Ne pas s'éloigner de la citée...

Voilà ce qu'était la consigne, moi où j'étais ? Eh bien en fait je ne saurais trop dire, j'avais longer le désert quasi toute la journée avant d'arriver à ce petit village perdu au milieu de tout, on l'aurait dit désert même, très vite, je me rendais compte qu'il était abandonné et le pourquoi fut une évidence en me penchant vers le seul puits. La source d'eau c'était éteinte. Triste, mais au moins je pourrais me mettre à l'ombre dans une des bâtisses.

Le choix fut fruit du hasard, la plus proche, une qui me semblait la plus à l'ombre pour ne plus subir la chaleur davantage et si tôt à l'intérieur je ne débarrassais de mon manteau poussiéreux, peut-être qu'il aurait été sage d'écouter les indications et ne pas m'aventurer seule avec un sens de l'orientation aussi ridicule...

~ Quelle plaie ce bléde...

Je jetais le tissus sur une chaise et celle-ci s’effondrait, petite moue d'exaspération, si le lieu était aussi solide j'étais mal barrée, un petit rire qui faisait taire la fatigue alors que je partais à l'exploration, premier détail qui me frappait alors... Des traces de pas dans la poussière, je n'étais pas seule ?

~ Hum...

Désavantage pour nous deux, j'avais été bruyante, les traces ne semblaient pas si vieilles vu le courant d'air qui balayait le sol ici soulevant le sable, sortant mon petit cailloux de sous ma langue je les longeais donc... Pourquoi un cailloux dans la bouche ? Astuce vieille comme le monde pour ne pas subir la soif au milieu du désert... Mais passons. Ma démarche était lente, mais pas pour autant non assurée, je n'étais pas craintive, ni farouche de nature, pas pour autant que je faisais preuve de délicatesse en faisant tomber la porte en guise d'entrée. Un coup de pied, un long bruit typique et le vieux bois basculait vers l'avant en tombant avec une étrange lenteur, le tout me laissait progressivement face à un individu. Je ne bougeais pas d'un pouce si ce n'était pour poser mon pied pendant ce temps, ma victime frappait le sol et un nuage de poussière qui s'élevait, mon sourire qui s'étirait et un premier pas vers l'avant en piétinant la porte...

~ Yo, c'est chez toi ici ? Tu permets que j'entre ?

En fait j'étais déjà dedans à reluquer l'environnement avant de m'intéresser à l'homme, au regard, avouons-le assez déroutant, j'aimais bien. N'empêche que...

~ Le prend pas mal, mais t'as pas la tête du pays... Tu sais où on est ?

~ Aoji', ravie de ne pas être la seule pecno qui ne sait pas se retrouver dans ce blède pourri.

Ma façon de dire bonjour, alors que je sortais mes sandales pleines de sables de mes pieds, quelle agréable sensation ce sol frais, bien que sale sur mes pattes. A l'aise, comme chez moi, comme toujours, pas farouche pour un sou dans mes bons jours, je m'invitais dans la pièce et m'observant de long en large.

~ Hum, je suppose que comme moi tu es rentré dans la bâtisse la plus proche... Elle ne paye pas de mine, ça te dit de visiter le reste des lieux histoire de trouver quelque chose de plus convenable ?

En fait, je ne lui demandais pas vraiment son avis alors qu'après avoir fait craqué mon dos épuisé par mon sac, je lui faisais signe de me suivre. Non pas sans lui lancer très vite l'objet en tissu qui faisait son poids...

~ De quoi se mettre bien à l'intérieur, je partage avec toi si tu me donnes ta compagnie, j'ai horreur d'être seule, je sais même pas pourquoi j'ai eu cette idée tordue de visiter l'endroit sans guide, franchement... Tu sais cuisiner sinon... ?

Qu'importe, il ferait le repas de toute façon et je me baissais pour ramasser mes chaussures avant de tourner les talons et ouvrir la marche, sans me soucier d'être suivi, si il fuyait avec mes provisions... J'avais piégé le sac, j'exploserai son dos au pire avant de venir l'achever... Nous étions shinobis, pas enfants de cœurs trop naïfs, néanmoins, j'étais confiante, allez savoir pourquoi, mais quand on est deux dans de sales draps, autant se serrait les coudes non ?

~ Errant tu as dit ? Un shinobi libre alors, ça fait quoi de pouvoir parcourir le monde sans chaînes ? Tu fais comment pour vivre, un mercenaire ou un clodo ?

Mon sens du tact laissait à désirer alors que je passais l'encadrement où fut encore quelques instants il y avait une porte. Le soleil de plomb me rappelait bien vite que j'étais mieux à l'intérieur et un rapide coup d'oeil attirait mon attention sur une maison qui avait l'air baricadée, plus de chance qu'on trouve l'intérieur plus compétitif. Et toujours avec la même délicatesse... Un tranchant de futon faisait tomber les planches libérant ainsi la porte que je fracturais avec un os sorti de ma paume. Ah je vois d'ici les mauvaises langues qui s'attendaient à un coup de pied encore... J'étais pied nus pour ça... L'intérieur était plus frais et une ombre attirait le coin de mon regard et mon ouïe avec des bruits de pas, c'était léger, un corps léger. Mon sourcil s'arquait et la vision propre de l'endroit ne donnait pas de douter, quelqu'un était encore ici.

~ Tient, tient, une petite souris du désert... Si on la chassait pour voir ce qu'elle grignotte par ici...

Et puis je tiltais en me retournant, il était là au moins ? Puis d'un coup un rafraichissement extrême, un liquide qui me tombait dessus depuis la fenêtre du haut, à moi qui était resté sur la pas de la porte. J'essuyais mes yeux en espérant que ce n'était que de l'eau...

~ DEGAGEZ !

Hurlait une voix de gamine, tandis que moi je réalisais à l'odeur...

~ Je vais la massacrer...

