La décision a été prise. Malgré tout, Meia reste légèrement dubitative concernant le choix de sa collègue. En effet, on ne peut en aucun cas se fier à ce que dit cette pseudo ombre qui est semble-t-il leur hôte. Cette personne semble encore plus étrange et imprévisible que n’importe quel Shinobi. Pourtant, de nouveau applaudissement retentisse à l’unisson. La réponse de la maintenant nukenin semble avoir satisfait l’ombre qui se presse alors de faire disparaître Miko. Les voilà maintenant séparé, plus vulnérable que jamais. C’est donc par instinct que la rousse se met en position défensive.

Seulement, une seule phrase fut prononcée par leur hôte. Une phrase que la Dame de konoha fait bien en sorte de mémoriser parfaitement et dans les moindres détails. Puis, la voilà qui traverse à son tour le portail, avançant une fois de plus dans son exploration. Malheureusement, l’endroit où elle atterrit ne semble pas être le même que celui de sa collègue de la Racine. Là où elle se trouve maintenant semble être une forêt à l’aspect étrange. Regardant à droite et à gauche, elle observe et analyse comme elle sait si bien le faire. La première chose inquiétante relevée par la Dame reste ce silence. C’est trop calme et elle le sait.

Autre point attirant son attention, un tour semblant être au milieu de l’île, derrière la forêt l’entourant. Autant dire que n’importe quel Shinobi aurait l’idée de se diriger en direction de cette bâtisse. C’est donc ce que fait la rousse, tout en gardant un pas léger et lent afin de tout bien analyser et mémoriser. Elle reste sur ses gardes plus que jamais maintenant qu’elle est seule… et c’est pour cela que son corps s’arrête net quand un cri déchire le silence. Une voix d’homme, non loin de là et semblant appelé quelqu’un répondant au nom de… Yuki.

Un nom qui n’est pas inconnu à la Dame et à sa mémoire infinie. Si elle remonte il y a de cela quelque temps dans ses souvenirs, elle peut assurer qu’une fille aux cheveux noirs étant venus à Konoha portait ce nom. Elle avait fait la rencontre de sa fille Natsumi. Seulement, ce nom étant ordinaire, il est très osé d’affirmer qu’il s’agit de cette personne.

Elle ne perd alors pas de temps et entreprend une course en suivant la localisation de la voix. Plus elle avance et plus elle remarque l’étrangeté de cette forêt qui semble arborer toutes les saisons. Puis, après plusieurs secondes de course, elle aperçoit un homme au loin. Un mâle plutôt jeune et ayant une crinière blanche. Elle s’approche alors de lui afin qu’il la découvre à son tour à seulement quelques mètres. Gardant une expression neutre et restant sur ses gardes, la Yamanaka lui demande ce que tout le monde demanderait dans ce genre de situation.

- Qui es-tu ? Et que fais-tu ici jeune homme ?

L’analysant de plus près, la chef de clan semble en savoir plus sur le jeune homme qu’elle ne le pense. Immédiatement, elle suppose l’avoir déjà vu en photo quelque part, ou alors elle a déjà entendu sa voix, mais il y a quelque chose… Cependant, elle ne peut se permettre de baisser sa garde l’espace d’une seconde histoire de fouiller dans sa mémoire pour s’assurer de l’identité du jeune homme. Peut-être qu’avec un peu de chance, la réponse à sa question lui fera comprendre qui il est sans qu’elle n’ait besoin de baisser sa garde…

Spoiler:

L’île inconnue avait éveillée la curiosité du monde shinobi dans un premier temps mais très vite, elle inspira la peur. Peu de Shinobis revenaient d’une excursion dans cette île et les rares qui en sortaient « vivants » n’étaient guère beau à voir. Soit ils étaient grièvement blessés, soient ils étaient traumatisés, soient ils étaient …. Etrange.

En soit, c’était un lieu qu’elle aurait évité par tous les moyens. Certes, elle était curieuse mais sa curiosité ne la poussait pas au suicide aussi aveuglément. Elle avait naïvement cru s’en préserver avec son titre de Genin mais c’était sans compter sur l’équipe Miira dont le chef d’équipe et le premier membre faisaient partie du Kakumeigun. Elle pouvait oublier toute idée de faire de petites missions de recherche de chats perdus. Enfin, elle aurait pu prétendre qu’elle n’avait pas signé à de telles missions dangereuses mais ce serait mentir : elle s’était engagée volontairement dans cette voie, à elle d’en assumer les conséquences.

Pour terminer, et voilà le détail le plus important, elle n’avait pas pu refuser ni même hésiter. La mission n’était pas une balade mortelle dans une île mais une mission de sauvetage d’un Sunajin : Kibo, son coéquipier.

