Entends-tu les cloches sonnées ? Entends-tu cette si douce et mélancolique mélodie ? Elle m'appelait toi comme moi. Et ainsi je dérivais aussi dans un nouveau monde qui m'était inconnu. Qui m'avait emporter là-bas, et pourquoi ? Quel était ce fameux but que l'on m'avait donné ? Et tout était si noir, si sombre ! Pourquoi alors ne puis-je me rappeler de tout, pourquoi tout ce que j'ai vécu a disparu dans une spirale infinie ? Elle emportait alors chaque sentiments que j'avais auparavant. Je devenais ce nouvel homme qui m'était totalement inconnu et qui pourtant me plaisait tant.

Je m'en souviens maintenant.

C'est parce que tu étais partit Yuka. Ma lumière, celle qui me guidait dans un néant orné de dangers. Tu étais ce tout, ce quelque chose qui avait rendu ma vie si unique. Tu m'avais ouvert les yeux sur une réalité qui me faisait énormément de peine et pourtant tu continuais à sourire, à regarder les étoiles et à pencher ta tête sur mon épaule. Nous n'étions que de simples gamins et pourtant, tout était si beau. Le silence était le maître de notre duo et il nous suffisait de se regardait pour comprendre que l'autre avait besoin. C'était une amitié plus forte que tout au monde. Un lien si puissant...

Pourquoi es-tu parti alors ? Pourquoi m'as-tu laissé si seul, dans un froid si insupportable ? Pour rejoindre l'amour de ta vie, m'avais-tu dit, pour voir celui qui t'a guidé toute ta vie tu continuais d'insister ! Et moi je t'ai laissé t'en aller, et tu n'es plus maintenant. C'est ma faute, c'est entièrement ma faute si je t'ai vu mourir, si je t'ai perdu. Je n'ai même pas à demander pourquoi ou comment tu n'es plus là à me faire rire, à me dire que je peux être incroyable, que je peux changer les phrases en armes ou en drogues. Que je peux être le dernier des exclus mais que je resterais le plus spécial.

Oui, tu m'as dit que je pouvais être courageux.

Et s'est pour cela que je suis partit si loin. C'est pour ça que j'ai fuis, que j'ai couru le plus loin et le plus vite possible pour ne plus jamais entendre tes larmes me hanter. Je suis un lâche, un faible qui n'a fait que cela tout au long de ma vie. J'ai couru pour esquiver les problèmes, je me suis caché pour ne pas en avoir et je me suis tût pour ne plus jamais en provoquer. Et pourtant, toi tu t'es toujours penché vers moi, comme une sainte tu m'as relevé, tu m'as souris et tu m'as dit en me serrant dans tes bras.

« Il est vrai que tu es nul, que tu es un fuyard. Mais tu es le meilleur des fuyards. Ton cœur est rempli de bonnes choses et comme chaque autre, c'est là où ton côté démoniaque se cache. Alors... Juste, laisse-le partir, tu n'as pas besoin de le retenir. Libères tes souffrances, personne ne t'a demandé d'être Atlas, personne ne t'en voudra d'être toi. »

Oui c'est vrai, je m'en souviens. Je pleurais encore. Je pleurais de joie d'avoir découvert que je n'étais pas si inutile, que je n'étais pas ce faible que l'on m'avait toujours dit d'être. Au fond, j'étais une bonne personne.

Mais à cet instant, je suis détruis, perdu et envahit par les remords. Parce que je suis parti pendant un certain temps du village, je l'ai retrouvé détruis. J'ai appris que Yoru, Shinichi et Yuka avaient tous été tués. Tous mes amis, tous ceux en qui je comptais, je les avais perdu. Mon cœur battait fort et les larmes coulaient encore et encore. Cette tristesse était si puissante et si dure. Pourquoi, pourquoi, si seulement je savais pourquoi eux ! Une colère naissait en moins. Une haine sainte, celle de venger tous mes amis.

Je partis au loin, déchiré mais avec le sentiment de vengeance au cœur. On m'informa alors que les pays neutres avec créée une Alliance, du nom de Shukaï. Je voyais encore leurs visages et la voix de Yuka me vint. Elle me dit d'y aller, d'être le nouveau chef qui serait aider les gens qui pouvaient être mal comme je le fus. Elle m'avait dit que je devais être une personne incroyable, et que peu importe ma place dans l'armée, je serais quelqu'un qui serait faire la part des choses.