Comment avait-elle osé...

Technique:

Charmante ? Quand mes os le traverseraient de part en part, voyons si je le serais toujours ! Contrariée, ce n'était pas le moment d'en rajouter une couche, pourtant, le gueux signait et je restais perplexe qu'à l'image que je renvoyais... Mon sourcil s'arquait alors qu'on m'avait pris dans les bras pour prendre de la hauteur... J'avais l'air d'aller mal, jamais d'un maudis liquide que la morveuse allait avaler quand je mettrais la main dessus, ça puait en plus.

~ J'ai l'air d'aller mal ? Tu me crois en sucre crétin !

Et le poussant sans ménagement arrivait sur le toit, je reprenais mes droits sur le sol... Enfin, mes pieds touchaient à nouveau une surface, la même que je longeais bientôt qui était un mur avant que d'une acrobatie je traverse subitement l'espace de la fenêtre alors que la môme regardait timidement vers le sol. Raté cocotte ! Je me saisissais de son col et elle hurlait comme si j'allais l'égorger... C'était presque ça... Pour le coup, je lâchais mon compère trainait jusque-là avec moi.

Ses appels ne trouveraient que deux oreilles ici, aucune aide en somme alors que je la secouais pour qu'elle se calme, avant qu'elle ne fatigue un coup de trop, je la lâchais, mais aussi lui couper le sifflet, plus aucun son dans sa voix... Elle paniquait et moi je la fixais un air perplexe...

~ Tour de magie, je te rends ta voix si tu es sage, sinon, je prends encore autre chose, une oreille, ça te dit ?

Fasciés caractéristique sous mon affirmation, sa bouche s'ouvrait, mais le silence, mon sourire de carnassier se refaisait, ça semblait rentrant, quelques larmes, rien de grave, je désactivais le genjutsu et profitais de ses gémissements. L'espace d'un instant, j'aurais voulu le remettre...

~ C'est quoi que tu m'as balancé ? Ça pue...
~ Ça brûle aussi !

Rispotait la gamine... Sale garce, elle voulait me carboniser... ? Cela n'expliquait pas pourquoi elle était seule ici, si cette information-là expliquait en revanche son côté farouche...

~ Où sont les autres ?

Elle ne répondait pas, si ce n'était que par un, « il faut se cacher avant la nuit ». Quelle idée. Je sourcillais encore en me tournant vers mon compagnon d'infortune. Un guêpier, ça ressemblait bien à ça... Après tout, nous étions proches des frontières d'Ame, puisque c'était vers là que je me dirigeais et étant née là bas... Je savais d'avance sur quoi on pourrait avoir affaire, je soupirais déjà pour marquer mon impatience, car très vite elle confirmait qu'il ne s'agirait pas de ça. C'était juste une enfant qui avait peur du noir et de la solitude...

~ Depuis combien de temps es-tu là ? Où sont passés les autres... ?

Elle expliqua alors qu'il n'y avait personne quand elle et sa mère était arrivée ici, mais qu’elle ne la trouvait, plus depuis son réveil il y avait quelques jours il lui semblait. Mon regard jongla sur la pièce un sac, des affaires de gamines et rien d'intéressant, ma moue semblait parler et mon regard se baissait. C'était ainsi que le monde était fait.

~ Si tu me donnes de l'eau, on te donnera à manger... ça marche ?

Elle nous considéra un moment avant de reprendre appui sur ses jambes et entame sa marche vers ce qui semblait être un sous-sol... Un regard pour l'homme qui m'accompagnait alors et un murmure.

~ Tu crois que sa mère reviendra ? Tss, manquait plus qu'un petit boulet dans les pattes, t'es bonne nounou j'espère?

Spoiler:

Il tournoyait, bientôt il parlait et étrangement, ce n'était ni son attitude, ni ses dires, ni la gamine qui me captivaient... C'était mes souvenirs enfouis, quand moi aussi j'étais une enfant, quand moi aussi j'avais peur du noir et la nuit qui tombait, d'être seule à sa merci. Il disait que mon obéissance était un dû, car les faibles pour suivre devaient plier aux désirs des forts pour qu'ils daignent les épargner. Le battre ? Lutter ? Je n'avais jamais pu, la différence était trop grande, injuste, la réalité de la vie comme il disait. Pour mon bien... m'apprendre qu'il faudrait devenir forte pour ne plus subir, mais avait-il dit vrai... ?

J'avais pensé longtemps que oui, puis le monde m'avait trouvé une nouvelle facette de l'existence, l'humanité n'était pas toujours aussi cruelle, primitive, certains disaient que défendre les faibles devait se faire, qu'un enfant méritait toutes les assistances... Alors pourquoi personne ne m'avait jamais aidé à moi ?

Une poussière comme il avait dit, une dans l'ombre d'un homme influent et puissant, personne n'avait osé, instinct de conservation, ma propre mère préférait me voir en coupable, car si j'étais la victime, elle serait l'assistante du bourreau. L'humain était lâche, avide, égoïste et peu sortaient du lot. Les fous. Lui ? Il me rappelait mon père un instant... Et je détestais cet homme, il me rappelait de jeunes années, un dur passage de l'existence des mots similaires, une vérité. L'enfant ne savait pas à quel point l'innocence était un luxe de nos jours. La mienne, on me l'avait volé bien plus jeune qu'elle, c'était encore aujourd'hui rester impuni...

Est-ce que c'était normal alors ? Mon regard se baissait, moi qui avait toujours accusé le coup, m'étais dite malchanceuse, au fond, je n'avais été qu'une goutte dans l'océan d'une vérité qui ne changerait jamais. Ce n'était jamais qu'une question de chance et d'hasard, la sienne ? Personne ne méritait ce que j'avais vécu, la mort ? Presque dix ans que j'aurais voulu qu'elle me libère chaque fois que la fatigue m'emportait vers le sommeil perturbé, mais non gamine, c'était là...