Sa volonté de retrouver Kibo ne fléchit pas quand elle vit tous ses corps aux abords de l’île. Cependant se serait mentir si elle disait qu’elle ne ressentait rien. Au contraire, elle ressentait profondément la peur et une pointe de panique montait dangereusement. Ni la main réconfortante de son maître, ni son rang ne pouvaient réellement la calmer.

« Fais des efforts. Pour survivre, il faut être calme. Calme… Calme… » se répéta-t-elle en suivant son mentor tout en lançant des regards à droite et à gauche.

Au fur et à mesure de leur traversée, Kioshi leur racontait la première expédition. Ainsi un golem de pierre – maintenant détruit – recopiait la forme, et les compétences, de toute personne ou chose qui traversait ce fameux dôme. Ce « récit » réussit à faire « oublier » un court instant à Tsukiko tous ces corps démembrés ou encore le fait que l’île était un piège mortel.

Elle se demandait si la pierre était une pierre « normale » ou alors si elle détenait quelques « pouvoirs » ou « caractéristiques » qui la rendaient si malléable et changeante. Certes le chakra était une cause, sûrement, mais les matériaux devaient être fiables pour une quelconque technique.

- Woah …

Lorsque Kioshi avait parlé de pilier de 10 mètres, elle avait mal imaginé le « dix mètre ». Extrêmement mal imaginé.

« Il faudra pousser ça … enfin maître Kioshi doit avoir peut-être une technique ou une idée. Ou Shinji qui aurait une idée… » pensa-t-elle.

Elle ne savait où donner la tête. Au dôme opaque ou à la recherche des débris du golem. Si les débris étaient là, c’était bon signe. S’ils n’étaient pas là, c’était mauvais signe. Est-ce bien cela ?

Spoiler:

Ça y est, on était enfin sur cette fameuse île! Et pourtant j'avais galéré pour y arriver! Le voyage sur la mer avait été la partie la plus catastrophique. Je crois qu'il fallait que je me fasse une raison: les bateaux et moi ça faisait deux! C'est donc penché sur la rambarde que j'avais passé mon temps à dégueuler le peu que j'avais réussi à manger et mon teint avait constamment oscillé entre le blanc et le vert. Certains étaient donc peut-être emplis d'appréhension en posant le pied sur ce bout de terre qui était mystérieusement apparu mais de mon côté notre arrivée prenait des allures de libération. La première chose que je fis après m'être roulé une cigarette, ce fut de jeter des regards curieux aux cadavres qui jonchaient la côte. Pas de chance...

Notre mission était simple: secourir Kibo! J'avais fais une seule mission en sa compagnie mais quelle mission! Notre recherche de sa coéquipière à Mizu no Kuni s'était révélée riche en enseignements et puis nous avait rapprochée. Même s'il m'avait constamment empêché de cloper, c'était plutôt un brave type dans le fond ce Kibo. J'étais donc pressé de le revoir et j'espérais qu'il ne lui était rien arrivé de fâcheux même si j'avais quelques doutes vu les dangers que semblaient receler cette satanée île! Les cadavres étaient d'ailleurs là pour le rappeler à ceux qui prenaient sa découverte à la légère...

- "On repassera pour l'ambiance..." lâchai-je avec une pointe d'amusement dans la voix, le regard posé sur un cadavre particulièrement mutilé.

J'étais accompagné de Tsukiko et j'en étais ravi. Je ne savais pas vraiment ce qu'elle valait en combat mais j'étais pratiquement certain de pouvoir lui faire confiance. Nos divers coups en commun dans le but de nous enrichir me confortait dans cette opinion et j'espérais simplement qu'elle était aussi puissante que maline. Quant à notre chef d'équipe, Kioshi, c'était la première fois que je le côtoyais. Mais vu que j'avais fauché sa statue sur la place centrale de Suna en compagnie de Not's, je comptais bien faire profil bas et ne pas lui donner de raisons de se méfier de moi. En somme, j'allais jouer au parfait petit soldat que je n'étais pas...

Nous commençâmes donc notre progression sur ce bout de terre empli de dangers sans pour autant en rencontrer pour l'instant. Le chef du Kakumeigun nous gratifia de son récit sur sa première expédition sur place. J'aurais donné pas mal de choses pour voir ce fameux golem qui les avait attaqué! À défaut j'allais devoir me contenter de ses débris! On les trouva aprs quelques minutes de recherche méticuleuse. Ils jonchaient le sol un peu partout devant un opaque mur de chakra qui semblait ceinturer la partie centrale de l'île. Si je me fiais à l'histoire de Kioshi, c'était en s'effondrant sur ce même mur que le golem avait créé une ouverture qui leur avait libéré l'accès. L'état d'Oniri lui avait cependant imposé un retour à Suna tandis que Kibo était foncé tête baissé derrière le mur de chakra sans aucune raison apparente. Avec un peu de chance elle se trouvait de l'autre côté avec lui. Plus on était de fous, hein?

