Aokiji déambulait dans les rues du Shozaichi, la tête lourde suite la dernière épreuve de l’Examen Chûnin qu’il venait tout juste de terminer. Bien entendu, ses supérieurs souhaitaient prendre le temps nécessaire afin de délibérer, pour ensuite communiquer les résultats. Le jeune Samui était dans un état d’esprit assez particulier. Il n’était ni confiant, ni défaitiste pour autant. Il souhaitait juste être fixé au plus vite afin qu’il puisse aller de l’avant. Il est vrai qu’à une époque la carrière de shinobi n’était pas vraiment ce à quoi il aspirait, notamment après avoir perdu confiance en ses paires. Mais aujourd’hui, il s’étonnait d’être autant affecter par ce genre de chose. Oui, il voulait être promu Chûnin. D’ailleurs, il ne souhaitait pas s’arrêter en si bon chemin et voyait ses ambitions évoluer de jour en jour.

Mais pour le moment, la priorité était de faire repriser son kimono. Cette folle d’Asuka lui avait littéralement sauté dessus afin de le lui arracher. Sur le coup, malgré sa surprise et son embarras, Aokiji fut assez émoustillé par la manœuvre de la Jisetsu. Cette dernière l’avait carrément plaqué au sol, entravant ses membres afin que le jeune homme ne puisse pas se débattre. Même s’il ne l’avouait jamais, c’était ce genre de femme qui lui faisait de l’effet. Forte, dominatrice, violente et n’ayant pas peur de le punir quand il se montrait très très très vilain… Enfin bref, on s’égare du sujet. De plus, Asuka n’était encore qu’une adolescente et était de surcroit la sœur de ce psychopathe d’Arekushi. Sans oublier le plus important, sa relation avec Setsuna ! Peut-être aurait-il dû commencer par là en fait…

Quoiqu’il en soit, Aokiji avait repris ses esprits et essuyé la larmichette de sang qui lui coulait du nez suite à ces pensées obscènes. Il s’était rendu chez ce couturier en ville afin que ce dernier repriser le haut de son vêtement, car en effet, il avait l’air plutôt ridicule en train de dissimuler tant bien que mal son petit problème vestimentaire. Ceci fait, il était maintenant temps de rentrer afin de prendre un repos bien mérité.
Sur le chemin, son attention se porta sur un jeune homme à l’apparence plutôt singulière. Ce dernier s’avançait vers lui, il avait teint basané, cheveux blanc et les yeux azurs. Au de-là de son physique et ses vêtements pour le moins atypiques, Aokiji fut intrigué par quelque chose de bien particulier. L’individu portait un bandeau de shinobi, chose que le Samui n’avait pas vu depuis un bon moment déjà. En effet, au Shûkai, cet accessoire était tout simplement devenu obsolète, les shinobis étant identifiables par leur uniforme blanc et leur brassard rouge indiquant la section à laquelle ils appartiennent.

Par curiosité, le Genin s’approcha donc de ce jeune homme afin de l’aborder.

« Excuse-moi. Bonjour, ça te paraitre bizarre mais, tu n’es pas d’ici non ? »

Aokiji jeta alors un œil sur le signe inscrit sur le bandeau.

« Suna ? »

Aokiji avait vu juste. Le jeune homme à l’apparence exotique n'était effectivement pas d’ici. Il s’agissait bien d’un Sunajin. Intéressant. Cela pourrait paraitre assez déplacé, mais en réalité le Samui n’avait pas eu l’occasion de rencontrer beaucoup d’étrangers dans sa vie. Durant son exil à Yuki no kuni il est vrai qu’il ne croisait pas grand monde. En fait, il s’agissait de la première fois qu’il rencontrait un Sunajin. Il tenta néanmoins de faire en sorte que ce dernier ne se sente pas observer telle une bête de foire. Il voulait que leur échange soit le plus agréable possible. C’est d’ailleurs pour cela qu’il l’avait tutoyé dès le début. De plus, les deux garçons étaient visiblement de la même génération, donc inutile d’employer un ton formel.

Le voyageur répondait au nom de Kibô. Aucun nom de famille. Peut-être ne voulait-il tout simplement pas partager ce genre d’informations avec quelqu’un qu’il venait de rencontrer. C’était assez logique qu’on y pensait. Après une poignée de main amicale, le Sunajin retourna donc la question à Aokiji.