~ Trop facile.

Définitivement, voilà pourquoi j'étais encore là et que mon sourire de carnassier était revenu, mon nez à quelque centimètre du sien, l'azur de mon regard perçant le sien sombre comme le bois.

~ Comment tu achèterais ton droit de vivre gamine ? Ta mère ? Ne devrait-elle pas être revenue déjà ? Si tu sais cuisiner, tu pourrais survivre quelques heures de plus dans l'espoir qu'elle apparaisse. L'espoir morveuse, ça saura te suffire à avancer ?

Je m'étais redressée et elle, elle s'était arrêtée de pleurer comme pour nous jauger avec plus d'attention, les larmes n'apitoyaient plus ceux qui en avaient tellement versé, qu'ils n'en avaient plus. Peut-être qu'elle commençait à comprendre sa chance ? Elle aurait pu tomber sur bien pire. Bientôt elle acquiesçait d'un hochement de tête ma proposition en retenant des larmes et mon regard décalait sur l'homme aux allures de prédateurs, il voulait appliquer la loi du plus fort ? Mais alors...

~ Le dominant ici, si on suit cette logique, c'est toi ou moi l'ami ? Faut-il qu'on vérifie ou nous préférerons quelque chose de moins primitif que les gens civilisés appellent comment déjà ?...

Il riait et je préférais cet air-là, à son sérieux, je retrouvais quelqu'un de joyeux, quelqu'un qui effaçait la pensé du monstre qui venait à nouveau de me tourmenter, malgré moi, marquée à jamais, il était que je m'y fasse. Une pointe d'humour, j'en oubliais la gamine alors qu'on la conduisait jusqu'à la pièce où était resté mon sac, un où je désactivais les fuin. Je suivais sa connerie, jamais dernière à ces jeux-là...

~ Prévisible, les hommes aiment être dominés à ces moments-là, feignant.

Sourire espiègle et quand je guettais l'enfant, dont je n'avais toujours pas le nom, je la découvrais endormie. Dure journée gamine ? Je ricanais à mon tour et c'était face à un air sérieux que je me retrouvais maintenant, quelle girouette, pire que moi, largement pire alors qu'il venait m'enlacer au bout de quelques secondes, ce fou. Il voulait mourir empalé c'est ça ?

Mon regard se faisait perçant dans le sien, jouer avec ma patience était dangereux, cette dernière n'était pas très grande, je soufflais sur son visage en faisant voler ses cheveux, qui lui avait permi de me toucher ? Quelle manie ils avaient tous et pire que tout, ce qui m'agaçait, rester ce que je lisais en le regardant dans les yeux. Quel genre d'image je renvoyais pour que l'on me prenne si souvent en pitié ? Je n'en voulais pas, je n'en avais besoin, je n'étais plus cette faible enfant, j'étais agacée et amère, quand le ton fut de circonstance en lui répondant...

~ Kaguya mon nom. Tu veux que je te montre d'où nous vient cette réputation d'empaleur ?

Clan tristement célèbre pour les enfants de la guerre, peut-être qu'il lui serait parlant, alors que étrangement je ne m'étais pas défaite, après tout, je venais de l'avertir de ce qui l'attendrait, une façon de tester sa malice peut-être ou autre chose, qu'importe.

~ Quel genre de masque tu crois que je porte alors ? Et le tien, d'où il te vient, dis moi.

Ton sérieux et taquin à la fois impossible de savoir si j'étais sérieuse ou pas alors que je le poussais encore une fois partant décalée l'enfant avec la même douceur de quand il s'agissait de mon petit Tei', pour récupérer mon sac. Finalement, la cuisine, ça serait pour moi si je comprenais bien ? Comme d'hab quoi.

~ Il faudrait partir aux premières lueurs, après la chaleur est intenable, je ferais un détour à Ame, avec elle, l'occasion de voir ma famille. Toi tu comptes faire quoi, d'ailleurs, pourquoi es-tu là ?

Quel étrange personnage, néanmoins j'aimais bien sa témérité qui s'apparentait plus à de la folie dans son cas, c'était peut-être vraiment le bon mot quand on le regardait de plus près, mais je ne jugeais pas, ce n'était pas un reproche pour moi. Un brin folle, voir beaucoup, je l'étais aussi ne l'oublions pas...

~ Pourquoi faire, tu t'es déjà glissé dans mes bras une fois, tu recommenceras comme un idiot un jour, ne t'inquiète pas, je te ferais sentir mes os de près, un jour ou l'autre.

Sourire de carnassier, car après tout, il était peut-être un mercenaire avec qui j'aurais à découdre un jour, curieusement je n'espérais pas, pour moi les liens avec un village une unité qu'on appelle allié ou ennemi n'avait jamais eu d'importance. Je me rappelais les Konohajins disparus ou encore là, que j'appelais encore mes amis en temps de guerre sur le champ de bataille... Eux que si j'avais croisé et refusé de me battre m'auraient probablement tuer. C'était la même chose pour Shinji, ou la fille à lunette de Kumo. Que dire de ma tendre Lucy ou de ma surprotection envers deux traitres, déserteurs de mon village, je faillais à tous mes devoirs depuis toujours en me liant avec des personnes intéressantes, oubliant d'où elles venaient et leur rang. Tu parles d'une chef du Misuto... Pourquoi j'avais ce poste déjà ? Bref. Il choisissait le sujet des masques avec un timming prodigieux...

~ Un pour chaque relation en général... Ou chaque situation. Effectivement, plus amusant, mais surtout vital.

Et il prononçait le nom de mon pays... Un rapport avec lui alors ? Avait-il un rapport avec Kiri ? Je mourrais d'envie d'attraper le bingo book, en vile tricheuse, mais impossible, il faudrait alors continuer à piocher, voilà qui devenait intéressant... Vraiment.