- "Bon et bien on va éviter de perdre du temps hein? On fera du tourisme plus tard!"

Kioshi proposa donc d'user du même stratagème pour nous ménager une ouverture. Excellente idée! Je tirai de mon sac mes gans de combats hérissés de lames et allongeai ensuite mon bras pour saisir un morceau du golem que je lançai ensuite avec force en direction du mur de chakra. Le tout en prenant soin de ne pas le faire entrer le débris avec ma peau, on sait jamais...

- "Sésame ouvre-toi!" criai-je sur un ton autoritaire.

Où est-ce que j'avais déjà entendu cette phrase moi? C'était pas un conte que ma mère me lisait quand j'étais gosse? Ha non, ça me revenait: c'était dans Ali Kiki et les quarante pucelles! Mouais, tout compte fait c'était peut-être pas un compte pour enfant. En tout cas pas cette version-là... Enfin quoi qu'il en soit ça fonctionna puisque le dôme se fissura pour nous ménager un espace suffisant pour passer. Vu qu'on ne savait pas vraiment combien de temps cette "porte" allait rester ouverte, il valait mieux se dépêcher de la franchir. Je couru donc dans l'ouverture avec un mélange d'excitation et d'appréhension retrouvée!

De l'autre côté se trouvait une forêt qui étalait une diversité à faire pâlir de jalousie ses homologues du continent. Enfin, je crois... Je ne connaissais pas grand chose de ces écrins de verdure mais j'étais pratiquement certain qu'elles n'étaient pas aussi variées que celle-ci. On aurait dit que les saisons s'y mélangeaient. Des feuilles étaient chatoyantes comme en automnes, d'autres défeuillées comme en hiver. Certaines étaient tout simplement vertes. Et puis les espèces d'arbres semblaient également extrêmement variées. De mon côté je m'en foutais complètement! Ce que j'aimais, c'était le désert, point! Pas ces espèces de troncs pleins de branches...

- "KIBOOOOOOOO! OUHOUUUUUUUUUUU KIBOOOOOOOOOO!!!" criai-je, les mains en porte-voix. "LA CAVALERIE EST LÀÀÀÀÀÀÀÀÀÀÀÀÀÀÀÀÀÀ!

Avec un peu de chance il nous entendrait et s'arrangerait pour nous signaler sa position s'il était à portée de voix. Pour la discrétion, par contre, on repassera...

Résumé:

Toujours concentré sur l’homme lui faisant face, Meia reste sur ses gardes en attendant d’avoir des réponses à ses questions. Réponses qui ne tardent d’ailleurs pas d’arrivée ! C’est à ce moment que Meia remarque que le monde est vraiment petit. En effet, la voilà face avec une personne avec qui elle a déjà eu un contact par lettre. Kibo de Suna, l’homme qui se doit de marcher avec l’épée de Damoclès qu’est Natsumi aussi de sa tête. Pas qu’elle le sous-estime, non… surtout qu’elle ne connaît pas son niveau. Mais face à une Yamanaka immortelle, n’importe qui perd de sa grandeur. Quand vous vous dites qu’il lui suffit de prendre possession de votre corps avec le transfert basique et de vous forcer à vous suicider… Les dégâts seront reportés sur son corps bien sûr, mais étant immortelle… Vous voyez où cela mène.

Instinctivement, la chef de clan baisse légèrement sa garde et se permet même de souffler une petite seconde. Alors que le sunajin lui retourne la question, Meia jette un léger coup d’œil à l’horizon. Puis, d’une voix neutre mais trahit par une pointe de satisfaction, elle répond au garçon aux cheveux blancs.

- Je me nomme Yamanaka Meia, la Dame de Konoha qui vous a écrit au sujet de l’amnésie de votre sensei et de ma fille. Ravi de voir que je me trouve en présence d’un autre explorateur dont je connais l’identité.

L’art de lui faire comprendre qu’elle est elle-même en exploration sans le dire directement. Cependant, alors qu’elle termine seulement sa phrase, une autre voix se fait entendre. Une autre voix d’homme mais qui n’appartient pas au Sunajin. Habillé légèrement et étrangement, il s’approche du duo avec sa lanterne inutile au vu de la lumière du jour. Qui est-il que veut-il ? Meia ne peut s’empêcher de se remettre immédiatement sur ses gardes, se préparant au pire avec son esprit affûté.

Pourtant, l’homme ne semble au premier abord pas hostile et propose même ses services de guide. Méfiante mais intéressée, Meia comprend que son prix peut être la clé la menant jusqu’à cette fameuse tour l’intriguant tant. Ainsi, alors que l’autre Shinobi engage la conversation en saluant le guide, la Dame affiche un petit rictus. Soit ce guide tombe à pic, soit il n’est nullement la porte leur permettant d’avancer. Peut-être même est-ce un piège. C’est donc après que Kibo ait terminé de parler qu’elle prend à son tour la parole.