« Enchanté Kibô. Je m’appelle Aokiji, Samui Aokiji. »

Le Genin aurait peut-être dû garder son uniforme du Shûkai, ça lui aurait peut-être donné une apparence moins hostile, ou vice-versa, qui sait. Quoiqu’il en soit, Aokiji était curieux de savoir ce qu’un Sunajin pouvait bien venir chercher au Shozaichi. Bien entendu il n’allait pas interroger ce jeune homme de but en blanc. Il fallait tout de même faire preuve d’un minimum de savoir vivre et de subtilité.

« Je m’excuse encore une fois, je ne voulais pas t’importuner. Je suis un shinobi de l’Alliance et j’étais tout simplement surpris de croiser un shinobi d’une autre Nation dans les rues du Shozaichi. Je dois avouer qu’on n’en croise pas souvent. »

Aokiji marqua un temps d’arrêt pour regarder autour de lui. Le fameux Kibô semblait être seul. Le Samui se retourna ensuite vers ce dernier.

« Alors ? Que penses-tu de la capitale ? »

Le jeune homme sembla réagir plutôt bien à la question du Samui. Certaines personnes se seraient tout de suite braquées et auraient tout simplement ignoré Aokiji, en justifiant qu’ils n’avaient pas que ça à faire, qu’ils étaient pressés, etc. Kibô quant à lui, se montra ouvert à la discussion, au plus grand plaisir du Genin voulant en apprendre plus sur cette contrée lointaine qu’était Kaze no Kuni. Il est vrai que l’une des principales raisons pour lesquelles le blond avait initialement rejoint le Shûkai était son envie de découvrir un autre monde, d’autres pays, d’autres cultures. Sa fonction au sein de l’Oda lui avait effectivement permis de voyager à travers les différents membres de l’Alliance, mais depuis quelques temps, Aokiji ressentait l’envie de découvrir davantage, d’aller voir ce qu’il se passait au de-là des frontières du Shûkai. Il était cependant conscient cela n’allait pas être possible dans l’immédiat. Il allait devoir graver les échelons avant qu’on lui offre une mission à l’international.

Quoiqu’il en soit, Kibô semblait apprécier le Shozaichi. Tous deux se mirent à rire de la petite remarque du voyageur, puis soudain, l’atmosphère devint étonnement sérieuse. Le Samui, pour le moins intrigué, écoutait attentivement son interlocuteur, ne comprenant pas réellement où ce dernier voulait en venir. Il s’intéressait à la relation qu’Aokiji entretenait avec Yuki. Etrange, et pour le moins inattendu.

« Yuki ? Oui je la connais. Effectivement elle et moi appartenons au même clan, mais nous ne sommes pas aussi proches que tu sembles le penser. A vrai dire, mes relations avec mon clan sont assez, compliquées je dirais, mais Yuki et moi nous entendons tout de même plutôt bien, pourquoi ? »

A ce moment, le Samui était loin d’imaginer les paroles qui s’apprêtaient à sortir de la bouche de Kibô. Ce dernier affirmait être le fiancé de la petite Samui. Aokiji ne put cacher sa stupéfaction face à cette révélation. Les yeux écarquillés, la bouche entrouverte, pour le coup il était littéralement bouche bée. Yuki n’était encore qu’une adolescente et ce Kibô ne semblait pas beaucoup plus âgé qu’elle. Le Genin n’allait bien entendu pas se permettre de donner son avis sur cette future union, mais prendre un engagement aussi important à un si jeune âge n’était pas judicieux à son avis.

Cependant, il ne les connaissait pas suffisamment et n’avait aucune idée de l’intensité de la relation qu’ils partageaient. De ce fait, Aokiji se contenta donc de le féliciter comme il se doit.

« Euh… Whaou… Ok… Je ne savais pas que Yuki était fiancée. Toutes mes félicitations ! »

Mais un point titillait le Samui. Il ne savait pas trop comment le Sunajin allait réagir, mais il voulait savoir.

« Mais dis-moi, la famille de Yuki était-elle déjà au courant ? Approuvent-ils votre union ? Je te demande ça car je sais à quel point notre clan peut être fermé d’esprit… »

Aokiji posait cette question, car il était issu d’une union controversée et cela lui avait pourri une grande partie de sa vie. Il était curieux de savoir comment son clan avait réagi face à l’union prématurée de la petite Yuki avec un Sunajin…