~ Mizu no kuni... ? Oh, comme c'est intéressant, ce pays a créé les miens aussi, terre maudite, si tu savais... Si tu as eu l'occasion de la fuir, n'y retourne jamais, la brume sanglante vient à bout de tout, elle dévore même ses enfants.

Et je parlais en connaissance de cause, depuis toujours la source de tous mes maux, la vie était calme à Ame, mon avenir je le voyais dans le bar de ma tête, je voulais parcourir le monde, être enfin libre dans le meilleur de cas. Et au final ? Elle avait envoyé mon père et mes frères, sœurs à la guerre, encore dans les jupons de ma mère je n'avais compris... Mais très vite, à leur retour, à mes dépens j'ai appris... Plus jamais ils ne seraient les mêmes, lui mon protecteur d'autrefois encore plus que les autres, partis à sept, rendre à trois. Et pour la première fois de ma vie je voyais quelqu'un qui voyait vraiment à travers moi... Cette phrase ne veut rien dire ? Je m'en fou.

Mon regard se perdait dans le sien, comment ? Il bluffait ou bien ? Il avait l'air des plus sérieux en le disant pourtant et c'était moi maintenant qu'il faisait rire après un ricanement, bien vu. Creux, c'était exactement le mot, exactement l'écho que personne d'autre n'entendait, pourtant la preuve était là. Il n'était pas obligatoire de se leurrer sur ma façade. J'aimais, vraiment. Mais alors...

~ Que sommes-nous quand nous laissons tout ce que nous chassons de nos êtres revenir ?

Des monstres. La réponse était évidente et qui étais-je sans masque ? Le moment où jamais de le savoir, sans faux semblant, se laissait aller à ses désirs réels, ma main heurtait violement son fascié, le geste avait été vif et je n'avais jamais perdu ce sourire presque doux...

~ Je déteste qu'on me touche, ça me fait l'effet d'un gifle, pourtant je supporte à chaque fois, avec certains je m'habitue et je sers un village que je rêve de réduire à l'état de cendre, cette gamine je m'en contre balance... Pourtant je sais, que je devrais m'en faire pour elle, est-ce que ce dictent les autres doit toujours être pris pour argent comptant ? Sans masquen je vivrais loin de tout de eux, seule, mais le comble, c'est que j'ai horreur d'être seule. Amusant non ? Toi aussi tu fais ce genre de concessions dans ta vie ? ça résonne dans ta tête cette facette là...

Il me faisait rire, vraiment, le son était sincère, pourtant la situation ne s'y prêtait pas, c'était peut-être le son de sa voix ou simplement ce point similaire que nous avions, celui qui nous faisait dire tout ce qui nous passait par la tête. Certaines phrases coutent cher, il aurait mieux fait de se taire, m'étais-je prise à penser un instant, mais très vite, la suite venait, un circuit bien rodé, une conversation entre amis de toujours presque, pourtant, à peine quelques minutes qui résumaient cette rencontre. Peu importe, ça suffisait pour avancer, je n'avais jamais été radine concernant les chances à donner aux autres. Bonne ou mauvaise idée, la réponse viendrait assez vite.

Il riait, jongler de lui-même parmi plusieurs informations dans sa tête et je décelais de ces quelques mots un lien avec mon village maudit. Ces monstres le fléau ? Mais c'était elle qui les créait, il ne fallait pas se leurrer, Kiri ne changerait jamais, le seul moyen de l'unir était de faire couler le sang, elle nous apprenait de façon malsaine à aimer ça... Ce sentiment de toute puissance, de domination, elle nous berçait d'illusions et nous croyons tous notre mère, comme n'importe quel enfant. Mon regard déportait sur la gamine, comme elle qui me faisait pitié. Nos Kirijins étions-nous pitoyable à ce point ? Une moue se forma sur mon visage et je retrouvais le regard un peu fou d'un homme avec qui Dame Destin ne semblait pas avoir été clémente, pire qu'avec moi sûrement...

Mais lui aussi était toujours là à avancer, abandonner, la solution des lâches. Un sourire de carnassier alors, on se ressemblait alors vraiment, chacun à sa façon ? Ne rien retenir apprivoiser ce que je contenais en général, ça ne voulait pas dire la même chose au final ? Beaucoup d'interrogations dans mon esprit alors, mais aussi par ses demandes, cette fois c'est moi qui ricanais, avant tout, il me fallait un thé. Mes mains s'agitaient, une première tasse fumante se dégageait de mes mains après qu'une fumée se chasse d'elle-même. Je la lui tendais.

~ Tiens, mon préféré, au jasmin. Sais-tu apprécier les arômes subtils du thé ?

Le geste se répétait, une tasse pour moi, je n'insistais pas, la question n'en était pas vraiment une, plutôt une information là encore sur moi. En suivant je m'installais sur ce qui fut un banc il y a longtemps, près de la gamine pour qui j'avais à nouveau un regard, elle dormait si paisible finalement, étrange créature.

~ Kiri abrite mon fils, mes frères, ma famille, tous ces gens plus importants que moi finalement. Mes chaines d'un village que je déteste, voilà pourquoi j'y reste, car je veux les protéger avant de me protéger moi et que seule ?... Ce monde ne me le permettrait pas. Je ne suis pas assez forte, ni assez puissante pour faire front, l'expérience me l'a prouvé plusieurs fois, la seule façon de survivre en étant faible... C'est fuir, se cacher ou se fondre au groupe. Je suis plus lâche que toi en fait. Notre différence.

J'avais entendu sa proposition, elle me plaisait et j'aurais voulu tendre la main le laissait la prendre et n'importer loin, ça aurait été si facile d'obtenir enfin la liberté... Mais alors pourquoi était-ce si dur ? Parce qu’il ne s'agissait pas que de moi, tant de liens, tant de bouleversements à chacun de mes choix, cela en devenait usant... Mais indispensable. Pourquoi cette folie alors... ?