- Salutation guide. Je plussoie mon camarade et désire savoir quel est votre prix pour… nous guider jusqu’à cette grande tour ?

Le fameux guide à lui-même dit que le prix varie selon la destination… Or, le sunajin ne précise aucune destination dans sa demande, ce qui est en soi illogique. Voilà qui explique l’intervention de Meia qui peut en soi sembler sans importance au départ. Peut-être qu’avec un peu de chance sa marque de serviteur représentera quelque chose d’utile pour la suite puisque l’hôte de cette île lui a déjà parlé de son statut de serviteur. Elle pourrait limite se sentir maline pour ne pas s’être coupé le bras avant de venir ici… Car oui, elle comptait le faire après cette exploration et peut-être même qu’elle va devoir le faire ici-même. Tout peut arriver sur cette fameuse île.

Spoiler:

La lanterne se stoppait en un instant à la demande du prix. La seule partie du visage visible de l'homme était sa bouche et cette dernière affichait un sourire des plus satisfait. D'un simple revers de la main il fit s'écarter tous les végétaux sur un ligne qui au fond surprenait un trio arrivant. C'était comme si une ombre imposante s'était déplacée à une vitesse folle à travers la faune, laissant la trace de son passage. Sans aucune assistance ni aucun mouvement de la part de l'homme, la lanterne se mettait alors à pointer les trois sunajins venu sauver leur ami.

"Leurs vies ou celles de vos êtres chères. A moins que vous préfériez errer ici et les perdre tous au final?..."

Il rassemblait ses deux mains sur la lanterne qui reprenait son vacillement...

"Personne ne sort d'ici sans moi. Personne."

Pas vivant, du moins.

Pendant que les hommes du groupe tentaient de fissurer ce fameux dôme, Tsukiko préférait regarder les bouts de golem et tentait de comprendre comment la chose avait pu prendre « vie » et changer « d’apparence ». Un chakra à distance ? Ou était-ce le dôme qui réagissait comme un courant puissant ?
 
« Plutôt pratique : une imitation parfaite du combattant … ». Inconsciemment, une petite idée de technique germa dans son esprit. Il faudra qu’elle la développe bien vite et l’applique aussitôt. Elle pourrait être extrêmement pratique tant en combat qu’hors combat.
 
- Sésame ouvre-toi !
 
Le « cri » de Shinji la fit sursauter. Cependant, elle ne dit rien, voyant cette fameuse ouverture. Elle suivit le groupe et découvrit avec stupeur la diversité du paysage. Un coup, elle mettait les pieds en automne. Un autre coup, elle posait pied en printemps. Enfin, ce n’était que la partie la plus « logique » et « rationnelle ». Les arbres noirs ou multi couleurs étaient également au rendez-vous et étaient extrêmement déstabilisants.
 
Etaient-ils pris dans un Genjutsu ?
 
- Ma..
 
Elle fut interrompue par un nouveau cri de Shinji. Ce dernier hurlait le nom de Kibo et ajoutait que la « cavalerie était là ». Elle ne put s’empêcher de soupirer, désespérée par l’attitude inconsciente de Shinji. Ce dernier pouvait être un excellent compagnon pour les missions les plus « risquées » et « casse-cous » mais celles nécessitant la discrétion n’étaient pas du tout adapté à sa personnalité bruyante et bagarreuse.
 
Elle aurait pu s’approcher de lui et lui intimer le silence en évoquant toutes les bonnes raisons du monde, mais elle ne le fit pas. D’une, le chef d’équipe était Yamada Kioshi et c’était donc à lui de gérer l’équipe. De deux, elle eut à peine le temps de prendre cette décision car un événement extrêmement étrange survint : les arbres bougeaient.
 
Ce n’était pas deux ou trois branches qui bougeaient, mais des troncs entiers qui se déplaçaient, comme s’ils laissaient passer une force imposante.
 
« J’espère que Shinji n’a pas attiré l’attention de quoi que ce soit de dangereux … » pensa-t-elle.
 
Elle était devenue un tantinet blanche, si cela était encore possible, et ses sens étaient davantage en alerte, si c’était encore possible. Ses nerfs étaient bien trop tendus, ainsi lorsqu’elle reconnut Kibo, elle ne fit aucun mouvement brusque comme Kioshi mais débanda chacun de ses muscles, mieux souffler et sourire.
 
Si le chef d’équipe s’était arrêté en cours de route, Tsukiko commençait à s’avancer, oublieuse des dangers que cette île recelait. Un danger qui lui vint à l’esprit lorsque Kioshi posa une question à « Kibo » visible de loin aux côtés d’une femme et d’un homme encapuchonné.
 