Comme Aokiji le soupçonnait, il s’agissait d’une idylle secrète. Du moins, en quelque sorte. La famille de Yuki n’était donc pas encore au courant de la relation que la petite princesse du Shûkai entretenait avec ce Sunajin. Etait-ce volontaire ou non ? C’était un mystère pour le Samui. En tout cas, selon la jeune femme, il ne devrait pas il y avoir de problèmes avec ses parents, à part peut-être au niveau de sa grand-mère et son grand-oncle. Son grand-oncle ? Son grand-oncle… Dirigeant du Shûkai… Pas de doute, il s’agissait du maître d’Aokiji, Kakeshuou. Pauvre Kibô. Il ne savait pas à qui il avait à faire. Quelle triste situation. L’amour ne devait pas avoir à surmonter un obstacle si froid et dur que le capitaine de l’Oda. De plus, la naïveté du jeune Sunajin rendait la situation encore plus tragique. Le pauvre, il pensait pouvoir convaincre le vieux Samui. Considérant la sévérité et le sadisme de ce dernier, il s’agissait surement d’une cause perdue. Quant à la grand-mère d’Aokiji, il ne la connaissait pas personnellement, du coup il ne pouvait pas réellement se prononcer.

C’est alors qu’arriva la question choc. Pourquoi les membres du clan Samui étaient aussi intransigeants sur le sujet ? Il s’agissait d’une question quasi-existentielle et dans l’absolu, Aokiji n’en avait pas vraiment la réponse. En réalité, il avait vécu cet état d’esprit durant toute sa vie de diverses manières. Récemment, après être devenu l’élève de Kakeshuou, et bien entendu, durant sa plus tendre enfance. Considéré comme un bâtard, son métissage n’avait pas du tout été approuvé par certains membres du clan. Ce fut une période très sombre de sa vie, mais il ne pouvait malheureusement s’empêcher d’imaginer que les amoureux et leurs enfants devront d’une certaine manière faire face à ce type de discrimination. Aokiji ne voulait cependant pas décourager Kibô, car premièrement, le Samui n’avait aucun droit de se mêler de leurs histoires et deuxièmement, il semblait visiblement très amoureux de la jeune fille.

« Ce n’est pas une question facile que tu me poses là. Je te propose d’en discuter autour d’un verre. T’en dis quoi ? C’est moi qui paye ! »

Il ne s’agissait pas d’une manière de se détourner de la question. Ou peut-être que si ? Qui sait ? En tout cas, le Sunajin acquiesça et tous deux prirent la direction d’un bar sympa se trouvant non loin de là. Sur place, Aokiji commanda un simple cocktail, sans alcool, pour une fois… Un silence s’installa alors entre les deux hommes. Kibô devait certainement attendre avec impatience la réponse du blond. Ce n’était pas la peine de tourner autour du pot. Le Samui prit donc une gorgée de sa boisson et se jeta à l’eau.

« Pour en revenir à ta question, je ne pourrais pas te donner de réponse précise. La famille Samui est une famille très noble et pouvant se montrer très conservatrice sur certains points. Par contre, je ne suis pas en mesure de parler pour la totalité de mon clan, cependant, je peux partager mon expérience avec toi. »

Aokiji marqua un temps d’arrêt. L’atmosphère était devenue soudainement beaucoup plus sérieuse.

« Je suis le fruit d’une relation, controversée on va dire. En bref, d’une relation extraconjugale. Au-delà de l’adultère, ce qui m’a davantage attiré le mépris de mes paires, c’est mon métissage. Certains membres de mon clan voyaient d’un très mauvais œil le fait que je ne sois pas un Samui dit de « sang-pur. » »

Il en avait peut-être un peu trop dit et avait surement été un peu trop direct. Il ne voulait pas mettre le Sunajin mal à l’aise.

« Mais je pense que la société a évolué, tout comme notre clan. Aujourd’hui, je me sens davantage épanouie au sein du clan. Donc j’espère que votre union ne sera que source de bonheur et non de tension… J’espère ne pas t’avoir trop découragé en tout cas ! D’ailleurs, sans indiscrétions, comment vous êtes-vous rencontré toi et Yuki ? »

Le Samui espérait changer la tendance et ramené un peu de gaieté dans cette conversation.

Le Sunajin affirmait avoir rencontré Yuki il y a plusieurs années. Vu leur jeune âge à tous les deux, leur première interaction devait de toute évidence avoir eu lieu durant leur enfance. Leur amour remontait donc à si loin ? C’était plutôt rare. Aokiji ne voulait pas se montrer rabats joie, mais il espérait tout de même qu’il ne s’agissait pas d’un simple amour de jeunesse enflammé par la passion de deux êtres encore naïfs. Leur relation semblait cependant avoir résisté à la distance et aux temps, ce qui est un exploit dans notre monde actuel. Rien que par ce point, ils se méritaient l’un l’autre. Le Samui était également assez admiratif. Ces deux adolescents avait de toute évidence plus d’expérience en amour que lui qui venait à peine de passer le cap des 20 ans.