~ D'accord.

D'accord ? Vraiment ? Oui. J'en avais toujours rêvé après tout, cependant...

~ Mais pas aujourd'hui. Je dois finir quelque chose à Suna, donne-moi ta main et je te donnerais toujours l'occasion de nous retrouver.

Un simple fuinjutsu, une marque dans une paume qui renvoyait les petites choses portant le même sceau dans ma main. Une façon astucieuse que j'avais de garder contact avec les miens.... Dernier détail.

~ Cela ne sera que toi et moi ? Ou un voyage de fous. L'idée du tête à tête ne me gêne pas, puis j'ai le temps devant moi, j'ai promis à tant de personnes de revenir les voir, à tant d'autres de les emmener découvrir le monde... On ne s'ennuie pas d'être libre Xaphan ? Jamais ? M'enfin... Peu importe je t'ai trouvé maintenant.

A comprendre qu'il ne pourrait plus m'échapper et difficile de dire si c'était l'enfant terrible ou la vipère du Misuto qui reviendrait frapper à sa porte... Les deux cas ne pouvaient pas être forcément mauvais. Il s'agissait là d'une invitation du destin, j'en étais presque sûre... Ou j'avais envie tout simplement. Mais avant il faudrait creuser.

~ Pourquoi tu ne dis pas clairement ton lien avec Kiri? Tu as déserté? Ou tu as un compte à régler avec. Détends toi, ce n'est pas la kunoichi qui le demande, ce n'est jamais qu'une plaque, un dessin, une illusion... L'appartenance finalement.

Un doigt libre tapotait la plaque de mon bandeau de la brume avant qu'une griffe ne pousse, plus tranchante que de raison venait porter un son strident dans la pièce en rencontrant le métal. Un sourire avait pris sa place sur le bandeau, celui-là même caractéristique de mon fasciés.

Pouvoir se relever quand on a tout perdu. Mon regard se baissait, j'avais souvent tout vu tomber autour de moi, trop perdu, ceux que j'aimais entre autres... Je m'étais relevée non ?... Non. On m'avait relevée nuance. J'étais juste fatiguée en vrai, tellement plus simple de se laisser bercer que de choisir une voie. Depuis quand j'avais abandonné l'idée même d'avancer pour moi ?

~ Le Saké... ? Je n'en ai pas désolée, nous irions en boire, promis.

Même si j'avais toujours eu horreur de ça, l'alcool. M'enfin bref. Il venait de me toucher là non ? Je lui jetais un regard noir, mais finalement je souriais... Va-t’en savoir pourquoi... mes yeux se perdaient sur la plaque un symbole ?

~ Un simple objet, un qui me fait jouer le jeu, qui est l'accessoire du masque.

Un décrochait alors de ma cuisse puis jetait vers lui, à lui plutôt.

~ Pourquoi j'ai choisi de rester et servir ce que je déteste ? Tu viens de me parler d'aimer. Ceux que j'aime aiment cet endroit. Le cercle vicieux. La liberté, tu crois que ça existe vraiment ? Un mot encore qui enveloppe tellement de rôles de masques. Tu as peur de moi ? De ce que je pourrais te faire ? Pourtant, tu es irrésistiblement attiré par ce qui pourrait te brûler les ailes. On est tous comme ça. Personne n'aime être seul, on a tous besoin de comprendre, être compris.

Mon tour de le toucher, ma main se posait d'abord délicatement sur son visage en longeant sa joue, comme quand on rassurait un enfant, je lisais dans son regard son attitude, sa douleur, la même que moi, la peur au final. Il fallait savoir donner pour recevoir n'est-ce pas ?

~ Bien, faisons un échange d'informations alors. Un de mes plus grands secrets qu'en dis-tu ? Lequel de mes masques je fais tomber pour toi, lequel je te conte sa création. La Kunoichi ? Ou l'enfant qui a peur du noir ?

Les deux peut-être ? Qu'importe, quel risque, au fond, rien ne nous obliger à nous revoir, quel était cet étrange élan qui m'emportait avec lui. J'attrapais son col de mon autre main pour le tirer vers moi, pour que ma bouche se rapproche de son oreille comme par crainte que l'on entende mon murmure... Oui c'était exactement ça. Incapable de le dire, aucun son ne sortait de ma bouche. Blocage. Mais il fallait l'accepter, ce n'était que vérité... Pourquoi je n'arrivais pas... ?

Ma tête se reposait sur la sienne, connections des sens alors que ma main n'avait pas quitté sa joue, l'autre son col. Le décor qui changeait, un genjutsu qui se mettait à l'oeuvre, Tenzö l'ancien Mizukage, mon défunt mari les bras croisés derrière la tête, moi sur son torse allongée grognant et une déclaration pas négociable.

~ Chef du Misuto point !

Espace troublé, scène similaire, mais le Kentaro avait pris la place, même phrase, un désolé en plus, étrange coïncidence, troublante même, seulement maintenant que je réalisais. Premier secret,la réussite se résumait pour moi à des bras qui aimaient m'entourer le soir... Encore plus troublant, ça n'avait jamais changé ça... Depuis si longtemps. Mais cette fois une enfant au regard vide, les points sur le front des personnages de l'histoire trahissaient leur appartenance au même clan. Les deux premiers épisodes était tendres étrangement, affectueux, mais le dernier... Trop similaire, malsain, immorale de la part de celui qui avait donné la vie. Cette simple pensée mit fin au Jutsu et ma tête lourde tombée sans retenue sur une épaule.

~ La guerre, les villages, les shinobis, ils font de nous des monstres... C'est ça son excuse, tu crois ? Trop simple.

Une envie de pleurer, de rage pas de chagrin, la guerre était un lieu d'horreur, il disait qu'il m'avait préservé de ça, mon tour de l'aider à aller mieux, un juste échange un retour. Un mensonge. Deux masques qui ne s'effaceraient jamais.