Tsukiko qui avait quelques pas de plus revint bien vite aux côtés du Yamada, lançant un regard inquiet à Shinji.
 
Non elle n’était pas inquiète qu’il soit en danger mais qu’il mette toute l’équipe en danger.
 
« Pitié, ne fais rien de stupide … cette fois » le supplia-t-elle mentalement.

Résumé :

.

Nous n'eûmes pas besoin d'attendre longtemps avant que l'île fasse des siennes. Des arbres et autres végétaux s'écartèrent violemment comme pour nous libérer une voie d'accès vers trois silhouettes encore à bonne distance. En posant la main en visière je pus discerner quelqu'un qui ressemblait à Kibo mais les deux autres personnes restaient inconnues. L'une d'elle semblait avoir été dotée par la nature d'une paire de pare-chocs plus qu'avantageux tandis que la seconde portait ce qui ressemblait à une lanterne dans la main. Un trio des plus étranges...

D'un autre côté je pouvais être satisfait: il n'y avait pas la moindre trace d'un monstre sanguinaire ou une autre joyeuseté du genre. Il semblait même que nous avions trouvé Kibo sans passer des jours voir des semaines à farfouiller dans tous les recoins de cette île. Pour le moment on s'en sortait plutôt bien non? Mais les choses étaient sûrement un peu trop faciles tout de même. Je n'allais pas spécialement m'en plaindre mais d'un autre côté j'avais tendance à me méfier des choses qui semblaient trop belles pour être vraies. Peut-être que la chance était simplement de notre côté ou alors nous étions en train de tomber dans un piège.

- "Ha ben voilà, y'avait qu'à demander!" m'exclamai-je, convaincu que c'était mon cri d'appel qui nous avait permis de retrouver le membre du Kakumeigun et ses étranges compagnons du moment.

J'adressai un regard satisfait à mes camarades mais ne vit pas la reconnaissance que je m'attendais à découvrir dans leurs yeux. Bon d'accord je n'avais pas été super discret mais d'un autre côté nous avions gagné un temps précieux grâce à mon intervention! Ils n'allaient quand même pas me le reprocher, si? Tsukiko était devenue un tantinet blanche tandis que Kioshi semblait aussi ravi qu'un chien qui retrouvait son maître. C'est tout juste s'il n'agitait pas la queue pour marquer son contentement. Enfin d'un autre côté je pouvais le comprendre: il était chef du Kakumeigun et Kibo était sous sa responsabilité. L'instant de joie passé, il redevint plus terre à terre et questionna son subordonné sur ce qu'ils avaient fait lors de leur dernière rencontre. C'était un moyen simple et subtil à la fois de vérifier s'il s'agissait bien de la bonne personne. Bien joué!

- "Hey, Kibo? Et moi qu'est-ce que tu m'as dis quand nous étions sur le bateau, hein?" criai-je à mon tour.

Deux précautions valaient mieux qu'une après tout non? Pour donner un peu plus de poids à ma question je glissai une clope entre mes lèvres. Kibo m'avait interdit de fumer en sa présence et spécialement lors des missions. Si c'était le vrai Sunajin en face de nous, il allait sûrement réagir pareil. Enfin quoi qu'il en soit je me mis à la droite de Kioshi tandis que nous nous nous rapprochions de l'autre groupe. J'étais curieux de savoir à qui nous avions affaire...

- "Qu'est-ce que tu fais avec ton bâton Kioshi?" m'amusai-je alors que je le voyais tâter le terrain. "C'est juste de la verdure ça va pas te bouffer!"

J'étais pas du genre très réfléchi et encore moins patient. J'allongeai donc mes jambes pour avancer plus rapidement et marcher le moins possible sur la voie qui venait de s'ouvrir pour nous. Plus vite on récupérait Kibo et plus vite on rentrait à Suna. Plus vite on rentrait à Suna et plus vite j'allais pouvoir me dégotter un bar. Et plus vite je me dégottais un bar et plus vite je pourrais boire. Logique non?

- "Le dernier arrivé a droit à un gage!" criai-je comme pour motiver mes compagnons à courir après moi. "Et triche pas Tsuki!"

Ma vitesse amplifiée par l'allongement de mes jambes, je me hâtai donc de rejoindre l'autre trio...

Résumé:

L’homme à la lanterne ne tarde pas à réagir à la demande de prix venant de la Dame. Il sourit et l’objet source de lumière s’arrêta de vaciller. Comme par instinct, Meia plissa les yeux et se concentra au maximum sur cet étrange être. Au moment où ce dernier fit un geste brusque de la main, la rousse faillit reculer d’un bond par prévention, mais ne l’a finalement pas fait. Cependant, cette action s’est avéré être utile que pour écarter la végétation d’une façon tout aussi bizarre que l’est le guide. Puis, la lanterne pointa l’endroit maintenant visible. Un endroit où d’autres personnes sont maintenant visibles. Amis, ennemis, Meia ne le sait pas encore et reste donc toujours sur ses gardes.