D’ailleurs, Kibô posait une question assez gênante. Le cœur d’Aokiji appartenait-il à quelqu’un ? Le jeune homme prit alors une gorgée histoire de gagner du temps. Que pouvait-il bien répondre ? Lui-même n’avait pas la réponse exacte à cette question. Pourtant, il y avait bien certaine une personne qu’il ne pouvait pas ou plus ignorer. Il prit donc une bonne inspiration et répondit au Sunajin.

« En fait, comment dire, il y a bien quelqu’un. Mais pour être franc, je ne serais mettre un nom sur la relation que cette femme et moi entretenons. »

Le Samui prit à nouveau une autre gorgée. Il se doutait bien que cette réponse n’allait pas satisfaire la curiosité de son interlocuteur. Ce dernier s’était montré honnête avec lui, il se devait donc d’en faire de même.

« Pour tout dire, elle se nomme Setsuna. Je l’ai rencontré il y a déjà plusieurs mois de cela alors qu’elle n’était qu’une simple vagabonde. Alors que j’étais en mission dans un village de Kusa no Kuni, elle est venue m’aborder, me disant qu’elle voulait en apprendre plus sur le Shûkai. Je lui ai donc dis ce que j’étais autorisé à dire bien entendu et je lui ai ensuite proposé de la conduire aux portes du Shozaichi. On a donc voyagé ensemble pendant pas moins de 3 jours et ce périple a été très intense. Nous avons combattu ensemble, rs ensemble, dormi ensemble… En bref, nous nous sommes beaucoup rapprochés en un laps de temps très court. C’était la première fois que je ressentais ce genre de connexion avec quelqu’un. Puis, arrivée au Shozaichi, elle a fini par rejoindre les forces de l’Alliance et nous avons continué à nous rapprocher encore plus l’un de l’autre. Or nous ne sommes pas très doués pour… Hum… Les relations humaines. Du coup, nous n’avons pas vraiment mis un nom à notre relation. Donc tu vois, tu t’en sors mieux que moi sur le sujet. »

Aokiji laissa échapper un léger rire afin de dissimuler son embarras. Il décida donc de changer de sujet. Il y avait effectivement un point qui avait attiré son attention un peu plus tôt.

« Dis-moi, Kibô, tu as dit que tu as rencontré Yuki alors que tu n’étais encore qu’un Genin. Puis-je te demander quel est ton grade à l’heure actuelle ? »

Malgré son jeune âge, Yuki était un haut gradé du Shûkai. Se pourrait-il qu’il en soit de même pour Kibô à Suna ?

Kibô parvint in extrémis à soulever une dernière interrogation sur la nature de la relation entre Setsuna et Aokiji. Ce dernier, même s’il ne souhaitait pas trop s’étendre sur la question, prit tout de même la peine de répondre au Sunajin. Au point où il en était, autant en finir une fois pour toute.

« Pourquoi n’arrivons pas à définir notre relation ? Bonne question. En fait, nous n’en avons jamais discuté. Nous nous côtoyons, passons du temps ensemble, apprécions la compagnie de l’autre, et cela semble fonctionner plutôt bien pour l’instant. Je pense qu’implicitement, nous évitons de mettre un nom sur notre relation, de peur de compliquer voir gâcher celle-ci. Mais c’est vrai que tôt ou tard, nous serons bien obligés de nous jeter à l’eau. »

Le Samui leva ensuite les yeux au plafond, réfléchissant à ses prochaines paroles. Lui-même ne savait pas ce qu’il pouvait rajouter sur le sujet, mais il ne voulait pas se montrer désagréable face au fiancé de la petite Yuki.

« Pour répondre à ton autre question, je pense sincèrement qu’elle et moi sommes amis. Je dirais même des amis très proches. Tant que nous n’avons pas eu cette discussion, notre relation ne pourra pas évoluer. »

Ceci étant dit, Aokiji pouvait maintenant se concentrer sur la réponse de Kibô sur le sujet de son grade. Apparemment le basané appartenait à une unité spéciale du Village du Sable, le Kakumeigun. Le jeune homme ne connaissait pas très bien, voir pas du tout, cette organisation mais il était tout de même impressionné qu’un adolescent tel que Kibô en fasse partie. Il devait de toute évidence présenter des compétences exceptionnelles et devait donc être un shinobi hors du commun. Un génie peut-être ? Il resta cependant plutôt évasif quant aux activités de cette unité spéciale. Il s’agissait là surement d’un acte volontaire, il ne voulait tout simplement pas en dire trop. Mais Aokiji décida tout de même de lui poser la question. Après tout, qui ne tente rien, n’a rien.