~ Tu as raison, mieux vaut être seul parfois... C'est ça la solution, tu crois?

Gen:

Il était ainsi donc bien un enfant de la brume, décidément. Mais il parlait de lieu paisible je repensais à Ame, à ce que ma mère disait, elle une des fameuses mercenaires dont ils parlaient, probablement pas du même groupe... Du moins, j'espérais. Elle disait que j'étais chanceuse que l'on me garde loin des horreurs de la guerre, caché au milieu de la pluie éternelle. C'était sur des terres de désespoir qu'elle avait rencontré mon père, deux enfants encore de ce qu'elle disait, l'époque où il n'était pas encore le monstre confondant son dû et ce qu'il pouvait vraiment prendre. Elle disait de ne pas me plaindre, que ma vie était douce, chanceuse, elle n'arrêtait pas de répéter ce mot à moi et mes frères/soeurs. Que de la vie nous ne savions que l'horreur nous ne l'imaginions même pas. Et mon père n'était jamais là dans mes jeunes années, même pas m'avait-il vu naitre, j'avais au moins dix ans quand il était enfin réapparu vraiment...

Elle le disait merveilleux, son éloge elle nous faisait toute la journée, mais son regard dès le premier jour, sur nous, j'avais eu peur et agripper ma sœur aînée, qui m'avait repoussé sans ménagement. Subitement les grands avaient changé, c'était fermé... Pourquoi ? Parce qu’eux ils savaient. Alors, pourquoi n'avoir rien fait ? Parce que ça les libérer ? Réponse que je n'aurais jamais, quelle différence. Le monde là aussi avait changé, l'illusion du tout va bien avait été le pire des cadeaux qu'on m'avait fait, je n'avais pas vu venir, comment j'aurais pu... Comment l'homme en face de moi aurait pu ? Du monde de ces codes, de son règne que savait-on à part ce qu'on nous montrait autour ? On nous avait piégés en nous aimant, en voulant nous préserver, on nous avait livré sans défense au pire des fléaux, la brisure de l'âme, la nôtre.

Je devinais aisément la scène, enfant du Misuto, j'avais parfait participé à des horreurs similaires... à nouveau ce regard qui fuyait, pourquoi avoir laissé faire ça ? Parce que c'était un ordre, un exemple, une punition. Méritée ? Sûrement pas, un enfant ne mérite rien, il ne sait rien, ne choisit rien. Peut-être que je commençais à comprendre ce qu'il me disait finalement. J'étais un pantin qui devenait ce qu'il haïssait le plus au monde... C'était illogique. Il embrouillait mon esprit ou l'ouvrait ? Je ne savais plus.

~ Momochi … ? Qui est-ce ? Un shinobi ?

Qu'importe, il s'était vengé, ce que je n'avais jamais su faire, mais allait-il mieux ? Mon regard le fixait sans cesse... Allait-il mieux... ? Il avait l'air libéré d'un poids, mais accablé par un autre en même temps. L'espoir de me venger, ce qui me poussait à vouloir progresser, le rattraper, le soumettre, mais au final, j'y gagnerais. Je me surprenais soudain à penser que je me rabaissais au niveau du monstre... Mais c'était vital, je devais savoir...

~ Et... ? Ça t'a suffi et maintenant, comment tu avances... ? Maintenant que ton but de te venger est accompli... ?

Dis moi ton secret, dis moi pourquoi tu te bats encore si tu as fini, à quoi bon, moi je n'avais survécu que pour ce moment et j'espérais me libérer une fois ce dernier passé, alors quoi... ? Au final, se battre, ça ne s'arrêterait jamais... ? C'était ça qu'il me disait ? Je refusais. La gamine marmonna en appelant sa mère dans son sommeil... La femme ne viendrait pas, aucune affaire de cette dernière dans le coin. Elle n'avait pensé qu'à elle, abandonné un poids ? Et la môme qu'allait-elle devenir... ? Survivre dans la haine quand elle comprendrait ou mourir, voir pire, c'était ça notre monde actuel... ?

~ Et tu y crois toi aux délires de ceux qui disent que le monde va changer, mais qui au final ne recréaient jamais que le même schéma, la guerre. Tu crois qu'il faut du sang pour souiller le sol pour se faire entendre ?

A nouveau dans des bras, je commençais à croire que c'était là ma place finale dans ce monde, cela dès qu'il s'agissait des contacts humains, peut-être qu'aussi farouche je voulais être, finalement, c'était tout le contraire... J'aimais bien. L'espace d'un instant j'avais décidé de lâcher l'affaire, simplement écouter, me laisser porter et voir où ça me menait, qu'est-ce que ça pouvait me couter au final? Je tentais le pari, pure folie, moi quoi.

~ Les hautes sphères...? Mais sans gouvernement, tu ne crains pas le chaos? L'humanité n'est pas faite pour savoir se discipliner elle-même, le retour de la loi du plus fort...?

Jamais. Je refusais, trop similaire au passé que je voulais fuir, aux valeurs auxquelles je voulais me défaire, exactement ce qui m'avait conduite à ce résultat qui m'avait volé finalement tout. Cela continuait, ça ne s'arrêterait jamais, je n'avais plus d'illusions même si j'espérais, mais alors quoi l'impasse? Je n'avais pas de réponses, pas de solutions, je ne trouvais pas, lui il saurait me guider dans ce que je cherchais depuis toujours finalement, la paix, la mienne, la leur? Ou simplement celle pour tous...?

L'appui de sa tête sur le mienne suffisait à me rassurer dans le ressentiment qui m'avait prise, je n'étais pas seule, c'était la première que je me sentais accompagnée... Étrange, par un étranger, alors que j'étais choyée, protégée par tant finalement... Mais ils ne comprenaient pas... Lui il comprenait? Non, il le vivait. Le monde nous avait détruit et reconstruit, enfin nous nous étions battu pour le faire, sa volonté alors était-elle comme la mienne? La seule revanche possible, ne plus laissait personne vivre ça...? J'avais écouté, entendu... Moi aussi c'était ce que je voulais.

