Un souffle rauque, lent, bruyant. Le souffle d'un homme épuisé par les épreuves de la vie. Les épreuves s'accumulant inexorablement, sans qu'il ne puisse avoir aucun contrôle sur les événements. Une seule solution se présentait à lui, la réussit de sa mission. L'accomplissement du devoir, la fierté en découlant, cela faisait un certain moment qu'il ne parvenait plus à ressentir ces sentiments, essentiels à sa motivation. Afin de continuer de poursuivre ses efforts avec la même ardeur, Rei s'obligeait à ne pas penser autrement, l'auto-persuasion, il la savait primordiale.

Dans le port de la ville de Huoka, sur la côté de Shimo no Kuni, Rei s'était installé dans une petite auberge l'instant d'une nuit afin de profiter d'un repos bien mérité. A peine avait-il eu le temps de commencer à se remettre de sa mission spéciale que le village l'avait envoyé dans les champs de batailles, à Kaminari no Kuni, afin d'y mener une mission d'observation et d’infiltration. Mission dont il ne ressortit pas indemne, confronté à deux Genins du Village Caché des nuages. A ses brulures se rajoutèrent d’autres cicatrices, qu’il put en partie régénérer une fois en présence d’un toit où se poser. Cependant il s’estimait heureux d’avoir à affronter ces expériences en été. Bien qu’était un Samui citoyen du Village Caché de la Brume Sanglante, lever les yeux au ciel afin d’observait cet astre tout puissant illuminant la terre des Hommes conservait un effet réconfortant, réchauffant son corps endolori. Les forêts luxuriantes et les grands lacs de l’est du pays du Givre se trouvaient redoutable en hiver, l’ouest étant parsemé de marécages, y vivre n’était pas une mince affaire. Ces paysages laissèrent place à ceux rocailleux et arides du pays de la Foudre, pour le plus grand plaisir de Rei. Un pays qui n’était pas sous le contrôle des ninjas Kumojins, où il était nécessaire de rester sur ses gardes car il risquait de perdre sa couverture au moindre instant.

S’étant installé sur sa couchette, Enshi apposa sa main droite sur son bras gauche et commença à soigner ses tissus. Un halo vert entoura sa main alors qu’il poussa un gémissement retenu, signe de la douleur qu’il ressentit. La fenêtre ouverte afin de profiter du temps estival, apaisant ses tensions. Il entendit alors un son qui raviva ses craintes. Redirigeant son regard en direction de l’ouverture, il aperçut du coin de l’œil un pigeon voyageur. Aucun son ne jaillit de sa bouche, seul le froncement de ses sourcils transparaissait la colère bouillonnant à l’intérieur de lui. Mordant sa lèvre inférieure afin de la retenir, il interrompit ses soins, se leva puis saisit la missive pendant au cou de la volaille.

Nos meilleurs senseurs ont détecté un puissant chakra se dégageant d’une pièce précieuse à Hai no Kuni. Etant le shinobi le plus proche à ce moment-là, vous recevrez un ordre de mission vous indiquant la position exacte de l’objet sur l’île. Votre objectif : ramenez la pierre au village pour qu’elle soit étudiée.

Comment pouvaient-ils en attendre d’une personne épuisée par les événements. Le Mizukage souhaitait-il se débarrasser de lui ? Ou ses supérieurs le désiraient-ils ? Rei secoua la tête afin de se détacher de ces idées. La paranoïa ne lui apporterait rien. Il devait voir ces missions comme un test à ses limites, positiver afin de ne pas laisser tomber un voile grisâtre devant ses yeux, un voile qui obscurcirait ses pensées. Se retournant en direction de son lit, il prépara ses affaires afin de se diriger vers le port en quête d’un navire pouvant le mener à sa prochaine étape, le Pays de la Cendre.

Le voyage se passa calmement, sans que le navire n’ait à se soucier de la route à prendre. Le paysage qu’il put observé en posant un pied à terre sortait de tout ce qu’il avait connu alors. Un paysage aride, sec, un environnement hostile. La flore elle-même semblait rejeter la faune. Ces arbres enchevêtrés, complètement desséchés arborant des épines. Aucun oiseau ne chantait dans les bois, aucun insecte butinant dans les prés désertiques. Le petit village, pourtant l’un de plus grands port de l’île, faisait tâche dans ces contrées. Il se dirigea à la banque où il ouvrit un compte spécialement prévu à cet effet, ou fut placé un papier donnant la position exacte de la pierre précieuse qu’il devait rechercher. Puis il sorti du bourg afin de perdre le moins de temps possible. Lui qui pensait plus tôt que l’été serait une chance, regrettait maintenant cette idée. Traversant la forêt en suivant les sentiers, il lui restait plusieurs heures de marche avant d’espérer atteindre la zone dictée.