Pourtant, en observant bien les personnes, elle comprend qu’ils viennent eux aussi de Suna et ce, par le fait qu’elle connaît déjà l’un d’eux. Yamada Kioshi, l’une des personnes présentent avec elle lors du face à face avec trois Furyou. C’est d’ailleurs à propos de lui qu’elle avait envoyé la lettre à Kibo et que par conséquent elle le connaît. Il n’est donc pas difficile de supposer que les deux autres inconnus sont eux aussi originaire du village caché du sable.

Elle fait alors abstraction des trois nouvelles personnes, qui sont, semble-t-il, plus occupé par Kibo qu’autre chose. Non, elle, elle préfère écouter ce que l’homme à la lanterne dit. Une simple intervention suite à la demande qui fait immédiatement sourire Meia. S’il dit vrai, alors elle doit impérativement faire un choix entre les deux options… Mais il faut savoir qu’il n’y a pas de choix à faire tellement cela semble évident. Certes elle n’a que faire des sunajin, elle ne leur doit absolument rien… Cependant, elle n’a plus d’êtres chers. C’est tout aussi simple que cela.

Petit interlude avant de répondre par contre. Voyant l’un des sunajin foncer vers eux comme s’il allait dans la gueule du loup, la rousse ne peut s’empêcher d’agir. S’ils s’en prennent au guide alors tout le déroulement du plan échoue. Comme elle l’a fait précédemment avec Miko, il faut suivre les indications de leur hôte et de ses subordonnés pour arriver à leurs fins. C’est pour cela qu’avec un seul regard en direction de celui qui semble être un Akuzu, elle le fait trébucher. Une simple déconnexion d’une jambe faisant tomber quiconque court au même moment. Puis, replaçant son attention sur le guide, elle lui répond.

- Prenez donc la vie de mes êtres chers et menez-moi à destination, mystérieux guide.

Elle finit sa tirade avec une légère inclinaison et un léger sourire. Bien évidemment, elle a fait bien intention de parler de SES êtres chères et pas de ceux du dénommé Kibo. Libre à lui de choisir ce qu’il veut, mais elle a déjà fait son choix. S’il ne désire pas l’aide du guide, c’est son problème, elle, elle n’a pas de temps à perdre.

Après ses mots, elle repense à cette fameuse appellation d’être chère… Non, elle le sait parfaitement qu’elle n’a plus d’être chère. Plus aucun. Elle n’a plus de fille, plus de famille, plus de clans… Elle se retrouve seule comme toujours ces derniers temps et dans cette situation, il faut croire que c’est le mieux. À croire qu’elle devrait être contente de ne plus avoir d’être chères !

Spoiler:

Le guide semblait se ravir de la réponse de la femme, tout comme de son côté taquin, il s'apprêtait à ouvrir la bouche, quand, l'imprévu s'offrait à lui. Une secousse dans le sol, il ôtait sa capuche dévoilant des yeux cousus, pourtant, la lueur qui perçait d'eux semblait prouver que son champ de vision existait bien. Il grognait son mécontentement.

« Je peux pas disparaître. Je ne veux pas ! SHOKAAAA !!!»

Hurlait-il subitement, un hurlement qui n'en finissait pas alors que son corps filait en poussière à vu d'oeil. Fuir, il n'avait que cette option pour survivre. Fuir loin d'ici, loin de son pacte, avant que le maître ne l'emporte avec lui ! Un geste de la main et un nouveau chemin qui se faisait, l'homme se mettait à fuir quand tout semblait soumis à disparaître.

Résumé:

L’étrange personnage disparut dans un nuage de poussière. Que retenait-elle de ce fameux guide ? Qu’il fuyait comme si des démons étaient à ses trousses, et que Kioshi proposait immédiatement de quitter l’île et non de l’explorer. La réaction était légitime au vu des secousses soudaines qui n’annonçaient rien de bon. Que se passait-il exactement ?

La situation était urgente mais Kibo ne semblait pas la prendre en compte. Il disait que Yuki était sur l’île, sous-entendant par là qu’il resterait jusqu’à la retrouver. Kioshi enchaîna immédiatement sur deux ou trois paroles pleines de bon sens ... Malheureusement aucune ne purent raisonner le jeune membre du Kakumeigun. Il refusait de quitter l’île.

Elle soupira.

- Tu m’as dit qu’elle était très forte et occupée un haut rang dans son village. Je doute qu’elle soit sans défense ou seule. Elle a dû se mettre à l’abri, chercher à l’aveuglette dans une telle situation critique est suicidaire !