~ Et tu arrives à oublier? A l'effacer... Au mieux moi, j'ignore, refuse de réfléchir et de penser pour pas que les souvenirs ne viennent me harceler... Je m'occupe à chaque instant, car si je m'arrête de courir... Tu as tout perdu et tu erres?

Est-ce que je pourrais finir ainsi? Non. C'était trop triste, je refusais, la même raison alors qui me poussait à refuser qu'il soit soumis lui aussi à ce destin, moi aussi je perdais tour à tour tous mes repères, mes piliers, mais je agrippais de toutes mes forces à d'autres, des nouveaux pour compenser les anciens... J'avais tort? Etait-il temps d'avancer pour moi-même....? Je ne me sentais pas capable de faire autrement, encore aujourd'hui me voilà à nouveau dépendante... De lui. De ses réponses. Pathétique je sais. je devais réfléchir, vraiment, une sorte de déclique dans ma tête, je ne comprenais pas cet élan étrange, cette envie de tout quitter, de lutter, mais contre quoi? Qui? Il fallait se calmer.

Lentement mes mains se posaient sur sa taille et le repousser doucement, je m'écartais, ma tête se relevait un sourire de carnassier revenu en force, ma décision était prise, étrangement, mais je devais être sûre. Vérifier.

~ Laisse moi deux semaines pour réfléchir et vérifier quelque chose à Kiri. Puis rejoignons-nous quelque part, en terrain neutre loin d'eux pour reparler de ça. D'ici là... Je ne veux plus parler de ça.

Non c'était trop dur, trop compliqué, ma vie l'était déjà assez, je voulais juste reprendre mon souffle en venant à Suna, en faisant le détour à Ame... Destination que j'oubliais d'ailleurs, un besoin irrésistible de retourner dans la citée des sables, après d'eux, d'elle, de lui. La chaleur de leurs bras qui me manquaient soudainement, comme si j'avais pris conscience de ma chance de les avoir finalement. Un petit rire pour faire redescendre l'atmosphère un peu pesante, je fouillais le sac sans déranger la gamine, mon regard sur elle avait changé, on m'avait fait tomber la coquille... C'était dangereux, je le savais, pourtant, je n'étais pas craintive... Pourquoi? Pas de réponse encore.

~ Je fais à manger finalement... Ne t'attend pas à du fin gourmet. Pour la gamine... Qu'allons-nous faire d'elle?

Désolé? Je ne pensais pas qu'il y ait vraiment des raisons de l'être au contraire, peut-être qu'il était temps simplement que j'arrête de me voiler la face... Ce que je voulais moi? Y avais-je pensé une seule fois....? Plutôt que ce que les autres attendaient ou exigeaient de moi? Étrange créature, je ne savais pas...
Mais au moins je savais quoi faire de la gamine maintenant, il proposait Suna et je grimaçais, un village de Shinobi?... Je n'étais pas friande de l'idée, néanmoins, une courte réflexion dans mon esprit se faisait, si ce n'était pas là, ça serait parmi les civils, une vie meilleure...? Pas sûr, moins risqué? Encore moins. Aucune issue jamais alors.

~ Mouais... Je ne sais rien de cette femme, ni de ce village, je n'en ai pas l'expérience, donc bon, difficile de faire confiance... Encore que je te dirais que je ne fais même pas confiance à Kiri de toute façon...par contre.

Moment d'hésistation, pourtant, je lui avait dévoilé tant déjà, à quoi bon. Autant garder le fil après tout, puis ce n'était pas comme si ils risquaient quelque chose, eux je veux dire, pas lui, parce que lui... Rappelons que ma tante était une terroriste qui luttait pour la libération d'Ame qu'elle jugeait asservie injustement à un des grands villages.

~ J'ai de la famille à Ame, ma tante acceptera sûrement de la garder le temps de la confier à quelqu'un, je préfère ça à de parfaits étrangers, qui sait si demain Suna ne traquera pas les Kirijins... Tu t'imagines, traquer par la gamine que tu as sauvé?

Je ricanais, ça serait amusant, tout autant que de lui refiler la corvée de cuisine, attention, pas de surprise...

~ C'est juste des rations de survie standard, rien de bien extra, pour ce soir ça ira, tu ne m'as toujours pas dit comment tu t'es perdu ici, dans ce village, un vrai hasard?... Kiri ne t'aurait pas laissé tant la paix si tu avais franchi ses frontières... Tu voyages beaucoup? Parles moi du monde Xaphan, fais le avec le point de vue de l'homme neutre... D'ailleurs... Tu es un errant non? Certains noms que je connais te diront peut-être quelque chose... Konjo? Un Samourai, Yusuke? Un sabreur, déserteur de Kiri. Goren? Un autre de Suna. Demon...? Teichiro ou encore le Kentaro?

Le Mizukage, oui mais avant ça un errant lui aussi... Et comme je ne perdais jamais le nord...

~ Kioshi Rei?...

Soyons fous ! Qui sait avec un peu de chance, il en connaitrait un dans le tas, sinon, il aurait des noms de ma longue liste de connaissance... Dont certains était aux abonnés introuvables malheureusement, bon ok je l'avouais, un mauvais réflexe, mais ma nature curieuse était plus forte que tout, pas aujourd'hui que je me referais. Oh mais j'y pensais... J'avais bel et bien de l'alcool si il y tenait tant que ça. Un claquement de doigt activé un fuinjutsu dans un parchemin scellé depuis des années, une bouteille d'alcool à la recette secrète du clan Kyu. Ce soir, je boirais à la santé de mon vieil et disparu complice de toujours, Shord. Je posais la chose devant lui en souriant et en prévenant...

