sans avoir une base solide. Il faudrait tout d'abord nous en dire un peu plus pour que je puisse mieux me situer... »

En effet, après les vagues explications de Satoshi, Jonasan était encore trop peu renseigné pour savoir quoi dire de plus. C'est pourquoi il posa son regard teinté sur la seconde personne à prendre la parole : en l'occurrence Saibogu Rantan, le Jônin mal éduqué. Ses sarcasmes avaient tendance à irriter le Chûnin qui trouvait cela tellement puéril et d'une perte de temps incommensurable ! Comment avait-il pu obtenir ce statut de Jônin ? Tsss... Quel gâchis, se dit-il intérieurement.

Comme il ne pouvait l'espérer cette assemblée se montrait des plus suspicieuse à l'égard du Chef Saibogu. Il s'avait dès le départ qu'il ne pourrait attendre autant qu'avec des membres ordinaires. Un shinobi se devait d'exécuter les autres sans discuter, caractéristique faisant profondément défaut aux trois hommes présents dans cette salle. Cependant, c'était bien pour cela qu'il les avait choisi, c'était bien cette raison qu'il avait prit de son temps afin de leur expliquer pleinement la situation.

-Vous ne réalisez pas encore l'ampleur de tous ces changements. Comprenez qu'avec ce projet, notre clan va lentement se scinder en deux. L'un prenant parti au côté de notre Seigneur tandis que l'autre se retrouva sous l'influence de la Kazekage. Les Saibogus décideront eux-mêmes dans quels sens ils orienteront leurs recherches. Je vous ai convoqué afin que vous n'ayez pas à choisir.

Satoshi regarda les hommes tour à tour. Chacun d'eux possédaient son propre caractère, sa propre individualité ce qui leur permettait de faire preuve de certain recul et de mieux s'adapter aux divers changement qui s'apprêtaient à s'opérer dans le monde. Cela contrairement à leurs confrères aveuglés par leur culte qu'il vouait à leur technologie. Il fallait être en mesure d'entrevoir les choses bien au-delà. Si tout ce passait comme prévu, s'ils accomplissaient leurs futurs missions avec succès ; alors ils auraient l'honneur de se retrouver au cœur de tous ces futurs changements. Dans le cas contraire, si leur fidélité oscillait avec la défiance, alors il s'agirait d'une parfaite occasion pour ce débarrasser de ces trois opportuns.

-Vous serez l'entre deux... Veillant à ce que tout se passe comme prévu. Vous surveillerez chacun des laboratoires en me rapportant l'intégralité des informations acquises sur l'ensemble de ces recherches. Ceci sera la première partie de votre mission.

Qu'importait les conflits mondiaux ou encore cette guerre civile. Satoshi savait que la Godaime serait parfaitement en mesure de égler ce problème, tel était son rôle en tant que chef militaire de la nation du vent. Par cette division, le chef des Saibogu souhaitait qu'une part de son clan n'ait pas à se confronter à ce genre de belligérance afin de trenscander les simulacres de la guerre.

-La deuxième partie consistera à accroître ce lien en allant à la rencontre des dirigeants des différentes grandes nations. Vous y délivrerez divers messages de ma part...

Le ton de sa voix se montrait plus soutenu de sorte à faire comprendre l'importances de ces derniers mots, mais aussi qu'il ne saurait tolérer aucun écart venant d'eux. Après une longue pause destiné à leur laisser réaliser les enjeux, ainsi que les tenants et aboutissants de ce projet, le vénérable reprit la parole.

-Vous pouvez dès à présent disposer. Cependant, soyez prêt à partir à tout instant. Vous recevrez vos ordres de missions prochainement.

Satoshi resta droit, immobile jusqu'à ce que les trois Saibogu soit sorti, après quoi il retourna à son bureau là où se trouvait son ordinateur. Sans qu'il n'eut à faire quoique ce soit, celui-ci s'alluma, traita divers fichiers afin de laisser apparaître les fiches contenants les informations détaillées de chacun des participants de cette réunion. Satoshi resta pensif un instant en passant sa main dans sa barbe. Puis, après un instant d'hésitation, les documents furent automatiquement envoyé sur un serveur caché nommé “Deus ex”.