« Le Kakumeigun dis-tu ? Quel est le rôle de cette unité spéciale ? »

Il pouvait surement répondre à cette question sans dévoiler les secrets de son village. Quoiqu’il en soit, le Sunajin retourna plus ou moins la question d’Aokiji et s’intéressa sur les fonctions de ce dernier au Shûkai. Une question que le Samui s’était habitué à répondre tant on la lui posait souvent.

« Je suis Genin de l’Oda. L’Oda est une section de l’armée du Shûkai qui s’occupe de maintenir l’ordre au sein des différents pays de l’Alliance. En bref, nous sommes les représentants de la Loi. Nous assurons la sécurité des civiles et jugeons les criminels. »

Maintenant Aokiji voulait en savoir plus sur Suna. Il ne s’y était jamais rendu. De plus, ce village se trouvait au beau milieu d’un désert aride, paysage totalement donc à l’opposé de ceux à quoi le Samui était habitué.

« Au fait, c’est comment Suna ? Dès que je serais promu Chûnin, j’adorerais m’y rendre. A part le territoire du Shûkai, je n’ai pas encore eu l’occasion de visiter d’autres pays. »

Comme l’avait soupçonné Aokiji, le Kakumeigun était une unité d’élite du Village du Sable. Cela venait donc confirmer le rang de Kibô. Le Samui ne semblait pas s’être trompé, le Sunajin était bel et bien une sorte de petit génie. Le Shûkaijin était plutôt impressionner. Décidemment, la relève était assurée à Suna, mais également au Shûkai en la personne de Yuki. Cela ne pouvait que l’encourager et le motiver à travailler davantage afin de devenir lui aussi un shinobi haut placé. Il était pertinemment conscient qu’il n’allait pas atteindre ce niveau aussi rapidement mais également pas aussi aisément. Le prochain pallié à franchir, l’Examen Chûnin. La suite ? Qui sait ? Peut-être Capitaine de l’Oda sur le long terme ? En y réfléchissant, ce poste ne l’intéressait pas spécialement, du moins pour le moment. Et puis, Kakeshuou ne semblait pas du tout prêt à abandonner son trône.

Kibô lui parla ensuite de Suna. Apparemment son village ne serait qu’une accumulation de sable. Du moins c’est qu’il affirma, avec humour bien entendu. Aokiji laissa lui aussi échapper un léger fou rire. Ce village se trouvait au beau milieu du désert après tout. Il s’agissait d’un décor pour le moins hostile pour s’établir. Pourtant les Sunajins étaient parvenus à faire prospérer leur cité, et ce, tout à leur l’honneur. Le fiancé de Yuki le confirma et ajouta même qu’en dépit d’un environnement paradisiaque, les habitants étaient très chaleureux. En effet, la compagnie du jeune homme était pour le moins agréable. Tous les Sunajins étaient-ils donc comme lui ? Le Samui n’y mettrait pas sa main au feu, mais il voulait toujours autant visiter ce village. D’ailleurs, Kibô l’invita même à venir le voir de ses propres yeux, lui proposant même de gentiment l’héberger. Cela toucha Aokiji. C’était la première fois qu’il recevait une invitation de ce genre. Cela pouvait-il dire que les deux shinobis étaient désormais, amis ?

« Je te remercie pour l’invitation. Promis, dès que je mettrais les pieds à Suna, je te le ferais savoir. »

Les deux jeunes gens continuèrent ensuite à échanger diverses banalités, mais au fur et à mesure que le temps passait, Aokiji pouvait sentir la fatigue prendre le dessus. Il avait vécu une semaine très éprouvante il fallait le dire. Entre son escapade au Pays des Oiseaux pour la première épreuve de l’examen, puis son lavage de cerveau en deuxième épreuve et enfin ses études de cas juridique en ultime épreuve, il s’étonnait lui-même de ne pas encore avoir tourné de l’œil. Une fois son dernier verre terminé, il était malheureusement temps pour lui de dire au revoir au Sunajin.

« Je m’excuse Kibô, mais je vais devoir te laisser. Je suppose que tu n’as pas fait le déplacement jusqu’ici pour trainer dans les bars. En tout cas, j’ai été ravi de faire ta connaissance. Encore une fois, tous mes vœux de bonheur avec Yuki. Et puis qui sait ? On se recroisera peut être avant ton départ ! »

Les deux hommes se serrèrent alors chaleureusement la main. Aokiji avait fait une rencontre aussi inattendu qu’intéressante aujourd’hui.