~ Recette originale, attention, c'est fort.

Le calme, la paix, celle de l'esprit, le désert et ma solitude qui l’entoure ne suffirait pas, il n'avait pas suffi pour moi après tout. C'était pire, dans ce néant, ce silence, je n'avais pas qu'autre choix que m'écoutait moi, ma propre conscience qui venait me harceler... Mais en sa présence venu troubler cela, les choses étaient loin d'être venu s'arranger. Il s'installait et moi je dégustais en grimaçant petit à petit ma mixture, tant d'éléments, par quoi commencer... ? Disons qui plutôt.

~ Ce Yusuke Katano. C'est le disciple de mon défunt frère d'arme, il le considérait comme son fils, mon devoir de prendre soin de lui comme il le faisait... Mais... Mon frère a échoué en mourant. Je dois retrouver ce gamin et quand je veux quelque chose, je suis prête à tout.

Et ma vie en témoignait souvent, tant de choix fait, d'actions hors de ma propre morale, de mon envie, juste pour me servir finalement... J'aimais toucher le but plus que moi, étrange créature n'est-ce pas ?

~ Je connais bien ce genre d'univers dont tu parles. Figures toi que j'y ai grandi, ce genre de réseau bien qu’immorale, dur et sans foi m'a souvent été indispensable pour avancer. Là où personne d'autre que la loi du fort régne, les langues et les mystères ont besoin d'oreilles attentives... Avant que mon Mari ne meurt et que le nouveau Kage prend sa place, j'avais main mise sur les sous-réseau de Kiri, des espions et des piliers à moindre coût qui rapportaient beaucoup en prime. Ne jamais sous-estimé l'emprise des bas-fonds sur le monde, ce sont les seules qui n'usent pas d'illusions, le seule endroit où la réalité de la vie règne.

Triste façon de voir les choses, mais réaliste de mon point de vue, mon verre était fini et je le posais avec douceur, pourtant dans mes membres une ardeur, de la colère contenue... ? Fâchée pourquoi ? Je ne savais pas, mais j'allais me changer les idées bientôt en poursuivant...

~ J'ai rencontré un certain Goren et nous avons pactisé, d'où mes questions. Il a Yusuke dans son emprise, il l'aurait apparemment rejoins son organisation dont le but me laisse perplexe... j'ai eu des échos peu reluisants, mais si ma foi, ça lui permet de survivre... Son retour à Kiri n'est plus possible de toute façon. Alors je me dis qu'il viendra un moment où je vais devoir aller botter ses fesses... A lui comme à d'autres, car au final, les mots ne servent pas à faire avancer... Seuls les actes quand ils sont bien marqués semblent avoir un impact.

La petite avait gémi et un réflexe me faisait glisser mes doigts dans ses cheveux pour la rassurer, elle avait de la chance au fond, mais n'en aurait probablement jamais conscience. A nouveau les coupelles se remplissaient.

~ Le calme... ? Cela n'existe pas, ça s'appelle perdre du temps. Gagnons en plutôt. Quel est ton but dans ce monde, quelles actions tu comptes lui faire imprégner... Dis moi.

~ Elle... ?

A comprendre qui est « elle ». Mais je savais que là encore une réponse ne serait pas facile à obtenir, il fallait savoir donner pour recevoir n'est-ce pas ? Ce que je voulais...

~ Rien... Je ne veux rien, je n'attend rien de toi, j'ai juste envie de discuter. Aussi simple que ça.

Oui ça pouvait l'être, la preuve. Ce que ça m'apportait... Je ne savais pas, simplement une envie, un instinct que je suivais, j'avais toujours focntionné comme ça, c'était ma nature curieuse, ma façon d'être, on ne se refait pas...

~ Aussi bizarre que cela puisse te paraître, je me suis toujours intéressé aux autres, à leur histoire, comme pour chercher et trouver ce qui cloche dans la mienne...

Mon sourcil s'arquait alors j'avais parlé sans réfléchir, poussée par la conversation, une bouchée de mon repas se perdait dans ma bouche, je venais semble-t-il aussi de me répondre à moi-même. Amusant...

~ Changer le monde hein ? Quelle idée folle, au mieux on peut l'adapter ou s'y adapter... Faudrait le raser pour le refaire... Tu imagines le boulot ?

Et je pouffais de rire encore plus joviale, oui l'idée me plaisait, en commençant par Kiri, s'en suivrait Konoha... Ainsi de suite. Un rêve fou, de fous. Un intéressant.

~ Faible. Tu as dit ce mot souvent, ne te leurres-tu pas sur sa définition... ? Dis moi, où est ta faiblesse selon toi ? La puissance, la force, ou la conviction... ? Un attachement ridicule comme moi... ? Il n'y en a jamais aucune qui ne puisse être comblée. Fut un temps où je l'étais bien plus qu'aujourd'hui... Le tout ce n'est pas persévéré pour avancer ?... Qu'est-ce que tu fais pour progresser à part attendre hein ? Dis moi.

Je lui tendais la part qu'il m'avait offert, mon regard plongeait dans le sien était des plus convaincu...

~ Mange. Rien ne peut pas battre la volonté d'accomplir un rêve, est-ce que tu cherches seulement à avancer ? Est-ce que comme moi, tu as décidé de courir et ne plus t'arrêter avant d'être arrivé au but ? Un jour, je n'aurais plus rien à craindre du monde, sais-tu pourquoi ?

La première fois de ma vie que je dévoilais ça, cette pensée profonde, mauvaise selon la vue des autres...

~ Parce que c'est le monde qui me craindra...

Soufflait dans un murmure alors que je m'étais penché vers lui pour lui offrir en mélodie sadique pour ses oreilles, une vérité, une que personne ne saurait avant que je puisse... Que je sache faire face, la patience... je n'en avais pas. Mais la volonté de survivre et avancer... J'en avais plus qu'il ne le fallait...