Comprendra-t-il ? Elle avait tenté d’adopter un ton doux malgré l’urgence qui suintait par tous les pores de sa peau. Elle n’avait pas aimé les membres déchiquetés, les arbres aux mille couleurs et états, le guide ou la secousse. Elle voulait partir, avec ou sans cette fameuse et inconnue Yuki.

Elle s’éloigna un tantinet du duo, se demandant si Kibo allait écouter ou non et si Kioshi allait utiliser la force ou non. Si un petit duel s’enchainait là tout de suite, elle souhaiterait rester en dehors et utiliser son précieux temps pour des choses plus pratiques et utiles.

- Tu peux t’élever dans les airs pour voir s’il se passe quelque chose aux environs … un même mouvement vers un même point ? Le centre, l’extérieur … ? demanda-t-elle à Shinji avec une mine inquiète.

Des choses n’allaient pas et ce n’était pas en rester à ras le sol à discuter si Kibo restait ou non pour sa belle dulcinée qu’ils en sauraient plus. Certes l’idée serait de quitter l’île mais que les abords ne soient pas des pièges non plus. Elle préférait être méfiante, quitte à être stupide.

Si Shinji était incapable de monter haut, elle le fera elle-même.

Résumé:

Ho? Bah ça alors? Je sais pas trop ce qu'il se passa mais je me cassai la tronche en pleine course pour rejoindre Kibo et la dame aux gros boobs. J'avais du me prendre le pied dans une racine faut croire. On m'avait dit qu'il y avait des dangers sur cette île pourtant! La prochaine fois faudrait que je fasse plus attention parce que si la chute n'avait pas vraiment fait mal je m'étais bien payé l'air con en revanche. Je me redressai en faisant comme s'il ne s'était rien passé et en espérant que personne n'avait rien vu. Je vérifiai ensuite que mes vêtements n'étaient pas déchirés tandis que Kioshi et Tsukiko arrivaient à ma hauteur. Je n'eus droit à aucun commentaire assassin c'était toujours ça!

Renfrogné et attentif aux endroits où je posais mes pieds cette fois-ci, je suivi donc mes acolytes jusqu'à l'homme que nous étions venus chercher, sa compagne étrangère et l'étrange type à la lanterne. Juste à temps pour voir paniquer ce dernier et prendre ses jambes à son cou en hurlant des trucs incompréhensibles. Dans ma tête, pas le moindre doute: il m'avait vu et avait la pétoche, c'tout! Faut dire que j'étais assez impressionnant dans mon genre. Je me fendis d'un sourire goguenard et pointai un doigt dans sa direction:

- "C'est ça, dégage l'insecte!" criai-je pour être certain qu'il pouvait m'entendre. "On te retrouvera où que tu ailles de toute façon!"

Ce devait être un ennemi vu qu'il avait foutu le camp dès qu'il avait vu les renforts arriver! What else? Je fronçai les sourcils alors qu'une sorte de poussière semblait émaner de lui comme s'il disparaissait peu à peu. Vraiment bizarre mais bon...

- "C'est quoi ça, un Shoka?"

M'enfin bon on avait plus important à faire pour l'instant que de courir après un type bizarre qui se baladait avec une lanterne en pleine journée. Je me tournai vers le reste du groupe après avoir encore suivi quelques instants le fuyard du regard. Kioshi voulait déjà partir alors qu'on était à peine arrivés. Bon d'accord il y avait bien eu une secousse mais c'était pas pour ça qu'on devait déjà arrêter de faire du tourisme. On avait encore rien vu de très étrange dans le coin et puis je redoutais le retour. J'allais encore passer mon temps à dégueuler alors j'étais plutôt d'avis de rester dans les parages quelques temps. Peut-être qu'il y avait des trésors à trouver ou bien des trucs sympa à manger.

- "Si on part elle vient avec nous! Ok? On va pas laisser une demoiselle en détresse toute seule quand même non?" fis-je en désignant la dame inconnue.

Enfin, plutôt sa paire prédominante de seins... Je remarquai ce que je pointais et baissai bien vite le doigt pour rouler une cigarette. Finalement ce n'était pas à moi de prendre les décisions alors puisqu'ils voulaient papoter, autant trouver une occupation saine. Maintenant ils étaient en train de convaincre Kibo qu'il fallait foutre le camp. Ce dernier voulait sauver de la neige ou un truc du genre avant de partir. Pourquoi? C'était bizarre! Je compris toutefois assez rapidement qu'il s'agissait d'une demoiselle. Je laissai donc le chef du Kakumeigun puis la Kawaguchi tenter de le convaincre avant de hausser les épaules et allumer ma clope.

- "Mais on s'en tape de ta copine! On va pas crever pour une nana qui n'est même pas de Suna, si?"