Les armes, je les ai pris et j'ai choisis de rester de mon côté, de rester avec les gens de mon village que je chéris plus que tout au monde.

Tu deviendras un seigneur de guerre – m'avait-elle dit.

Et ainsi je tourna le dos aux grandes portes de Shukaï pour m'en aller rejoindre ceux que j'appelais, ma famille.

HRP:

On fait tous au moins un vœu par an, en soufflant les bougies de notre gâteau d’anniversaire. Certains d’entre nous en font plus : pour un cil sur une joue, devant une fontaine, en voyant une étoile filante... et de temps en temps, un de ces vœux se réalise. Et après ? Est ce que c’est aussi bien qu’on l’espérait ? Est ce qu’on se laisse aller dans le rayonnement de notre bonheur ? Est-ce qu’on se rend compte qu’on a une longue liste de vœux qui attendent d’être exaucés ?  Ses vœux attendent d'être réalisés et nous, nous attendons d'être sauvé par eux. Un cercle sans fin où seul l'espoir est maître de ce doux jeu.

J'avais fait un vœu, moi aussi, c'était de ne pas être seul. Alors pourquoi quand on naît, nous sommes seuls et quand nous mourrons nous le sommes aussi ? Dans l’intervalle c’est à chacun de se débrouiller pour trouver un peu de compagnie. On a tous besoin d’aide, on a tous besoin de soutien sinon on serait trop seul : des étrangers coupés les uns des autres et on oublierait à quel point on est tous liés. Alors en fin de compte on choisit l’amour, on choisit la vie et pendant quelques instants on se sent un tout petit peu moins seul.  Le rêve est simple, le plaisir est délicieux, et deux fois plus de plaisir, c’est encore mieux. La douleur est insupportable. Et à nouveau une vie sans douleur. Mais la réalité est bien différente. La réalité, c’est que le douleur est là pour nous dire quelque chose. Il y a peu de grands plaisirs qui ne nous cause pas de maux d’estomac. Et c’est être bien comme ça. Peut-être que certains rêves, doivent rester des rêves et des vœux, rester des vœux. Tout simplement. 

- Une semaine plus tard -

Ainsi, je me retrouvais une nouvelle fois devant les portes du Shukaï, cette organisation que j'avais auparavant méprisé car je me disais encore « Kirijin ». J'avais rencontré cet homme si mystérieux si idéal comme maître, Yusuke s'appelait-il. Il m'avait guidé jusqu'ici. Je voulais le suivre et apprendre tout de lui, qu'il devienne mon Senseï et m'enseigne tous les arts qu'il pouvait maîtriser à l'épée. Je voulais comprendre pourquoi et comment faisait-il pour être si supérieur. C'est pour cela que j'avais marché quelques heures pour venir jusqu'ici.

On me demanda d'aller me ranger dans une tente. Sûrement pour passer un examen d'entrée ou je ne sais trop quoi. Il était assez normal après tout de passer un minimum de test, que ce soit médicale ou des interrogatoires. Si quelqu'un venait avec une maladie ou encore des espions... Je savais très bien que j'allais devoir moi aussi me coltiner le questionnaire d'entré du genre l'âge et pourquoi je suis venu ici... Enfin bon, si c'était la seule et unique chose qui m'était obligée de faire, qu'il en soit ainsi, minime soit-il.

Une femme rentra, de sa tête j'aurais dit qu'elle avait mon âge. Elle espérait que l'accueil m'ait plu. Mais il n'y avait absolument rien eu de spécial hormis le fait qu'on me demanda d'entrer dans cette tente, sans raison d'ailleurs. Elle s'excusa car apparemment les services étaient débordés. En même temps, une alliance neutre attirait énormément de gens, et je supposais aussi que nombreux étaient les Kirijins venu se réfugier dans ses remparts. Elle me regardait de la tête haut pied, comme si je n'étais qu'un animal en cage. Puis, elle m'interrogea avec des questions très banales dont je m'attendais.

« Je me prénomme Tatsuô, j'étais un ancien Jônin du village de Kiri, qui a été donc détruit. Si je suis venu ici, c'est pour suivre une personne nommée Yusuke. Par ailleurs peut-être que ma force pourrait servir pour la bonne cause dans votre Alliance. »

Oui, j'avais pour ambition de rejoindre la partie de la guerre : le Buki.