Bon j'aurais sûrement fait pareil pour Yami. Mais en l'occurrence elle n'était pas là et j'avais aucune envie de risquer ma peau pour une inconnue. D'autant plus qu'il semblait que nous étions vraiment en danger finalement. Je comprenais pas tout ce qu'il se passait mais j'étais certain d'une chose: je voulais vivre! J'étais trop jeune pour mourir loin de chez moi sur une île bizarre où la moindre racine cherchait à vous faire trébucher!

- "Ouais je peux mais j'ai pas envie!" répondis-je à Tsukiko quand elle me demanda de prendre de la hauteur pour observer les environs. "Déjà que les plantes s'acharnent à vous faire tomber quand vous courez... J'ai pas envie de me prendre un oiseau dans la tronche ou un truc du genre si je m'élève!"

C'est vrai quoi, fallait pas non plus trop pousser sa chance. Surtout qu'elle était inexistante ou presque dans ma vie alors bon... Vu que tout le monde - ou presque - semblait d'accord sur le fait qu'il fallait ficher le camp au plus vite de cet endroit, autant le faire. Je pris donc la direction du rivage en marchant d'un pas rapide.

- "On se voit au bateau!" fis-je en levant vaguement la main en continuant de m'éloigner.

Restait plus qu'à espérer qu'ils allaient se décider à bouger avant que tout se mette à exploser ou un truc du genre. J'avais pas très envie de rentrer seul...

Résumé:

Et là, c’est le drame. Alors que tout semblait être en bonne voie pour qu’elle arrive jusqu’à la tour centrale, un événement inconnu déclenche un véritable chaos. C’est tout d’abord une secousse qui alerta le groupe et particulièrement Meia. Quiconque ici-même peut ressentir que quelque chose cloche et voyant ce qu’il advient du guide… Ils ne peuvent que se conforter dans cette idée. La capuche tombée de l’inconnu montre alors des yeux cousus libérant une lueur étrange. Des cris, des hurlements parlant de quelque chose nommé Shoka et un corps qui commence à se désagréger. Par pur instinct, Meia s’écarte d’un pas une fois de plus.

Puis, face à la fuite de l’homme ayant libéré un autre chemin en direction opposé à la tour, toutes les langues fusent. Observant les alentours, l’esprit d’analyse de la Dame est en ébullition. Bien entendu, elle garde une oreille attentive à ce que se disent les sunajin et ce qu’elle entend lui montre qu’elle se doit d’intervenir. Kibo, l’homme aux cheveux blancs désire continuer sa recherche pour retrouver la dénommé Yuki. Pure folie au vu des secousses qui s’accentue de plus en plus. Qu’importe la personne, tant qu’elle reste sensée, la nature humaine déclenchera son instinct de survie et la fuite deviendra la seule solution.

Voyant l’homme élastique commence à prendre la fuite suite aux recommandations de son sensei, la Yamanaka soupira un bon coup avant de prendre la parole. Un ton à la fois sérieux et autoritaire.

- En tant que Konohajin, vous devez certainement savoir que je ne vous dois rien et que je pourrais très bien m’enfuir d’ici sans me soucier de votre sort.

Doucement, son regard se pose sur celui de Kibo, puis sur celui de Kioshi. Ayant vu et subit les malices de l’hôte de cette île, Meia peut aisément supposer que ce que l’homme a entendu n’est nullement Yuki. Un manipulateur et un joueur. Voilà ce qu’est le maître des lieux ou du moins celui les ayant accueilli. C’est pour cela qu’elle continue avec le même ton, toujours à l’intention de tout le groupe des sunajin.

- Cependant… perdre un Shinobi tel que Kibo, alors que nous sommes continuellement menacés par les Furyou… Ce serait un peu trop idiot à mon goût.

S’avançant vers le groupe et particulièrement vers Kibo, elle offre un léger sourire et plonge son regard doré dans celui de l’homme aux cheveux blancs. En un instant, tout le contrôle du corps de l’homme revient à la Dame. Il est devenu une vraie marionnette dont elle peut faire ce qu’elle veut.

- Ne voyez donc pas de mal à ce que je viens de faire, chères camarades temporaires…

Bien évidemment, ils ne comprendront pas tout de suite qu’elle vient de prendre le contrôle de Kibo… Hormis peut-être Kioshi, qui connaît le clan dont fait partie la Dame. Malheureusement, ils n’ont plus le temps de bavarder. Les secousses augmentant et vu le temps qu’ils ont perdu, il est temps pour eux de partir.

- Partons, avant qu’il ne soit trop tard.

Et elle prend donc la route, suivant le chemin tracé par l’homme. À ses côtés, Kibo la suit sans un mot et devant elle, la silhouette de l’homme élastique se distingue de la végétation.

Spoiler: